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EAN : 9782743600051
131 pages
Payot et Rivages (02/01/1996)
3.65/5   10 notes
Résumé :

L'aéroport, deux copains, deux braqueurs. René bichonne sa golf GTI, Robert traque la femelle. Une arnaque rituelle. Ils rencontrent Claire, tout bascule. C'est la faute à la canicule. Le passé remonte comme de l'huile dans une flaque d'eau. Des bouffées successives de nostalgie et de sexe. L'odeur est partout, Robert et René suffoquent... Et d'un coup, on s'attache à ces fils de femme". Fils de femme est le premier roma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Dans ce très court roman fondé sur l'emprise des résurgences enfantines et la prégnance des sensations, s'enchevêtrent trois destinées : celles De Robert, celle de René et celle de Claire.
L'histoire commence par un viol dont les conséquences vont conduire à un autre drame, tandis que les deux personnages principaux, Robert et Claire, voient leur enfance s'ouvrir comme un fruit trop mûr et les éclairer sur ce qui les meut ou les entrave. On plonge dans l'intériorité obscure et poisseuse des personnages comme dans un lieu archaïque. Dans celle de Robert le corps est une charge en même temps qu'une limite entre les murs de laquelle il tourne en rond comme un fauve enfermé, de façon obsessionnelle et mécanique. Pour Claire, c'est un lieu sans contour, où tout se trouve sous une surface réverbérante qui l'empêche d'en appréhender la profondeur et les formes. Elle vit à cette surface jusqu'au moment où elle en prend conscience et se laisse couler.
Tout le roman tourne autour des liens maternels : René hait sa mère qui l'aime tendrement, mais le torture en aimant trop les hommes. Robert hait sa mère et ses soeurs racistes et conventionnelles, mais trouve auprès de la mère de René une mère de substitution qu'il aime. À première vue Robert est complètement primaire, il ne pense qu'à sa bite : va-t-elle bander à cause de la chaleur au point de lui empoisonner l'existence, va-t-elle disparaître dans les tunnels fourbes d'une femme, va-t-elle lui faire défaut et le couvrir de honte au moment où il aurait besoin de s'en glorifier. (...)
Claire retrouve brusquement l'odeur douce et sucrée qu'elle a gardée enfouie en elle et refoulée jusqu'à ce jour, l'odeur d'un bonheur qui s'est arrêté quand elle avait sept ans. Et on se rend compte assez vite qu'elle a refoulé et effacé cet insoutenable paradoxe sur lequel tient son intégration dans la société française, elle dont les parents viennent d'extrême-orient.
Tous les personnages sont terrassés par des impulsions aveugles, comme s'ils étaient les marionnettes de leur enfance. Dans ce roman les conventions éclatent, il n'y a plus qu'une animalité qui cherche simplement à se satisfaire sans faux semblants, quête la plénitude de l'enfance, et qui ne craint ni la laideur ni la violence mais redoute l'étroitesse et la stérilité des calculs rationnels et de ce qu'on appelle la morale.
Si l'intrigue ne se donne pas la peine d'être solide, elle n'a pas beaucoup d'importance dans ce récit fiévreux et aquatique qui donne une impression d'intensité presque oppressante. (...)

Lonnie pour Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/fils..
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D'une rafraîchissante nouveauté de ton, sans embarras. Ne pouvait être écrit que par une fille : bandant !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Dans une cité, la malchance pure n’existe pas. Les coups sont toujours la conséquence d’un fait, vrai ou inventé. Entre les bâtiments d’une cité, il y a des codes. Des codes établis par les gens qui y vivent. Quand on ne les respecte pas, ces gens-là s’unissent et frappent.
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...c’est en vous quittant définitivement que l’enfance vous accompagne indéfiniment, et qu’il ne faut pas avoir peur de ses souvenirs, que c’est seulement en s’immergeant en eux que l’on peut comprendre sa douleur présente et alors peut-être, l’atténuer un peu.
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Le sommeil enveloppe uniquement les gens légers. Ceux pour qui il n’existe qu’un seul et bon chemin : le leur. Ceux qui vont chez le médecin quand ils ont une douleur et qui croient sans réserve à son diagnostic. Ceux qui n’ont jamais de doutes, jamais peur de ne pas se réveiller quand le sommeil les endort. Les sûrs ! Sûrs de leur réveil, sûrs de leur santé, sûrs de leur famille.
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Ce genre d’initiative féminine est généralement appréciée par les hommes ; pour Robert, c’est un cauchemar. Se retrouver prisonnier de cuisses femelles, incapable de bouger, lui donne la sensation qu’on lui enlève ses parties, qu’il n’est plus qu’une moitié d’homme, juste un tronc sans racine.
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Les hommes gagnent le droit de faire l’amour aux femmes. Celles-ci font l’amour grâce à l’excitation produite par la somme que les hommes versent pour leur droit d’entrée. Voir les hommes payer pour l’écartement de leur entrecuisse, les séduit. Pas les payer directement. Non. Payer de façon à ce qu’elles croient qu’elles sont gratuites, immaculées, et qu’elles font don d’elles-mêmes.
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