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3,69

sur 4630 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux 4ème au total, la seconde fut plus efficace que la première, maman était fière, l'honneur était sauf (ainsi soit-il). Cette année là je fus élu à l'unanimité membre éminent du « branlétériat » et en tant que tel, je me faisais une joie de lire cette grande pièce de théâtre dont je n'avais jamais entendu parlé et sur ce dernier point je faisais honneur à ma toute nouvelle nomination.

Nous avions hérité mes petits camarades et moi d'une jeune professeur de français, jolie à souhait, mais un peu "messe du dimanche" sur les formes et la mode. Il faut reconnaitre qu'elle était quand même moins nase que l'autre binoclarde dépressive de l'année d'avant.

Enfin bref, sortez le CID acte 1 scène 1
Ô Rodrigue, Ô Chimène…

Moi : pssssssitt psittttttttttttt
Future choupette : Quoiiiiiiiii

Moi : C'est quoi ton nom ?
Future choupette : Depuis 6 mois tu ne le connais pas ??

Moi : 6 mois déjà… bon alors c'est quoi ?
Future choupette : Choupette

Moi : Quoi tu es une meuf ?
Future choupette : Connard…

Prof messe du dimanche : Un commentaire M.Hugo
Moi : Oui Choupette est une meuf, et de face je me disais que ce n'était pas très flagrant…

(Rire général), oui j'étais cruel à cette époque et je prie chaque jour notre seigneur de pardonner mes offenses comme nous pardonnons bla bla bla…

Acte II
Ô Rodrigue, Ô Chimène… Ô Badi (celle là je peux l'a supprimer si nécessaire)

Moi : Putain c'est toujours la même chose cette pièce...
Mon meilleur pote de tous les temps à la vie à la mort : ouep c'est clair,
mais je crois qu'il y a eu un mort ??

Moi : cool, sinon comment ça se passe avec ta meuf, vous avez couché ?
Mon meilleur pote de tous les temps à la vie à la mort : Mais non putain, ça me vénère, j'ai quand même le droit de mettre mes doigts dedans, un truc de psychopathe...

Moi : Tropppppppppppppp cool "sa mère" (expression très en vogue à l'époque)… une vraie cochonne ta "Chimène..."
Mon meilleur pote de tous les temps à la vie à la mort : ouep c'est clair…

Prof messe du dimanche : Un commentaire M.Hugo
Moi : Oui madame mon meilleur pote de tous les temps à la vie à la mort est encore puceau "sa mère (très en vogue j'ai dit)

(Rire général), il faut garder à l'esprit que mes camarades avaient le même âge que moi…

Acte V

Les actes III et IV ne me semblent pas indispensables pour cet avis, à l'époque non plus d'ailleurs, bien sur j'ai relu cette pièce un plus tard et je dois reconnaitre que la maturité a su me convaincre que finalement les actes III et IV étaient tout de même importants, mine de rien.

Ce qu'il faut retenir c'est la rencontre avec ma "Chimène". Pour dire la vérité nous nous étions jamais adressés la parole cette année là et pendant les 4 années suivantes non plus…

Aujourd'hui ça fait 13 ans qu'on ne s'arrête plus… comme quoi des fois la vie est pleine de surprise.

Je n'ai jamais revu mon meilleur pote de tous les temps à la vie à la mort depuis la 4ème, pourtant il n'est pas mort : dédicace à lui et toute la 4ème 2.

Une pensée particulière pour Corneille aussi. (Paix à son âme parce que lui il est bien clamsé)

A plus les copains
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Le dilemme cornélien ou l'art de s'empoisonner l'existence quand les amours s'épanouissent et les petits oiseaux gazouillent.

Adolescente, par détestation solidaire avec ma soeur ainée en proie à un enseignant aux tendances sadiques, je m'étais refusée à jeter la moindre oeillade sur le volatile classique, lui préférant le tubercule tout aussi classique. J'ai dévoré Racine et dédaigné Corneille. Lorsque ma propre fille commença à suer sur l'apprentissage d'une tirade (devinez laquelle) , je décidai d'entonner le Cid, à voix haute, sans peur et sans reproche, jouant tous les rôles.
Une tirade déconnectée de son contexte me paraissait un exercice aussi vain que rébarbatif. Face donc à ma pré-adolescente, j'entamais la tragi-comédie avec le coeur d'une mère qu'aucun obstacle n'arrête.

Mais que diable allais-je faire dans cette galère? Non, ça c'est une autre pièce et ce n'est pas Corneille. Et ce ne fut pas une galère. Plutôt un plaisir. Même si… Chimène m'a considérablement agacée.

Chimène aime Rodrigue qui l'aime. Ils sont jeunes, beaux, de noble extraction et sentent bon le sable chaud. Mais la comédie romantique trébuche en raison d'une querelle gériatrique. le papa de Chimène se dispute avec le papa de Rodrigue, lequel est méchamment souffleté. La santé chancelante mais l'honneur rougeoyant, le papa mande son rejeton afin que justice lui soit rendue.Le petit Rodrigue trucide donc celui qui aurait pu être son beau-papa. Entre amour et honneur, sentiment et devoir familial, on ne barguigne pas.
Chimène prend le même chemin que son amoureux et demande au roi sa tête, lequel envoie l'amoureux en entier chasser le Maure. Il en revient auréolé de gloire. Encore plus légionnaire que jamais (l'odeur de sable chaud, hum), Chimène succombe davantage mais mais mais… Rodrigue reste l'assassin de papa. le devoir reste le devoir. Elle veut obtenir justice quitte à gâcher sa vie. Don Sanche qui aime Chimène sera son champion. Un duel est organisé par cette idiote de Chimène qui a un talent fou pour créer des situations inextricables. Elle épousera le vainqueur. Donc soit elle épousera l'assassin de papa (qu'elle aime), soit elle épousera l'assassin de son amoureux (qu'elle n'aime pas). On comprend qu'elle motive Rodrigue pour combattre, la petite hypocrite.
Au final, Rodrigue sort vainqueur. Chimène peut donc l'épouser en respectant sa parole. Son honneur est sauf.
Et ben, non! Elle chipote, elle tergiverse. Oui mais non. Je ne peux pas. Mon papa… Il faut que le roi lui ordonne de se marier avec Rodrigue après un délai de un an.

Combien les héroïnes raciniennes me touchent davantage!
Je me plais à imaginer que l'Infante, sensible aux charmes de Rodrigue, aura mis à profit les douze mois d'ergotage de Chimène. Je ne suis pas soumise à l'unité de temps.
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Et voilà le Cid terminé je l'ai lu en même pas 35 minutes tellement que c'est court !
Franchement moi qui aime pas les pièces de théâtre etc c'est super bien écrit et c'est des fois des tournures poétiques j'aime beaucoup !!

J'aime beaucoup aussi parce ce que ce livre que j'ai du Cid c'est un livre qui s'appelle "Les oeuvres de Corneille" qui date de 1880 !!! Qui appartenait à mon arrière arrière arrière arrière arrière grand père ! Qui s'appelait Émile Cabaret :)
Il y a avait reçu un prix de l'école Souligné sous Ballon !

Un livre si précieux que j'ai failli pas pu le lire :( !

Je l'avais retrouvé dans une grange chez mon arrière tante ! Il était caché sous le foin c'est là où j'avais fais ma cabane avec mon arrière cousine et un jour je vois un livre je le feuillete vite fait et au début je me suis dis ouais bof c'est qu'un livre mais

Quand j'ai vu 1880 j'ai toute suite foncer le regarder de plus belle :) !
Mon arrière tante m'avait demandé de le laisser pour qu'elle le regarde... Je lui ai laissé sauf que quand je suis revenu.. Je l'ai vu près de la cheminée par terre... :(

Je me suis pas gêné et je l'ai pris alors que j'avais pas le droit de le prendre je l'ai pris pour qu'il soit sain et sauf dans la ma petite bibliothèque :)

Hâte de lire les autres livres dans le livre "Les oeuvres de Corneille" Les horaces , Cinna ou la clémence d'Auguste , Polyeucte , martyr, Pompée , Rodogune et Sertorius !!!

Grâce à le Cid j'ai battu mon record de livres lu dans le mois !!! 7 !

Vive les bijoux comme ce vieux livre qui restera à jamais graver dans mes écrits de ma petite tête :) et vive mon tendre Émile que j'aimerais tant rendre un dernier mot : Bonjour !


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Rangement de bibliothèque… et découverte, dans un coin de deux vieilles éditions : « le Cid », édition « Classiques Larousse » 1933 ; « Les Plaideurs », édition « Classiques Larousse » 1935 …

« le Cid », une pièce de théâtre, lue au collège, et relue à l'âge adulte. Je ne reviendrai pas sur l'ennui au collège et l'intérêt de cette lecture beaucoup plus tard…
Je n'aurai pas le coeur (n'est-ce pas Rodrigue ?) à résumer ce monument de la littérature française, tellement d'autre l'ont fait avec talent. Un élément, malgré tout : le « drame cornélien », l'affreux dilemme de se trouver devant une alternative malsaine qui, quelle quoi soit la décision prise conduira au même résultat catastrophique… Une situation, parfois vécue au travail, et bien inconfortable.

Il me reste de cette lecture le souvenir d'une langue magnifique - charme de l'alexandrin ? sans doute... - un sens de la formule quasiment inégalé ; tout au moins à cette densité. On pourrait extraire de ce petit bouquin de cent-dix pages, au moins une citation par page…
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Ah, vieillesse ennemie... Une phrase qui me revient souvent à la mémoire.
Moi qui ai si peu goûter aux classiques, il en est, de mon époque lycéenne, qui se rappellent à mon souvenir. Celui-ci en fait partie, avec bonheur...
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Dans l'Espagne du XVIIème siècle, Chimène aime Rodrigue et Rodrigue aime Chimène. le père de la jeune fille va consentir au mariage quand la jalousie l'oppose à don Diègue, qui vient d'être choisi par le roi comme gouverneur du prince. le comte de Gormas gifle le vieil homme qui en appelle à son fils pour le venger. "Rodrigue, as-tu du coeur?"
Et nous voila face au terrible choix cornélien : si Rodrigue veut laver l'honneur de sa famille, il lui faudra tuer le père de sa bien-aimée et dire adieu à un mariage auquel il ne pourrait pas non plus prétendre s'il laissait l'injure impunie.

Quelle personne ayant un minimum de culture peut, de nos jours, dire qu'elle ne connait pas le Cid? Cette tragi-comédie de Corneille est connue, archi-connue, vue et revue. Qui donc n'a jamais entendu le fameux "Va, je ne te hais point" ou encore "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" ?
Avec cette lecture, j'ai enfin la réponse à LA question : comment cette histoire se finit-elle? Car si l'on nous parle toujours des hésitations des personnages, jamais on ne nous dévoile le dénouement de la pièce et, moi non plus, je ne dirai rien.

Challenge ABC 2015/2016
Challenge Petits plaisirs 2014/2015
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Il est bon parfois de s'attaquer aux grands classiques que diverses circonstances scolaires ne vous auront pas fait rencontrer malgré les nombreuses années passées sur les bancs et une terminale littéraire en bout de parcours. Sans doute le Cid fut trop brut pour mon époque !

Ce qui impressionne surtout à sa lecture, c'est le nombre impressionnant de réplique que l'on connaît sans l'avoir jamais lu. Quelle est la recette pour passer ainsi à la postérité ? D'abord la langue est tout à la fois complexe et simple. Dure à percer dans sa signification au départ, sa musique finit par s'imposer à vous et à couler de sources. Les nombreuses notes de l'édition scolaire que j'ai lu ont fini par devenir superflues voire énervantes.

Au delà de la langue, l'histoire est universelle et intemporelle. Elle parle à tous d'où qu'ils soient car honneur et amour opposé sont de tous temps même si les circonstances varient.

C'est donc dans l'incohérence et la confrontation des opposés complémentaires que cette oeuvre trouve son caractère éternel. Cette incohérence est peut-être LE trait caractéristique de notre humanité, qui à trop vouloir se questionner ne parvient jamais à se décider. Cette histoire nous le confirme sans jamais nous donner le moyen de sortir du dilemme ! O rage, o désespoir !
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J'ai lu le Cid en troisième - j'avais le choix entre ça et Cyrano de Bergerac, à l'époque c'était comme me donner le choix entre des épinards et de la marmelade... Mais on en revient de ses quatorze ans ! Et à la relecture, ce n'est pas si terrible. C'est même très bien.
Nul besoin d'en rappeler l'intrigue : Rodrigue, pour venger l'honneur bafoué de son père, a tué le père de sa Chimène bien-aimée ; dès lors il est invraisemblable qu'elle l'épouse ! (Mais en fait si...dans un an. D'ici là on aura oublié le vieux mort, pas vrai?) le ressort tragique est bon, mais voilà, le Cid n'est pas une tragédie, d'où l'absence d'expiation du crime dans la mort (sauf pour le Compte, donc). le texte est très beau, l'histoire est bien, mais ça devient lourd sur la fin je trouve : Chimène qui ne se lasse pas de faire semblant de nier son amour pour Rodrigue en réclamant sa mort, Rodrigue qui ne se lasse pas de lui offrir sa tête qu'elle ne coupe pas, et l'Infante qui sert à rien (mais alors, vraiment à rien celle-là !) puisque ses sentiments cachés ne sortent pas au grand jour. Pas une tragédie, on l'a dit.
Mais voilà, c'est Corneille, et rien que pour la langue, c'est génial. Comme je l'ai dit, l'intrigue est bonne, même si à la fin on se dit "ouf ! heureusement que le roi est là pour faire taire Chimène!"
Un classique, à ne pas manquer !
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Choisir l'amour ou l'honneur, quel dilemme!!!!
L'art cornélien est ici consacré à la dualité des désirs humains: doit-on venger son père en tuant son amant?
La belle Chimène ne sait plus que faire...
Un classique à relire pour un rappel des plus belles figures de style de la langue française!
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Le Cid du très grand Pierre Corneille, est une pièce de théâtre très connu, souvent étudiée dans le milieu scolaire. le couple Chimère/Rodrigue est l'un des couples phares de la littérature française, avec notamment la réplique culte du livre, "Va, je ne te hais point", point d'orgue de la litote (figure de style qui consiste à en dire moins pour en suggérer plus).

La première version du Cid est mise en scène en 1637, années où domine le genre de la tragicomédie. Ce genre littéaire qui pernd comme cadre la pastorale, a un lien très fort avec le romanesque (les sujets ne sont pas historiques). La tragicomédie se caractérise pas sa fin heureuse, sa complexité et sa revendication de liberté par rapport aux règles classiques. On y voit génaralement des personnages d'humanité moyenne, qui ne sont pas de la noblesse (contrairement à la majeure partie des pièces de l'époque).

Dans le Cid, domine le dilemne amour/honneur. En effet, le père de Chimène a offensé le père de Rodrigue. Don Diegue, le père de Rodrigue, va enjoindre son fils de sauver son honneur en tuant le père de Chimène. C'est ce que celui-ci va faire. Mais en tuant le père de Chimène, Rodrigue va compromettre son histoire d'amour avec Chimène. En effet, l'honneur de Chimène est désormais bafoué par ce dernier. Entre honneur et amour, la pièce vacille ; Chimène, va-t-elle tuer Rodrigue pour récupérer son honneur, ou préferera-t-elle garder son amour en étant souillée ?

J'ai adoré le personnage de Chimène. Une jeune femme qui parle bien d'amour ; elle ne s'épanche pas, mais reste dans la pudeur et dans l'économie de mots. C'est une jeune femme courageuse, guerrière et audacieuse. Loin d'être passive, elle fait entendre sa voix : c'est pas femme du non, qui n'hésite pas à s'opposer à ses interlocuteurs (notamment au roi, qu'elle auquel elle va se plaindre de l'impasse dans laquelle elle est). Chimène est forte, capable de dureté et de violence ; tout comme Rodrigue. En tuant le père de Chimène, il donne un certain honneur à Chimène. En effet, cette dernière aurait aimé un peureux s'il ne l'avait pas tué. L'acte III de la pièce est au centre même de l'intrigue : elle permet une confrontation directe entre Chimène et Rodrigue. Ce dernier veut que Chimène le tue pour rétablir son honneur. Mais Chimène reste en prise avec la passion et les sentiments amoureux et se refuse à passer à l'acte.

J'ai eu le plaisir de visionner une mise en scène du Cid faite par Luis de la Carrasca. C'est une mise en scène toute particulière qui se base sur le flamenco, pour rappeler les origines Espagnols du texte. Une danse bien appropriée au texte, car elle combine parfaitement la passion et la rigueur soutenue (ce qui rappelle l'amour et l'honneur de l'intrigue, qui se mélangent). le décor de la pièce rappelle une arène, et la mort du père est présentée comme une exécution de corrida. Mais, dans ce contexte sérieux, le réalisateur incorpore des éléments comiques (comme la présence du roi : aller voir son jeu, c'est hilarant) qui rappellent la tragicomédie.

Le Cid est la première pièce de Pierre Corneille que j'ai le plaisir de lire. Et quelle pièce... Mettez-vous dans la peau des personnages, et essayez de faire un choix entre l'honneur que l'on accorde à sa famille et l'engagement de l'amour envers une personne qui a détruit notre honneur. Un choix très difficile, que Rodrigue et Chimène vont devoir faire. Un pur régal !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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