« 1er janvier 1900 » (relecture)
Le livre est sorti il y a plus de quarante ans.
Depuis nous avons connu le passage à un nouveau siècle et gardons à peu près tous des souvenirs de ce moment particulier.
Un jour peut-être, un auteur évoquera le 1er janvier 2000.
D'autres goûts, d'autres technologies, d'autres avancements, d'autres loisirs, d'autres déplacements, d'autres artistes seront évoqués.
Mais cette époque surnommée abusivement « Belle époque » le fut dans sa croyance en un nouveau siècle porteur de tous ces progrès que le XXème siècle peaufinera, inventera, concrétisera vers ce qui nous constitue aujourd'hui.
« Belle époque » pour un tout Paris qui gambergeait de salons littéraires, artistiques, politiques en restaurants (cafés disait-on en 1900) sélects (Maxim's-Véfour…) et en salles de spectacles où matinées et soirées se succédaient.
« Belle époque » où les artistes se noyaient dans la misère ou l'éther, où certains restent à jamais maudits, où d'autres perdurent encore de nos jours dans l'histoire littéraire ou picturale.
« Belle époque » où les cocottes, les pierreuses… faisaient la pluie et le beau temps, chacune à leur niveau et où les hommes, frac et chapeau claque, bâtissaient des hôtels particuliers où l'on étouffait sous les meubles, les lourdes tentures et les collections diverses dont les plus belles contenaient des tableaux de grands maîtres.
« Belle époque » où la presse riche en parutions diverses se spécialisait ou se modernisait pour conquérir un public en distillant la parole nécessaire en ces temps sans tv ni radio.
« Belle époque » où les courants politiques s'écornaient (comme de coutume) mais où l'Affaire Dreyfus laissait des marques indélébiles dans une société divisée.
Maurras, Drumont,etc… en constituaient la face noire.
« Belle époque » où la peinture, la musique, la littérature balbutiaient les premiers accords du modernisme du premier quart du XXème en opposition avec les derniers « maîtres » du XIXème siècle.
Un exemple : symbolisme, parnasse… tombaient peu à peu aux oubliettes laissant place à la spontanéité notamment sous l'égide d'un
Paul Fort.
« Belle époque » de découvertes, des premiers essais de l'aéronautique, de découvertes médicales.
« Belle époque » de ragots, de critiques acerbes, « ça balance pas mal à Paris » est, a toujours été.
Un livre passionnant qui nous plonge dans l'histoire des moeurs, des arts, de la politique, histoire qui est ou se profile en ce 1er janvier 1900.
Écrit dans un style agréable, fruit d'un travail fouillé, il mériterait d'être réédité.