J'ai lu des chroniques si intéressantes sur
Pukhtu que j'ai eu vraiment envie de me jeter dessus.
Je voulais me faire une idée du conflit afghan, de ses tenants et aboutissants ! voilà qui est fait. Et il est vrai qu'à ce niveau, l'ouvrage s'avère un remarquable outil de connaissance. Qu'y a-t-il de vrai et d'inventé dans cette fiction ? On l'ignore au juste, difficile à démêler, tant
DOA s'appuie constamment et solidement sur l'histoire actuelle de ce pays en détresse.
Et il est évident que le rythme enlevé du récit allié à l'imagination fertile de l'auteur rendent l'ouvrage particulièrement intéressant. Taliban, moudjahidines, armée régulière américaine, Cia, services secrets pakistanais, ainsi que les sociétés militaires privées et les trafiquants de stupéfiants y mènent une ronde effrénée, étouffant le lecteur sous une accumulation de saloperies. Un ballet mortifère qui file la nausée !
DOA trace un portrait d'une cruauté sans pareille et d'un parfait cynisme de l'Afghanistan de 2008, époque à laquelle il ancre son intrigue et on se doute, que hélas, il en va de même aujourd'hui !
Le pire dans toutes ces abominations, c'est que l'on est vite persuadé que cette guerre ignoble arrange tous ceux qui s'y livrent sans retenue (gouvernements, organismes d'états, et factions terroristes) au détriment des populations qui crèvent de misère et de la violence qui leur est infligée.
On imagine également aisément que les portraits tracés par l'auteur de cette humanité révoltante correspondent en grande partie à des échantillons d'humains, ô combien réels, hélas, et le dégoût qu'on en éprouve rend la lecture encore plus douloureuse et fastidieuse.
Donc, mon enthousiasme originel s'est retrouvé sévèrement douché et j'ai vite renâclé à avancer dans ma lecture. Car, si la complexité de l'intrigue n'arrange rien, il y a en outre trop de "trop" dans
Pukhtu ! Je m'explique. Trop de sigles et d'abréviations à mémoriser dans lesquels on se perd, malgré l'indispensable glossaire de fin d'ouvrage, trop de personnages, trop de violence, trop de scènes de torture, trop de dégueulasseries .... trop d'intolérable malheur !
Mais cette lecture ardue apparaît néanmoins indispensable afin de nous éclairer sur les sordides enjeux qui se déroulent dans cette partie, oubliée, du monde, où tant de gens implorent un dieu, dont la clémence est tout, sauf évidente !