Dans les pays développés , la maladie d'Alzheimer coûte déjà plus cher à la société que tous les cancers .
Néanmoins , et c'est là un paradoxe , malgré les trois plans Alzheimer successifs ( de 2001 à 2014 ) , auxquels s'ajoute aujourd'hui un plan plus général sur les maladies neurodégénératives , les budgets de la recherche sur cette démence sont dix fois moins importants que ceux consacrés aux cancers .
Mais après des dizaines d'années de recherches marquées par les échecs cliniques de la totalité des candidats médicaments , la connaissance scientifique sur cette maladie a récemment progressé de manière spectaculaire . Elle a fait l'objet de plus de 17 000 publications scientifiques ne serait-ce qu'en 2020 ..... De ce fait , une stratégie de prévention efficace peut maintenant être mise en place . Ces mesures préventives ayant montré une réelle efficacité , quelques malades ont pu bénéficier d'une réversion partielle .
C'est en 1906 qu'Aloïs Alzheimer découvre la maladie qui porte son nom . Cette affection cérébrale fréquente entraîne une disparition progressive des liaisons entre les cellules nerveuses ou " neurones " , puis des neurones eux-mêmes , dans les régions du cerveau qui gèrent certaines capacités, comme la mémoire , le langage , le raisonnement ou encore l'orientation . Suite à cette détérioration des réseaux cérébraux , on ne parvient plus à retenir des choses nouvelles , on ne reconnait plus certains lieux et même des êtres proches . Résultat : après des années de perte de mémoire , la personne ne peut plus être autonome . Elle devient " démente " .
De toutes les maladies neurodégénératives , la maladie d'Alzheimer est la plus répandue dans les pays industrialisés loin devant la maladie de Parkinson . Cette forme de déclin touche de plus en plus de personnes et pas seulement des personnes très âgées . En effet , désormais , la moitié des patients ont moins de 65 ans .
Une alimentation et un mode de vie inflammatoires accélèrent le vieillissement cérébral , mais aussi global , et augmente non seulement les risques de déclin cognitif précoce et de maladie d'Alzheimer , mais aussi les risques de développer l'ensemble des maladies dites
" dégénératives " liées à l'âge .
A l'inverse , adopter une alimentation anti-inflammatoire , à dominante végétale , corriger ses déficits nutritionnels , optimiser son niveau d'activité physique , sa gestion du stress , son sommeil et se protéger des pollutions a des effets anti-inflammatoires , ralentit le vieillissement et les risques de maladies liées à l'âge , dont la maladie d'Alzheimer .
Comme toute les maladies dégénératives associées au vieillissement , la maladie d'Alzheimer s'installe de façon moléculaire , silencieusement , plusieurs dizaines d'années avant l'apparition des premiers symptômes . De ce fait , plus les mesures de prévention sont précoces , plus elles ont des chances d'être efficientes . la bonne nouvelle , nous allons le voir , est que ce sont les mêmes mesures préventives qui sont préconisées pour réduire fortement les risques d'autres maladies dégénératives , dont les cancers et les maladies cardiovasculaires .
À l'échelle mondiale, 50 millions de personnes sont actuellement atteintes d'Alzheimer et, au rythme actuel d'un nouveau patient identifié toutes les 3 secondes, on en prévoit 250 millions à l'horizon 2050. La bonne nouvelle, c'est que ces chiffres ne sont pas une fatalité : il est possible de vieillir avec un corps et un cerveau parfaitement sains, même à des âges très avancés.
Le Dr Jean-Paul Curtay va nous expliquer, études récentes et souvent inédites à l'appui, les avancées spectaculaires de la connaissance scientifique sur la prévention de cette maladie ainsi que sur la compréhension de ses causes et son diagnostic précoce.
Grâce à la mise en place d'une stratégie de prévention efficace (alimentation et mode de vie), on peut éloigner le spectre de la dégénérescence mentale mais aussi, autre bonne nouvelle, réduire les risques d'autres maladies dégénératives, dont les cancers et les maladies cardiovasculaires.
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