Vallée du silicium

Voici un livre sur les dangers de l'univers connecté où nous vivons de plus en plus, et l'idée est bonne puisque lesdits dangers sont bien réels. Mais que la lecture est pénible !!!

Pour ceux qui s'intéressent au sujet, je ne peux que leur conseiller la lecture de "Dans la Google du loup" de Christine Kerdellant. le sujet est plus restreint, l'approche moins philosophique, mais bien plus sérieuse et plus abordable.

Le 1er chapitre sur Apple est bien fait, le sujet des voitures autonomes est agréable à lire également, mais d'autres sont lassants. "Ligne de coupe" par exemple. Quant au dernier chapitre, c'est une dystopie que j'ai shuntée intégralement tant les premières pages m'ont paru pénibles.

Le parti pris de l'auteur d'écrire la moitié des chapitres au féminin est bizarre. Lire "le numérique vous a éduquées à être stimulées sans cesse" me parait bizarre, comme si les dangers du numérique à outrance ne concernaient que les femmes.

Enfin il y a le style et le vocabulaire. L'auteur se gargarise de mots compliqués (mythopoïèse, gynoïde, aboutement, panoptique, terraformation ...) et d'expressions absconses "Alors sporule l'intranquillité", ou mieux : "elles goberont des ayahuascaps ou snifferont de la neuroïne en cuisinant des psylocybes".
J'imagine que l'auteur s'est fait plaisir à écrire des phrases susceptibles de désorienter ses lecteurs, mais moi je me suis ennuyé à le lire et je vous déconseille même d'essayer. Encore une fois lisez "Dans la Google du loup" et vous apprendrez beaucoup plus sur le sujet.

J'ai eu du mal à finir ce bouquin, et pourtant je suis généralement bon public. On tourne en rond, la thèse défendue manque cruellement de nuances, le style verbeux de l'auteur peine à dissimuler le fond superficiel et rébarbatif du bouzin, et l'ensemble donne l'impression d'un pamphlet technophobe lourdingue et sans grande originalité. C'est dommage, car il y aurait eu beaucoup à dire sur les dérives technologiques de notre époque et sur la dangerosité de l'hégémonie des GAFAM pour nos sociétés, mais là c'est juste de la bouillie caricaturale et bêtement manichéenne, à mi-chemin entre la philosophie d'un boomer grincheux et celle d'un ado en tee-shirt Che Guevara.