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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« La foi, c'est vingt-quatre heures de doute, moins une minute d'espérance. » Georges Bernanos.

Est-ce cette minute qui a fait basculer Axelle pour engendrer soeur Anne ?
Se regarder disparaitre et mourir au monde...

« Je rentre au couvent dans une semaine », avait-elle articulé. Plus tard, elle s'efforcerait d'oublier l'hébétude de leur expression. « Je vous aime », avait-elle ajouté. »

Par la clarté et la franchise du propos, il m'a été particulièrement aisé de me glisser dans la vie monastique de soeur Anne, de ressentir ses joies mais aussi ses craintes, d'en découvrir ses épreuves et ses doutes dévastateurs.

« le don de soi avait toujours été synonyme de sacrifice. Ce n'est pas un sacrifice dont vous devez vous enorgueillir. C'est une promesse. »
Une renaissance...

L'écriture est ardente, délicate et humble à la fois. A chaque strophe, je perçois l'accablement de soeur Anne, pratiquement une lutte quand les contraires s'épousent : félicité-anxiété, fougue-lassitude, sérénité-incertitude, délivrance-prison.
« Peut-être que j'ai bien reçu l'appel de Dieu et que je n'ai plus la force d'y répondre... »

Puis viens Jeanne la postulante. Soeur Anne aura la charge de l'accompagner.
« Soeur Anne avait embrassé la vie religieuse en pleurant de joie, Jeanne, elle, avait souri. »

Roman rendu magistral par cette rencontre qui, comme une évidence va tisser les liens d'une force quasiment mystique entre les deux religieuses.
« Jeanne en est venue à la conclusion que la foi est, pour elle, un don. Pour d'autres, elle est ce que l'on espère... Elle soignerait celle qui espère. »

Cette lecture est un ravissement malgré les tourments existentiels de soeur Anne, un premier roman au rendu saisissant de sincérité et d'authenticité.

« Quand on a la foi, on peut se passer de la vérité. »
Friedrich Nietzsche.

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Superbe. L'écriture est belle et l'intrigue fort originale : une Soeur, Jeanne, arrive dans un couvent, et elle est prise en charge par une autre, Anne, plus ancienne, pour la former. Sauf que cette Soeur Anne, n'est peut-être pas la.plus appropriée, en pleine crise de doute. Au fil des pages, on les découvre - enfin plutôt pourquoi elles se sont couvertes. Et, cette rencontre avec Jeanne. Amitié ? Sororité ? L'amour ? Mais quel Amour ? Tous ces liens très forts qui unissent ces femmes, ces deux-là et les autres. de biens belles questions sur l'engagement (le renoncement ?), mais aussi le poids de la Foi au quotidien et avec les années. La hiérarchie et la communauté. Faut-il avoir peu d'espoir pour s'engager ou, au contraire, en être empli ? Ce roman me ramène à mon père et son enfance chez les "Bonnes soeurs", de vraies pestes sous couvert d'autorité. Comment est-ce possible : une absence de bonté cachée sous un voile qui devrait en dégouliner ? Mais là n'est pas le propos. Revenons à ce livre : une pause, une prière, un instant de grâce.
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****

Axelle est religieuse. Elle se souvient de cette jeune fille de 20 ans, seule sur un quai de gare, sa valise à la main. Elle est entrée au couvent, elle est devenue Soeur Anne. Et Axelle, doucement, s'est effacée. Elle a disparu, sous l'incompréhension du frère tant aimé, la culpabilité du père adoré et la froideur de la mère dépassée… Quand Jeanne arrive au couvent, comme novice, Soeur Anne est remplie de doutes. Que vont-elles apporter l'une à l'autre ? Marcheront-elles sur le même chemin, vers l'amour de Dieu ?

Le premier roman de Claire Conruyt est une réussite. Court, concis, poétique, il se lit en s'imprégnant de l'atmosphère silencieuse et calme d'un lieu de prières.

C'est sur les questions de vocation, de foi, d'appel que l'auteur nous entraîne. Axelle a fait le choix, à 20 ans, de se couper du monde, de mettre un couvent entre elle et l'extérieur. de nombreuses années plus tard, elle ne sait plus si sa place est ici, entre ces murs, au milieu d'une communauté qui ne l'attire plus.

L'arrivée d'une jeune novice, Jeanne, amplifie ses doutes. Son innocence, sa certitude, le sourire qui ne disparaît jamais de son visage… Tout ça ébranle Soeur Anne. de leur amitié profonde naîtra l'étincelle qu'elle attendait. L'obscurité disparaît et elle peut alors prendre la décision qui s'impose…

Une très belle écriture, tout en introspection, en poésie, en douceur. Des mots qui résonnent et qui touchent. Mourir au monde est un cri du coeur, mais aussi du corps, d'une femme qui se croyait disparue. Et qui va redécouvrir la lumière…

Merci à NetGalley et aux Éditions Plon pour leur confiance
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Mourir au monde est le premier roman de Claire Conruyt, journaliste au Figaro. C'est également ce que l'on demande à Jeanne, la postulante, qui, si elle veut rejoindre la communauté, doit renoncer à sa vie, à sa personnalité, pour ne plus être que celle que le Christ a appelée. Répondre à cet appel, c'est s'oublier, perdre sa vie, c'est mourir au monde pour renaître à Dieu.

Pour être honnête, une telle vocation m'est absolument étrangère. Imaginez alors mon appréhension au moment de lire ce livre…

Et, en effet, toute la première partie m'a parue assez… ésotérique. Soeur Anne se débat dans ses doutes, elle lutte. Jeanne, elle, semble rayonner : tout lui parait simple, évident, elle est dans le mouvement de sa vocation. Autour de la musique, les deux femmes tissent un lien. Mais toujours, un nuage semble planer, celui de « l'incident ». Car Soeur Anne revient tout juste au couvent lorsque le récit débute. Mais on ne sait rien de ce retour, seulement qu'il est comme une ombre dans le paysage…

Et puis, dans la deuxième moitié du livre, ce n'est plus tant Dieu, le Christ, la religion et la façon dont les soeurs vivent leur foi qui est abordée… et là, j'ai retrouvé le monde que je connais. Car c'est la vie dans la communauté qui nous est alors décrite, avec les mesquineries, le rejet de la différence, les petites vacheries quotidiennes, la défiance, les ragots entre celles qui sont censées partager cette vocation. La Mère supérieure, après avoir confié à Soeur Anne la tâche d'accompagner Jeanne, regrette son choix mais ne fait rien pour clarifier la situation. Les murmures, les rumeurs, se font jour.

Car, oui, Soeur Anne semble développer un attachement fort pour Jeanne. Les deux femmes sont proches, très proches. Trop proches pour que cela soit toléré. Mais tout se déroule dans le non-dit, par en-dessous, par derrière. Bruits de couloir. Médisances. Dissimulation.

Et, naturellement, « l'incident » revient sur le devant de la scène. Car Soeur Anne a été écartée, envoyée dans une autre communauté, en Espagne, après avoir giflé une élève. On l'a envoyée « se reposer ». Mais, surtout, on l'a mise de côté pour éviter que cela ne retombe sur la communauté. Mais la défiance, qui paraissait s'être calmée à son retour, ne tard pas à ressurgir.

Bref, dans cette deuxième partie, on n'est plus dans la charité chrétienne ou dans l'amour de son prochain. On est dans une société humaine faite de silences, de peur de l'inconnu, de refus de faire face aux difficultés. Et de mesquinerie. de mensonge. On ne traite pas les problèmes, on les cache sous le tapis… un petit peu comme l'Église l'a fait avec les prêtres pédophiles ?

Bref, ce livre me renvoie à tout autre chose que ce que décrit l'auteure. Mais cette initiation qui est celle de Jeanne me semble marquée du sceau du mensonge, mensonge dont on ne sait si elle en est consciente ou non, mais qu'elle accepte…

L'écriture est belle, le livre se lit bien. Mais l'histoire que j'ai lue me laisse un goût amer…
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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Pour dire vrai, à la lecture de la quatrième de couverture, ce roman n'avait strictement rien pour me convaincre au sujet complètement inintéressant. Puis, je me suis lancé dans les premières pages, et je me suis laissé envahir par le silence au doux fond de violoncelle dans ce couvent à la rencontre de Soeur Anne et de Jeanne.

Soeur Anne est entrée au couvent il y a plus de vingt ans, mais elle ne se sent pas à sa place, des questions par centaines lui trottent dans la tête. La Mère supérieur lui propose donc de s'occuper d'une nouvelle vue, Jeanne. Mais est-ce vraiment le bon choix fait par la Mère supérieur ? Chapoter une petite nouvelle ne va t-il pas réveiller de nouvelles questions ? de nouveaux sentiments ?

A travers les pages, on suit la rencontre en Jeanne et Soeur Anne, son apprentissage, le lien et les sentiments naissant entre les deux femmes. le récit est rythmé par des flash-back de l'ancienne vie de Soeur Anne, quand celle-ci était enfant et s'appelait encore Axelle. Ou encore, à des rencontres avec son frère et quand la Mère supérieur l'avait envoyé en Espagne.

Claire Conruyt révèle un regard sur l'amour en huis clos au sein d'un couvent entre deux jeunes religieuses. Une rencontre qui va tout remettre en cause pour Soeur Anne, qui se retrouve troublée par l'arrivée de cette jeune recrue. Claire Conruyt dévoile, démêler avec une plume douce, poétique, fluide les sentiments confus des Soeurs.

Un premier roman tout en subtilité, en douceur, au sujet complètement inattendu. Comme quoi, il ne faut jamais se fier au quatrième de couverture et toujours laisser un chance a un roman ! Bienvenue au couvent !
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Choisir de vivre au sein d'un ordre religieux concerne une infime partie des croyants, pour autant leur aura est grande. Ce livre pose la question du choix de vie de 2 soeurs au sein d'un ordre religieux régulier. L'une plus âgée en plein doute et l'autre jeune postulante exaltée. La première influencera t elle la seconde ou alors l'inverse ? Doit on abandonner la vie telle que nous autres la vivons, parfois ses proches, et "mourir au monde" pour mieux vivre sa foi ? le genre humain est rempli de croyances. Même le non croyant doit parfois prier d'une certaine façon, pour ses proches, pour lui même vers la fin, une forme de mémoire collective est prête à ressurgir. Un livre à lire au calme, apaisant, qui interroge, que l'on soit croyant ou pas.
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Je lis peu de livres traitant de la religion catholique et celui-ci est le premier en littérature blanche abordant une communauté de femmes. L'autrice avec ce roman parle de foi mais surtout de conviction, de choix, de regrets et d'amitié. Soeur Anne a voulu très jeune donner sa vie à Dieu, elle a choisi de "mourir au monde" pour renaître exclusivement dans sa foi. Elle s'est éloigné de ses parents et de son frère pourtant elle vient d'une famille aimante où elle était très proche de son frère avec lequel elle entretenait une relation fusionnelle mais cet amour ne l'a pas détourné de sa vocation. On la sent fragile, un incident à visiblement eu lieu des mois auparavant ébranlant la jeune Soeur, nous le découvrirons au fil des pages. Avec l'arrivée de Jeanne, elle va devoir guider la jeune fille retrouver l'innocence, l'insouciance, la soutenir. Les doutes qui l'habitent vont aussi lui permettre de l'orienter, la rassurer. Entre les deux femmes, une amitié sincère et forte va se créer mais cela va déranger l'équilibre de la communauté. Une attention réciproque va éclore car Jeanne sent les failles de cette Soeur et va faire en sorte de la protéger. 

En peu de pages, l'autrice nous happe, je me suis inquiétée pour Soeur Anne, j'ai été touchée par cette amitié si forte et sincère. L'autrice m'a immergée dans cette communauté, la solitude de Soeur Anne qui n'y est pas intégré qui passe pour une dérangée. La réaction des autres Soeurs vis-à-vis de Soeur Anne m'a choquée, je me serais attendue à beaucoup plus de bienveillance mais les doutes de la jeune femme mettent à mal l'équilibre tout comme son affection envers Jeanne car seul l'amour envers Dieu compte. Soeur Anne va alors faire un geste d'amour ultime qui m'a beaucoup émue. Ce roman poétique porté par une plume délicate nous offre une véritable introspection sur ce qui guide les choix. Les flashbacks dans la jeunesse de Soeur Anne mais aussi dans les mois précédents l'arrivée de Jeanne nous permettent de comprendre la Soeur mais apportent en plus du rythme à la lecture et une légère tension.

J'ai été séduite par ce court roman que j'ai trouvé très poétique et subtil. L'amitié des deux femmes m'a vraiment émue, leur sincérité l'une envers l'autre était très touchante. Un premier roman prometteur qui traite avec justesse d'un sujet qui sort des sentiers battus. 
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Étrange lecture que celle-là qui nous plonge dans le quotidien d'un couvent, aux côtés de Soeur Anne qui traine ses doutes et ses questionnements, et va retrouver du sens dans la relation qu'elle noue avec une jeune postulante, Jeanne. Ce récit questionne la foi, l'attachement, et le lien entre amours humaines et foi en Dieu. Je l'ai lu avec distance et une forme d'interrogation, et bien que je n'aie pas été touchée, j'ai apprécié la délicatesse et la sensibilité de l'écriture.
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Soeur Anne est religieuse depuis 20 ans, elle en a 40.Depuis qu'elle est enfant, elle veut entrer dans les ordres. Elle était  si différente des autres, si discrète, si silencieuse, si solitaire... Tout le contraire de son frère Jean et pourtant ils étaient inséparables! Mais son choix est fait, et elle ne changera pas d'avis.Vingt ans après son entrée dans les ordres, ses convictions se sont effacées, sa foi est n'est plus aussi vive, elle doute... La Mère supérieure lui confie alors le patronage d'une jeune postulante, Jeanne. Elles deviennent vite confidentes, passant leur journée à observer le monde qui les entoure, se questionner sur leur foi, et vibrer au son du violoncelle de Jeanne.La foi déjà ébranlée de soeur Anne sera d'autant plus soumise au doute, qu'elle voit Jeanne irradier de bonheur, respirer la joie de vivre, se perdre corps et âme pour les autres et pour Dieu, tout ce qu'elle est désormais incapable de faire... Mais a-t-elle déjà éprouvé autant de sérénité que Jeanne...? Est-elle heureuse à s'oublier ainsi et à ne vivre que pour la communauté? Et quel est le juste milieu pour s'oublier et servir les autres, tout en gardant une part de soi? A-t-elle fait le bon choix? Telles sont les questions qui hantent Soeur Anne.
Le récit est entrecoupé de passages dans lesquels on retrouve Axelle ( Soeur Jeanne enfant ) dans son univers familial, avec son frère Jean, ses parents. Au fur et à mesure que l'on avance dans cette lecture, on mesure la blessure que tous ont vécu lorsqu'elle a choisi le couvent et les regrets qu'elle semble désormais éprouver.

Ce roman est très beau, très délicat. On suit les réflexions des ces deux femmes qui deviennent vite indispensables l'une pour l'autre, dans ce chemin vers la foi.L'écriture est ciselée et douce, comme "chuchotée". C'est un doux moment de lecture, plein de grâce et de sagesse. 

Merci aux éditions Plon et à Netgalley pour cette belle découverte!
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La thématique de ce court récit est originale puisque l'histoire se passe dans un couvent. Il n'y est pourtant pas question de religion mais de la rencontre entre deux religieuses et de leur profonde amitié.
Soeur Anne (Axelle dans sa vie d'avant) a prononcé ses voeux il y a 20 ans, à la grande surprise de ses parents et de son frère, qu'elle affectionne tant. Elle est en proie aux doutes, traverse "une crise" qui avait même incité la mère Supérieure à congédier Soeur Anne en Espagne pour "guérir"... Une jeune postulante, Jeanne, arrive au couvent. La Mère supérieure confie à Soeur Anne le patronage de Jeanne. Très vite, les deux religieuses, sensibles au silence, à la nature, à la musique, deviennent confidentes. Mais cette relation exclusive est-elle possible dans une communauté où l'existence entière est tournée vers Dieu?
J'ai beaucoup apprécié ce récit dont l'écriture, pure et poétique, est parfaitement adaptée au thème. Je remercie NetGalley et les éditions Plon pour cette lecture.
#Mouriraumonde #NetGalleyFrance
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