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Le conte des sept chants tome 1 sur 4
EAN : 9782956860730
375 pages
Cécile Ama Courtois (18/12/2019)
4.5/5   14 notes
Résumé :
Les Ères Noires sont une cicatrice que mille ans de paix n’ont pas réussi à effacer, sur les terres et dans le cœur des Gahaviens.
Depuis que l’Unique a exilé Mörk Örn et ses Hordes dans une autre dimension, les peuples de Gahavia pérennisent leur alliance en réunissant leurs porte-paroles à l’Assemblée Décennale des Nations.
Cette année, c’est au tour du prince Edoran d’y représenter la Lycantie.
Avec une délégation d’émissaires métamorphes, il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Lire un livre de Cécile Ama Courtois est toujours un plaisir… J'ai découvert son univers de Fantasy avec Nordie et quand elle m'a demandé de lire, en avant-première, La Délégation, premier tome du Conte des sept chants, pour pouvoir en parler au moment de sa publication, je me suis sentie touchée et honorée à la fois.

Une planète, Gahavia, peuplée de races très différentes les unes des autres…
Une planète où règne la paix…
Tous les dix ans, a lieu une sorte de grand sommet où chaque nation envoie des représentants en délégation, d'où le titre du tome.
Nous voilà donc invité(e)s à suivre plus particulièrement la délégation des lycantes, mais nous croiserons aussi des vipérines, des sylphes, des félides et des aelders, tous métamorphes, puis des lutins, des farfadets et des fées, enfin des elfes, des géants et des centaures et même un cheval ailé…
Parmi les méchants, nous affronterons des goblins, des tigres et chiens géants, des succubes… et pire encore.
Il y a même des humains, mais comment dire ? Ils sont un peu exotiques, d'abord « créatures apprivoisées » avant d'être un peuple à part entière et puis ils ont une vie très brève et ne possèdent ni pouvoirs ni dons physiques particuliers… Même s'ils sont, paraît-il, ingénieux et adaptables.
Dans toutes les races, on trouve des guerriers, des soigneurs, des prêtres, des mages, tout un panel de classes et de guildes… Tous les personnages, sauf les humains, vivent plusieurs siècles.

Cécile Ama Courtois a, encore une fois, créé tout un univers et l'a marqué de son empreinte. Si je retrouve sans peine des références plus ou moins implicites à Tolkien, Philip Pullman ou encore Michael Ende et même à des jeux en ligne de type World of Warcraft, pour ne parler que de celles que je reconnais et partage (peut-être ?) avec l'auteure, je salue une originalité propre, une appropriation et une manière de revisiter les types.
Chaque contrée, pays, royaume ou territoire est minutieusement créé avec sa géographie, son climat, sa faune et sa flore… La planète appartient à une dimension élaborée par une divinité supérieure et, si l'on ne perd pas de vue cette configuration, cela donne à l'ensemble du récit une envergure métaphysique.
Chaque civilisation possède une culture, des us et coutumes, quelques mots de langage même parfois. L'auteure façonne, détaille et nous livre tout un imaginaire tellement complet que les lectrices et les lecteurs peuvent s'y plonger totalement. C'est poétique, visuel, magnifique.
La narration est entrecoupée de passages encyclopédiques sur les différentes espèces, leurs habitats et moeurs respectives et de récits enchâssés qui éclairent certains pans d'histoire.

La Délégation est un récit de voyage et d'apprentissage à la fois. Les membres des délégations ont reçu une mission qui leur donne mandat pour agir au nom de leurs gouvernements et, pour certain(e)s, la nomination à cette fonction marque l'entrée dans l'âge adulte, une énorme responsabilité dont il va falloir se montrer dignes.
Au début, plusieurs chapitres d'exposition se succèdent ; il s'agit bien de nous familiariser avec toutes les races. Les différentes délégations apprennent à se connaître, souvent très intimement. Certaines vont même faire route ensemble et traverser solidairement dangers et épreuves. Quand cela pourrait devenir un peu répétitif, de nouvelles péripéties redonnent du rythme au récit. Pareillement, quand les délégations parviennent enfin à la cité elfique et que les audiences commencent, un terrible retournement de situation provoque une belle montée en puissance.
Ce roman est une ode à la jeunesse même si, paradoxalement, presque tous les protagonistes jouissent d'une longévité impressionnante et donc, par défaut, d'une grande expérience. le schéma narratif reprend souvent le même cas de figure dans toutes les familles avec un personnage, jeune et impétueux, qui cherche sa place et se rebelle plus ou moins pour la trouver. Eldoran, le lycante, a besoin de tout contrôler ; il peut se montrer arrogant et impulsif… La jeune haute-reine elfique n'était pas prête à régner… La princesse félide est éprise de liberté…
Cécile Ama Courtois maîtrise toutes les situations, individuelles, collectives, intimes… Elle jongle avec les affinités et les préjugés, nous parle d'ouverture d'esprit et d'altérité. L'histoire qu'elle nous raconte met en avant de très belles valeurs.
J'aime beaucoup la place qu'elle accorde aux femmes, l'importance donnée à des sociétés matriarcales…
Enfin, je suis toujours autant séduite par la qualité de son écriture, précise, ciselée. Les personnages sont très travaillés, attachants, pleins de défauts et de qualités qui les rendent crédibles.
J'ai déjà parlé pour Nordie de la place du corps dans ses écrits, du corps dans tous ses états, le corps sensuel, le corps blessé, le corps souffrant. Ici aussi, on fait l'amour, on enfante, on subit de terribles blessures, on se transforme… On pleure, on saigne, on rougit… On se dénude… On se bat aussi et les scènes de combat sont vraiment très réussies. Il n'y a plus de rapporte entre beauté et laideur car ces conceptions sont différemment perçues selon les races… Si j'insiste autant sur cette écriture des corps, c'est que je pense que c'est là un des points forts, parmi d'autres, de Cécile Ama Courtois.

Il y aurait encore beaucoup à dire mais je ne voudrais pas prendre le risque de divulgacher.
À la fin d'une telle lecture, il peut s'avérer utile de revenir au prologue et à ce qu'il annonçait : un univers au-delà de la planète où se passe l'action de ce premier tome ; La Délégation présente le parcours et les interactions de plusieurs groupes soudés au départ, puis l'écheveau narratif provoque un éclatement et le dénouement commence à donner du sens au titre général de la série…
Personnellement, je suis embarquée et j'attends la suite avec impatience.
Une réussite.

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Je connais déjà Cécile Ama Courtois pour l'avoir lue dans un autre roman, Ève aux sables dormant, où j'avais fait un beau voyage en Égypte, et dans une nouvelle, Mère-fée. À chaque fois, j'ai été bluffée par sa façon de rendre bien réel un monde plein de fantaisie. Je ne lis plus beaucoup ce genre, sans doute lassée par de nombres lectures dans ce genre qui se ressemblaient un peu toutes. Mais là, connaissant le talent de conteuse de l'auteure, je n'ai pas résisté longtemps au titre et à la couverture mystérieux de ce roman. Et je n'ai pas été déçue du tout, j'ai passé un très bon moment dans l'univers crée par l'auteure.

Je ne vais pas trop revenir sur le contenu de l'histoire, le résumé dévoile juste ce qu'il faut pour tenter et donner le ton de la lecture, en plus je ne voudrais pas trop en dévoiler et vous laisser le plaisir de la découverte.
J'ai donc fait la connaissance très vite d'un monde imaginaire que j'aurais beaucoup aimé découvrir dans la réalité. Gahavia, c'est le nom de ce monde, est composé de terres différentes habitées de peuples bien distincts. le personnage principal de cette histoire est un métamorphe, Edoran, c'est un homme-loup, un lycante. Il est chevalier, il va avec son écuyer Boris et le hallebardier de son père, Malcolm, partir avec une délégation d'autres métamorphes conduire le Livre sacré à la reine des Elfes dans son royaume, où doit se tenir une assemblée avec les autres nations de Gahavia. Pour s'y rendre, ils vont traverser d'autres terres habitées par d'autres peuples qui vont se joindre aux métamorphes pour se rendre chez les elfes. C'est ainsi qu'on va croiser des Sylphes, des Félides, des Aelders, des Vipérines, des Fées. Tous vont chevaucher ensemble pour rejoindre le peuple des Elfes. Au cours de leur périple, ils vont apprendre à se découvrir les uns les autres, à voir leurs différences et à vivre les uns avec les autres. Et ce, jusqu'au territoire des Elfes. Là une autre aventure va commencer pour tout ce petit monde. Ce que va vivre Edoran pendant tout ce périple va le transformer, il va mûrir, il va devoir prendre des décisions importantes. J'ai aimé suivre l'évolution de ce personnage.

Le roman pourrait presque se découper en deux parties. La première correspond au voyage, à la présentation de chaque peuple. Cécile Ama Courtois a eu la bonne idée d'introduire des présentations de chaque être vivant dans ce monde, sous la forme d'extraits d'une étude des peuples de Gahavia par Ruphas Tenderbach. Ces pages sont des sortes de définitions de chaque être, montrant leurs spécificités, leurs caractéristiques. Elles sont insérées dans le chapitre au moment de la rencontre avec un nouveau peuple et permettent d'en apprendre plus sur lui, et surtout elles m'ont permis de bien mémoriser et m'imaginer chacun d'eux.
La seconde partie que j'ai distinguée, correspond, quant à elle, à l'arrivée au pays des Elfes. Là, ils vont rencontrer d'autres peuples, les Géants, les Humains, les Nains. Ils vont tous être présentés à la reine. Mais une menace rôde et ils vont devoir tous s'unir pour la combattre. Cette partie est celle qui bouge le plus, de par les batailles qui vont avoir lieu et les différents événements.
Mais j'ai aimé de la même façon ces deux parties, elles ne sont pas distinctement nommées, on les ressent à la lecture. J'ai apprécié tous les moments du début, la rencontre entre les métamorphes et les autres peuples. J'ai beaucoup aimé la découverte des lieux, avec de belles descriptions, sans pour autant créer trop de lourdeurs dans le texte. Et les moments vécus avec le peuple des Elfes est palpitant, bouge beaucoup, et donne un second souffle à la lecture la rendant passionnante et vivante. J'ai vraiment beaucoup aimé ce contraste entre ces deux moments forts.

Les personnages sont très bien travaillés. Ils sont détaillés dans toutes leurs facettes, leur apparence, leur caractère, leur façon de vivre, on sait tout sur eux. Et cela m'a permis de bien me les représenter. Je me suis attachée à certains, je pense notamment aux Sylphes, ces hommes-arbres qui peuvent communiquer entre eux en plantant leurs racines ensemble. J'aime à penser quand je me promène en forêt, que ces êtres me regardent et sont aussi vivants que nous. L'auteure a très bien su reproduire ce sentiment à travers eux. J'ai beaucoup aimé aussi découvrir les femmes-serpents, les Vipérines. Dans la réalité, les vipères me font peur, je ne les aime pas particulièrement. Là, elles m'ont paru tellement humaines avec ce qu'elles ressentent, et notamment avec ce que va vivre l'une d'entre elles. Mais je n'en dirai pas plus.
Cécile Ama Courtois a très bien travaillé tout l'univers qu'elle nous propose. Je me suis sentie dépaysée le temps de la lecture. Elle n'hésite pas non plus à faire souffrir ses personnages et à faire mourir certains d'eux auxquels je m'étais attachée. le moment des batailles entre le peuple de Gahavia et l'Ombre est cruel. .L'auteure n'épargne pas ses héros, leur fait vivre des moments terribles. Et j'ai trouvé cela appréciable, on n'est pas au pays des bisounours, et comme dans toute vie, réelle ou féérique, il y a des moments durs et difficiles.
Cette histoire véhicule aussi de très belles valeurs, l'amitié, l'acceptation des autres, la vie en communauté avec nos différences et nos propres idées. Et bien sûr, l'amour a aussi sa part et tient un rôle important, il est beau, et va concerner des personnes qu'on imaginerait pas être ensemble.

Comme vous pouvez le voir, Cécile Ama Courtois a crée un monde bien complet, bien détaillé. Il y a beaucoup de personnages mais ils sont tellement bien décrits et surtout marquants que je me suis jamais perdue entre eux, j'ai tout de suite réussi à me les imaginer et ils sont restés bien vivaces dans mon esprit. Tout ceci est mené par la belle plume de l'auteure et par son style. le choix narratif se fait à la troisième personne, et pourtant, j'ai réussi à m'attacher aux héros, à ressentir ce qu'ils vivaient, à être heureux avec eux ou tristes selon les situations. Il y a peu de dialogues, juste ce qu'il faut, mais à aucun moment je n'ai trouvé le récit ennuyeux, bien au contraire. Cécile Ama Courtois a ce pouvoir d'enchanter les mots pour créer un monde fantastique des plus réels. Elle a également ce pouvoir de description qui fait qu'on arrive très bien à s'imaginer les scènes, on les voit défiler dans nos têtes comme si elles étaient réelles ou qu'on les regardait au cinéma.
Et puis la fin...la fin...ah la la, à ce moment là, j'ai maudit l'auteure de me laisser avec autant de questions et de doutes. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Quand ? Autant de questions qui sont restées sans réponses, et il faudra attendre la parution du second tome pour les avoir. J'ai déjà hâte de savoir ce qu'il va bien pouvoir se passer. Une chose est sûre, je serai au rendez-vous lors de la sortie de cette suite.

Je ne peux que vous conseiller ce roman, que vous aimiez les mondes imaginaires ou pas, n'hésitez pas à partir en balade avec ces personnages, vous vivrez des aventures palpitantes. Pour ma part, j'attends avec impatience la suite, retrouver ces peuples et continuer l'aventure avec eux.
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Je remercie chaleureusement Cécile Ama Courtois de m'avoir confié son nouveau roman autoédité en échange d'une chronique honnête. C'est le troisième univers de la romancière que je découvre. Si mon avis est mitigé, il m'a tout de même donné l'envie de lire la suite.

Gahavia est une terre située dans l'Ambar Neldëa. En des temps reculés, les mondes communiquaient entre eux via des passerelles. Gahavia étant prospère, elle fut envahie par les armée de Mörk Örn et connut les heures les plus sombres de son histoire : les Eres noires. L'Unique intervint pour bannir le prince des ténèbres en l'envoyant dans un monde parallèle via les terres de Morlaune qui gardent des séquelles de sa noirceur et qui emprisonnent les êtres mauvais encore aujourd'hui. Mille ans plus tard, les peuples de Gahavia font leur possible pour maintenir la paix. Les Elfes dominent les autres races en étant le pilier de cette tranquillité. Tous les dix ans, une délégation de chaque royaume converge vers la capitale elfique pour renforcer les liens lors d'une assemblée. le livre de la paix est transmis de clan en clan afin qu'il soit protégé et qu'il unisse les pays.

Edoran fait partie des métamorphes et est le prince des loups-garous. Son père le nomme pour rapporter le livre sacré lors du nouveau conseil. Accompagné de son écuyer Boris et de l'hallebardier du roi, il quitte la Lycantie pour rejoindre les autres membres de la délégation des métamorphes. Sylphes, Félides, Aelders, Vipérines, Fées et Lycans vont ainsi chevaucher ensemble pour rallier l'Arcoa Calya. Au cours de leur périple, ils vont expérimenter les joies de l'aventure, de la découverte mais aussi des dangers plus sournois.

La Délégation me fait penser à un gros prologue. le conte des Sept Chants est sans doute l'univers le plus riche, détaillé et complexe de Cécile Ama Courtois. Ne serait-ce qu'au niveau des clans. Si trois catégories peuvent être dégagées (créature mythique, humain et métamorphe), chaque peuple possède des caractéristiques distinctes et bien documentées. Notamment grâce à l'intervention de l'Étude des peuples de Gahavia par Ruphas Tenderbach.

Le premier tiers du livre se concentre sur la découverte de Métamorphia comme si Edoran et ses compagnons étaient des explorateurs qui observent et apprennent à connaitre les moeurs et les coutumes des autochtones. J'ai presque eu l'impression de lire une balade avec peu de perturbations si ce n'est les frictions entre clans. Par ailleurs, le fameux livre de la paix passe au second plan. Maintes fois, je me suis demandé si quelqu'un allait le dérober ou tenter de le faire en provoquant un esclandre proche de l'incident diplomatique. Mais non. Cette partie est calme et est vraiment basée sur le développement de l'univers. Si les peuples sont tous intéressants, j'ai une petite préférence pour les Sylphes. Ces êtres issus des arbres et qui démontrent l'amour de l'autrice pour les plantes et la nature. Elle m'a confié qu'elle croyait que les arbres avaient une âme et je l'ai ressenti dans ces petits personnages qui sont empreints de sagesse et dont l'apparence est nuancée selon la variété de bois de laquelle ils sont nés. Les Aelders, hommes-oiseaux, m'ont également plu par leur aspect qui mélange les traits humains et aviens.

La seconde partie qui coïncide avec le départ de Faerie est plus palpitante. Surtout avec l'arrivée d'un personnage drôle et cleptomane qui possède un certain charme malgré ses jérémiades. le rythme s'accélère et l'aventure typique de la fantasy débute réellement. Enfin, les scènes se déroulant au palais des elfes est le moment phare où l'ombre se déploie et le pire surgit.

Pendant tout le tome, j'ai cherché le lien avec le titre de la saga : le conte des Sept Chants. le seul élément qui s'y rapporte est le dernier petit chapitre qui fait finalement intervenir le sujet, qui lance le second opus et qui me donne envie de lire la suite.

Ce sont les raisons pour lesquelles, je nomme La Délégation un prologue. L'ensemble décrit l'univers et amène le véritable enjeu à la toute fin.

Outre le détail de son monde, l'écrivaine apporte un soin particulier à ses personnages. Edoran du haut de ses 20 ans, est encore un gamin qui idolâtre son mentor, Malcolm le hallebardier, au point qu'il pique une colère quand celui-ci partage le lit d'une Vipérine qu'il déteste uniquement à cause des histoires de sa nourrice. Edoran a beau avoir une certaine érudition grâce à ses lectures, c'est la première fois qu'il quitte son royaume et qu'il va réellement être confronté aux étrangers et à leurs moeurs. Il débarque chez ses voisins la tête remplie d'images et de préjugés. Comme quoi, lire des livres ne signifie pas être ouvert d'esprit et tolérant. Il faut également se construire un regard critique notamment en rencontrant autrui. Edoran va évoluer vers cette mentalité petit à petit. Par ses actes et ses paroles, il va devenir le roi qu'il désire être. Quelqu'un qui rallie. D'ailleurs, il réussit à obtenir des différents peuples des laissez-passer à vie sur leurs territoires. Cependant, j'ai trouvé par moment que c'était trop facile pour lui d'avoir l'amitié de certaines espèces telles les fiers centaures. Ces unions vont sans doute servir dans les prochains tomes.

La princesse des haut-elfes, Saraë est considérée par ses pairs comme marginale et laide car elle ne sait pas contenir ses émotions comme le protocole des elfes l'instaure. Ses sentiments ne lui confèrent ni la grâce ni la sérénité de cette espèce qui éblouit les autres. Elle a un côté capricieux et ne désire pas monter sur le trône. Pourtant, elle changera vite d'état d'esprit suite à l'urgence de la situation.

Ces deux êtres vont connaitre un coup de foudre. Je n'ai jamais été convaincue par cette notion d'amour au premier regard et La délégation n'a pas changé ma façon de penser. Je sais que ce lien est nécessaire pour la suite de l'histoire (je n'en dirais pas plus pour vous laisser découvrir comment Cécile Ama Courtois utilise cet amour). Néanmoins, j'aurais préféré avoir quelques chapitres pour développer la relation entre Edoran et Saraë et l'intérêt que leur première rencontre aurait suscité plutôt qu'un amour immédiat.

A côté de la tolérance et de l'ouverture d'esprit vis-à-vis d'autrui, les thèmes abordés par l'autrice apportent une dimension surprenante pour de la fantasy qui met plus souvent en avant le côté viril et combattif des hommes que celui des femmes qui affrontent des difficultés qui leur sont propres. Ainsi, elle portraiture plusieurs femmes fortes et notamment l'image de la mère à travers un système biologique chez les Vipérines qui transpose les dangers de l'accouchement d'une manière originale. Là, où les scénarios ne mettent en avant que la douleur de l'enfantement, la romancière rappelle que porter et mettre au monde un corps étranger (car c'est ce qu'est un bébé) peut avoir de graves conséquences pour la maman. D'où le combat et l'exploit. La liberté sexuelle des femmes est aussi l'un des concepts phares exposés par l'appétit des Félides, des Fées et des Vipérines dont les moeurs sont libertines.

La plume de Cécile Ama Courtois est toujours aussi efficace pour entrainer le lecteur dans son monde. C'est pourquoi malgré l'aspect introductif de ce roman, j'ai passé un bon moment. le narrateur possède un parlé poétique, lyrique et captivant. L'une des particularités de ce livre est que la narration est fortement présente pendant les deux tiers de l'histoire contrairement aux dialogues qui sont sporadiques. Les descriptions sont nombreuses mais loin d'être ennuyeuses. L'amour de l'écrivaine pour les chevaux qui est une de ses passions, transparait énormément. Ça va du nom de la race à ses caractéristiques et à l'union entre l'équidé et son cavalier qui leur permet de combattre et vaincre les ennemis. Ils ont une place de choix dans le récit.

En bref, La Délégation est un premier tome qui pose les bases du Conte des Sept Chants tel un long prologue qui place les pions sur l'échiquier. Si ma lecture fut agréable telle une balade paisible emplie de découvertes, l'épilogue m'a mis l'eau à la bouche pour la suite.
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" — Mesdames, Messieurs, reines et rois, Vipérines, Aelders, loups, fées, lutins et toutes les autres créatures, bienvenue. Nous sommes honorés de votre présence, car nous le savons tous et toutes : des heures sombres sont en pleine action et il va falloir serrer les rangs. Ô bien entendu je ne demande pas à ce que vous combattiez tous au même endroit, je vous demande d'être présent et de croire. Croire en nous, en vous, en la lumière. La délégation est arrivée avec LE LIVRE et avec nous arriverons à repousser les ténèbres...
Un vent violent coupe le monologue de la reine. de longs frissons glacés prennent possession de la plupart des invités. Quelques uns tombent, d'autres luttent. Les diverses races s'entraident.
— Si nous en avons le temps, murmure une petite voix un peu plus loin."

J'ai déjà eu l'occasion de découvrir la plume de Cécile, de lui parler et même de partager un bout de table dans un salon. Elle est généreuse, tout comme ce premier tome, par contre elle a le sourire, celui que nous perdons au fil des pages de cette histoire, enfin surtout dans les dernières pages de l'aventure. Comment dire que j'ai eu du mal à ne pas rager en voyant les mots de fin de ce tome 1. Je vais débuter par le début et non raconter la fin. du départ nous suivons Edoran, lycan qui traque une proie avec ses amis. Les sensations d'un loup, de la chasse, l'attaque est bien présente. Nous sommes pris au piège lorsque les crocs nous tombent dessus. Et puis nous ouvrons les yeux sur un peuple qui vit sereinement, avec un passé qui tient sur peu de choses et pourtant c'est ce "peu de choses" qui maintient la paix entre plusieurs peuples.

Gahavia est une planète où vivent de nombreux peuples en paix, tout du moins chacun respecte les limites territoriales des autres et savent comment se comporter en fonction de chacun d'entre eux. Les loups, les métamorphes, les puma, les centaures, les goblins, fées et autres créatures qui peuplent la fantasy sont toutes là et bien représentées. Cela fait dix ans que LE LIVRE a été confié aux mains des lycans, il doit revenir à un autre peuple et pour se faire, une délégation sera envoyée. La délégation ? C'est un ensemble des représentants de chaque race qui doivent prendre part à ce voyage. Un véritable périple qui nous montre les caractéristiques de chacun d'entre eux, avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs attentes, leurs us et coutumes. La manière dont l'auteure prend le temps d'expliquer chacun de ses races entre les chapitres qui vont les montrer est très intéressant. C'est comme un léger aparté qui nous renvoi directement entre leurs pattes, ou sifflements.

Il y a du bon et du moins bon dans chaque race, chaque parcelle, chaque membre de la délégation. Elle va s'agrandir au fur et à mesure des kilomètres qu'ils vont avaler. C'est à la fois amusant et terrifiant d'imaginer qu'il va leur falloir montrer patte blanche, offrir quelque chose, échanger et même donner de sa personne. Les peuples ont des besoins pour survivre, continuer à exister ou tout simplement procréer. Guerriers, rois, reines, chevaliers, prêtresses, magiciens, etc, les races ont une civilisation propre afin de se défendre, d'attaquer, de créer la vie, la nourriture. Comme dans chaque récit, il y a forcément des méchants, terrifiants guerriers ou mangeurs carnivores, le récit s'accélère à chaque combat. L'auteure n'a pas crée des êtres exceptionnels qui sont capables de survivre à toutes les étapes, même si la plupart d'entre eux peuvent vivre plusieurs siècles. Non, nous allons perdre quelques uns d'entre eux et se bouffer les ongles pour ceux qui restent.

Au-delà de cette délégation, il s'agit également de démontrer que les croyances des uns sur les autres ne sont pas toujours réelles. Les "on-dit" font beaucoup de mal et la preuve en est avec les vipérines et leur passé. Ce n'est pas parce que dans les siècles précédents qu'il y a eu beaucoup de mal, qu'elles le sont toujours. Il est clair qu'elles en jouent un peu voire beaucoup. Nous avons la chance également de découvrir chaque région et il faut bien avouer que le climat de certaines parcelles est vraiment difficile, sans compter les créatures tueuses. Les personnages sont nombreux et même si j'ai des préférés, je n'en dirais pas de trop, surtout que certains ne seront probablement plus dans le second tome (Vilaine auteure, vilaine !) Mais chaque personnage est décrypté, avec ses forces et faiblesses, avec ses pensées. Par contre ce que je peux dire, c'est l'évolution de chacun d'entre eux qui est flagrante. Si au départ nous avons des hommes fougueux, des femmes plus enfants que femmes, des princesses qui ne sont pas prêtes à être reines, des chevaliers qui sont bien seul. Plus les semaines passent et plus chacun prend conscience de sa place dans la délégation, dans ce voyage, dans les étapes. Leurs arrivées ne passent pas inaperçues et ce qui suit n'est pas de tout repos. Seul bémol, c'est un passage où la présentation de chaque délégation devant la reine que les personnages ont trouvé long. Je dois avouer que moi aussi je l'ai senti long et répétitif.

Après ces quelques mots (promis je vais ralentir la cadence) plusieurs sociétés démontrent une place importante pour les femmes et j'ai beaucoup aimé le fait que ce soit elles qui décident : de l'offrande de leur corps, de donner la naissance, d'être en position de force, de se battre. Chaque personnage montre plusieurs facettes de leur personnalité. La noirceur des âmes n'est pas forcément où l'on croit et il y a cette monstruosité qui rôde, traine et décide d'attaquer au moment opportun. J'ai eu l'impression de voir le premier film de la communauté de l'anneau, celui où tous se retrouvent, apprennent à se connaître afin de s'unir pour un seul et unique but. C'est un premier tome que je verrai bien sur un grand écran tellement il est riche aussi bien dans les décors que les personnages.

En conclusion, de nombreux thèmes sont abordés, l'amitié, l'amour, la sexualité, la peur de la différence, la compréhension de l'autre, sans oublier l'acceptation de soi. Les chevaux ont une part importante dans le récit ce qui est rare, car la plupart du temps ils ne servent qu'à être une monture. Je pourrais continuer à chanter les louanges, mais je préfère malgré tout en garder pour plus tard, surtout que je me suis amusée avec un tout petit bonhomme qui a un coeur immense et des mains chapardeuses. J'ai hâte de plonger dans le second tome !

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L'autrice nous propose une plongée dans un monde réunissant de nombreux êtres dont nous avons tous entendu parler, mais qui sont rarement tous réunis au coeur d'une même histoire. A travers la mise en place et le déplacement d'une délégation pour se rendre à l'assemblée décennale des nations, nous allons plonger dans les méandres de cet univers passionnant à découvrir et empli de mystères, en rencontrant au fur et à mesure les différents peuples et en en apprenant plus sur eux.

Ce premier tome est vraiment un tome de mise en place des différents personnages et de l'histoire. Une bonne partie de cette dernière est surtout introductive et permet de prendre bien le temps de tout découvrir dans le détail, ce qui plaira à ceux qui aiment connaître chaque élément et plonger profondément dans la psychologie des personnages, dans les relations entre eux et dans l'univers proposé.

Si j'aime particulièrement bien connaître mes personnages et que je me suis beaucoup attachée à tous les membres de cette délégation, je dois admettre que j'aime bien aussi avoir un rythme et de l'action à côté de la partie présentation. Il y a bien sûr quelques moments bien tendus pendant leur voyage et quelques scènes avec leur lot de malheurs, ce qui amène une certaine tension, mais la réelle accélération de l'histoire et l'arrivée de la partie mouvementée met un peu de temps à arriver.

J'ai vraiment adoré les personnages et ils me manquent déjà terriblement, mais j'aurais aimé que l'histoire évolue plus rapidement et que l'action soit plus présente dans la partie "voyage". Ce qui est sûr, c'est que l'autrice se rattrape largement dans la dernière partie qui nous emporte dans un tourbillon insoutenable et qui transformera toute l'histoire que nous suivions jusque-là. Comment anticiper un tel retournement de situation? C'est tout bonnement impossible.

J'ai vraiment été très surprise par le changement radical de rythme et de type de récit une fois cette nouvelle partie enclenchée. L'autrice cachait bien son jeu et nous propose alors un retournement inattendu et qui présage d'une suite qui va être très mouvementée. Et vous allez rire, mais dans cette partie-là, j'ai trouvé que tout allait vite, presque trop vite et qu'elle aurait pu s'arrêter davantage sur les scènes et sur le déroulement des événements. Jamais contente la chroniqueuse, hein? Et bien oui, parfois, je ne sais plus sur quel pied danser.

Mais ne vous y méprenez pas! L'autrice a un style accrocheur et fluide, de quoi nous plonger vraiment au coeur de son récit. Nous vivons les événements de l'intérieur et nous nous attachons très vite aux personnages, ayant envie de les aider et de les suivre de façon très étroite. Les rebondissements sont originaux et inattendus, de quoi nous pousser à en lire toujours plus. Donc oui, je ne sais pas ce que je veux, c'est vrai, mais cette histoire vaut largement le détour et toutes les émotions qu'elle déclenche.

En bref, j'espère avoir réussi à suffisamment vous intriguer pour rencontrer Edoran et ses comparses. Alors osez plonger dans cet univers qui ne vous laissera pas indifférents!
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Une dizaine de guerriers félides les attendaient sur la route, armés jusqu’aux dents. S’ils n’avaient été alliés, Edoran aurait pu se sentir en danger tant il percevait de combativité et d’arrogance émanant de leur groupe. Instinctivement, les sept voyageurs resserrèrent les rangs derrière le jeune prince lycante. Et lui, si fier lors de sa nomination au titre de chef, se prit un instant à regretter que le commandement n’eût échu à Malcolm. Mais il était chevalier et prince de Lycantie, il n’allait pas déjà faire honte à son père ! S’avançant vers les félides, il les jaugea discrètement, observa leur attitude et leurs regards, puis il paria sur celui qui devait être le plus gradé, car rien dans leur vêture ne pouvait le laisser deviner. Il mit pied à terre et s’adressa au guerrier qui se tenait le plus à gauche.

— Je suis le prince Edoran, ambassadeur de Lycantie pour l’Assemblée Décennale. Nous nous rendons, mes compagnons et moi-même, auprès du seigneur Elgard qui doit conduire la délégation des peuples de Métamorphia jusqu’en Allorée.

— Et moi, je suis la reine des elfes, répondit le félide avec suffisance. Je n’ai pas l’intention d’autoriser le passage d’une meute de loups sur mes terres, fussent-ils accompagnés du roi de Lycantie en personne. Et pas question qu’on vous escorte !

Edoran avait donc vu juste et s’était bien adressé au meneur. L’attitude du félide, en revanche, était des plus inattendue. Le prince connaissait les hommes-félins comme un peuple fier, pourtant il n’avait jamais entendu dire qu’ils méprisaient les lycantes. Et quand bien même cela aurait été le cas, il était abasourdi qu’un soldat se permette de traiter de la sorte un ambassadeur étranger, quel qu’il soit. Il sentait d’ailleurs déjà Malcolm fulminer derrière lui et Boris n’avait pu retenir un hoquet de stupeur et de rage. Si l’un ou l’autre répondait à la provocation, il pourrait y avoir du grabuge. C’était à lui de calmer les esprits.

— Fort bien. C’est très aimable à vous, soldat, ironisa Edoran avec un sourire dur, mais vous ne m’avez pas encore dit comment vous vous appeliez ni quel grade était le vôtre… J’aurai plaisir à rendre compte de votre accueil au seigneur Elgard quand notre délégation sera parvenue jusqu’à lui. Car elle y parviendra, avec ou sans votre aide, je vous l’assure.

La menace était claire, bien que le ton fût on ne peut plus courtois, et le prince eut la satisfaction de voir pâlir son interlocuteur.

— Panthrace, lâcha le félide avec plus de circonspection. Je conduis les guerriers de mon secteur.

— Êtes-vous placé sous un commandement supérieur, soldat Panthrace, ou agissez-vous de vous-même ? poursuivit le prince lycante.

— Non, je suis sous l’autorité de la Mère de mon village, grommela Panthrace, et celle du gouverneur de la Défense, et du Conseil des Mères aussi, ça vous va ?

— Parfaitement, répliqua sèchement son interlocuteur. À présent, contentez-vous de nous indiquer où nous pourrons trouver le seigneur Elgard, nous nous passerons de votre escorte. Et j’accepterai d’oublier jusqu’à votre nom si vous vous arrangez pour que l’on ne soit plus retardés de la sorte !

Le ton désormais froid et hautain d’Edoran fit merveille, son aura d’aristocrate exsudait de tout son être, telle une onde de puissance magique. Il était vraiment impressionnant. Boris ne put s’empêcher de se rengorger, vibrant de fierté. Il avait toujours été en admiration devant le jeune seigneur et, tout louveteau, rêvait déjà de lui ressembler. Aussi n’en était-il pas revenu d’avoir été choisi pour devenir son écuyer. En cet instant, il voyait son maître comme un dieu et l’aurait suivi jusqu’en enfer s’il le lui avait demandé.
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— Chut ! siffla le lycante en levant une main vers les autres. Je crois qu’on nous observe.
— Mais qui…
Boris ne put jamais terminer sa phrase. Les arundos s’écartèrent soudain, et une horde hurlante et puante en jaillit. Ils étaient laids, brunâtres, leurs crocs dépassaient de leurs bouches hideuses et leurs ongles, oblongs et crochus comme des griffes, lacéraient l’air devant eux comme ils couraient vers leurs proies. Ils étaient une vingtaine. De la taille et de la corpulence d’un homme râblé, ils arboraient des bras trop longs pour leur torse et des jambes tordues comme celles des grands singes. Pourtant leur allure simiesque n’avait rien d’hilarant. Tout en eux hurlait « danger ». De leurs gueules de molosses, armées de dents pointues, à leurs muscles épais, en passant par la cruauté de leurs regards. Ils présentaient le front bas et les yeux enfoncés de la brute parfaite.
Ils étaient des goblins. Ils étaient sanguinaires. Et ils avaient faim.
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Il n’y a rien de plus grisant que la vitesse, songeait Edoran en dévalant la pente herbeuse. Rien de plus grisant que marteler le sol au rythme effréné de pattes puissantes, au rythme fou d’un cœur qui cogne, au rythme enivrant d’un souffle qui vide et emplit les poumons par saccades. Et nul n’était plus rapide que lui. Les reflets argentés de sa fourrure châtaine projetaient des éclats de lumière mouvante dans les ombres grisées de l’aube. Ses poursuivants le talonnaient, mais lui jouissait à plein de la fièvre qui l’enflammait généralement dans ces moments-là.
Puis soudain, il fut là 
L’odeur de sa peur était si forte qu’elle en devenait provocante. Il se tenait immobile, tremblant, suant, suffocant, à la limite de ses forces. Dans ses yeux, Edoran put voir que la terreur n’avait pourtant pas encore cédé sa place à la résignation. C’était cet instant que le lycante préférait, quand il se savait vainqueur, mais que sa proie ne l’avait toujours pas compris.
Pour un peu, il aurait ralenti afin de prolonger cet état de grâce, toutefois il entendait déjà les autres arriver. Il n’était pas question que l’un de ces jeunes loups lui ravisse son trophée au dernier moment. Alors, d’un puissant coup de reins, Edoran se propulsa vers l’avant et fulgura sur sa proie comme un éclair de feu.
Brûlant, vif, mortel !

Quand ses amis et compagnons approchèrent, grondants et à bout de souffle, l’orignal était à terre, proprement égorgé, et le prince Edoran trônait au-dessus de sa prise, le regard pétillant et la langue pendante sur un rictus joyeux. Encore une fois, il avait su leur montrer qui était le plus fort.
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