Citations sur Soixante secondes de bonheur (82)
J'en pense qu'il a dû s'imaginer que le bonheur se trouvait dans son passé, alors qu'il doit le chercher dans ce qu'il vivra et pas dans ce qu'il a vécu ! Il est jeune, il le comprendra vite.
Après tout, que lui avait apporté sa fulgurante réussite ? de l'argent, certes ; une jolie position professionnelle. Mais en matière d'amour, juste la solitude.
Mais la vie lui avait appris que la nostalgie ne servait à rien sinon à se morfondre d'ennui et à renforcer sa peine.
Je ne sais pas si on se trompe, on fait ce qu'on peut avec ce qu'ils nous offrent. Car un enfant, quel qu'il soit, quels que soient ses handicaps et ses forces, c'est d'abord un cadeau...
Comme il est doux d’imaginer qu’il y aura un lendemain à espérer, une main à saisir, un visage à embrasser.
Comme il est urgent de s’aimer, de ne plus se cacher, de s’autoriser à revivre.
Comme il est essentiel de se tourner vers les étoiles, de sentir la chaleur d’un corps, de lâcher ses peurs et, à nouveau, de faire confiance.
Comme il est doux de redécouvrir la tiédeur d’un matin, la tendresse d’un regard, la promesse d’un nouveau jour.
Pour le passé et l’avenir, ce n’est pas très compliqué, c’est de moi qu’ils parlent. Océane se sent prise dans un carcan qu’elle a de plus en plus de mal à supporter, elle grandit et elle imagine une vie bien différente de celle que je lui ai construite. Je ne lui autorise aucune perspective et je l’enferme dans le passé, ou, pour être plus exact, je nous enferme dans le passé.
J’en pense qu’il a dû s’imaginer que le bonheur se trouvait dans son passé, alors qu’il doit le chercher dans ce qu’il vivra et pas dans ce qu’il a vécu ! Il est jeune, il le comprendra vite !
Malgré la terrible situation qu’il vivait, elle le trouvait plus sûr de lui, plus expressif, comme si un verrou avait lâché, comme si quelque chose en lui avait cédé. Depuis son arrivée, Elena retrouvait le Sébastien avec lequel elle aurait tant aimé faire un bout de chemin, son côté fermé, rustre et maladroit paraissait s’être effacé. Elle se remémora la raison pour laquelle elle avait accepté ce nouveau poste à Zurich : ces mots que, elle en était sûre, Sébastien gardait enfouis au plus profond de son être et qu’il n’avait jamais osé lui dire.
Elena descendit, et ils se jetèrent dans les bras l’un de l’autre ; un baiser intense scella leurs retrouvailles. Était-ce l’effet du stress et des émotions auxquels ils étaient confrontés, ou était-ce simplement le bonheur de se revoir ? Sans aucun doute, un mélange de tout un tas de sentiments trop retenus. Ce fut seulement lorsqu’ils se détachèrent qu’une forme de gêne s’installa.
C’est toujours comme ça.
Au commencement, rien d’important, un léger chuchotement, une image floue, un souvenir fugace, une pensée qui s’enfuit.
Et puis les jours défilent, le chuchotement s’amplifie, l’image devient plus nette, l’esprit s’agite.
C’est ainsi que naissent les certitudes, par des instants sans importance, des images qui s’incrustent, des doutes qui s’intensifient.