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sur 2474 notes
Au début j'ai eu peur j'ai cru que je n'y arriverai pas tous ces mots en cascade ces phrases qui débordent sans respiration ce long monologue avare de virgules c'était pas pour moi.
Qui donc est ce père qui m'écrit comme il parle ? Où vit-il exactement sur quelle montagne éloignée des hommes, et quand et pourquoi et comment a-t-il organisé avec Ava sa femme et Aru leur enfant cette fuite à la marge du monde ?
Autant de questions vite écartées par Sandrine Collette au profit de la seule qui vaille, celle qui percute de plein fouet notre narrateur quand au retour d'une chasse il découvre le corps d'Ava tuée par un ours : comment survit-on à ça ? Où trouve-t-on la force de se relever de se tenir debout de regarder devant, d'attendre la nuit et puis le jour d'après et tous ceux qui suivront ?
Liam n'en sait fichtre rien et moi pas plus que lui.

Peut-être il faut bouger.
Bouger pour ne pas mourir.
Seller deux chevaux, prendre la route.
C'est en tous cas l'option retenue par Liam alors bientôt les voilà partis. Un homme et son fils cheminant ensemble, jetés sur les chemins d'un périple hasardeux. le chasseur expérimenté ouvre la voie et derrière vient l'enfant, ce gamin de cinq ans qu'il connaît si mal, ce gosse dont il ne s'était jusqu'alors presque pas occupé et qui bien sûr n'est pas de taille à affronter l'extrême rudesse de la vie sauvage. Liam le sait mieux que personne : "la nature si elle peut, elle nous bouffe".
Passé l'effroi viennent l'hébétude et la colère, c'est presque trop pour un seul homme et pourtant il faut continuer, avancer coûte que coûte, apprendre la paternité à marche forcée, savoir s'occuper d'un autre que soi.

Et toujours alentour un cadre grandiose, la Nature superbe impitoyable omniprésente.
Et toujours ce déluge de mots dont le désordre chargé d'urgence et d'authenticité me bouscule, comme me chavirent quelques scènes d'une intensité folle .

Tout ça est sombre et beau, âpre et violent parfois. À mesure que je m'acclimate à l'écriture brute et sans artifice de Sandrine Collette, l'homme des bois effectue sa mue. Lentement il se change en père et réalise - enfin - que sentir une petite main s'agripper à la sienne c'est ce qu'il y a de plus précieux au monde.
Une belle histoire d'instinct, d'amour filial, de deuil et de reconstruction.
Ils étaient des loups et le temps d'une lecture j'étais loup avec eux.
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C'est un véritable coup de coeur pour une histoire magnifiquement maitrisée !
Corps et âme j'ai plongé dans cette nature hostile et si belle, si riche, j'ai accompagné chaque pas de Liam en présence de son fils.

Liam est un jeune homme chasseur trappeur perdu dans la montagne avec celle qu'il a rencontrée un jour de course. Fascinée par sa vie elle est venue vivre avec lui.

On était des loups est une histoire touchant l'intime de cet homme et en même temps universelle et intemporelle
C'est une exploration de l'âme humaine, de ce père qui ne voulait pas l'être au départ, ne sait pas comme l'être ensuite surtout quand la mère, sa femme meurt et qu'il se voit responsable de cet enfant. N'ayant pas confiance en lui la première idée qui lui vient est de s'en libérer.


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Coup de coeur pour ce court roman avalé en une nuit (alors qu'à côté, une masse critique pavéiforme a du mal à attirer mon attention, page 150 ...).
Ici, c'est du condensé d'images fortes.
-Nature sauvage.
-Personnage central narrateur mâle et viril, auquel un type à l'ancienne comme moi, élevé aux westerns et aux films policiers (vous noterez, je référence du visuel, pas d'la littérature, c'est pas un hasard) n'a aucun mal à s'identifier.
- Récit haletant, sans répit : ça mélange "into the wild" et "délivrance".
- Des p'tites touches de réflexion sur la dualité individualisme/parentalité qui rendent l'ensemble filozofique.
Un bon bouquin, les mecs.
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Sandrine Collette est une autrice française que j'aime particulièrement. Choisir de se plonger dans un de ses livres est une valeur sûre, je n'ai jamais été déçue par ses romans !

Paru lors de la rentrée littéraire de l'année dernière, « On était des loups », poursuit ce cap. Je suis, à chaque fois, épatée par la justesse des mots utilisés pour exprimer tant de sentiments au travers de ses livres.

Comptant seulement près de 200 pages, c'est pourtant une histoire complète, où aucun passage n'est de trop et malgré tout, le lecteur n'est pas frustré d'avoir certaines questions laissées sans réponse.

Véritable évasion littéraire dans des forêts sauvages, on y fait la rencontre de Liam qui, au retour d'une chasse, découvre le corps sans vie de sa femme, Ava, mortellement blessée par un ours et donc la dépouille cachait leur fils, Aru, âgé seulement de 5 ans. le désir d'avoir un enfant venait principalement de sa défunte femme. Mais Liam, le solitaire un peu rustre, se doit alors de découvrir ce fils qu'il ne connaît que si peu mais dont l'existence risque d'apporter tant de difficultés dans ses contrées magnifiques mais si hostiles.

Sous la forme d'un long monologue de Liam, ce livre imagine cette nouvelle naissance d'Aru par rapport à Liam, son père ayant grandi dans une famille toxique et violente. Comment apprendre à aimer cet enfant dont il ne voulait pas ? Comment vivre avec ce fils alors qu'on est un trappeur taciturne et en campagne de chasse la plupart du temps ? Est-ce qu'il est possible de changer des sentiments si fortement ancrés ?

J'ai beaucoup aimé la justesse de ce livre. Ne tombant jamais dans le larmoyant, Sandrine Collette offre un roman quelque peu solaire malgré le caractère de Liam, si taiseux dans ces décors dans lequel le lecteur a l'impression lui-même d'évoluer.

Quant à l'écoute du livre, la voix de Thierry Hancisse se confond parfaitement bien par rapport à qu'on pourrait imaginer pour Liam, personnage principal. C'est un peu comme si le lecteur nous confiait un pan de sa propre vie. J'ai trouvé que le choix de confier la lecture à Thierry Hancisse était parfaitement judicieux.
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Je me souviens avoir dit à Magali, que je ne le lirai pas. Puis au vu d'autres critiques, Yvan, Cannetille, fquelard, Yves.......j'ai voulu me faire mon propre avis.

On était des loups, est une longue plainte inhumaine, atroce. Un long cri de douleur, de rage, de souffrance, d'incompréhension, de fureur, devant le corps lacéré de sa femme Ava, par un ours.

Liam, se retrouve seul face à son fils Aru, qu'il connait très peu, il ne s'en est jamais occupé. Dans sa tête, tout se mélange. Que va-t-il en faire, dans ce lieu à l'écart de tout, entouré de forêts, de montagnes. Il veut s'en débarrasser.

"J'ai l'impression d'être un de ces salopards qui laissent leur clébard au coin d'une rue parce qu'ils n'en veulent plus et qui disent aux gosses quand on rentrera de vacances on le reprendra il nous aura attendus. Sauf que là ce n'est pas un chien c'est mon gamin et ça ne fait pas pareil au fond du ventre. Merde je ne le plante pas au milieu des bois quand même."

Il ne sait pas ce que veut dire être père, pour lui ne compte que la chasse, être libre d'aller et venir sans contrainte. Seule, Ava, s'occupait de son fils et c'était très bien.

Aru est un gamin très calme, qui s'exprime peu, qui souffre de l'indifférence, du rejet de son père, il ne sait pas très bien à quoi s'attendre.

Ce récit, nous le vivons dans la tête de Liam, qui passe d'un extrême à l'autre, tant il est perdu. Nous lecteurs ressentons cette hargne, ce trop plein de douleur.
"Le souci c'est que je n'ai pas les mots. Je ne suis pas capable de parler à un enfant j'ignore comment on fait. J'ai beau chercher ce que j'aurais aimé qu'on me dise à son âge le jour où la même chose m'est arrivée, je n'ai pas de réponse."

Beaucoup d'émotions, on ne comprend pas toujours les réactions de Liam, on vit cette histoire intensément, parfois horrifié, parfois bouleversé.

Le chemin entre le père et le fils n'est pas facile, peut-être que le chant du loup sera un baume sur leurs blessures...

J'ai passé un super moment, tourné très vite les pages.
Dommage c'est déjà fini. Je lirais d'autres livres de cette auteure. Nicola, m'a mis l'eau à la bouche avec ses retours.


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Après la lecture de « Mars », ce livre-là, qui parle d'espace, de nature sans contrainte et d'apprentissage de l'amour, ne pouvait m'arriver plus à point.

Que faire d'un enfant quand on a choisi de vivre loin de tout, dans des espaces sauvages ?
Comment en accepter les contraintes et la responsabilité quand on ne veut vivre qu'à son propre gré ? Et surtout, comment se décide-t-on à l'aimer alors qu'on ignore ce qu'est l'amour auquel un enfant a droit ?

Un apprentissage au long cours d'une randonnée à dos de cheval, qui laisse le temps au narrateur de s'interroger, sur sa vie, sur ce qu'il est, sur ce qu'il est devenu. Sur ses forces et surtout ses failles. Questions qu'il n'aurait pas pensé à se poser sans la présence d'Aru, son fils, une merveille d'enfant taiseux et attentif.

« Je crois que j'accepte simplement que ce soit un gosse et ce n'est pas si facile quand soi-même on n'a pas eu d'enfance on ne sait pas ce que c'est. (…) Au fond on n'est pas mieux que les bêtes il nous faut une référence. On peut la répéter à l'infini ou la prendre à contrepied c'est ça l'important, qu'on fasse avec ou qu'on fasse contre c'est autre chose .»

Magnifique voyage dans les pensées, les hésitations, les doutes et les violences de ce père qui se révèle, à lui-même et à son fils.
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Une famille qui vit recluse en totale autarcie dans la montagne, un environnement hostile et sauvage, voilà le décor est planté.
La mort brutale de la mère de famille vient perturber l'équilibre existant.
Je ne dévoilerai pas les terribles circonstances qui ont amené Liam, le père de famille, à se retrouver seul au monde avec son fils Aru.
Pour cet homme qui a toujours vécu comme un loup solitaire, passant le plus clair de son temps à se consacrer à la chasse dans ces montagnes arides dont il connait les moindres recoins, difficile de s'improviser père du jour au lendemain.

Confronté simultanément au deuil et à la paternité, Liam ne sait que faire de cet enfant de 5 ans, traumatisé par la perte de sa mère.
Et si confier l'enfant pouvait être la solution à son problème ?
Commence pour le père et le fils une épopée initiatique haute en couleur au rythme des pas des "gros", fidèles compagnons à quatre pattes.
Face à cette nature brute et implacable, l'improbable duo devra affronter ensemble les éléments qui se dressent sur leur chemin mais pas que … d'autres dangers bien plus innommables se cachent dans les recoins sombres de la montagne.

Coup de coeur pour ce magnifique roman de Sandrine Collette qui nous fait vivre une aventure humaine intense.
Un peu désarçonnée au début par le style d'écriture de l'auteure, qui se révèle être une longue succession de phrases sans ponctuation, je me suis laissé peu à peu subjuguer par les pensées de Liam : chaotiques, intenses mais tellement humaines. La tristesse et la colère laissent peu à peu place à la culpabilité.
Elevé à la dure par un père alcoolique et violent, Liam n'a jamais su exprimer ses sentiments vis-à-vis de son fils, laissant le soin à sa femme la charge de l'aimer.
Totalement démuni, assailli par une foule de sentiments contradictoires, Liam le rustre sent naître en lui un amour insoupçonné pour cet enfant taiseux et courageux.
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Décidément j'adore les récits de Sandrine Collette.
Ava et Liam ont fait le choix de vivre en autarcie, loin de tout et tous, en pleine forêt. Puis, Aru est né.
Sauf qu'un jour, Ava meurt.
Nous allons suivre le parcours physique, mental et moral d'un homme qui ne sait pas ce que c'est qu'être père et d'un petit garçon qui n'a plus la protection de sa mère.
L'autrice, par la voix de Liam, va rester sur le fil du rasoir tout au long de ce voyage initiatique ; on lit chaque page en retenant son souffle.
On suit le narrateur dans ses pensées et sa façon de s'exprimer donne de la profondeur à ses émotions.
On parcourt avec lui cette nature sauvage si bien contée.
Il est question de deuil, de traumatisme d'enfance, de pauvreté, de difficulté à aimer et malgré tout de l'amour inconditionnel d'un enfant pour son père.
L'écriture est toujours aussi sombre et poétique.
Un roman poignant, émouvant et enrichissant.
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Ce livre, à la beauté farouche est
d'une humanité exceptionnelle.
Au fil de son oeuvre , Sandrine Collette construit une Histoire de la violence qui a sa cohérence, on pourrait même dire son herméneutique : l'homme est un loup pour l'homme. Mais pas toujours ….
Depuis Des noeuds d'acier en 2013, elle nous entraîne dans des lieux et des époques exigeantes, âpres et cruelles. Après le dystopique Et toujours les forêts, texte gris et fort, Ces orages-là sonnait comme une colère terrible, version contemporaine et féministe du Oeil pour Oeil.
On était des loups est une presque uchronie : l'action se déroule dans les montagnes ( de l'Amérique du Nord ?? En 2030 ??) et c'est un merveilleux récit d'apprentissage. Je ne vous cacherai pas que l'épilogue m'a fait lâcher une larme…

Apprentissage de la paternalité.
Le narrateur, Liam, est un chasseur, pisteur, pêcheur, cueilleur qui vit une existence rude voir radicale avec Ava , sa compagne et Aru son fils de 5 ans. Il a 37 ans mais son corps est déjà marqué par la rigueur des hivers et de cette vie là…
Certaines circonstances vont entraîner chez Liam un événement merveilleux et terrifiant : la naissance du Lien.
Du lien à Aru ( et réciproquement) et de ses aléas : colère, rivalité, peur , tendresse, confiance.
Et c'est bouleversant. L'odyssée de Liam et Aru est bouleversante d'intensité, de sincérité
Sandrine Collette est en train de devenir une très grande autrice avec cette capacité d'écriture à hauteur d'homme ( et là , c'est le cas de le dire).
Ici c'est taillé au burin, à la serpe, au marteau. Et ça fonctionne formidablement.
Il faut juste que vous retrouviez en vous un truc perdu depuis longtemps.
Le chant.
Le chant du loup. Si vous chantez avec les loups alors la Nature ne sera plus jamais impitoyable. Surtout si vous êtes un Père et que vous transmettez ça à vos enfants, tout en haut de la grande montagne, déjà enneigée en septembre.

Gros coup de coeur pour ce très beau livre, éloge du silence et de la tendresse.
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Liam a choisi de vivre dans la montagne, mais pas n'importe laquelle, une zone austère difficile, loin de la compagnie des hommes. Il vit de la chasse comme autrefois et se suffit à lui-même mais un jour une jeune femme Ava fait irruption dans sa vie, intriguée par son côté ours des cavernes. Malgré les réticences de Liam, ils finiront par avoir un enfant, le petit Aru. Mais comment devient-on père et comment élève-t-on un enfant dans ses conditions. Il n'est pas prêt mais joue le jeu, continue d'aller chasser pendant plusieurs jours loin dans sa montagne.

Aru l'attend toujours et lui « saute au cou » à chacun de ses retours. Un jour c'est le drame, Aru n'est pas là pour l'attendre, Ava a été tuée par un ours, et a protégé son enfant en se couchant sur lui.

Tout à sa tristesse, Liam ne sait pas comment expliquer ce qui s'est passé à Aru, qui est devenu encombrant, alors il l'emmène pour le confier à sa tante et reprendre sa vie d'avant, comme si rien n'avait existé.

Je respecte l'idée d'aller vivre loin de la civilisation, en autarcie, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin en abandonnant son enfant et même pire, mais ne divulgâchons pas.

Ce roman aurait pu être une ode à la nature avec des passages magnifiques sur les loups par exemple, sur les chevaux qui accompagnent docilement le père et le fils, et le respect que Liam leur porte mais cet homme m'a tellement révoltée même s'il paraît trouver la rédemption que, non, cela n'a pas fonctionner : la colère l'a emporté sur l'empathie. On ne nait pas père, on le devient (hommage à Simone !) mais quand même… Je suis contente, je l'ai terminé mais je vais essayer de l'oublier très vite (en fait certains passages sont tellement durs que je redoute que des images ne s'installent trop profondément dans ma mémoire.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C Lattès qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure dont j'avais aimé le précédent roman Et toujours les Forêts.

#Onétaitdesloups #NetGalleyFrance


Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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