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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Coup de coeur pour ce court roman plein de malice. Ossama, jeune voleur malin et décontracté, sapé comme un prince, dépouille les riches de leur argent, faisant ainsi circuler la monnaie. Voilà que dans un portefeuille il trouve une lettre qui fait le lien entre un ministre et un promoteur immobilier véreux. Que va-t-il en faire ? L'intrigue de ce court roman est simple et efficace. L'auteur a réussi à écrire une histoire très contemporaine en lui donnant des airs de conte traditionnel oriental : Ossama va en effet rencontrer son maître qui l'oriente vers une sorte de « vieux sage » qui n'est autre qu'un journaliste d'opposition qui n'a plus un sou et vit dans son caveau familial au cimetière. La ville du Caire, grouillante d'un petit peuple miséreux mais débrouillard, est remarquablement dépeinte, les personnages sont malicieux, ironiques et inventifs, tous, même quand ils sont secondaires (une prostituée, une femme de ménage, le père aveugle du héros, une étudiante), remarquablement croqués. Ce texte plein d'ironie et d'humour est une jolie mise en lumière de l'état de corruption et de cynisme des dirigeants et des puissants, et le lecteur rit avec Ossama et Karamallah du tour joué au promoteur après lui avoir fait dévoiler toutes les couleurs de son infamie. le promoteur m'a fait penser à cet autre promoteur, turc, qui avait construit à Antakya une résidence de luxe et aux normes antisismiques, quasiment sans fondations ! La plume d'Albert Cossery est élégante, voire raffinée et le résultat est un régal, une délicieuse petite pâtisserie orientale à déguster.
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Publié en 1999 le dernier roman du prince Germano-pratin

Installé depuis plus de 50 ans dans un hôtel de Saint-Germain-des-Près, il a refusé toutes possessions matériels pour ne s'attacher qu'à l'essentiel..vivre, jusqu'au 22 Juin 2008 où il nous a quitté à l'âge de 94 ans.

Dans "les couleurs de l'infamie" Ossama, jeune voleur élégant, entre en possession d'une lettre explosive.
Il rencontre son ancien mentor qui lui présente un personnage haut en couleur, philosophe et révolutionnaire.
le trio va s'amuser au dépends du propriétaire de la missive, un promoteur crapuleux.

Encore une fois, Allbert Cossery est fidèle à ses personnages ironiques et désinvoltes qui se font un plaisir d'abuser les puissants corrompus de ce monde.

Découvrir ou redécouvrir cet auteur surnommé le "Voltaire du Nil", est urgent dans un monde ou le "toujours plus" règne en maître.


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Comme le dit si bien notre ami babeliote Dandine en janvier 2022, ce roman est encore une pépite de Cossery!

De la joie de vivre, une philosophie artisanale, de l'humour, tels sont les boucliers des habitués de la débrouille.

Moi qui ai dévoré 6 romans (sur 8) de Cossery cette année, je peux vous affirmer que c'est de l'excellent Cossery, homme libre entre tous, comme ses héros.

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Ouvrir ce livre d' Albert Cossery, l'iconoclaste qui manie dérision et humour c'est avoir en mains un texte abrasif, toujours loin des sentiers battus, court ce qui ne gâte rien et qui offre un plaisir maximum.
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La bande dessinée de COSSERY illustrée par GOLO est une belle découverte. Au coeur de la mégapole du Caire, nous faisons la connaissance d'un voleur peu ordinaire. Son dernier larcin renferme un trésor : une lettre ! Mais ne sachant qu'en faire, il retourne voir ses maîtres et ainsi une fable moqueuse et pleine d'humour apparait. Les auteurs délivrent un véritable pied de nez à la corruption et aux voleurs légalisés...
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Le Caire, la cité d'al Qahira et sa "multitude humaine" et Ossama, jeune voleur doté d'un sens du monde assez fascinant, puis Safira, jeune fille perdue et qui ne fera qu'une brève apparition. Puis Atef Suleyman, promoteur véreux, et plat principal de l'ouvrage, qui va perdre, une missive très compromettante, de la part de son frère, à l'aura pourtant honnête s'il en est dans ce monde infâme ! Puis le vieux Moaz, son père, qui refuse de quitter ce taudis où il semble couler des jours heureux malgré sa cécité, auprès de Zakiya, jeune femme de ménage imposante mais rapidement effacée elle aussi. On rencontre ensuite Nimr, maitre des voleurs, maitre et sauveur d'Ossama à une époque. Nimr qui nous conduira au révolutionnaire tranquille vivant à la cité des morts, dans un mausolée, seul bien qui n'a pu lui être enlevé : Karamallah.
C'est lui qui va nous conduire à la découverte progressive et oh combien délectable de l'infamie, sous toutes ses formes et ses couleurs dans cette Egypte corrompue.

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Les premiers mots du texte nous font entrer de suite dans la prose très travaillée de cet auteur ...
Je vous laisse seul juge !!

" La multitude humaine qui déambulait au rythme nonchalant d'une flânerie estivale sur les trottoirs défoncés de la cité millénaire d'al Qahira, semblait s'accommoder avec sérénité, et même un certain cynisme, de la dégradation incessante et irréversible de l'environnement. On eût dit que tous ces promeneurs stoïques sous l'avalanche incandescente d'un soleil en fusion entretenaient dans leur errance infatigable une bienveillante complicité avec l'ennemi invisible qui sapait les fondements et les structures d'une capitale jadis resplendissante."

Bon, d'accord, lu, cela semble un peu aride ! Mais il faut aller plus loin que cela et se régaler de cette écriture si riche, tant pour la construction des phrases que pour la richesse d'un vocabulaire trop peu utilisé et tellement beau !

En plus de l'aspect engagé très intéressant que cette lecture présente, cela permet de lire enfin quelque chose de super bien écrit, et ça fait plaisir !

Pour le côté engagé (et la prose cynique à souhait de Cossery, dénonçant l'infamie du monde) :
"L'effondrement prématuré de sa dernière production s'était révélé d'un modernisme particulièrement faste, car parmi les gravats et la poussière gisait les cadavres d'une cinquantaine d'humains arrivés au bout de leur médiocre existence sans le moindre préavis. Bien que peu enclin aux superstitions, Suleyman n'oubliait jamais, en élaborant ses devis défiant toute concurrence, l'intrusion de la fatalité. Cette catastrophe désastreuse pour sa réputation l'avait intrigué par sa soudaineté. de quel genre était donc cette fatalité qui se comportait avec une telle précipitation sans se soucier des ravages occasionnés par son intempestive maladresse ? Ne pouvait-elle attendre une durée convenable avant de s'attaquer perfidement à un immeuble aux peintures encore fraiches, inauguré par un ministre il y a à peine trois mois ?"

Pour toucher de près à cette infamie annoncée dans le titre :
"Il était suffoqué d'admiration pour le cynisme inventif de l'homme à l'immeuble foudroyé. Cette trouvaille d'un séisme sélectif prenant son immeuble pour cible méritait d'être noté comme un progrès décisif dans la longue histoire de l'abjection humaine ... ce festin de l'esprit"
"Sa jeunesse enflammée l'incitait à ne plus retarder ce moment et il se demandait si Karamallah avait assez appris de ce dignitaire d'un ordre scélérat, ou bien s'il voulait se repaitre de toutes les couleurs de l'infamie"

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