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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cet album revient sur un événement extrêmement sinistre de l'histoire de France, la répression de la manifestation du 17 octobre 1961 organisée par le FLN (Front de Libération Nationale).
Alors que les pourparlers entre le gouvernement et le FLN se préparent pour entériner l'indépendance de l'Algérie et la fin de la guerre, le Préfet de Police de Paris - Maurice Papon - signe un arrêté pour imposer un couvre-feu à tous les français-musulmans. Un délit de faciès évident que le FLN ne peut pas laisser passer. le 17 octobre est donc organisée une manifestation pacifiste qui sera réprimée dans le sang.
Je trouvait important de faire un résumé historique rapide : celui présent en début d'album est bien plus développé évidemment et surtout très intéressant pour comprendre le contexte.
A l'époque, la police était toute puissante et surtout les Indigènes (comme on appelait à l'époque les personnes originaires de l'Afrique du Nord) étaient fréquemment violenter, sinon plus.
Ce que je trouve très réussi dans cet album c'est de présenter le contexte de cet événement de façon très clair, et la réaction de la presse française jusqu'à aujourd'hui. L'auteur propose d'ailleurs des ouvrages à lire pour aller plus loin dans la compréhension de cet événement tragique.
Le récit BD est lui très intéressant, complétant parfaitement le dossier historique.
Bref, même si on est sur un format BD, l'ouvrage tient parfaitement son rôle de devoir de mémoire en expliquant des faits de façon complète et compréhensible, même pour ceux qui ne connaissent pas cette période de l'histoire.
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1961, Vincent est le chanteur d'un groupe de rock prometteur qui doit auditionner pour un tremplin et un éventuel passage à l'Olympia. Dans le civil, Vincent est Mohand, un Algérien qui, comme tous les Algériens depuis quelques jours, doit respecter le couvre-feu imposé par le préfet Maurice Papon. le mardi 17 c'est le grand jour pour son groupe. Mais c'est aussi la date choisie par le FLN pour manifester en silence et en paix contre les actes anti-algériens et pour la libération de l'Algérie. Manifestation qui sera violemment réprimée par Papon, des manifestants seront molestés, tabassés, jetés dans la Seine. Là où la préfecture ne comptera que quelques morts, les organisateurs en dénombreront deux cents et plus de deux mille blessés.

Bande dessinée préfacée par Benjamin Stora, historien qui explique en détails dans son texte les événements de cette nuit d'octobre. La lire permet de se placer dans le contexte, de mieux comprendre les raisons de la manifestation et réaliser l'ampleur de la violence à l'égard des Algériens manifestants.

Puis, la bande dessinée, dans ce contexte raconte une histoire, celle de la famille de Mohand. Comme à son habitude, Didier Daeninckx place ses personnages dans des situations historiques et/ou sociétales fortes, des événements parfois oubliés ou dont on ne parle pas beaucoup, pour mieux les remettre en tête. Il faut dire que la guerre d'Algérie n'est pas un événement qui sert de base à beaucoup d'histoires en France. Ce n'est qu'en 1999 qu'elle est enfin reconnue comme une guerre par le Parlement et pas seulement des événements comme l'on disait prudemment jusqu'à cette date.

L'association avec Mako fonctionne très bien et cet album est instructif et intelligent. La BD sert à divertir mais elle est aussi un excellent moyen de faire passer de la culture, de l'histoire à tous les publics et lorsque Daeninckx, Mako et Stora s'y collent, nul doute que le message est fort et pertinent.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Comment ne pas être pris aux tripes par cette bande dessinée, Octobre Noir? Vincent est un adolescent qui joue dans un groupe de musique. La date d'un tremplin rock s'approche. Il se sent obligé de cacher son vrai nom, sa vraie identité car à Paris en 1961, sous la préfecture de Papon, les Algériens n'ont pas de droits. La répression policière bat son plein contre eux, surtout quand le 17 octobre 1961, ils décident de sortir de chez eux et d'ignorer le couvre-feu. Pour Mohand le dilemme est grand : aller au tremplin ou aller manifester avec son père, leurs amis.
Le graphisme, les couleurs, amplifie largement la violence des pratiques policières. L'histoire, les faits historiques sont terribles. Par le récit de cette famille, dont la cadette disparait, on ressent l'ambiance qui pouvait régner à Paris à cette époque. Ca m'a donné froid dans le dos, les larmes et la révolte jamais très loin.
Un hommage est rendu à chaque victime. Une belle façon de ne pas banaliser le racisme et la violence.
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Il me semble que la première fois que j'ai entendu parler de cette journée du 17 octobre 1961 c'est dans une chanson de "La Tordue". Il en est aussi question dans "Les yeux de Mokhtar" un roman pour ados.
Ici, sous forme d'une bande dessinée, Didier Daeninckx et Moka témoignent des exactions de la police française et de l'hypocrisie de la population parisienne qui s'est tue alors qu'on tuait des manifestants pacifiques...
Mohand, qui se fait appeler Vincent et joue dans un groupe de rock, vit dans une des banlieues parisiennes et est soumis au couvre-feu qui interdit aux citoyens d'origine algérienne de circuler en ville après 19h.
La grande manifestation qui doit réunir un très grand nombre de personnes pour demander le retrait de cette mesure discriminatoire inique tombe le soir d'un important concert pour lui et il va essayer de laisser sa famille y aller sans lui. Mais quand il sort du concert, c'est une vision d'horreur absolue et sa soeur a disparu...
C'est extrêmement fort avec la représentation de cette violence policière gratuite qui ne devrait pas exister dans une démocratie.
A lire pour ne pas oublier !
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