On avait laissé Ninn à la recherche de ses origines avec son tigre de papier inconscients éjectés de la rame de métro qui -à partir de la ligne noire- avait échoué dans les Grands Lointains. C-à-d l'endroit où échouent les pensées oubliées des usagers du métro, quand elles s'envolent comme autant de papillons. Ninn, gardienne des pensées oubliées, doit aller allumer le fanal, mais les sombres pensées ne comptent pas la laisser faire. Ninn pourra compter sur 2 alliés de taille, en plus de son tigre... Fulgence Malvenüe et cette étrange créature polymorphe noire et jaune...
Voilà une chouette série d'aventures. Ce tome 2 est très rythmé, toujours très bien dessiné et mis en page. Cela dit, j'aimais bien le métro parisien et les bâtiments de surface... ici, on est dans un phare qui doit beaucoup à
Escher pour sa structure... Côté pile, on pourrait lui reprocher d'être fort convenu, linéaire et pas spécialement imaginatif (surtout après tout ce qui a été mis en place dans le tome 1). Côté face, si on se laisse porter, on ne s'ennuie pas une seconde. Mais c'est peut-être beaucoup demander au lecteur qui sait se montrer exigeant quand les attentes suscitées sont énormes.
Par ailleurs, le duo d'auteurs apportent quasiment toutes les réponses aux questions que le lecteur se pose. On clôt ainsi une sorte de cycle, celui de la gardienne des Grands Lointains. En fait, on pourrait presque s'arrêter là. Bien sûr, la question principale "à quoi rime tout cela?" reste en suspens, mais cela s'est déjà vu. Petit bémol, qui ne m'a pas gêné: on a des relents de Seuls, la BD de
Gazzotti. Je ne rentrerai pas dans la "querelle", qui s'est inspiré de l'autre... surtout vu que je préfère Ninn à Seuls...