Tom est débrouillard. Il faut dire qu'il est laissé à lui-même, sa mère, Joss (pour Jocelyne), est tombée enceinte à 13 ans, et le père très courageux s'est barré vu que l'option avortement n'était pas envisageable.
Alors Tom est l'homme de la maison. Il va voler dans les potagers. Et le couple de retraités chez qui Tom vole des fruits et des légumes s'en accommode très bien. Ils s'en amusent. Ils savent aussi que Tom vient regarder la télévision caché dans les buissons du jardin.
Un jour Tom aide une vieille dame, tombée dans son jardin et ne pouvant plus se relever. de là démarre une amitié entre deux êtres que tout oppose, deux écorchés de la vie. Tom quasi orphelin, et la vieille frappée d'Alzheimer, confondant les médocs, abandonnée par son fils et ressassant le passé et les chocs de la guerre 39-45. Et voilà même que le père de Tom fait son come-back. Est-il sincère? Ou envisage-t-il seulement de retremper son biscuit en période de disette.
L'histoire est banale, pourrait-on dire. Elle est malheureusement "inspirée de faits réels" selon l'expression consacrée. Des situations comme celles décrites par
Barbara Constantine, il y en a des pelletées. Là où il est plus difficile d'avaler le tout, c'est dans la juxtaposition de toute une série de coïncidences et d'arrangements.
Le titre est comique, sorte de ritournelle, de comptine. Et le roman est clairement conçu comme un compte de fées moderne. Un peu à la
Nadine Monfils, avec un vocabulaire cash et de la gouaille, de courts chapitres façon "page turner" déconnectés les uns des autres mais qui sont autant de scènes vécues par les personnages et qui s'insèrent dans la trame globale du récit. Les dialogues sont plutôt bien ficelés. Et les personnages complexes, bien rendus, avec leurs travers et leurs qualités. C'est évidemment réducteur et caricatural tout au long du roman, mais je pense que l'autrice n'envisagait pas de faire un roman réaliste. J'ai passé un bon moment, mais rien ne perdure au-delà de la lecture.