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J'aime beaucoup Boris Cyrulnik et je ne manque pas l'occasion de lire ses livres. le titre Psychothérapie de Dieu avait attiré mon attention dans les allées de la librairie que je parcourais et je n'ai pas hésité à la glisser dans mon panier lors de mon dernier ravitaillement littéraire. En effet, je me réjouissais de voir ce sujet traité sous l'angle de la neuroscience et de la psychiatrie, une approche encore inexplorée chez moi, tandis que les ouvrages d'Histoire, de philosophie ou religieux étaient déjà passés sur ma pile à lire.
Je n'ai pas été déçu par cette vision scientifique de l'impact d'une croyance sur l'esprit et la vie, qui expose outre des expériences, les commentaires de l'imagerie réalisée durant celles-ci ou encore la relation de cas de patients reçus dans le cabinet de l'auteur ou rencontrés à l'hôpital.
La narration de la façon dont elle se mettrait en place au cours du développement de l'enfant selon le contexte neurologique, affectif et culturel, mais surtout les figures d'attachement, m'a fortement intéressé. Si les bénéfices de la religion semblent profitables à l'enfant et si la foi parait bien être un facteur de résilience, l'athéisme est la croyance qui se développe le plus dans le monde. Et l'auteur de conclure que le retour du religieux avec bruit et fracas serait concomitant à l'état de la planète, la misère, les inégalités, l'insécurité, la surpopulation, les guerres sont autant de maux qui font que l'on fait plus souvent appel à Dieu. Ce n'est pas ce que j'ai lu de mieux de sa part, un liant cohérent aurait certainement amélioré la fluidité de l'ensemble...
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Sous des aspects plutôt engageants et d'une lecture apparemment aisée, c'est un livre qui mériterait plusieurs lectures pour bien en comprendre le sens. Beaucoup de thèmes sont ici développés pour tenter de trouver une réponse à cette question : comment l'homme s'est doté d'une spiritualité ou comment la spiritualité est arrivée jusqu'à l'homme et les conséquences que ce phénomène à produit sur notre évolution et notre société ? le seul être de la création à avoir une idée de "Dieu". Même si l'ébauche d'un au-delà peut se retrouver chez les sociétés bonobos et chimpanzés (lire F. de Waal). En reliant les neurosciences, la biologie, la sociologie, la théologie... et j'en passe, Boris Cyrulnik nous propose un livre d'une rare richesse dont il faut savoir s'imprégner. Et j'ai parfois eu bien des difficultés à me dépêtrer de toutes ces notions pourtant essentielles à la compréhension de cette extraordinaire faculté humaine. J'ai particulièrement été sensible au rappel de la théorie de l'attachement, essentiel au développement d'une conception spirituelle du tout petit.
C'est un livre qui demande beaucoup d'attention, que je relierai prochainement.
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Je me suis arrêté au chapitre 20 : "La spiritualité ne tombe pas du ciel".
Le livre, en soi, est intéressant dans la mesure où il explique par une approche neuroscientifique les effets de la spiritualité sur le cerveau. Certaines notions comme la satisfaction de besoins psychologiques par la foi en Dieu sont abordées et sont souvent mis en parallèle avec la relation parent / enfant.
La raison pour laquelle je me suis arrêté de lire est simple : ce livre évoque la spiritualité dans son ensemble en abordant toutes les religions (polythéistes et monothéistes) et se base sur une approche scientifique, ce qui, inconsciemment, nous renvoie à l'idée que ce livre est écrit sous un point de vue objectif. Au fil de ma lecture, j'avançais de plus en plus vers la conclusion que l'auteur dénigre la spiritualité dans son ensemble et la réduit à un simple moyen de satisfaire un besoin psychologique de sécurité. Il caractérise implicitement les croyants d'hypocrites qui n'ont pas la foi lorsque tout va bien, et qui se rapprochent de Dieu lorsque tout va mal.

Il va jusqu'à dire que "la spiritualité n'est pas tombée du ciel, elle a émergé de la rencontre entre un cerveau capable de se représenter un monde totalement absent et un contexte culturel qui donne forme à cette dimension de l'esprit" (page 167)
Il nie ici explicitement l'existence de Dieu et l'identité métaphysique de l'être humain.

Boris Cyrulnik se base sur la neuroscience, qui est, comme l'indique son nom, une science qui relève donc de la logique et de la physique, pour expliquer la métaphysique dans son ensemble, qui désigne l'ensemble des choses ou des processus qui existent au-delà et indépendamment de l'expérience sensible que nous avons.
Comme l'a dit Blaise Pascal : " le coeur à ses raisons que la raison ignore"

En conclusion, un livre écrit par un scientifique à des années lumières de savoir de quoi il parle lorsqu'il aborde la foi et la religion, bourré de clichés et de conclusions trop hâtives pour être crédibles.
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Boris Cyrulnik, clinicien psychanalyste et neuropsychiatre, chercheur en éthologie, confronté à la détresse des enfants-soldats, nous fait partager dans son humanisme le bouleversement de son regard sur le monde “des croyances religieuses”, qu'il différencie clairement de « l'expérience spirituelle » proprement dite qui relève, elle, d'une autre dimension de l'humain, quand bien même les deux peuvent parfois se rejoindre …
Enfant, ayant eu lui même à souffrir sous le régime de Vichy et du nazisme, il sait de quoi il parle …
Cet essai a le grand mérite de donner la possibilité d'ouvrir des portes et des horizons à découvrir devant les impasses dangereuses qui nous affligent actuellement, à qui en aura le courage bien sûr !
Car nos démocraties (même très imparfaites et critiquables en bien des points ... !) ne sont pas “acquises pour toujours” ! Elles demandent une certaine “grandeur d'âme”, de la réflexion, un effort du discernement et de la pugnacité devant ce(ux) qui rôde(nt) alentour, rêvant un retour toujours possible d'un totalitarisme ou d'un autre, à la pensée unique conduisant l'humanité dans les « infra-mondes »  !
Abordant les subtilités des éléments fondateurs de l'attachement nécessaire, depuis la plus petite enfance jusqu'à l'âge adulte, et ses processus de métamorphoses, cet ouvrage nous dévoile la fragilité de notre structure psychologique en permanente modification, mais qui en même temps offre toujours l'aspect « résilient » de la nature humaine, pourvu que l'Autre soi(en)t présent et bienveillant, ce qui est loin d'être toujours le cas, hélas !
À travers la parole (grammaire récursive ou pas !) et le “verbe”, l'humain structure sa différence d'avec le reste de la manifestation, par sa capacité à la transcendance dans « un autre chose », celui de “l'imperçu”.
Parlant de l'influence neuronales des rites religieux et des fortes expériences qui peuvent y être vécues, B. Cyrulnik décrit à travers les processus émotionnels du circuit limbique ce qui se passe dans le rapport à “la croyance” de « la Loi énoncée » d'un “Dieu et sa morale”, et les conséquences sur le comportement dans son cadre sécurisant, devenant possiblement sécuritaire. Il confirme d'ailleurs que ce phénomène est conséquent à la néolithisation des sociétés humaines.
Tout comme « l'armée » est chose trop dangereuse pour la laisser aux militaires exclusivement, « la Spiritualité » est trop importante pour la laisser exclusivement aux “religieux” … !
Car tout est à craindre du « mauvais usage »* de la religion, tout comme de la science etc ...
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* voir éventuellement à ce sujet de très bons films de Satyajit Ray comme : « La Déesse » (Devi) réalisé en 1960, ou encore « Un ennemi du peuple » (Ganashatru)réalisé en 1989
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Succession d'exemples de mécaniques éthologiques, psychiques ou neurologiques qui peuvent engendrer la foi en Dieu. Chaque exemple pris un par un est intéressant en soi, mais leur défilé à la queue leu leu sans développement d'une thèse articulée, du moins ne l'ai-je pas vue en dehors à de fréquentes références à l'attachement, finit par lasser. J'ai arrêté la lecture à la 100ème page environ.
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Surprenant ouvrage non pas sur Dieu ni sur la religion, mais bien sur la Psychothérapie de Dieu. le professeur Cyrulnik s'appuie principalement sur deux théories du développement - celle de l'attachement et la théorie de l'esprit - pour apporter un éclairage sur les fonctions psychologiques et sociales de la croyance en Dieu et de l'appartenance au groupe religieux. Par ailleurs, il n'hésite pas à fournir de nombreux exemples et sources issues de différentes disciplines (neuro-biologie, psychologie-sociale, sociologie, etc.). Sur la forme, la multiplicité des chapitres est d'une efficacité redoutable, le style abordable, le texte lumineux ; sur le fond, le contenu est claire, scientifique et humaniste. Un grand livre !
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J'ai déjà lu du Boris Cyrulnik, comme "de chair et d'âme" mais là, "Psychothérapie de Dieu" est un enchaînement de clichés sur les croyants absolument hallucinant. Cela amène un traitement du sujet très superficiel et incomplet.
Bref, sujet mal ficelé. Des points intéressants sur les neurosciences mais ils se noient quand ils sont présentés face aux analyses "chancelantes" sur la Foi
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Psychothérapie de Dieu, Boris Cyrulnik
Ecrit par Sandrine Ferron-Veillard dans La Cause Littéraire

Dieu était en souffrance. L'homme devait prendre soin de Lui. Et l'appeler par son Nom. Pour cela, il a créé l'outil, il a pensé le mythe. L'ordre imaginaire. L'intersubjectivité. Or il a oublié son Nom.
L'idée de Dieu serait donc née de la nécessité de vivre ensemble, de cette obligation absolue à vivre. Vivre par soi et avec l'autre, vivre par son corps et avec sa mort. Tenir les hommes entre eux par une seule et même réponse. L'idée de Dieu serait donc née du désespoir, entre autres née de l'effroi, noire terreur ou immensité noire, lueurs tremblantes telles ces fusées déclenchées en cas de détresse. Inspirée de la subdivision parentale, elle serait alors le souvenir réactivé du paradis familial. Dieu à l'image de l'homme. Père, mère, l'homme son enfant. L'homme engagé à reproduire l'image, devenir père, devenir mère. Redevenir Dieu. Et rappeler à Lui la biologie de l'âme.
« Que l'extase soit déclenchée par une substance comme le peyotl ou la cocaïne ou par une représentation surhumaine, l'émotion est si intense qu'elle retentit sur le cerveau. Il suffit de parler pour activer un réseau de neurones temporaux à gauche, il suffit de regarder une image pour que la zone occipitale qui traite les informations visuelles consomme de l'énergie, et quand l'émotion est forte, c'est le circuit limbique qui est activé. Mais l'action d'une substance est immanente, car la drogue n'a pas besoin de sens pour déclencher une émotion, alors qu'une représentation provoque un sentiment qui a des effets plus durables que ceux d'une drogue ».
La biologie de notre âme se nourrit de fibres émotionnelles. L'authenticité d'une sensation avérée. L'extase divine est « bien » réelle. Dieu apparaît à l'homme au temps du langage. Vers l'âge de deux, trois ans. Dieu à l'âge du langage où, par amour d'abord, nous épousons le récit religieux parce qu'il est le récit familial. La fusion des syllabes telle une révélation, jonction magique de lettres dont émergent l'invisible et le merveilleux, cette parole dite d'abord, écrite ensuite, réécrite après. Rejetée parfois.
Dieu est parent. le guide. Par le mot, Il est toute chose existant en dehors de « ma » présence. Figure de l'attachement, apparent en cas de perte et de souffrance, Il disparaît en situation de paix et de confort. Dualité séparation/retrouvailles tel l'enfant ordonnant l'absence de sa mère par la présence de son doudou ou de ses tétines.
Soit.
Notoire différence entre la maison de Dieu et la métaphysique de sa présence. Au langage, les récits. L'Univers pour ancrage spirituel. Il faut avoir vécu les déserts, les montagnes et les mers, ces tabernacles de l'immensité, avoir été placé sous ses menaces et ses magnificences pour éprouver la pudeur de l'existence, son extrême puissance, son amour infini.
« La parole possède un tel pouvoir d'éloigner les représentations qu'elle élargit le monde mental. D'abord elle désigne les objets du contexte, puis ceux qui ne sont pas là mais dont on sait qu'ils existent ailleurs, puis elle désigne un monde invisible rempli de représentations. Au-delà de l'expérience sensorielle, elle fait exister un monde qui, même lorsqu'il est coupé du réel, provoque d'intenses émotions ».
La clef du livre ?
« Pour accepter l'altérité il faut se penser soi-même comme à nul autre pareil, il faut se sentir fort et personnalisé pour supporter une différence ».
Il faudrait savoir se tenir debout pour se tenir au monde.
Au fond, l'homme ne se serait jamais redressé, pauvre hère, courbé par le poids de son humanité, resté éternellement enfant à peine sorti des langes du langage, demeuré à l'âge de trois ans.
Le ton du livre ?
Psychothérapie astucieuse. Ou la rencontre éclairée entre deux subjectivités qui chercheraient à se joindre, au mieux à s'entendre. Se relier ou se comprendre. L'élan à Dieu est le verbe relié, celui par lequel est métamorphosé « ce qui est impossible à percevoir et que, pourtant, nous ressentons de toute évidence ».
Or aujourd'hui ?
« J'accepte de souffrir aujourd'hui pour être heureux demain ».
Accepter Sa puissance sur le monde, son action sur lui.
Aujourd'hui, cela ne fonctionne plus.
Il faut être heureux ici et maintenant, vivre Sa divinité par le corps, sentir Dieu dans tout son corps, tous les corps, qu'ils soient fossiles, fibreux, végétaux, cartilagineux, là toute Sa valeur et celle de l'homme. Parce qu'Il s'est fait en l'homme. Vivre l'Amour, vivre par amour, vivre l'Esprit incarné. Penser Dieu par le corps, c'est revenir à Lui. Mettre au monde un enfant et crier là cette illumination. Il « m'a » créé, « j'ai » créé un enfant, par nature, les lois de l'univers passant par le canal du corps et Dieu au travers, la chair enflammée et les fibres déchirées pour mieux s'étendre. Tous croyants dès lors que nous croyons en la vie, en l'incarnation. Croire c'est vivre et vivre c'est croître.
Dieu se vit.
« En ce sens, le communautarisme est une adaptation à la défaillance culturelle. Quand on ne peut plus fabriquer de structures sociales, quand on se sent mal au sein d'un trop grand nombre d'individus, alors on se réfugie auprès des familiers. C'est une légitime défense, mais dans ce cas l'empathie s'arrête. La capacité à se soucier de la souffrance des autres n'est plus possible dans un grand nombre, on ne peut pas se mettre à la place de tous les humains de la planète ; alors on les laisse mourir ».
L'homme aujourd'hui ?
Sa quête d'unicité est aujourd'hui un monde rêvé, son Eden réunifié : dorénavant le monde est une seule plateforme connectée. Babel n'est plus. Et une nouvelle langue émerge.
L'homme est-il nostalgique de son idée commune ?
Il regretterait presque ces cellules nomades, ces petits groupes d'individus jadis partageant les mêmes apparats, ce temps des mystères où il parcourait le monde fait de mille autres mondes, à pied, chassant, cueillant, planifiant de conquérir la terre pour la tenir dans sa main toute entière. L'espérance du progrès transcenderait toutes les souffrances et les souffrances travailleraient notre cerveau.
Elles nous élaborent.
« C'est bien le travail psychique qui avait modifié le fonctionnement et la structure de ces zones cérébrales ».
Temps des neurosciences, désir et volonté de percer le coeur de nos cerveaux, d'aller plus loin encore dans la matière, dans ses structures les plus intimes, les exhumer quitte à disséquer ses mystères.
L'homme ne supporte plus les mystères.
Pire.
Il est bien trop immature pour en accepter les conséquences. S'il a perdu le nom de Dieu, il n'a point égaré celui du Mal.
Incapable encore de vivre la totale liberté de choix, l'absence de hiérarchie, l'effervescence des valeurs et de l'Histoire. Vivre sans tuteur ou vivre sous tutelle. Il oscillera toujours entre ses propres possibles et la sécurité de ses pulsions. En lutte permanente avec ou contre ses angoisses et ses représentations.
Tant que l'homme considèrera sa relation à Dieu comme binaire, il restera entravé. Rapport binaire entre les femmes et les hommes, les bons et les méchants, les blancs et les noirs, les riches, les pauvres, les pires, les meilleurs, le jour, la nuit, le haut ou le bas. Pourtant. le Mal est, l'opposé de l'amour, là son exact contraire et peut-être l'unique, l'envers de la peur.
L'homme n'a donc pas imaginé Dieu. Il s'est imaginé que Dieu était à son image, qu'il pouvait l'appréhender dans Sa totalité, reproduisant à son insu l'au-delà ici-bas, croyant agir sur Sa création parce qu'il agissait sur lui-même par l'usage de la langue, des outils, des prières et des sacrifices. Il a omis qu'il n'était doté que d'une part divine à sa propre échelle, celle observable ici-bas, à sa mesure, à sa taille, à lui seul délivré. Confondant son élation intime avec le sentiment d'appartenance. Angoissé non pas par le vide sous ou au-dessus de lui mais par le non-sens des parts qu'il lui manque pour voir l'Image totale. Gouverner l'invisible et s'en protéger, engendrer du récit et l'écrire pour tenir le groupe et remettre l'individu en mouvement, non pas libre mais en mouvement, en ritualisant ses plaisirs.
Là furent ses plus grandes fautes.
Si monde nouveau, il sera nécessairement multiple et complémentaire.
Si homme nouveau, il sera nécessairement multiple et ouvert, connecté de fait à cette puissance cosmique physiquement perceptible, lumière antérieure au Big Bang, antérieure aux murs célestes, force qui respire en tout point et autour et en chacun, force fondamentale centripète et centrifuge bien au-delà de lui-même et de sa temporalité. Cet homme sera spirituel par nature, sa dimension spirituelle désormais étudiée et confirmée par les dernières découvertes de la neurobiologie. Il sera apte à aimer Dieu sans la tutelle des religions, sentir par tous les pores de son corps l'harmonie universelle, percevoir par lui et en lui et avec les autres et sans frontières, sans rites, cannes, épées, outils, prières, sacrifices ou camouflages. Sans armes ou excuses. Parce qu'il sera en étroite symbiose, devenu adulte et résilient.
Combien faudra-t-il de milliers d'années pour ?
A cela nulle nécessité de prouver, convaincre, appuyer telle ou telle vérité car nulle vérité n'est donnée à un seul. Dieu a donc besoin de tous les hommes, le plan de Dieu, tous sans distinction et dans leurs diversités, du premier homme au dernier. Celui qui éteindra la lumière derrière lui. le problème de Dieu n'est donc point l'homme mais la religion. le problème de l'homme ?
Son divan !
Sa souffrance et sa résignation auxquelles il n'a fait que répondre.
Pour cette lecture, nous avions des attentes fortes. L'espoir d'une transcendance. D'une découverte majeure. Peut-être ne le fallait-il pas.
Renouant ici avec les précédents ouvrages, presque le même ton, sur le même fil, la même tension due à l'exercice renouvelé de son auteur et à son expérience répétée. La compilation des savoirs est en ce sens fort pertinente. Accessible et lissée. Elle n'est point une révélation éblouissante. Peut-être faudra-t-il une suite.
En attendant, lisons ou relisons La violence et le sacré de René Girard. Et poursuivons, non point la vérité mais l'effort et la foi, cette Conscience selon laquelle le meilleur naîtra de l'intérieur, juste à l'intérieur. En silence.

Sandrine Ferron-Veillard
Lien : http://www.lacauselitteraire..
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Quand je lis les critiques de cet ouvrage, je me dis que je n'ai pas le bagage pour le comprendre ou peut être l'ai-je mal lu... parce que pour ma part j'ai trouvé qu'il contenait une mine d'informations sociologiques, historiques, statistiques. Il est tellement dense d'ailleurs qu'une seconde lecture ne sera pas de refus. Et puis, je ne sais pourquoi, mais tout au long des pages, ce n'est pas ma voix qui lisait cet ouvrage mais c'était la voix de Borys Cyrulnick que j'entendais... Etrange...
Un seul bémol peut être beaucoup de chapitres, et de fait on a du mal à savoir quel est le fil conducteur. C'est une critique que j'ai lue et j'y souscris.
Borys Cyrulnick s'attaque à un sujet ambitieux et périlleux : la religion.
Il y a quelques jours, alors que je mangeais avec un ami se disant athée , je lui disais que nos valeurs morales, nos lois trouvent leurs racines dans la religion et le cas échéant pour la France dans le christianisme, je développais alors un concept de déterminisme religieux, il était septique. Je dois dire que lire cet ouvrage m'a confortée dans mon point de vue et ce de manière argumentée.
Outre les connaissances que j'ai engrangées, ce livre m'a donné à réfléchir sur les concepts comme le Dieu punisseur, la sexualité et la douleur. Sur ce dernier sujet, je garde encore en mémoire cette incompréhension de ma mère sur mon choix pour la péridurale.
Borys Cyrulnick aborde aussi la montée de l'individu dans le christianisme et l'impact sur nos sociétés contemporaines. Ce développement m'a fait réfléchir sur la façon d'aborder la pandémie actuelle.
Je ne suis pas exhaustive... Combien de fois ai-je dit en lisant : "Mais bien sûr ! oui ! ". Ce livre fait écho à des moments de ma vie, des interrogations, et avec notre auteur je me sens moins seule !
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Je m'excuse d'être aussi long…


Le regretté Pierre Dac ironisait avec cette citation, qui est pour moi superbe : « Si Dieu existe s'il le prouve, s'il n'existe pas qu'il est courage de l'avouer ! »


Pas facile de faire une synthèse sur un gros livre aussi riche en informations en la matière. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre de renom, au langage très accessible, connaît son sujet et le maitrise parfaitement bien, en fournissant beaucoup d'exemples.
Je ne rentre pas dans les détails, je fais un résumé général suivant mon ressenti.


Boris Cyrulnik nous éclaire sur les besoins psychiques qu'a l'Homme de croire en un être suprême. Et que l'esprit humain est finalement très complexe et est un « grand fabriquant de Dieux. »
Que dans toutes les civilisations et dans toutes les cultures, les Hommes ont eu et ont besoin de se sentir en sécurité et apaisés, pour répondre aux questions récurrentes de leur existence.
Et que la croyance à un Dieu « régisseur » de toutes choses visibles et invisibles, calmera leurs angoisses existentielles.

Et Boris Cyrulnik va même plus loin dans ses réflexions. Il avance que l'être humain, par son essence, est condamné à trouver en son Dieu, un « maître absolu », qui est au-dessus de toutes lois terrestres, un Dieu à la fois Créateur, Amour, Juge, Punisseur et bien sûr Rédempteur.

La grande raison à cette Croyance, c'est que beaucoup gens, de groupes, de populations ne supportent pas la représentation de « rien ». Et qu'anxieux par le vertige du vide, ils se dépêchent de mettre des récits fabuleux et religieux à la place du néant, pour leur propre équilibre mental.
Un processus de défense qui est inné depuis le plus jeune âge.

Pour le neuropsychiatre, il y a « une croyance » dans chaque individu, qu'elle soit d'ordre religieux, d'ordre spirituel, ou d'ordre d'un idéal politique.
Même les athées ont leurs croyances puisqu'ils croient que Dieu n'existe pas, tandis que les agnostiques pensent qu'on ne peut pas savoir.


Pour beaucoup des patients observés par le neuropsychiatre, cette croyance à Dieu agit comme une substance hallucinogène qui provoque des modifications de la conscience. L'individu entrera dans une sorte d'euphorie, ou de contemplation ou d'extase qui lui donnera une intense sensation physique.

Mais pour une majorité de croyants, leur attachement à Dieu est souvent accru dans un état de crise, à la rencontre de situations d'insécurité, d'évènements dramatiques ou de la perte d'un être cher.
Et cet attachement sera d'autant plus fort lorsque les individus se retrouvent proche ou face à la mort. Cette mort légitime et angoissante qui poussée à l'extrême, peut devenir pathologique.

D'après de sérieuses études menées, 80% les personnes interrogées se réfèrent à Dieu. Elles affirment que leur foi les aide dans la vie de tous les jours. La croyance religieuse pour ces personnes est donc « un moteur » qui leur permet de traverser toutes les épreuves rencontrées dans une vie


Boris Cyrulnik explique aussi et entre autres, le processus de l'endoctrinement.
Il prévient que des individus plongés dans une errance psychologique, qui ont besoin d'une réassurance, basculeront dans une exaltation trop contemplative avec Dieu. Une exaltation qui petit à petit altérera leur perception de la réalité.
Et que cette modification de l'état psychique d'un sujet mène inéluctablement au fanatisme extrémisme religieux, qui a traversé l'histoire des hommes et qui a causé tant de souffrance.

Je me souviens d'une émission, où Éric-Emmanuel Schmitt, en réponse à la l'exubérante Marie Darrieussecq, avait eu cette phrase magnifique :
- « Ce n'est pas la croyance qui est dangereuse, mais c'est la façon de croire qui l'est ! ».

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