2 février 2024- Librairie - boutique du Petit Palais / 25 février 2024
Déjà près d'un mois que j'ai eu le bonheur de parcourir en détails cette très riche exposition présentée au Petit Palais...
20 années d'effervescence culturelle et d'exubérance induites par de nombreux bouleversements : la Première Guerre mondiale , l' accélération des progrès techniques avec le développement de l'aviation, de l'automobile, de l'industrie...Toutes ces innovations qui font l'éloge de la vitesse, ; vont influer sur l'imaginaire des artistes...Sans oublier le
" laboratoire fécond de l'image " que représente le cinéma !
De même , la période suivant la Première Guerre mondiale va faire exploser les Arts, dans tous les domaines ; une gigantesque soif de vivre qui a besoin de s'exprimer pendant ces " Années folles"..
, ainsi qu'un brassage des communautés et des nationalités s'opère naturellement..!
Ainsi naîtront différents mouvements : le dadaïsme et le surréalisme qui s'emploieront à bousculer l'ordre établi, à choquer les bourgeois...pour imaginer une
" société nouvelle "!
Des années de créations intenses allant de pair avec les bouleversements historiques du début du XXe siècle...!
"( Entretien avec
Juliette Singer)
Ce Paris des années 1905-1925 est très cosmopolite. Dans quelle mesure ce brassage de nationalités et de cultures est-il vecteur de modernité ?
Dans les cités d'artistes que sont le Bateau-Lavoir à Montmartre et La Ruche à Montparnasse, il y a beaucoup de solidarité entre les communautés une grande mixité sociale. Les cafés, les cabarets, les restaurants sont des lieux d'échange et d'émulation. La Ruche accueille des artistes dans la misère.Située à proximité des abattours de Vaugirard, la cité est insalubre mais les étrangers y trouvent un lieu de travail et de collectivités. Il y a un théâtre, une salle avec un modèle pour que tous les artistes puissent travailler ensemble.Tout cela crée une énergie. Sans en faire un tableau idyllique, Paris est une ville ouverte, y compris pendant la guerre.La ségrégation n'existe pas comme aux États-unis.
Quand
Joséphine Baker s'y installe en 1925, elle est émerveillée de voir qu'un serveur blanc accepte de la servir à la terrasse d'un café sur les Champs- Élysées.(...)"
Tant d'oeuvres extraordinaires, singulières...
Quelques petites préférences , rapidement, car finalement je renonce, la liste est trop fournie...:
- 1. " Autoportrait " de Jeanne Hébuterne (1916)
- 2. " La Danse du pan-pan au Monico" de
Gino Severini ( 1910-1911)
- 3. " le Christ rédempteur " de
Paul Landowski
( 1926 )
- 4. " Les Soudanais " de Mela Muter ( vers 1919)
-5. " Paris- La femme et la tour" de
Robert Delaunay
( 1925)
- 6." Les Intellectuels à la Rotonde " de Tullio Garbari
( 1916), etc.
Un hors-série abondamment illustré, avec des textes de plusieurs spécialistes dont un entretien avec
Juliette Singer, commissaire de l'Exposition...
Début de siècle électrique et bouillonnant allant des prémices de l'art moderne dans les ateliers de Montmartre au premier conflit mondial, des Salons aux avant- gardes, de l'avènement du cinéma à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes , en 1925..
J'achève ce billet par une fort jolie phrase de Chagall très révélatrice de l'immense attractivité de la " Ville- Lumière ":
"Le soleil de l'Art ne brillait alors qu'à Paris, et il me semblait et il me semble jusqu'à présent qu'il n' y a pas de plus grande révolution de l'oeil que celle que j'ai rencontrée à mon arrivée à Paris.-"