AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 474 notes
5
51 avis
4
39 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Pour cette lecture, ce ne sont ni la couverture ni le sujet qui m'attirèrent mais l'autrice doint j'avais déjà lu deux ouvrages "Mauvais genre" et "Groenland Manhattan". Et je dois préciser que je connais très peu l'univers de Proust.

Chloé Cruchaudet s'est inspirée de la vie de Céleste Albaret qui fut de nombreuses années la gouvernante mais aussi la confidente de Marcel Proust. L'autrice s'est appuyée sur le livre de Céleste mais aussi sur d'autres documents littéraires ou audiovisuelles.

L'histoire commence quand deux antiquaires débarquent chez Céleste au milieu des années 50 à la recherche, no de temps perdu, mais d'objets ayant appartenu à Proust et dont Céleste serait la gardienne.

Celle-ci va revenir sur sa vie, elle qui débarquait de sa campagne et qui réagissait de manière sans filtre avec son bon sens paysan. Céleste a dû s'adapter à la vie de Proust, à son rythme, à ses manies, à ses obsessions. Elle nous fait découvrir l'univers de création qui était celui de Marcel Proust, la vie pendant la première guerre mondiale pas si loin du front mais dans une certaine insouciance pour ce milieu de dandys.

Marcel Proust lui fait découvrir le charme de la côte normande où il passa son enfance.. Peu à peu Céleste d'adapte à don nouvel environnement et comprend de mieux en mieux son "maître".

Chloé Cruchadet nous fait voyager dans les souvenirs de Céleste mais aussi dans la création de Proust, incluant des passages de certaines oeuvres dans un style de dessins très aériens et éthérés, nous donnant d'être dans la tête de l'écrivain. On se laisse porter par ses aquarelles.

J'ai adoré le scénario mais aussi le graphisme et la scénographie choisit par l'autrice. Les personnages semblent se déplacer dans l'espace des pages comme les personnages au sein de ses livres. J'ai beaucoup aimé l'évolution de la relation entre Proust et Céleste, l'apport que celle-ci a pu avoir sur l'oeuvre proustienne.

Dans un premier temps, Céleste port des regards d'ingénue sur le monde qu'elle entrevoit, qu'elle découvre. On verra son évolution au fil des cases et surtout de son aide à Proust.

Finalement une belle découverte qui donne envie de se rapprocher de Proust mais aussi de lire le libre mémoire de Céleste. Un regret cependant, le tome 2 n'étant toujours pas paru : devoir attendre pour connaître la suite !




Commenter  J’apprécie          150
Pendant huit ans, Céleste Albaret a accompagné Marcel Proust dans quasiment toutes les phases de sa vie, de la création et de la maladie.
Celui qui a passé tant de journées dans son lit, se levant vers 16h pour passer les nuits au Ritz ou dans d'autres lieux de plaisir, a tout exigé de cette femme qui ne savait rien faire, sauf peut être qu'elle s'adresse à lui à la troisième personne.

La jeune épouse a passé de longues journées à attendre une sonnette pour lui apporter un café, l'écouter, l'accompagner, porter des paquets de feuilles chez ses éditeurs, accueillir les visiteurs, écouter les doléances, répondre au téléphone et enfin, coller les corrections, ces multitudes de petits papiers qui rendaient fous ses éditeurs et que l'on a pu voir lors de l'expo consacrée à l'écrivain au musée Carnavalet ou à la galerie Gallimard à Paris.

J'ai aimé le graphisme de ce roman graphique, les couleurs pastels dans les tonalités de vert, mauve, noir, tout à fait surannées et bien adaptées à l'histoire qui nous est contée.

Tout sa vie, Céleste a vécu avec le souvenir de sa rencontre avec Marcel Proust. Elle a accepté de l'évoquer vers la fin de sa vie, lors d'entretiens enregistrés qui permettent de mieux cerner la personnalité de l'écrivain et la relation étrange qui l'a lié à Céleste.
Commenter  J’apprécie          150
Quelle bonne idée de faire une bd sur Marcel Proust. Je l'ai dévorée en une heure, avec beaucoup de plaisir. Il s'agit de la rencontre entre Marcel Proust et de celle qui deviendra sa domestique Céleste Albaret. Ils sont issus de milieux sociaux totalement différents. Céleste est une jeune campagnarde qui arrive à Paris. Elle va vite s'adapter aux manies de son nouveau maître et lui devenir petit à petit indispensable dans son quotidien. J'ai aimé le graphisme, les couleurs mauves et sépia. J'ai hâte de lire le tome 2.
Commenter  J’apprécie          140
Voilà un coffret bien sympathique, poétique et magnifique !

Les dessins sont plein de grâce, les aquarelles aériennes, les noirs profonds, les mises en pages créatives et variées, pleines de folie.

L'histoire ? celle de la servante-secrétaire-bonne-gouvernante de Marcel Proust qui fut bien maltraitée, puis révoltée et enfin affirmée et affairée auprès du « génie créatif littéraire« .

Deux inséparables albums magnifiques pour me décider – une fois de plus – à me plonger dans la Recherche
Lien : https://www.noid.ch/celeste/
Commenter  J’apprécie          140
Céleste Albaret est une vieille dame. Elle vit avec Odilon, son mari aigri et grognon dans un petit hôtel dont ils louent les chambres. On sonne. Des « antiquaires spécialisés dans la vente d'objets ayant appartenu à de grands noms ». Bien sûr, ils viennent la faire parler de son illustre patron, Marcel Proust, et, si possible, repartir avec l'un ou l'autre souvenir que la gouvernante aurait conservé.
Odilon ronchonne devant les sucreries apportées par les visiteurs. Sûrement encore des madeleines. Il les déteste ! Céleste, elle, est enchantée. C'est un bain de jouvence. Elle avait vingt-deux ans et arrivait de la Lozère. Odilon servait de chauffeur à l'écrivain. Un travail épuisant, puisque celui-ci l'appelait à toute heure du jour et de la nuit et n'hésitait pas à le faire rouler cinquante kilomètres pour admirer des aubépines, qu'il ne pourrait de toute façon pas approcher à cause de son asthme.
Et Céleste, pendant ce temps ? « La cuisine n'est pas son fort... ni le ménage (…) Que sait-elle faire, alors ? Absolument rien. »
Pourtant, la jeune femme est engagée pour livrer de petits colis partout dans la ville, et, peu à peu, elle passe de plus en plus de temps avec ce maître insupportable et tyrannique qu'elle porte néanmoins aux nues.
Chloé Cruchaudet a transposé en roman graphique de deux volumes la relation entre Marcel Proust et Céleste Albaret.
C'est une auteure que j'apprécie énormément. Dans cette histoire, l'originalité de son style est sublime. Pas de vignettes. Les dessins s'inscrivent sur des fonds d'encre (ou d'aquarelle) qui adoptent toutes les formes. L'arrivée des antiquaires sert de prétexte à remonter le temps et à plonger dans la jeunesse de Céleste. Les pages d'ouverture sont à dominante verte. Quelques touches de rose : c'est la jeune antiquaire, de noir, c'est la robe de Céleste.
Tout comme le paysage de Combray se matérialisait dans la vapeur d'une tasse de thé, le récit de Céleste se déploie à partir du café si serré qu'on dirait de l'encre, et qu'elle préparait pour son grand homme. Petit à petit, les couleurs se transforment, on passe au mauve, au noir et blanc en opposition avec le rouge flamboyant dans l'appartement de la Comtesse de Greffulhe. On croise Colette ou André Gide, que Chloé Cruchaudet traite avec une ironie mordante, lorsqu'il se traîne aux pieds de Proust dont il avait refusé le premier livre.
Les différents dessins sont reliés par des lignes de textes ondulantes. Des paysages extravagants sortent de la tête de Céleste, de même que les rêves les plus étranges s'échappent du cerveau de l'écrivain, pour grandir, prendre vie, occuper des planches entières. Des citations tirées de « La Recherche du temps perdu » émaillent les pages, comme les bruits qui irritent l'auteur, tels le craquement d'une lame de parquet ou la sonnerie du téléphone. La vapeur des fumigations crée un brouillard qui finit par noyer la pièce et se mue parfois en fantômes. Ce sont les souvenirs qui entourent Marcel Proust et engendrent son oeuvre.
Cet album est, à mon avis, un pur chef-d'oeuvre dont je me suis régalée. S'il ne m'a rien appris que je ne connaisse déjà, il m'a promenée dans un monde magique que l'on quitte à regret. Mais pour se plonger immédiatement dans le deuxième volume.
Un vrai bijou à ne pas manquer, si vous aimez Marcel Proust.
Commenter  J’apprécie          140
Cette critique vaut pour les deux volumes :

Céleste (Célestine Albaret de son vrai nom) est embauchée un peu par hasard par Marcel Proust. Son mari fait le taxi pour l'écrivain et celui-ci a besoin d'une personne pour ses courriers à travers la capitale. Il faut dire que Céleste ne sait pas faire grand-chose. Venue de la campagne, elle ne sait ni cuisiner, ni faire le ménage (sa mère s'en occupait très bien) et n'a aucune formation professionnelle. Puis arrive la guerre et Proust a besoin de quelqu'un pour tenir la maison : répondre au téléphone et interdire l'entrée aux visiteurs importuns principalement. La cuisine viendra du Ritz et le ménage se fera occasionnellement, la poussière remuée gêne l'asthme proustien.
Peu à peu, la jeune femme prend de l'importance dans la vie de l'écrivain, car l'homme est incapable d'être autonome. Élevé dans la soie, il a besoin de petites mains pour les gestes quotidiens, et pour son oeuvre de silence, d'essence de café et de fumigations.

La confrontation entre deux mondes totalement différents. D'un côté, un homme mondain dont la seule et unique obsession est son Oeuvre. Par ailleurs, quelqu'un de totalement imbu de sa personne, précieux, maniaque et souvent invivable. de l'autre, une jeune femme qui ne lit jamais et dont la seule passion semble être la broderie, une provinciale peu habituée des coutumes et salons parisiens. Et pourtant elle devient essentielle, vitale pour Marcel Proust qui n'imagine pas vivre et écrire (ce qui pour lui signifie la même chose) au point qu'elle pourra imposer ses conditions : devenir gouvernante, avoir l'habit qui fait le moine et se faire aider par sa soeur cadette. En échange, elle l'aidera à mettre de l'ordre dans ses idées, ajoutant et collant ses petites notes au manuscrit d'origine.
Car Céleste voit en Proust avant tout l'homme, ses faiblesses, ses défauts, ses maniaqueries avant l'Auteur, le Maître que son entourage (et lui-même) vénère. Un regard différent qui permet à l'écrivain de rester un peu sur terre. Céleste, qui parfois ressemble à un clown blanc, est un personnage émouvant et attachant, faisant face avec naïveté et candeur à un monstre de la littérature.

Un récit non dénué d'humour sublimé par un dessin magnifique, une mise en page inventive, des trouvailles graphiques au fil des planches. Chloé Cruchaudet (connue notamment pour La croisade des innocents et Mauvais genre) trouve ici un terrain idéal pour nous émerveiller. Une réussite de la première à la dernière planche.

À noter qu'il n'est point besoin d'avoir lu la Recherche pour apprécier cette bd. Et que la lecture de Céleste ne donnera pas forcément envie de s'y attaquer !
Commenter  J’apprécie          140
Un très grand plaisir de lecture!
Le livre est déjà un bel objet:
couverture tissée, beau papier
avec des allures d'une autre époque.
Le dessin de Cruchaudet dont j'avais
beaucoup aimé" Mauvais genre "
est fin, leger, joue avec les couleurs,
frise la caricature en restant dans la poésie.
J'ai appris mille choses sur l'univers de Proust.
J'ai découvert que Céleste, mariée à Odilon
n'était ni cuisinière ni ménagère.
Ça tombait plutôt bien ;
Proust mangeait très peu,
il ne supportait pas que l'on soulève la poussière
qui attisait ses crises d'asthme..
La rencontre de ces deux là est un poème !
Ils aiment le beau et la délicatesse.
Elle l'entoure de mille attentions
en étant là, disponible et silencieuse.
Ils viennent de mondes opposés
tant sur le plan géographique que socio-culturel.
Elle respire le bon sens , qu'il interroge
quand souvent le doute l'assaille.
Il est souffreteux, maniaque,
tout à son écriture dans son lit bureau .
Elle le soigne, défend sa porte,
le rassure, le protège ..


Le quotidien de ces deux là est jubilatoire


Commenter  J’apprécie          120
La vie de Marcel Proust racontée par Céleste qui fut sa domestique / secrétaire pendant quelques années. C'est elle qui a inventé le mot paperole dont Proust parle dans la recherche.

Une histoire qui se lit facilement, remplie d'humour et de choses simples comme de ne pas s'adresser aux gens à la troisième personne. Elle décrit Proust avec énormément d'empathie dans une ambiance douce, on ressent avec elle tout l'amour platonique qu'elle lui voue. Les mots du grand écrivain de génie ne sont pas oubliés

Un double portrait extraordinaire. J'ai adoré
Commenter  J’apprécie          111
"Longtemps je me suis couché tôt..." Qu'on aime ou pas l'auteur de ces lignes "À La Recherche du Temps Perdu", cet album est un délice. Il met en scène, au propre et au figuré, un duo classique du théâtre et cinéma français : le maître et son ou sa domestique. La gouvernante, d'abord embauchée comme coursière, s'appelle ici Céleste. Elle vient de Lozère, a épousé le chauffeur de Marcel Proust et affirme elle-même ne rien savoir faire et avoir grandi au milieu des bêtes. de ce choc des cultures avec l'écrivain dandy et ses précieux amis naît une union inattendue, parfois détonnante et aussi productive. Cet album nous le fait vivre avec un art à la fois original et consommé du récit, de l'action et des émotions. Tous les personnages sont traités avec soin avec une attention tendre, drôle et lucide sur cette fameuse relation maître / gouvernante où la place la plus grande n'est pas toujours occupée par celui auquel on pense. Un bijou !
Commenter  J’apprécie          100
Encore un emprunt de bibliothèque et une belle découverte ! Mais je n'en doutais pas car à la fois j'aime beaucoup ce que propose en général Chloé Cruchaudet, et la blogosphère littéraire a déjà pas mal plébiscité cet album… L'histoire ? Chloé Cruchaudet a décidé de nous dessiner dans ce livre le portrait de la dévouée et passionnée Céleste Albaret, une figure de l'ombre. Au départ coursière pour Marcel Proust, elle devient rapidement une personne indispensable pour l'écrivain, à la fois gouvernante, secrétaire et confidente. Alors que la guerre fait rage et que les hommes sont appelés sur le front, Marcel Proust écrit frénétiquement. Maladif, il représente une époque qui se meurt. L'album évoque cela, mais aussi ses manies, son processus d'écriture et ses démêlées avec l'édition, notamment avec Gaston Gallimard. On voit d'ailleurs Céleste trouver une astuce pour organiser les très nombreuses corrections de l'écrivain, qui avait au départ été refusé partout et avait du se faire éditer à compte d'auteur… Forcément, on ne peut qu'être touché par le personnage de Céleste, cette jeune femme maladroite qui finit par prendre de l'assurance, mais j'ai surtout aimé tout ce qui avait trait à l'écriture de Marcel Proust. Chloé Cruchaudet en représente le flux de manière très poétique, voire obsessionnelle. le crayonné et les couleurs sont douces. Les planches sont pleines de poésie. de quelle jolie manière l'autrice imagine comment l'inspiration vient à l'auteur ! Cela donne envie de lire très rapidement cette « deuxième partie », qui semble se faire attendre ? Mais surtout surtout, cela donne envie de continuer à lire Proust, dont j'avais timidement commencé « A la recherche du temps perdu » il y a bien trop longtemps.


Lien : https://leslecturesdantigone..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (829) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5262 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}