Trois femmes : Clarissa (éditrice), Virginia (écrivain), Laura (sans profession).
Trois lieux, trois époques : New-York-fin du XXème siècle, Angleterre (1923), Los Angeles (1949).
Trois réfexions :
Clarissa, cinquantenaire, lesbienne, amitié/amour avec Richard malade du sida, aimante, enthousiaste, au bilan de sa vie sans aucune amertume, quelque peu fataliste devant
les heures qui s'égrènent.
Virginia, écrivain tourmenté, obsédé par les mots, le style, l'idée précise au détriment de sa santé mentale ("On a en permanence en soi un meilleur livre que ce que l'on parvient à coucher sur le papier"), une souffrance en butte continuelle contre la réalité banale des heures quotidiennes. Femme fragilisée par une lucidité hors norme.
Laura, femme qui se révolte devant un destin où toutes
les heures sont pareilles, avec son lot de joies et de peines, de niaiseries, de fumisteries, d'interdits, d'obligations, sans véritable choix personnel. Elle n'hésitera pas à entraîner dans la tourmente de ses questionnements, un être innocent, son fils.
Une présence :
Mrs Dalloway, fil conducteur de ce roman subtil dont l'aboutissement nous révèle la correspondance entre les trois histoires.
Mon ressenti : destins parallèles sans l'être, ces trois portraits nous entraînent dans les méandres de trois esprits en proie à des doutes existentiels dont la lecture peut provoquer un malaise. Malaise du bilan de la vie, malaise de la présence de la mort, malaise de l'incommunicabilité entre les êtres, malaise devant tout ce l'on imagine donner et qui n'est jamais suffisant, tout ce que l'on imagine recevoir et qui n'est jamais assez. Ce livre se lit facilement, campe bien lieux et personnages et atteint son but : ne pas laisser indifférent. Il perdure de sa lecture un questionnement qui atteint notre propre vie, nos relations..., cela dépend peut-être de l'âge du lecteur. Quelques observations nous renvoient à notre façon d'être, observations si humaines... Enfin,cette présence continue de
Mrs Dalloway nous pousse à lire ou relire l'ouvrage de
Virginia Woolf pour tenter de comprendre encore un peu plus, encore un peu mieux.