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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La dérobade est un témoignage poignant sur la prostitution. Jeanne Cordelier nous relate 5 années de sa vie pendant lesquelles elle a exercé ce qu'on appelle pudiquement le plus vieux métier du monde.

Issue d'une famille nombreuse avec une mère alcoolique et un père incestueux, Marie rêve de paillettes. C'est une voiture de luxe garée devant le bar que fréquente assidûment sa famille qui sera l'objet de sa perdition. Cette voiture est celle de Gégé, proxénète, qui fera rapidement de Marie sa femme, son objet, son gagne pain.
Marie rebaptisée par le trottoir, Sophie ou Fanny est une femme forte qui supporte l'insupportable. Je dois avouer ne pas toujours l'avoir comprise cependant elle a très vite qu'un seule idée en tête sortir de cet enfer, échappée à l'emprise de Gégé. Ce n'est un mystère pour personne, elle y parviendra et c'est juste après ces 5 années à vendre son corps que Jeanne Cordelier écrira 1000 pages réduites de moitié dans la version publiée.
Jeanne Cordelier a une réel talent d'écriture. Dans ce récit, elle alterne avec brio de jolies images, dont la dernière phrase du roman est selon moi la plus sublime des illustrations et des mots d'argot qui ancre définitivement le lecteur dans ce monde de la rue mais qui m'ont un peu gêné pendant la lecture car pour beaucoup je n'en connaissais pas la définition.
Ce roman est assez cru, aucune violence ne nous est épargnée. Les coups de son homme, les nuits en prison, les coups bas des copines et les bizarreries des clients sont décrits sans cachoteries. Des bars à filles, aux hôtels de luxe en passant par les vitrines de la rue Saint Denis jusqu'au maison d'abattage, Sophie/Fanny a tout connu. Et même si les lieux, les personnages, les circonstances sont différentes la violence est identique. C'est pourquoi, j'ai un peu eu l'impression que l'histoire n'avançait pas. Je me dis maintenant que c'est sans doute également ce qu'à pu ressentir Sophie/Fanny pendant toutes ses années. Pourtant le personnage évolue, il s'éloigne peu à peu de ce milieu, de ces obligations.
La dérobade a été publié en 1976 mais j'imagine que malheureusement les choses n'ont que très peu évoluées pour ces filles qui gagnent leur vie en se baladant sur le trottoir.
Lien : http://mesexperiencesautourd..
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J'ai lu ce roman à sa sortie. J'en garde le souvenir d'une jolie plume, mais d'un style très cru sans fioriture, et d'un sujet extrêmement délicat et perturbant . Un témoignage poignant qui vaut le détour d'une lecture
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souvenir de lecture... la prostitution

*

« le récit de Jeanne Cordelier a tout juste trente ans.

Il pourrait en avoir cent et avoir été écrit hier », nous dit Benoîte Groult.

La Dérobade est de ces livres qui résonnent longtemps, qui s'ancrent dans nos âmes, « tant la douleur est éternelle, et tant “l'espérance est violente”, et tant le talent n'a pas d'âge ».

D'aucuns disent que la prostitution est un métier comme un autre – le plus vieux d'entre tous –, un espace de liberté, un droit… ancestral. On se rassure. On se ment.

Pour les autres – la majorité, osons-nous croire –, la prostitution relève de l'exploitation sexuelle des femmes, de la violation des droits de l'Homme. Lisons, relisons "La Dérobade", la vérité est là, crue, amère. Elle est partout, dans ce style luxuriant, brûlant, dans ces mots exutoires, dans cette « révolte précieuse qui est parfois le seul signe de vie au fond de l'horreur ».

« Jeanne Cordelier fait le récit de sa vie de putain, avec des mots qui percent l'âme, le coeur et le ventre… un souffle lyrique à la Cendrars mais aussi une simplicité, une authenticité sans bavures." Georges Begou / France inter

« "La Dérobade" de Jeanne Cordelier, c'est de l'or pur. » Yvan Audouard

voir le blog de l'auteur : http://laderobade.jeannecordelier.eu/

Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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J'ai acheté ce livre sur une brocante et j'ai voulu le lire car le sujet est intéressant et mon grand-père l'avait lu. La curiosité l'a donc aussi emporté.

C'est un témoignage enrichissant, il nous fait découvrir la prostitution des années 1960 au temps où les maisons closes étaient encore ouvertes à Paris. Au moment aussi où les lois ont commencé à changer et les bordels qui ont fermé. On apprend la différence entre une prostituée de maison close, de luxe et de la rue. Au final, il n'y en a pratiquement pas, à part la sécurité que procurent les maisons closes.

On découvre Marie, qui aura été malheureuse toute son enfance et la première partie de sa vie d'adulte. Son enfance a été terrible… On la suit dans les méandres de la prostitution, dans ses amitiés, ses inimitiés, ses espoirs, ses tentatives de suicide. On suit, également, à travers son regard le chemin d'autres prostituées, celui des macs ou des matrones. On suit le point de vue des gens et des policiers. Marie a sombré dans la prostitution car elle voulait fuir sa famille destructrice et elle espérait trouver un meilleur avenir. Elle s'est faite entourlouper par son futur mac, qui a vu sa faiblesse et qui a été bien aidé par le père de famille. Malheureusement, ce genre de choses arrivent encore aujourd'hui…

C'est un récit poignant, révoltant. J'ai été bouleversée et choquée. C'est très bien écrit, il y a beaucoup de mots d'argot et de vieux français mais j'ai fini par m'y faire et ça ne gêne pas la compréhension du récit. J'aurais aimé davantage de pages, un peu plus d'informations sur ce qu'elle devient après la prostitution. Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier cette lecture. Je ne regrette pas.
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Dans une ville ou a chaque fois que je rentrais chez moi, les bus passait devant, voir même a pied de la gare. Ce livre m'aura longtemps préservé de certaines choses...(d'en abuser en tout cas).
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