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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre important pour comprendre les différentes sources de honte ou de culpabilité. Une étude sociologique sur des traumatismes subis - soit individuellement (viol, par ex) ou en groupe (guerre, déportation, etc,,,l'embarras du choix, hélas. Très intéressant, pourquoi certains survivent et d'autres plongent dans le désespoir. Passionant.
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Livre lu en 2011, critique rédigée pour la plaquette de mon club de lecture :
Moi même victime de maltraitance psychologique, je me suis retrouvée dans ce livre.
« D'habitude les enfants maltraités sont mauvais à l'école....Mais il arrive que quelques-uns se servent de l'école pour préserver un espace de gentillesse et surtout une fuite en avant dans des problèmes intellectuels afin d'éviter de penser....Ce déni qui les protège de la souffrance améliore leurs résultats scolaires, mais ne leur permet pas d'affronter le problème (comment l'auraient-ils-pu?) qui ressurgira peut – être dix ou vingt ans plus tard »
« Une personnalité blessée s'adapte à un tel trauma en se clivant: une partie sociable, bonne élève et austère qui dans notre culture, mène au succès social, et l'autre partie qui meurt de honte, sans cesse, chaque jour, au moindre événement »
Définition: Un trauma est une blessure infligée à l'organisme physique et/ou psychique ou la lésion locale qui en résulte. le traumatisme renvoie quant à lui aux conséquences locales et générales du trauma.
« L'entourage se fait complice du déni en signifiant au blessé qu'on ne parle pas de ces choses là.
Le silence devient alors un nouvel organisateur du moi, un tyran muet qui fait souffrir en secret, empêchant ainsi le travail de reconstruction de soi. La rage de comprendre est une arme de la résilience, elle force à lire, à dire, à rencontrer, à expliquer. Alors que le silence qui gèle la relation augmente l'intensité du récit à bouche fermée : « Je pense sans arrêt à ma déchirure, mais je dois me taire car personne ne peux me comprendre »Cette démission prépare la rumination posttraumatique et la honte de soi »
Définition: En première approche, la définition de la résilience est la «capacité  à bien vivre et à se reconstruire après un traumatisme» la résilience est l'expression d'une force insoupçonnée que l'on a en soi. C'est aussi quelque chose qui se construit progressivement après un choc, souvent avec l'aide d'une tierce personne qui joue le rôle de tuteur. Ce tuteur de résilience peut offrir une référence, une écoute, une présence, un modèle, de l'amour…
« Il est parfois impossible de dire, parce qu'on a pas la force, parce que autrui ne veut rien entendre ou parce que le danger de la révélation vérouille nos lèvres, »
« Pour que la levée du déni ne provoque pas le retour du malheur, il faut que l'entourage évolue lui aussi en se rendant capable d'entendre le trauma et de soutenir le blessé »
« La révélation est moins difficile quand la blessée trouve autour d'elle un soutien familial, amical et culturel qui permet le partage des émotions et la mentalisation . Un tel contexte facilite la maîtrise de la représentation du malheur et la possibilité de reprendre une place parmi les autres. »
« On ne peut vraiment se libérer de la honte qu'à la condition préalable que les amis, la famille, le quartier et la culture deviennent soutenants »
« Les victimes s 'écroulent à l'occasion d'un événement banal de l'existence. Ces fantômes qui s'agitaient en silence dans leur monde intime explosent au grand jour, sous forme d'un syndrome psychotraumatique, ils surgissent plusieurs années après, « comme si ça venait d'arriver ».Ces tableaux d'aggravation régulière se voient plutôt chez les enfants qui survivent dans une famille détériorée »






Autres citations de Boris Cyrulnik

« Bien sûr que la résilience peut échouer. Pour certaines personnes, tout s'arrête. Elles vous disent : « Je suis prisonnier du passé, je ne m'en sors pas... » Elles sont en état de mort psychique. Elles se pensent épouvantails. Je me suis vu ainsi. C'est trop dur, je n'y arriverai pas. Je l'ai pensé par moments. On est tenté par la démission. »

« La résilience, c'est la capacité de mettre en jeu des mécanismes de défense pour rebondir quand on a été confronté à des événements très graves. Ce n'est pas le bonheur tranquille, c'est une stratégie de survie, un processus naturel qui se tricote tout au long des années avec mille déterminants que nous essayons d'analyser (sentiment de soi, discours social, contexte culturel, etc.) On observe parfois chez ces enfants blessés et vulnérables que si un seul milieu défaille, tout s'écroule. On échoue à un examen, on rompt une relation, et c'est l'effondrement. Mais si un seul point d'appui est offert, la construction reprend. On a loupé le coche, on n'a pas attrapé un fil de résilience ? Tout n'est pas joué avec ce « fil », il y en a d'autres qu'il est possible d'attraper. Un enfant traumatisé peut s'en sortir s'il trouve autour de lui des tuteurs de résilience, ou, pour utiliser encore une autre image, si quelqu'un souffle sur des braises de résilience qui vont le réchauffer et le réanimer. »

« Malgré la volonté et la force de caractère des individus en cause, le processus de résilience peut durer toute une vie, et ne deviendra effectif que si un tuteur de résilience assure un rôle d'attachement. Ce tuteur peut être un adulte ou une institution. »

« Le laps de temps nécessaire pour commencer la résilience est propre à chacun. Tout dépend du
traumatisme subi, de qui on est (femme, enfant, personne chassée de son pays, etc.) et de ce qui est
(quel environnement après le traumatisme,y a-t-il un tuteur de résilience dans l'entourage ?) ».
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Depuis le temps que j'entends son nom, je me décide enfin à découvrir l'oeuvre de Boris Cyrulnik. Oeuvre prolifique, et j'ai eu du mal à choisir par quel livre j'allais commencer… J'ai finalement opté pour celui-ci parce que je me sentais concernée par le thème.
Le propos s'appuie sur de nombreux témoignages et références socio-culturelles. Comme d'habitude, j'ai pris beaucoup de notes. L'analyse psychologique de l'auteur a souvent fait écho en moi, mais j'ai néanmoins regretté qu'il prenne en exemples autant de traumatismes violents tels que les camps de concentration (même si je sais bien que c'est ce qui, à la base, l'a poussé à écrire), les abus sexuels, les abandons d'enfant, etc. Face à ce genre d'expérience, on se sent minable avec ses petits soucis, et presque honteux, pour le coup, d'en faire autant cas. C'est peut-être le but, d'ailleurs ! D'apprendre à relativiser…
Au final cela aura été une lecture enrichissante qui m'a donné envie d'en découvrir d'autres.
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Est-ce un essai, un manuel? Cet ouvrage est une grande rencontre de vérités, et de témoignages concrets, décortique les sous-jacents du rapport à l'autre avec beaucoup de simplicité pour finir par décomplexer. Cyrulnik y fait faire un bond dans la manière d'appréhender le monde. Un momentum. A relire..
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Un livre à lire absolument
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