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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rares sont les livres à dégager autant de magie, dans le théâtre de pages qui s'animent, virevoltent, appellent la terre à enlacer la vie à pleine bouche, les yeux ouverts, l'âme débarrassée des futilités qui polluent notre quotidien.

Edouard Cortès, acculé par les dettes et le désespoir d'une vie qui lui échappe laisse femme et enfants durant trois mois pour se percher en haut d'un chêne. Dans le plus vert des décors où l'oxygène bat dans l'essentiel, il construit sa cabane, son nid, son perchoir d'où il espère panser les maux dans la sève, la contemplation, l'art brut. Lui qui voulait voir à hauteur d'arbres se livre et se délivre de ses chaînes paume contre chêne.

Il nous offre un écrin de toute beauté respirant d'images d'un retour à l'essentiel. Chaque contemplation est l'occasion de regarder la vie de manière plus saine. Et même vitale.

C'est un petit livre qu'il faut savourer, qui mérite de souligner d'innombrables passages (voir en citations comme ce livre est beau), de s'y arrêter le dos vert. Edouard Cortès s'inspire dans ses réflexions de Victor Hugo, Chateaubriand, Arthur Rimbaud. Il nous offre plus qu'un voyage poétique d'une très rare intensité émotionnelle et existentielle.

Ses mots si on les aspire, les digère, les enlace nous font pousser des ailes d'hirondelles dans le dos, nous font pousser des racines dans notre nature pour un peu de bienveillance, de confiance, d'amour propre.

Si vous aimez Victor Hugo, Frégni ou Bobin, ces auteurs éclaireurs, prenez rendez-vous avec Édouard Cortes.

Rares sont les livres à faire couler la sève des émotions jusqu'au bord de la rivière de l'âme. Par la force des arbres en fait incontestablement partie.
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Quand on tombe il faut se relever, et souvent des béquilles s'imposent, ou des ailes, ou une force pour nous propulser. Edouard Cortès a eu des ressources et la force nécessaire sur laquelle s'appuyer pour se relever, et avancer.
Au bout de 7 ans de vie de berger, les dettes et la banqueroute ont failli l'avoir, la mort dans l'âme il vend tout, mais que faire maintenant, il a une femme et quatre enfants. Dure épreuve à s'imposer, sauver son âme, une exigence de vie. du trou, il est monté à six mètres de haut, dans un chêne séculaire. Projet de vie audacieux. Il s'est construit une cabane dans l'arbre pour vivre seul quelques mois complètement coupé du monde, pour retrouver la sève de la vie, faire la paix avec lui-même et avec le monde. Passer d'une vie de mouvement où il avait traversé des milliers de km à pied, à une vie de sédentaire, une vie stable, dans un mouvement intérieur, pour "faire le Christopher Colomb de ses continents intérieurs", selon Thoreau qu'il cite. L'arbre l'appelait, et le berger quitta l'immensément grand qui parle fort, pour se retrouver dans l'immensément grand silencieux !
Brûlé par la terre, il s'en est remis, pour continuer à s'y frotter et vivre avec en symbiose. Un nouveau voyage, des plus gratifiants, au-dessus des cerfs douze-cors, en compagnie des mésanges bleues, des pics épeiches, des geais, des palombes, des loriots et des chouettes, des escargots, des algues et des champignons, son manuel de survie. Sa cabane, vitrée à 360°, est "un avant-poste sur la beauté du monde". Expérience géante !
Un retrait pour mieux voir, pour mieux s'ouvrir vers lui-même et vers le monde, vers les merveilles très ordinaires, pour "tutoyer les étoiles", et lire dans les feuilles des arbres, toucher leurs branches dans une fraternité des plus belles, celle qui donne et qui reçoit, celle qui ne demande pas.
Avec beaucoup de doute sur ses certitudes et peu de conviction sur ses illusions, Edouard Cortès s'est mis à nu dans les bras du chêne séculaire, il y a trouvé la nourriture, la sève vitale, l'ouverture, le dialogue, l'écoute, la verticalité, le retour vers le monde qui a repris en lui parce qu'il a affûté son regard à la merveille très ordinaire.
Faut peut être vivre dans un arbre et avec lui, comme l'a fait Edouard Cortès, pour comprendre le sens profond des mots de Paul Valéry «l'arbre, c'est le temps rendu visible», le temps s'étire, le temps se fige, il nous montre ses multiples dimensions, 100 ans un arbre jeune, 100 ans la construction d'une cathédrale, 100 ans la vie d'un homme.
Un temps de retrait un temps pour prendre du recul sur le monde et sur lui-même, grandir, s'élever, appréhender la tragédie du monde et la sienne, continuer à se poser des questions, garder ses doutes, éveiller la conscience que se couper des arbres c'est abattre des ciels en nous.
La littérature l'accompagne, fidèle et inépuisable, La Boétie, Rostand, Hugo, Baudelaire, Thoreau, Muir, La Fontaine, Camus, il les lit et relit, il les garde en lui, et découvre la toute aussi inépuisable littérature de la nature, qu'il écoute et s'en imprègne.
"Que le malheur ou le bonheur m'atteignent, cela m'importe bien moins qu'autrefois. Ils sont trop intimement liés. J'essaye désormais, comme les racines et les rameaux, de les encourager si loin en moi qu'ils me fassent pousser. Il me semble que je me porte mieux en imitant mon chêne. Avancer comme un arbre par les extrêmes, en poussant, au plus haut niveau de soi, le chagrin et la joie."
Les grecs se sont battus pour la beauté, qu'est-ce qu'on fait nous pour la beauté ?, se demandait Camus.
Plantons des arbres, comme acte de résistance, acte politique et acte de foi.
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🌺Par la force des arbres🌺 d'Édouard Cortès -174 pages- 18,00€

Édouard Cortès, 40 ans, berger, endetté est au bout du rouleau, il pense au suicide comme beaucoup d'agriculteur.
🌱 Finalement, il vend tout, sa ferme, ses bêtes et décide d'aller se ressourcer seul sans sa femme et ses 3 enfants dans une cabane, en haut d'un chêne qu'il va se construire pendant quelques mois.
🌿Seul avec lui même, avec la nature, les animaux, les bruits, le temps...
🌱On suit son parcours petit à petit, son enthousiasme pour le regard d'un cerf, la force d'un bourgeon, le partage avec une colonie de fourmis qui s'est invitée dans son cocon.
🌿J'ai vécu chaque moment merveilleux avec l'auteur en cohésion avec la nature, les insectes, les arbres, les oiseaux, la faune et la flore.
🌱Tous ces animaux d'abord curieux qui s'approchent tout doucement et qui au fil du temps apprennent à vivre avec l'auteur et sa cabane, je dirais même l'auteur et son nid.
🌿Les mésanges nouvellement nées qui traversent la cabane.
🌱Je sens un panaché d'odeur, un rissolé de champignons ramassés, un café de glands séchés et broyés, le tilleul et l'aubépine...
🌿Ce livre est une merveille. L'écriture de l'auteur agréable et poétique, l'auteur ne tombe jamais dans le mélodramatique.
Il se ressource avec la nature et dans la nature.
"je ne suis plus dans la forêt. Je suis la forêt et la forêt en moi."
"J'essaye, rien que pour aujourd'hui, de ne pas me complaire dans les rameaux de la peine"
🌿Ce récit fait réfléchir sur la société d'aujourd'hui, le toujours tout à profusion, l'égoïsme de l'homme...
🌱Je vous recommande vivement ce livre qui fait tellement du bien et mérite d'être lu, prêté, offert
Merci à Édouard Cortès pour ce moment de lecture
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Comme un anachorète des temps modernes, Édouard Cortès s'est retiré dans un arbre... Sauf qu'il n'était pas seul. le petit peuple des forêts lui a tenu compagnie dans cette longue traversée de lui-même, de réparation et de cicatrisation. L'auteur y parle un langage de vérité et convoque dans son arbre ses écrivains inspirateurs. Sa plume est un baume pour nos coeurs arythmiques. de ses bois profonds, l'auteur nous livre les profondeurs de son âme. J'ai passé un très bon moment de lecture. En écrivant cette critique, une petite mélodie d'enfance s'est invitée dans ma tête: «Auprès de mon arbre, je vivais heureux...» Quelle chute! Merci Georges Brassens de conclure l'expérience d'Édouard Cortès!
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Quelle tristesse de descendre de cette cabane lorsque le texte s'est arrêté ... Un parcours, un pari un peu fou qui amène à une sagesse profonde,. Les petits riens du quotidien qui rendent heureux, ce plaisir enfantin d'observer les choses insignifiantes. Un moment de vie suspendu.
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Reconstruction par la nature d'un homme en burn-out. Beaucoup d'explications sur l'évolution et les interactions entre faune et flore très intéressantes, voir surprenantes, et qui donnent envie d'aller se poser dans un coin de nature pour essayer de mieux la comprendre.
On pense à Sylvain Tesson, on retrouve les mêmes éléments : questionnements sur soi, analyse critique de l'évolution de la société et de la terre à travers l'observation de la nature.
Un moment qui fait du bien en nous rapprochant de nos racines, de nos priorités.
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Édouard Cortès, déprimé à la quarantaine, a décidé de s'immerger au coeur de la forêt au lieu d'en finir avec la vie, avec cette vie qui ne lui correspond plus. Il s'est isolé du monde des Hommes pour rejoindre temporairement celui des arbres et de leurs habitants. Une connexion totale avec la nature dans une cabane construite au sein d'un chêne.

"Une vie qui cherche à respirer s'accommode mal du béton, du profit et du bruit. En nous urbanisant, nous avons tourné le dos aux futaies. Il y a tant de cathédrales en forêt. Se couper des arbres, c'est abattre des ciels en nous."

Avec beaucoup de poésie, il démontre que la beauté est dans l'infime et que se reconnecter au végétal et à l'animal permet de se recentrer sur l'essentiel. Ainsi, chevreuils, sangliers, oiseaux, insectes, feuillages, fleurs, lichens, mousses, ponctuent son quotidien, l'émerveillent et le réconcilient avec le monde du vivant. Et plus encore. L'homme se métamorphose, il s'enforeste. Ses repas ont le goût de la forêt, les rayons du soleil pénètrent son âme, la sève semble couler en lui.

"Plus j'habite la forêt, plus la faveur d'être au milieu de la vie m'habite."

Avec délicatesse, l'auteur nous invite à découvrir les trésors forestiers en sa compagnie. Il témoigne de la beauté de chaque élément de la nature. Elle est une télé qu'il n'est pas question d'éteindre. Elle est la vie.

De temps à autre, sa femme et ses deux filles font une incursion dans la cabane perchée. Ensemble, ils partagent alors une sobriété heureuse.

La simplicité est sauveuse et ce récit en est le bel exemple. J'ai beaucoup apprécié cette incursion au coeur de la canopée mais aussi tout ce que l'homme a pu en retirer, tout ce qu'il a pu apprendre sur lui-même. le bonheur est lié aux choix que l'on fait, et force est de constater que l'auteur a su saisir la branche que la forêt lui a tendu.

Un grand merci à Babelio pour cette lecture dans le cadre de la Masse Critique Littératures ainsi qu'aux Éditions des Équateurs.
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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