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Une déchirure dans le ciel est le récit d'un drame qui touche deux familles, celle des deux soeurs Kerry - Julie 20 ans et Robin 19 ans et celle de leur cousin Tom Cummins 17 ans, survenu en 1991. Les trois jeunes gens étaient partis en expédition pour lire un poème que Julie avait peint sur un vieux pont désaffecté le Old Chain of Rocks Bridge qui enjambe le Mississipi et relie le Missouri à l'Illinois. Une mauvaise rencontre va changer le destin des trois jeunes gens et fera de Tom, le seul survivant de la violente agression perpétrée par quatre jeunes violents et désoeuvrés, une double,victime....
Jeanine Cummins est la soeur de Tom, n'avait que seize ans à l'époque du drame qui a bouleversé sa vie. A partir de ses souvenirs et sensations mais surtout en interviewant les membres de la famille, les parents et grands-parents des deux soeurs, les amis des jeunes victimes, Jeanine Cummins retrace les étapes et les acteurs du drame mais surtout elle remet en cause et dénonce une enquête menée à charge qui va faire de Tom, le principal suspect. Une police qui va s'avérer inhumaine, n'explorant qu'une seule piste, usant de moyens de coercition, de bluff, de mensonges et de violences physiques. Elle met également en lumière et réhabilite les victimes, trop souvent assimilées à de simples photos diffusées lors d'un journal télévisé, privées de paroles et vite oubliées quand les agresseurs paradent, pour certains, au micro des journalistes ou s'inventent un passé censé les exonérer de leurs crimes.

Une déchirure dans le ciel est une enquête passionnante dans laquelle tous les aspects du drame sont analysés objectivement, sans parti pris : victimes, contexte, reactions de la famille, attitude de la police, comportement des agresseurs, une enquête passionnante et très humaine.
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L'auteure nous plonge au coeur de sa famille, suite au true Crim dont ils ont été victimes. Un véritable crime et fait divers, qui conduira la police a soupçonné Tom, le frère aîné de l'auteure, qui a l'époque à dix sept ans. On l'accuse d'avoir tué ses deux cousines Julie Kerry (vingt ans) et Robin Kerry (dix neuf ans). Un récit autobiographique qui nous fait vivre ce drame et cet enfer de l'intérieur.
4 Avril 1991, Tom en vacances chez ses cousines Julie et Robin, décident de sortir dans la soirée, sans prévenir personne.
Julie est une jeune fille qui écrit des poèmes et veut montrer à Tom celui qui se trouve sur le vieux pont Old Chain Rocks, qui domine le Mississipi, et ses eaux très fortes. Nous sommes à Saint-Louis. Au même moment, quatre jeunes se dirigent vers le pont. Ils vont se croiser et là, la violence va se déchaîner.
Les filles vont être violées, pendant que Tom est maintenu au sol. Puis, tous les trois, vont être obligés de sauter du pont. Une chute de trente mètres.
Tom va se débattre contre le courant afin.de se sortir de ce piège. Interrogé par la police, les officiers le croient coupable. On ne peut pas sortir indemne et sans avoir un os de cassé, 1après une telle chute. Ces policiers vont tout faire pour qu'il avoue. Ils veulent le culpabiliser, Tom va vivre un véritable enfer pendant plus de trente six heures.
Ce drame, nous éclaire sur la violence gratuite, la perte d'être chers et la perspective de la culpabilité de celui qui est vivant. Un récit impitoyable, avec une description très cruelle des sévices utilisés contre ces jeunes filles, avec une description de cette rencontre fatale. Il ne reste que des vies brisées où toute la famille est impactée.
La justice va s'en mêler et sera-t-elle juste ?
Comment se reconstruire après de tels actes ? Comment faire face au chagrin et au deuil ?
Une histoire où les policiers et les journalistes veulent un coupable à tout prix sans penser aux conséquences.
Une histoire tirée d'un fait divers réel et qui me fait penser à de sang froid de Truman Capote.
J'ai été très touchée par ce récit percutant, qui rend hommage aux victimes plutôt qu'aux accusés. Une famille plein d'amour et unit dans la souffrance et l'attente.
A l'époque, l'auteure est une adolescente et dans le livre, elle s'appelle Tink. Un récit écrit comme un vibrant hommage à ses cousines.
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Magnifique témoignage de ce que la violence gratuite peut anéantir, de ce que l'amour peut aussi permettre de reconstruire.
Un bel hommage à deux femmes, les deux cousines de l'auteure, Julie et Robin, qui portaient en elle de si belles intentions, intelligentes, brillantes, pour qui le chemin s'est brutalement, horriblement arrêté. Un soir de partage avec leur cousin. Un dernier soir avant la séparation. Un dernier soir ...
De beaux mots aussi pour son frère, Tom, qui, rescapé, a été accusé...injustement, violemment, arbitrairement.
Double combat pour la famille. Combattre la douleur de la perte, tenter tant bien que mal de continuer à vivre. Et combattre le sentiment de culpabilité instillé par les méthodes douteuses et sans scrupule des forces de l'ordre et de la justice. La vérité leur importe peu, aux journalistes non plus. Leurs méthodes, à eux tous, sont inacceptables.
C'est explosif. Tendu. Dur. Éprouvant. Émouvant. Déchirant. Glaçant.
Un récit qui donne à réfléchir. La violence entraîne la violence. Qui a subi, enfant, la violence, reproduit fatalement ce qui lui a été donné d'endurer. Certaines victimes devenues bourreaux ont conscience d'être du mauvais côté, de flirter avec le malin... mais c'est incontrôlable.

Constat accablant. Pourtant ... le cercle familial semble incontrôlable. Les dénonciations, les plaintes se font rares, et quand elles le sont, il est malheureusement déjà trop tard.

Perturbante lecture. Drastiquement bien construite. Humainement poignante.

« À Robin : mon amie fidèle, mon sang, ma faiseuse de rires. Et à Julie : mon soleil, ma source d'inspiration et mon éveilleuse d'âme.
Que Dieu nous donne la force et la sagesse de rendre à vos existences un soupçon de justice grâce à ce récit.
Nous vous aimerons à jamais
et vous nous manquez chaque jour.
Baisers et Révolution. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Saint Louis Mississipi, 4 avril 1991.

Oeuvre singulière que ce roman qui n'en est pas tout à fait un puisqu'il relate un ‘fait divers' dramatique réel que l'autrice a vécu véritablement au sein même de sa propre famille. Plus un récit romancé finalement.

Nous sommes le dernier jour des vacances de printemps et, demain, une partie de la famille nombreuse réunie à St-Louis se quittera pour remonter à Washington se confronter de nouveau avec la violence citadine ordinaire après quelques jours de détente, de répit.

Dernière soirée de calme et d'insouciance pour Tom, le frère ainé de la narratrice, et pour deux de leurs cousines, Julie et Robin qui savent devoir se quitter pour un certain temps et briser l'entente absolue qu'ils ont liée durant ces quelques moments exceptionnels.

Malgré l'interdiction parentale, en cette veille de départ qui supposera un long et fatigant trajet, Tom prend la clé des champs pour une dernière virée volée et festive avec ses deux  cousines préférées.
Le but est préalablement établi : aller lire le poème que Julie a tagué sur le tablier du vieux pont abandonné enjambant le Mississippi bouillonnant et tumultueux.

Quatre jeunes hommes ont également prévu d'y aller sur ce vieux pont en ruine, et ce ne sont pas des anges.
Si, individuellement, ils ne semblent pas tous forcement dangereux, le fait d'être en groupe et, en plus, d'avoir consommé alcool et drogue unit ces quatre garçons en maraude en un prédateur sans limites qui va laisser s'exprimer toute sa violence refoulée.

Les deux filles sont violées alors que leur cousin est maintenu hors d'état d'intervenir, impuissant, cloué au sol par de lourdes chaussures qui lui écrasent la nuque contre les graviers pointus du tablier.

Une éternité d'effroi.

Leurs crimes perpétrés, les voyous enjoignent leurs trois victimes de sauter depuis le parapet du vieux pont pour se précipiter, frigorifiés et nues pour les filles, dans les eaux boueuses qui grondent sous la carcasse fantomatique du vieil ouvrage d'art déclassé, eaux tourmentées dont ils ne sauraient pouvoir s'extraire.

Leur sort est scellé.

Pourtant, contre toute probabilité, Tom ressortira, mais seul, du fleuve noir, en état de choc et la hanche brisée.

Comme Truman Capote avant elle dans ‘de sang froid', l'autrice dissèque la scène de crime et les moments qui ont précédé l'effroyable tragédie dans un roman de non-fiction d'une acuité terrifiante, mettant en scène une rencontre qui n'aurait jamais du avoir lieu :
L'insouciance d'un trio adolescent euphorique face à un quatuor en déshérence qui, défavorisé, a perdu tout sens des valeurs.

S'en suivra une enquête passionnante qui n'évitera ni les faux pas ni les fausses pistes, restituée avec talent par l'autrice qui a à coeur de raconter cette effroyable tragédie qui a bouleversé sa famille d'autant que les investigations ont démarré d'une épouvantable façon, mettant en cause le seul survivant du massacre, innocent et victime de surcroît.

Au-delà de la tragédie véridique racontée et disséquée ici, c'est plus largement une réflexion pointue qui nous est servie sur:
- la prise en compte de la parole d'un témoin quand une police défaillante est peu encline à absorber un scénario estimé improbable
-le statut de victime et de son témoignage quand il est réalisé sur le vif, encore sous l'effet de l'état de choc
-plus tard, le sens profond de la peine de mort et des répercutions de son exécution.

Une analyse également sur la perception d'un choix de société, la peine capitale, quand on est intimement concerné par le drame qui a été à l'origine de la condamnation et qu'on n'a donc pas le recul habituel sur une affaire qui ne nous touche pas, individuellement.

En résumé :
Un sombre ‘fait divers' tragique (dont je n'avais pas connaissance) suivi de l'onde de choc dont il fut l'origine au sein de la famille élargie des victimes, raconté avec brio par un de ses membres particulièrement bien placé pour avoir accès:
-au ressentis individuels et collectif des personnes impactées,
-aux procédures de justice et de police qui ont mené à l'identification,
-à l'arrestation et à la condamnation des réels coupables.

Un instantané introspectif aussi sur une Amérique face à la violence, à son origine et ses effets.

Très bon moment de lecture !
 
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C'est son histoire et celle de sa famille que Jeanine Cummins raconte dans ce récit. Avril 1991, fin des vacances en famille, son grand frère Tom et leurs deux cousines adorées, Julie et Robin, décident de faire une petite escapade nocturne en cachette de leurs parents. Les 2 filles entrainent leur cousin vers un vieux pont abandonné sur lequel Julie a tagué un de ses poèmes. Mais quand leur route croise celle de 4 jeunes du coin en quête de sensations fortes, la violence va se déchaîner et la vie de la famille entière en sera bouleversée.

On a beau savoir d'avance quel sera le sort de Julie et Robin (la 4e de couverture et les propos en préface de l'auteure étant explicites sur le fait qu'elles ont été assassinées), on ne peut s'empêcher de se laisser prendre au fil de cette histoire et de retenir notre souffle au fur et à mesure que l'auteure en dévoile le contenu en espérant échapper au dénouement inéluctable. Les premières pages sont fortes, frappantes, on partage d'abord la joie simple de moments en famille, l'escapade impromptue des 3 jeunes adultes qui n'ont pas envie de se quitter déjà et puis cette rencontre un peu louche sur le pont qui semble heureusement bien se terminer jusqu'à ce que se produise l'inéluctable. Comment explique-t-on la violence ? Comment justifie-t-on le destin, la malchance, une vie brisée ou terminée par un concours de circonstances qui auraient facilement pu être évitées ?

L'auteure pose brillamment toutes ces questions en filigrane de son récit et arrive à nous immerger complètement. Non seulement c'est particulièrement bien écrit mais l'histoire est vraiment prenante et je n'ai pas pu m'empêcher de retenir mon souffle avec Tom et d'espérer comme lui que ses cousines vont être retrouvées rapidement. La suite du récit ajoute l'horreur à l'horreur quand la justice s'en mêle et que l'auteure nous embarque dans ce qui aurait pu être une énorme erreur judiciaire de plus. le focus s'élargit alors et on partage maintenant ces moments, ce crime inconcevable avec l'ensemble de la famille : la mère de Julie et Robin, les parents de Tom, ses soeurs, la jeune Jeannine et la petite Kate, puis les grands parents et autres frères et soeurs venus en renfort. Là aussi la réflexion de l'auteure est passionnante dans sa manière de décrire à quel point un événement violent comme celui-ci affecte non seulement les victimes mais aussi ceux qui leur survivent, non seulement par le chagrin et le deuil mais aussi par la pression médiatique, les jugements hâtifs et le fait que leur histoire devient soudainement public.

Malheureusement ce roman contient 50 pages de trop, les dernières, dans lesquelles l'auteure continue son récit quelques années plus tard en décrivant ce que deviennent deux des agresseurs condamnés à la peine de mort et à quel point la mobilisation contre leur exécution a affecté sa famille. Alors que tout sonnait juste jusqu'ici et qu'elle nous offrait un récit équilibré et sans parti pris, ces pages sont terriblement maladroites, réécrivant de nombreux événements à l'aune du chagrin et du regret, et je me suis sentie presque gênée à lire certains points de vue et jugements. Comme en plus ce n'est guère passionnant, cela m'a laissé sur une impression de gâchis, la fin n'étant absolument pas à la hauteur de ce magnifique livre.

A lire malgré tout (en oubliant ces derniers chapitres !) pour comprendre ce que peut être la violence aveugle et ses effets sur une famille qui ne sera hélas plus jamais la même. Et à découvrir aussi pour la belle plume de Jeanine Cummins et sa capacité à nous faire entrer dans son récit et à faire revivre ses chères disparues en leur rendant un magnifique hommage.
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Récit autobiographique bouleversant.

Trente ans après le drame qui touche sa famille, Jeanine Cummins réussit à écrire l'histoire tragique d'une nuit d'avril 1991, qui coûtera la vie à Julie et Robin Kerry, ses cousines, et traumatisera profondément Tom, son frère.

L'histoire se déroule pour l'essentiel dans le Missouri, aux Etats-Unis où les familles Cummins et Kerry se retrouvent pour les vacances. Cette année 1991 bouleversera à jamais la vie de chacun.

Je ne connaissais pas ce dramatique fait divers. J'ai beaucoup aimé la construction que l'autrice a choisi pour aborder ce récit. D'abord la présentation des victimes et de leur entourage qui nous les rend proches, attachants et terriblement sympathiques. Ce qui sera d'autant plus douloureux par la suite au vu du déroulé des événements. Puis on fait connaissance avec les coupables et l'enchaînement des faits qui vont amener ces deux groupes de personnes à se rencontrer sur l'Old Chain of Rocks, ce pont qui enjambe le Mississippi.

J'ai également trouvé très intéressant l'analyse que l'autrice fait sur les méthodes policières, loin d'être exemplaires, journalistiques, prêts à tout pour un scoop, manquant de respect et d'empathie, et judiciaire avec la difficulté de trouver la neutralité, la bonne distance pour faire éclater la vérité.

Non seulement Jeanine Cummins évoque et sonde les zones sombres de la société américaine, mais elle aborde aussi la question de la difficile reconstruction de l'individu après avoir vécu un traumatisme.

Ce récit autobiographie rend un bel hommage aux victimes, à leur mémoire. L'écriture est fluide, le ton est juste. Un très beau livre.
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Je suis fan de true crime, c'est donc naturellement que j'ai ajouté ce livre dans ma PAL. Il relate de façon précise, et de l'intérieur, un drame qui s'est joué dans la vie de l'autrice. le dernier soir d'une vacance avec sa famille, Tom, l'aîné d'une fratrie, part en douce avec ses cousines, question d'aller faire un tour en ville, mais surtout d'aller sur le vieux pont au-dessus de la rivière Mississippi, afin d'aller voir les poèmes de Julie. Ils feront une mauvaise rencontre. Quatre hommes viennent troubler leur quiétude. Les deux cousines seront violées et forcées à se jeter du pont. Tom les suivra. Et il s'en sortira. D'abord accusé à tord d'être l'auteur du méfait, il ne lâchera rien. Nous suivons donc dans ce récit les contrecoups d'un drame épouvantable. Sur le survivant. Sur la famille. Sur l'Amérique. C'est tout simplement fascinant et captivant. Et tellement personnel. J'ai adoré ma lecture. Je ne peux que vous la recommander.
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Cette biographie m'a rappelé L'Empreinte, celle de Alexandria Marzano-Lesnevich, qui tentait par l'écriture, devenir à bout de ses traumatismes d'enfance. Certes il n'est pas question d'inceste dans ce livre, mais on est bien sur une tragédie qui ravage toute une famille. Une double tragédie même, car il y a d'un côté le viol et le meurtre de 2 jeunes femmes, et de l'autre leur cousin survivant, qui en plus du traumatisme de l'agression, doit faire face aux soupçons qui pèsent sur lui.

Ce récit, même si on en connaît le dénouement, est bouleversant. Particulièrement ces moments qui suivent l'agression où l'on vit minute par minute les montagnes russes émotionnelles de toute la famille. Comment un jour paisible de fin de vacances se transforme en cauchemar. Comment chacun s'arrange pour encaisser. Comment les préoccupations changent d'échelle. du coffre de voiture à remplir pour rentrer, à un avocat à trouver pour sortir son fils de prison.
J'ai particulièrement été touchée par l'auteure, ado à l'époque, qui tient à écrire ce roman, parce qu'on parle très souvent des meurtriers, alors que les victimes sont reléguées à des détails de l'histoire.
J'ai particulièrement été émue par sa sagesse des membres de cette famille, qui ont su rester unis face à l'invraisemblable et continuer coute que coute à prendre soin des vivants, qui en plus de leur douleur, font face aux soupçons des enquêteurs et aux journalistes qui se vautrent dans le sensationnel sans aucune considération pour les répercutions humaines.
J'avais craint le larmoyant, le poncif. Mais rien de tout cela. Une douleur et une dignité immenses.
Je suis ravie d'avoir fait connaissance avec cette famille remarquable. Et moi qui déteste la poésie, j'avoue que les phrases de Julie sont plutôt touchantes et troublantes, surtout lues après son meurtre et celui de sa soeur. Seul point qui m'a un peu agacé, mais c'est naturel que l'auteure réagisse ainsi : le viol puis le meurtre de ces 2 jeunes femmes talentueuses, lumineuses, pleines de vie et de convictions positives est une tragédie.
Mais un meurtre est un meurtre. Elles auraient été mesquines, médiocres, vieilles et/ou moches, le meurtre aurait été tout aussi tragique. J'espère ne froisser personne en étant aussi catégorique...

Alors faut-il le lire ? Oui. Récit dense et fort. Juste et digne. Je souhaite à cette famille du bonheur, de la sérénité. de l'amour et de la douceur. Je salue le talent de Jeanine Cummins, dont je suis curieuse de lire une de ses oeuvres de fiction.

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Ce récit autobiographique aux accents de plaidoyer a tout pour émouvoir.
D'abord en raison du pacte autobiographique mis en place et répété à l'envi . Jeanine Cummins raconte l'histoire de sa famille frappée par un terrible fait divers. Ses deux cousines ont été violées et assassinées en présence de son frère Tom qui a miraculeusement survécu.
On imagine sans peine l'impact de cette tragédie sur une famille et l'empathie du lecteur se déclenche spontanément. de même que se déclenchent colère et indignation devant les procédés d'investigation d'une police méprisante et inhumaine. La couverture médiatique d'un tel drame est également prise à partie, puisque postée à l'affût du sensationnalisme, la presse oublie les victimes au profit des coupables.
D'autre part, Jeanine Cummins maîtrise l'art du récit en suspense et nous fait glisser progressivement vers l'horreur, alors même que la présentation de la famille parfaite, soudée, progressiste s'est largement déployée sous nos yeux. Si l'on est bouleversé par le drame, on a cependant la désagréable impression d'être manipulé pour ressentir ces émotions.
L'objectif annoncé et assumé de l'auteure, outre l'hommage à ses cousines, est de présenter aux lecteurs les effets destructeurs d'un crime sur les victimes et sur leurs proches, tout en pointant les dérives de la société, de la justice et de la presse américaines.
« Je n'ai jamais eu l'intention de parler au nom de quelqu'un d'autre. » dit l'auteure. Pourquoi donc avoir choisi la posture d'une narratrice omnisciente ? Ce choix fait en effet basculer le récit autobiographique d'un « je » du témoignage vers l'omniscience du romancier. Et le franchissement de cette frontière pose problème, même et surtout, en cas de proximité intime avec les événements.
Si l'on comprend immédiatement la fonction cathartique du récit, le ton argumentatif ( sur les droits des victimes, sur la peine de mort ) donne au lecteur le sentiment d'être pris en otage dans une démarche ambigue.
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En 1991, les cousines et le frère de l'auteure sont agressés, violées et jetés d'un pont. Entre true crime et autobiographie, rien de très original sinon le fait que l'autrice parle d'elle à la troisième personne. Une attitude ambivalente sur la peine de mort un peu déconcertante. Un style peu remarquable.
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