Au moment d'écrire ce billet du livre de notre amie sur Babelio,
Albane Corti, j'apprends qu'avant- hier, le 28 août, son second ouvrage vient d'être publié : "
Le diable n'a pas de cornes", 13 mois après son premier. de la présentation de l'éditeur, il ressort clairement que ce dernier livre n'est pas une suite du premier. Ils peuvent donc être lus séparément et dans le désordre.
Margaux Leguyon, qui travaille pour un des bureaux d'avocats les plus prestigieux de Lyon, a quelques difficultés avec son âge. Elle vient de passer le cap de 40 ans et se pose des questions quant à l'avenir de sa vie. Une vie qu'elle a pourtant merveilleusement organisée sur tous les plans, professionnel et sentimental : elle espère devenir associée du cabinet d'avocats et file avec Daniel, le père de ses 2 fils, un parfait amour.
Un jour, un notaire d'Annecy la convoque pour la lecture d'un testament d'une dame dont elle n'a jamais même entendu le nom. Elle est convaincue qu'il s'agit d'une erreur et comme la convocation tombe un lundi, elle en profite pour organiser avec son Daniel un agréable week-end dans la splendide "Perle des Alpes" et au pied du Lac d'Annecy.
À son grand étonnement, dans la petite salle d'attente de maître Roux, il n'y a que 2 personnes présentes, madame Rapin, qui en tant que présidente de l'association "Un toit pour tous" reçoit la coquette somme d'un million d'euros, et elle, comme la petite-fille d'Emilie
Lichtenberg, le reste ! Seulement, ce nom ne lui dit strictement rien et elle est maintenant sûre qu'il y a méprise. Maître Roux remet à Margaux une clé dont la défunte lui a dit qu'elle "ouvre sur le passe". Avec la petite clé, il y a aussi une petite étiquette avec 3 mots manifestement en code, suivit de 5 chiffres ?
Cette énigme à l'allure policière coïncide avec le drame personnel de Margaux, chez qui un cancer a été détecté qui menace sérieusement son existence à relativement bref terme.
Et c'est là que réside tout l'art d'
Albane Corti de mener un double récit, dont un sur la base d'une clé qui renvoie à un passé inconnu et l'autre, sur la base d'un diagnostic médical, qui confronte l'héroïne à un avenir inconnu.
Margaux qui se faisait toutes sortes de considérations théoriques et philosophiques sur son âge, à l'occasion de son anniversaire, du genre 40 ans c'est la moitié d'une vie, se trouve tout à coup face à un temps nettement plus contraignant. En effet, au terme du testament elle ne dispose que de 6 mois pour l'accepter ou le refuser et l'évolution de son état de santé lui échappe, bien entendu, totalement.
Que ces réalités, en soi distinctes, soient liées est l'évidence même et, à mon humble avis, le défi pour l'auteure consiste à trouver une solution qui soit logique, plausible et captivante à la fois. Et notre Albane l'a faite haut la main. Une prouesse d'autant plus admirable qu'il s'agissait de son premier ouvrage.
Je ne vais pas résumer comment la pauvre Margaux s'y prend dans cette phase hautement compliquée de sa vie, car la superbe construction d'
Albane Corti risque d'être fatalement compromise par un mot de trop de ma part.
Déjà le commentaire en 4e de couverture en dit selon moi beaucoup trop.
La langue de l'auteure est riche et ne nécessite point d'effets spéciaux, son style est clair et la conception ď'un ouvrage plutôt court, 180 pages, divisés en 23 chapitres, garantissent une lecture aisée. Cela est important vu que le sujet est loin d'être simple.
Les 2 choses que je regrette un peu, ce sont le titre du livre et la photo de couverture. le livre d'
Albane Corti qui vient de sortir maintenant est nettement mieux sur les 2 plans : titre énigmatique et couverture artistiquement plus séduisante.