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3,69

sur 4691 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai ressorti ma vieille édition datant du collège pour relire cette incontournable pièce de théâtre de Corneille.

C'est une pièce que nous avions joué dans ma classe et c'est drôle comme je me souvenais du texte comme si je l'avais appris la veille.

Comme c'était une relecture, je l'ai lu en visionnant parallèlement la pièce de théâtre. Une très belle expérience.

Une fois de plus, merci Lisa et le groupe pour tout ce que vous apportez, ce qui enrichit pleinement l'expérience.
Un très très bon moment de lecture 💙

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Que dire de plus que c'est un bonheur absolu de relecture ?
Les phrases que l'on connaît tous, les tirades, le jeu des amours contrariées, la loyauté, la peine, le retrait, le pouvoir, les luttes, et ce pas de deux entre Don Rodrigue et Chimène…
Personne ne peut oublier le rythme de la pièce, les épreuves, les apartés, les effacements et le sacrifice de certains personnages.
Et puis, la thématique du Cid demeure intemporelle. Nous devons tous assurer et assumer des choix dans notre vie… mais que choisir ? ses envies ou son devoir ? son coeur ou sa raison ? jusqu'où doit-on se sacrifier et pourquoi ?
La plume de Corneille nous compte une histoire que nous faisons nôtre, car tout un chacun a eu, dans sa vie, un dilemme, un choix cornélien, n'est-ce pas
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Corneille. le Cid. Larousse 2017. 188 p. 4,5
J'aime beaucoup le théâtre mais c'est la première fois que j'arrive à finir la lecture d'une pièce.
Corneille sait produire des émotions fortes chez son public en faisant partager celles de ses protagonistes.
J'ai trouvé le récit très « moderne ». Et donc je peux en tirer un enseignement…, un type d'attitude courageuse face à une épreuve de la vie du genre « Shit happens ».
Court, je le relirai avec plaisir à l'occasion.
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Je dois avouer que j'ai un rapport tout particulier avec ce livre pour bien des raisons. Il fut la premier que j'ai lu avec tant de passion et de bonheur, il est LE récit qui m'a fait découvrir l'amour de la lecture et du théâtre ! Une histoire à dévorer à tout âge et à toute époque.

Il est évidemment un incontournable de la littérature, alors je le recommande à 100 % !
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J'avais déjà lu ce texte il y a bien des années – peut-être l'avions-nous étudié en cours de français – mais je n'en avais plus qu'une idée très générale… ainsi que quelques citations des plus connues (« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! / N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? », « Rodrigue, as-tu du coeur ? », « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. », « Va, je ne te hais point. »…).
L'histoire m'était donc connue et je m'y suis replongée avec plaisir. le drame se noue rapidement et j'ai été entraînée par les dilemmes dans lesquels se trouvent pris les amants. le sens de l'honneur et de la famille et l'amour sincère et réciproque se livrent des batailles impitoyables, les deux étant également intimement liés. Il ne s'agit pas seulement pour Rodrigue de vivre sans honneur en ne défendant pas son père ou de perdre Chimène en éliminant l'offenseur : s'il ne défend pas son honneur, il la perd également, il ne la mérite plus. C'est donc, a priori, un dilemme sans avenir heureux, le choix cornélien par excellence. Ce sens de l'honneur poussé à l'extrême (pour tous les personnages, y compris Chimène qui n'est pas la moins têtue de l'histoire) et cette virilité qui conduit à la mort (et à envisager la mort) rapidement pourraient dater cette histoire, mais le talent de Corneille la rend toujours aussi fascinante.

Cependant, je reconnais que, plus que tout, ce sont la langue et la musicalité de ces alexandrins qui m'ont complètement enchantée. Au-delà de cet amoncellement de citations devenues célèbres, la beauté de l'écriture en vers se déploie au fil des cinq actes. À plusieurs reprises, j'ai lu le texte à haute voix pour en apprécier le rythme et la tournure parfois grandiloquente certes, mais si belle et délicate. La plume est soignée, précise, et reste néanmoins parfaitement fluide et agréable quatre cents ans plus tard.

Un petit bijou à la langue sublime et une redécouverte réjouissante de ce classique indémodable.
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Comment faire une critique originale d'une oeuvre maintes fois décortiquée par ses pairs, jugée par la toute jeune Académie française, décriée par ses contempteurs, vantée par les grands esprits de son temps et, surtout, commentée par des générations entières d'élèves de collège ? Car à part dire que la pièce est d'une hauteur tragi-comique et épique sans commune mesure, critiquer cette référence de la littérature française est comme s'exposer au (Roi)-Soleil sans FPS 50.

Alors que Chimène et Rodrigue étaient prédestinés à former un magnifique, brut et puissant couple, ils rentrent droit dans le mur de l'orgueil. le comte Gomès, le père de Chimène, met une déculottée à Don Diègue, le père de Rodrigue, à cause d'une problème de tutorat. Forcément, le vieux bougre n'est pas content et demande à son fiston de le venger. Tiercé gagnant, le comte Gomès passe de vie à trépas de la main même de son ex-probable beau-fils.

Désormais, entre Chimène et son beau se dressent l'impossibilité de s'aimer en société, et aussi un amant dévoué mais détesté, une Infante friendzonée, un roi intéressé, un mort mort et des Maures morts. Petit moment d'Histoire : Corneille a commis là l'un des seuls impairs : pour faire intervenir les Maures, l'auteur a déplacé l'action à Séville... ville absolument musulmane à l'époque. Deus ex machina au service du respect des règles de lieu et de temps. Bref, heureusement, les Maures apportent le salut à Don Rodrigue. le salut de l'honneur par le Roi, pas celui du coeur. Car Chimène, la gloire de son père chevillée au corps, demande toujours sa tête.

Mais tragi-comédie oblige, quelques actes plus tard, les talents (martiaux, pas d'or) du Chevalier d'un côté et l'amour de l'autre vont finir par les rabibocher (sans compter un petit coup de 49-3 royal, ça marche toujours).

J'ai particulièrement aimé le personnage de Chimène car je trouve que Corneille l'a composé comme le plus tragique de tous. Elle agit tout au long du récit comme une déesse grecque. Agitant sa fureur contre Rodrigue, excitant le Roi, galvanisant le bras armé de Don Sanche contre une promesse d'amour, elle m'a paru le personnage de loin le plus contrasté de tous et le plus emmêlé dans ses turpitudes.

Ce grand cornichon de Rodrigue, lui, m'a évidemment touché. Son personnage tiraillé entre deux feux, celui de l'amour et celui de la gloire, incarne un stéréotype de chevalier que n'importe quel auteur adorerait écrire. D'ailleurs, je ne peux que vous conseillez l'édition Folio Classique de Jean Serroy qui comprend un décryptage assez bienvenu de l'oeuvre, de son évolution et de ses personnages. En même temps, Rodrigue est tragiquement nian-nian. Toujours à en faire plus, à surenchérir dans le mièvre et l'autodestruction, il en devient une farce.

Mais le récit ne se moque jamais de lui ou de Chimène. Les autres personnages ne tournent pas en dérision cet amour de polichinelle mais au contraire le respecte, même l'amant écarté. Peut-être que l'épreuve de Chimène devant le Roi est la marque la plus poussée du comique de la pièce.

Pour relire des classiques depuis quelques temps, je me dis que c'est pas si mal. Ces briques de culture ont un goût particulier à l'âge adulte. Peut-être qu'il était trop tôt, au collège, pour bien en appréhender le suc.

Sans l'avoir jamais lu, le Cid demeure certainement l'un des récits les plus marquants de mon adolescence. Peut-être vous souviendrez-vous comme moi de la Campagne du Cid Campeador sur Age of Empires II. Ah la la, quelle belle époque. Envoyer des paysans récolter de la nourriture tout en écrivant des articles sur son Skyblog... Quel âge d'or.
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M A G N I F I Q U E

Ayant fait l'j'ai trop souvent étudié jusqu'à m'en arracher les yeux des classiques français mais je n'avais jamais eu l'occasion de lire celui-ci et je le regrette (ou pas).

Peut-être suis-je assez mâture désormais pour apprécier la pureté du style de Corneille. Pour comprendre les tourments de l'honneur qui étrangle Rodrigue et Chimène. Pour applaudir le sens du sacrifice de l'infante.

Peut-être que l'étudier aurait enlevé la saveur particulière qui se dégage de cette lecture. Je suis véritablement scotché devant la beauté des phrases. C'était ma première lecture de Corneille et j'ai vraiment hâte d'en lire d'autres tant ce livre est juste magnifique.

Le vieux français n'est même pas dérangeant comme il peut l'être avec d'autres classiques car on touche au sublime.

Moi qui suis en pleine bataille pour chaque lecture actuellement je l'ai dévoré en quelques jours ce qui témoigne de mon engouement.

Un vrai bijou qui mériterait d'être mis plus en avant au collège et lycée.
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Comment ne pas être ébloui par ce chef-d'oeuvre ? Ce livre devrait même servir de définition à ce terme ! Je n'avais que vaguement entendu parler du dilemme cornélien, je sais maintenant ce que c'est : le choix entre l'honneur et l'amour !

Chimène est follement éprise de Don Rodrigue, et leurs pères semblent d'accord pour le mariage... Or, un élément va tout remettre en cause : le père de Chimène, Don Gomès, va donner un soufflet à Don Diègue. Celui-ci va vouloir être vengé par son fils... Un duel à mort est alors acté...et Rodrigue en ressort vainqueur. Il part en guerre, pour s'attirer la bienveillance de son roi, Don Fernand, qui n'avait pas donné sa bénédiction au duel, tandis que Chimène jure de le tuer.

Quand Rodrigue revient de sa guerre contre les Maures tel un héros, le roi ne peut que le pardonner. Il souhaite que Chimène l'épouse, mais celle-ci rechigne, une fois de plus le dilemme cornélien. Un ultime duel va alors seller leurs destins. Don Rodrigue face à Don Sanche (amoureux fou de Chimène). le premier l'emporte face au second, et tout est bien qui finit bien... En fait non, et le destin le plus tragique de la piège réside sûrement ici : l'infante qui, bien qu'éprise de Don Rodrigue, ne peut l'épouser car il n'est pas à son rang...
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Comme pour la plupart des pièces classiques, c'est au collège que s'est produite la première rencontre. J'étais en quatrième, ce qui nous ramène dans les années… dans une autre vie, quoi, ou pour être plus précis, dans la même vie mais plus tôt dans le temps (je ne sais pas si vous me suivez, mais moi je vous précède).
Donc cette année-là c'était « le Cid ». Chouette pièce, « le Cid ». Pleine de belles formules, avec des envolées superbes, une pièce « de cape et d'épée », plus Thierry la Fronde que Zorro, pour citer deux références de l'époque, avec des batailles, de la romance, et comme souvent chez Corneille cet histoire d'honneur à qui il faut tout sacrifier (ça, ça nous paraissait un peu débile, mais il paraît que c'était comme ça à l'époque). C'étaient surtout les tirades qui nous bottaient : « A moi comte, deux mots ! » ou encore « A quatre pattes d'ici je te le fais savoir ! » On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans, disait Rimbaud, à quatorze ans non plus, mon pauvre Arthur…
J'ai eu l'occasion, bien des années plus tard, de relire la pièce, et même de la voir jouer. Et mes impressions de collège, curieusement, sont remontées à la surface, pour se mélanger avec les réflexions, plus posées, de l'adulte que j'étais devenu, et je me suis ainsi rendu compte que non seulement « le Cid » était une grande et belle pièce de notre répertoire, mais également que l'enseignement que nous avions reçu la concernant était d'excellente qualité.
L'histoire est connue : Rodrigue aime Chimène, Chimène aime Rodrigue ; le père de Chimène, le comte de Gormaz, provoque le père de Rodrigue, Don Diègue. Rodrigue, malgré son amour, (c'est ce qu'on appelle un dilemme cornélien) va, court, vole et venge Don Diègue en estourbissant son futur beau-père. Ce sont des choses qui ne se font pas et sa tête est mise à prix. Heureusement le sombre héros gagne une bataille contre les Maures et devient un sombre héros national. Après bien des péripéties il finit par gagner la main de Chimène (et tout le reste) et le mariage est célébré à la fois dans l'allégresse et dans la cour du palais.
Beaucoup de vers sont passés à la postérité
« O rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie »
« La valeur n'attend pas le nombre des années »
« Cette obscure clarté qui tombait des étoiles »
« Nous partîmes cinq cents mais par un prompt renfort »
Oui vraiment, je peux reprendre à l'identique mon juvénile jugement : chouette pièce le Cid !
Et pour finir, l'hommage le plus frappant est, à mon avis, celui de Georges Fourest qui, dans sa merveilleuse parodie du Cid, résume toute la tragi-comédie dans ce vers sublime déclamé par Chimène :
« Qu'il est joli garçon, l'assassin de papa ! »
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