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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un peu pour rebondir sur la très belle liste de Fanfanouche, et sur les livres qui aident à vivre.

N'ayant que peu de goût-parce que sans doute trop peu "intellectuelle", et aussi beaucoup trop paresseuse- pour la lecture des philosophes, j'ai toujours aimé André Comte-Sponville. Est-ce à dire que ce n'est pas un philosophe? Je n'en sais rien et à vrai dire, cela m'importe peu. C'est en tout cas quelqu'un que je comprends, et dont les idées , fort simples, presque naïves quelquefois ( "Naïveté m'est vertu" dit-il d'ailleurs..) me touchent.
Sa définition du " cynisme moral" , dans Une éducation philosophique était d'une clarté qui m'avait réjouie, et j'ai donc continué régulièrement à le suivre. Parce que justement on sentait à quel point, contrairement à beaucoup, ses textes,limpides,étaient faits pour être saisis de lecteurs qui ne soient pas des professionnels de la philosophie, mais seulement des êtres doués de raison et d'une attention un peu soutenue.

Et petit à petit, les idées énoncées ont fait leur chemin , et si je n'en ai pas fait une "philosophie", j'y repense souvent..
Mais, en fait, et pour être honnête,même si j'ai été contente de retrouver Comte Sponville, qui parle de lui d'une façon plus personnelle dans L'amour La solitude, je l''avais lu il y a une dizaine d'années dans un but un peu plus précis. Parce qu'il avait parlé je ne sais plus où ( peut être dans Une éducation philosophique, mais j'ai l'impression que c'est plus tard) du suicide de sa mère. Que m'intéressaient les parcours de ceux qui avaient réussi à survivre à, dépasser, voire à sublimer ce genre de choc affectif , et vers quoi ils avaient été avait conduits. de même que Cyrulnik m'a beaucoup plus intéressée dès lors qu'il a raconté son histoire personnelle. Ce sont des gens qui ont vécu ce dont ils parlent, et dont le processus de pensée ne repose pas que sur de l'abstrait, contrairement à certains .

J'ai plus appris sur la complexité de l'être humain en regardant tout simplement autour de moi et dans la littérature bien sûr qu'en lisant Comte Sponville. Mais aimant les choses simples, certaines choses qu'il a écrites dans l'explication de son parcours dans Une éducation philosophique surtout , m'ont semblé assez lumineuses. J'aime assez sa façon de se définir comme athée fidèle, et ce bonheur à rechercher dans l'instant, et au delà de tout espoir en quoi que ce soit.
Je comprends que cela puisse prêter à la moquerie, mais si je demandais quelque chose à la philosophie ( d'ailleurs, je ne le qualifierais pas vraiment de philosophe) , c'est de m'aider à vivre. Ses idées, énoncées simplement, m'ont aidée à vivre à certains moments, et c'est déjà pas mal.
En fait, il dit une chose qui a l'air très banale et simpliste dans les mots , mais qui ne l'est pas vraiment dans le concret et la réalité, c'est effectivement n'espérez rien, la seule chose sur laquelle vous pouvez éventuellement agir, c'est votre comportement lors de l'espace-temps infiniment court de votre vie, et ,en fait, en appelle à la responsabilité individuelle.

Dans L'amour la solitude , on retrouve trois entretiens avec Patrick Vighetti, Judith Brouste et Charles Juliet. Rien de très nouveau par rapport à ce qui a déjà été écrit, si ce n'est des propos plus personnels, sur les livres ,et surtout sur l'importance du moment de la vie où on les lit, la musique, la peinture. Mais toujours la même sérénité lucide, qui me fait toujours du bien!
Le mot que l'on évoque le plus souvent quand on pense à Comte-Sponville est bien sûr le mot" désespoir" qui est en fait l'espoir dépassé, on ne peut atteindre la sérénité que si on renonce à "l'espérance du bonheur, qui nous en sépare (" qu'est ce que je serais heureux si..) et nous voue à la déception, à l'amertume, au ressentiment, pour ce qui concerne le passé, comme à l'angoisse pour ce qui concerne l'avenir"

Et pourquoi "désespoir" qui a une connotation très particulière dans la langue française,et véhicule une telle charge de tristesse et pas "inespoir"?
"Parce que ce serait laisser entendre que l'on peut s'installer d'emblée dans cet état serein,que l'on peut faire l'économie de la déception, de la désillusion, de la souffrance... et je n'en crois rien. L'espoir est toujours premier: il faut donc le perdre ( c'est ce qu'indique le mot de désespoir) et c'est toujours douloureux. le désespoir est un travail, comme le deuil chez Freud, et au fond c'est le même. Que tout le monde préfère le mot "inespoir", je le comprends bien : ce serait tellement mieux si l'on pouvait se passer du travail ,de la souffrance, de la désillusion! L"inespoir" serait comme une sagesse toute faite: ce serait un deuil sans travail. Mais cela, ce n'est pas possible et c'est encore un deuil à faire.. C'est pourquoi j'ai gardé ce mot de désespoir. Il indique au moins la difficulté du chemin. J'observe d'ailleurs que le mot de deuil, chez Freud, manifeste la même ambiguïté, la même hésitation, qui est celle de la vie, la même tension , le même cheminement : que la joie ne redevient possible que de l'autre côté de la souffrance, comme le bonheur ne l'est, me semble -t-il, que de l'autre côté de la désillusion. Nous ne ferons pas l'économie du deuil, nous ne ferons pas l'économie du désespoir."

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Surprenant ouvrage qui ne peut pas laisser indéfférent... une succession de trois entretiens ou l'auteur nous parle de la philosophie et du rapport qu'elle a avec la vie, de la sagesse qui s'y trouve liée ainsi que de l'amour du desespoir, bref de ce qui fait que nous vivons avec nos joies et nos difficultés. Il y a ce sentiment tout au long de l'ouvrage que la philosophie peut vraiment apporter un surplus de bien être à nos vies, elle se fait "santé de l'âme" jusqu'à déboucher sur la sagesse ultime, celle qui parvient à s'en dispenser totalement, car la philosophie "n'est rien d'autre que d'essayer de penser sa vie, et de vivre sa pensée" le sage y serait donc arrivé et n'aurait plus qu'un seul souhait, goûter le calme de l'existence.
Puis il y a ce débat sur les livres qui pour l'auteur ne sont pas grand chose et ne vallent que s'ils permettent d'aider à vivre, tous les romans ou presque sont donc rayés de la carte..; On se demanderait presque s'il est utile de poursuivre le sien... mais son talent ne tarde pas à nous convaincre qu'il y a dans ces page une clé, un message quelque chose qui va effectivement nous aider.
La clarté des propos facilite la lecture, la limpidité de la pensée éclaire, vers la fin une série d'apophtgmes sur la sagesse vous réveille définitivement et vous apporte ce que vous pressentiez depuis le début, un commencement de réponse...Même les questions s'enrichissent d'une réflexion profonde, comme celle de J Brouste lorsqu'elle évoque cette possible perte d'identité en amour, ou celle de C Juliet se demandant si l'excès de lucidité ne viendrait pas parfois asphyxier la vie! Un livre pour tous les amoureux de la pensée.
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Clareté dans les propos. Sincérité et simplicité dans la façon d'aborder la vie. Vivacitė dans le déroulement des raisonnement. Humilité et rėfėrences à des auteurs que l'on prend envie de lire...j'ai retrouvé A. Comte-Sponville avec toujours autant de plaisir.
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Dans ce livre Dédé parle de lui et de philosophie, deux sujets qu'il adore.
Celui qui fut croyant puis marxiste avant de devenir macroniste, raconte sa pensée tragique (un peu comme son parcours politique).
Avoir tant réfléchi sur la morale, pour au final conseillé pendant le Covid de sacrifier les vieux sur l'autel de l'économie peut laisser songeur...
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