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neuropsychiatre, Boris Cyrulnik propose un ouvrage complet sur la honte, celle que l'on peut ressentir de façon passagère et celle qui modifie profondément nos perceptions, engendrant une souffrance énorme. Il explique les mécanismes de honte avec des arguments qu'il illustre avec de nombreux cas sur le thème du viol, de l'inceste ou des survivants juifs...
Il met également en avant la notion de résilience qui permet de surmonter cette honte.
un ouvrage profond et bien illustré pour mieux comprendre un sentiment propre à la nature humaine.
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Les non dits par honte de les dire engendrent une culpabilité qui pèse sur les destins comme une épée de Damocles.
Voilà le message livré par Boris Cyrulnik le célèbre neuropsychiatre aux multiples ouvrages. Il étaye ses propos dans ce livre d'exemples et de situations vécues.
Que fait le honteux pour cacher sa honte: il réussit comme le Poucet des contes, il ment comme cette femme juive qui pendant la guerre avait changé de nom pour échapper à la mort,il se scinde comme cette femme policier violée vaincue face à ses collègues du commissariat,il s'angoisse comme Lilliput en passe d'être écrasé etc...
Que faire?
En parler pour se libérer et se reconstruire, se resociabiliser, revoir sa souffrance,sa morale,ses notions d'honneur et bien sûr appliquer le concept de résilience cher à l'auteur.
Bien sûr on ne peu résumer à quelques lignesun ouvrage de 256 pages fourni et détaillé, mais Boris Cyrulnik en profite pour larguer incognito sa propre honte celle du petit enfant juif qui en rendant son intimité publique, celle d'être un sans famille, chassé de la société considéré comme un sous homme, celle de l'homme faisant une affaire individuelle du fracas de guerre qui a brulé dans les fours onze mille quatre cents enfants juifs, Boris Cyrulnik grace à son récit effectue sa propre résilience, nous livre sa honte et nous ne pouvons que l'en féliciter.
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Un livre génial, une ou plutôt des explications de la honte, de nos multiples comportements face à cette culpabilité qui nous ronge. On se sent concerné, on a tous au plus profond de notre être un moment de notre vie qui nous a insufflé cette honte, cette culpabilité qui nous poursuit, qui réapparaît insidieusement quand on ne si attend pas, que l'on dissimule, dont on ne parle pas, de peur d'être jugé, de voir dans les yeux de l'autre l'étonnement, l'incompréhension… Ce livre est pour Boris Cyrulnik le moyen de faire une thérapie, d'avouer à travers d'autres, sa souffrance. C'est sa façon de se reconstruire, d'effacer son passé d'enfant juif, d'orphelin, une famille décimée dans les camps. La honte d'avoir été considéré comme un sous homme… A lire pour comprendre, pour ne pas juger les gens qui peuvent vous parler de leur honte, pour peut-être sa propre résilience. Nena
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L'auteur revient ici sur plusieurs cas concrets qui peuvent provoquer le sentiment de honte chez l'être humain. Il aborde aussi bien des cas extrêmement graves tels que le viol, l'inceste ou encore les survivants juifs qui ont réchappé des camps de la mort et qui se sentent honteux d'avoir survécu, mais aussi des cas de la vie de tous les jours comme par exemple celui d'un enfant qui a honte de sa mère devant ses copains car elle le materne trop. Il nous explique aussi que la honte est un sentiment naturel et que si elle existe chez certains individus de façon plus prononcée, c'est parce leur organisme a été préconçu de tel manière à ce qu'il se préoccupe toujours du "Quand dira-t-on ?".
Ouvrage parfois un peu difficile d'accès en raison de l'emploi récurent de termes médicaux qui relèvent de la psychiatrie mais qui reste tout de même agréable à lire puisque l'auteur cite régulièrement des cas concrets afin que le lecteur puisse se mettre en situation. Ouvrage également qui nous permet d'en apprendre plus sur les autres mais surtout sur soi-même.
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Comme beaucoup, je connaissais le renommé neuropsychiatre Boris Cyrulnik pour avoir lu quelques articles sur le concept de résilience auquel il a grandement contribué.
J'étais curieuse de découvrir un de ses ouvrages et pour être franche, je ne m'attendais pas à un travail de cette qualité.

J'entends par "qualité" la capacité de Boris Cyrulnik à expliquer simplement et clairement les mécanismes de la honte, leurs dimensions médicales, psychosociales, neuropsychiatriques.
Je ne suis pas un professionnel de la psychologie et j'ai pu lire avec plaisir cet ouvrage sensible, très documenté et argumenté.
Il utilise des exemples tirés de l'histoire, notamment de la Seconde Guerre mondiale et des génocides (Afrique centrale, Arménie), mais aussi d'histoires de patients (honte sexuelle, handicap).
Je trouve cet ouvrage brillant car son approche est humaine, universelle et volontairement accessible.
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Le titre "Mourir de dire" m'interpellait et c'est sans me poser plus de question que je me suis plongée dans cette lecture, sans savoir à quoi m'attendre. Au départ, la lecture est facile, compréhensible et intéressante. Mais au fil de pages, le désordre se fait, les contradictions pleuvent et la compréhension devient impossible. Comme nombre de livres de psychologie, les répétitions y sont nombreuses et fatigantes. La moitié moins de pages aurait suffit pour que le contenu soit plus clair, plus structuré. Et que l'on ne s'y perde pas. Je retiens quelques éléments intéressants malgré tout.
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Un livre important pour comprendre les différentes sources de honte ou de culpabilité. Une étude sociologique sur des traumatismes subis - soit individuellement (viol, par ex) ou en groupe (guerre, déportation, etc,,,l'embarras du choix, hélas. Très intéressant, pourquoi certains survivent et d'autres plongent dans le désespoir. Passionant.
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Livre lu en 2011, critique rédigée pour la plaquette de mon club de lecture :
Moi même victime de maltraitance psychologique, je me suis retrouvée dans ce livre.
« D'habitude les enfants maltraités sont mauvais à l'école....Mais il arrive que quelques-uns se servent de l'école pour préserver un espace de gentillesse et surtout une fuite en avant dans des problèmes intellectuels afin d'éviter de penser....Ce déni qui les protège de la souffrance améliore leurs résultats scolaires, mais ne leur permet pas d'affronter le problème (comment l'auraient-ils-pu?) qui ressurgira peut – être dix ou vingt ans plus tard »
« Une personnalité blessée s'adapte à un tel trauma en se clivant: une partie sociable, bonne élève et austère qui dans notre culture, mène au succès social, et l'autre partie qui meurt de honte, sans cesse, chaque jour, au moindre événement »
Définition: Un trauma est une blessure infligée à l'organisme physique et/ou psychique ou la lésion locale qui en résulte. le traumatisme renvoie quant à lui aux conséquences locales et générales du trauma.
« L'entourage se fait complice du déni en signifiant au blessé qu'on ne parle pas de ces choses là.
Le silence devient alors un nouvel organisateur du moi, un tyran muet qui fait souffrir en secret, empêchant ainsi le travail de reconstruction de soi. La rage de comprendre est une arme de la résilience, elle force à lire, à dire, à rencontrer, à expliquer. Alors que le silence qui gèle la relation augmente l'intensité du récit à bouche fermée : « Je pense sans arrêt à ma déchirure, mais je dois me taire car personne ne peux me comprendre »Cette démission prépare la rumination posttraumatique et la honte de soi »
Définition: En première approche, la définition de la résilience est la «capacité  à bien vivre et à se reconstruire après un traumatisme» la résilience est l'expression d'une force insoupçonnée que l'on a en soi. C'est aussi quelque chose qui se construit progressivement après un choc, souvent avec l'aide d'une tierce personne qui joue le rôle de tuteur. Ce tuteur de résilience peut offrir une référence, une écoute, une présence, un modèle, de l'amour…
« Il est parfois impossible de dire, parce qu'on a pas la force, parce que autrui ne veut rien entendre ou parce que le danger de la révélation vérouille nos lèvres, »
« Pour que la levée du déni ne provoque pas le retour du malheur, il faut que l'entourage évolue lui aussi en se rendant capable d'entendre le trauma et de soutenir le blessé »
« La révélation est moins difficile quand la blessée trouve autour d'elle un soutien familial, amical et culturel qui permet le partage des émotions et la mentalisation . Un tel contexte facilite la maîtrise de la représentation du malheur et la possibilité de reprendre une place parmi les autres. »
« On ne peut vraiment se libérer de la honte qu'à la condition préalable que les amis, la famille, le quartier et la culture deviennent soutenants »
« Les victimes s 'écroulent à l'occasion d'un événement banal de l'existence. Ces fantômes qui s'agitaient en silence dans leur monde intime explosent au grand jour, sous forme d'un syndrome psychotraumatique, ils surgissent plusieurs années après, « comme si ça venait d'arriver ».Ces tableaux d'aggravation régulière se voient plutôt chez les enfants qui survivent dans une famille détériorée »






Autres citations de Boris Cyrulnik

« Bien sûr que la résilience peut échouer. Pour certaines personnes, tout s'arrête. Elles vous disent : « Je suis prisonnier du passé, je ne m'en sors pas... » Elles sont en état de mort psychique. Elles se pensent épouvantails. Je me suis vu ainsi. C'est trop dur, je n'y arriverai pas. Je l'ai pensé par moments. On est tenté par la démission. »

« La résilience, c'est la capacité de mettre en jeu des mécanismes de défense pour rebondir quand on a été confronté à des événements très graves. Ce n'est pas le bonheur tranquille, c'est une stratégie de survie, un processus naturel qui se tricote tout au long des années avec mille déterminants que nous essayons d'analyser (sentiment de soi, discours social, contexte culturel, etc.) On observe parfois chez ces enfants blessés et vulnérables que si un seul milieu défaille, tout s'écroule. On échoue à un examen, on rompt une relation, et c'est l'effondrement. Mais si un seul point d'appui est offert, la construction reprend. On a loupé le coche, on n'a pas attrapé un fil de résilience ? Tout n'est pas joué avec ce « fil », il y en a d'autres qu'il est possible d'attraper. Un enfant traumatisé peut s'en sortir s'il trouve autour de lui des tuteurs de résilience, ou, pour utiliser encore une autre image, si quelqu'un souffle sur des braises de résilience qui vont le réchauffer et le réanimer. »

« Malgré la volonté et la force de caractère des individus en cause, le processus de résilience peut durer toute une vie, et ne deviendra effectif que si un tuteur de résilience assure un rôle d'attachement. Ce tuteur peut être un adulte ou une institution. »

« Le laps de temps nécessaire pour commencer la résilience est propre à chacun. Tout dépend du
traumatisme subi, de qui on est (femme, enfant, personne chassée de son pays, etc.) et de ce qui est
(quel environnement après le traumatisme,y a-t-il un tuteur de résilience dans l'entourage ?) ».
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Honte, culpabilité, dévalorisation.

Comment se construit à l'honte, quels faits peuvent la générer ?
Le milieu social détermine ce qui fait honte et ce qui magnifie.

Comment ensuite peut-on s'en libérer, se reconstruire.

Dire les choses peut être un facteur important de résilience.

Un livre qui parle de nous, de notre condition d'être humain et il peut nous aider à nous libérer ou à entendre ce que d'autres souhaiteraient livre pour se libérer.

Une didactique de l'humanité.
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Depuis le temps que j'entends son nom, je me décide enfin à découvrir l'oeuvre de Boris Cyrulnik. Oeuvre prolifique, et j'ai eu du mal à choisir par quel livre j'allais commencer… J'ai finalement opté pour celui-ci parce que je me sentais concernée par le thème.
Le propos s'appuie sur de nombreux témoignages et références socio-culturelles. Comme d'habitude, j'ai pris beaucoup de notes. L'analyse psychologique de l'auteur a souvent fait écho en moi, mais j'ai néanmoins regretté qu'il prenne en exemples autant de traumatismes violents tels que les camps de concentration (même si je sais bien que c'est ce qui, à la base, l'a poussé à écrire), les abus sexuels, les abandons d'enfant, etc. Face à ce genre d'expérience, on se sent minable avec ses petits soucis, et presque honteux, pour le coup, d'en faire autant cas. C'est peut-être le but, d'ailleurs ! D'apprendre à relativiser…
Au final cela aura été une lecture enrichissante qui m'a donné envie d'en découvrir d'autres.
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