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EAN : 9782756101842
110 pages
Léo Scheer (09/03/2009)
3/5   2 notes
Résumé :
Dans le coin d’un café, un soir d’hiver, un homme pleure en lisant un manuscrit. Mélancolique et lunaire, cet éditeur de romans décide sans se le formuler de changer de vie. À l’issue d’une nuit glauque et funeste, il partira en quête de l’histoire de sa mère qui, pense-t-il, l’empêche de mener sa vie d’homme.

Stéphane Darnat est né en 1973. Après avoir travaillé huit ans dans l’édition, à Paris, en tant qu’assistant littéraire, il était devenu professeur de lettres, puis avait de nouveau changé de vie en mai 2008, peu avant sa mort brutale le 30 juillet. Il tenait un blog littéraire, « Le solitaire rature » (http://lesolitairerature.blog20minutes.fr), et avait mis en ligne le manuscrit de Son absence, son premier roman, sur le site leoscheer.com, tout en exprimant le désir que le livre paraisse bientôt aux Éditions Léo Scheer.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Son Absence » est un écrit publié après la mort brutale de son auteur. On ne peut s'empêcher d'y chercher des signes, de découvrir une trace de prémonition. Dans l'avant propos, l'éditeur Léo Scheer, rapporte l'un de ses derniers échanges avec l'auteur qui venait de subir un accident de la route:

« Quand je me suis retrouvé dans l'ambulance avec des lumières des pompiers et des flics dans la nuit, les parfonds des couloirs d'hôpital, le médecin, les radios, les larmes de ma mère, les coups de fil de la famille, la tête prise dans un étau, le tout tourbillonnant, j'ai eu une pensée assez floue sur la vanité à écrire et être lu. Comme de découvrir, ou plutôt pressentir que mes désirs et besoins sont peut être ailleurs cachés? Je ne sais. »

De fait, le texte de Stéphane Darnat est un peu une "revisitation" de sa vie... autour d'un voyage sur les lieux de son enfance.

« Tandis que le train s'ébroue, ses épaules se relâchent, son cou se berce en arrière. Les mains presque tremblantes il soupire, caresse la couverture du roman d'où dépasse l'enveloppe froissée. Il l'ouvre, se souviens que la lettre est inachevée. il sait qu'il faudra, durant se voyage, la conclure, la signer et poster. »

Un voyage, tout en douceur, à travers des paysages souvent sombres et douloureux. Mais ce qui m'a le plus touché c'est la révélation de son homosexualité que l'on devine tout au long du récit, pour arriver à cette scène « primordiale »

"Dans son lit, le soir il parle à son poupon. Son grand frère avait râlé et retenu un soupir quand leur grand-mère, complice et bienveillante, l'avait envoyé au grenier dénicher le nourrisson de plastique beige sur le tas poussiéreux de vieux cahiers d'école et de jouets d'antan. le petit se doutait bien, lui aussi, de la catastrophe familiale que ne manquerait pas de produire son retour à la maison avec ce jouet serré contre lui.
Le père était resté droit, planté dans l'allée. le regard rivé sur le
lointain il avait envoyé voltiger son mégot d'un coup de pouce. Mais le soir, tandis qu'au lit il faisait un câlin à son poupon, dans l'embrasure de la porte l'homme lui avait jeté un sale coup d'oeil puis avait gueulé vers la cuisine : « On va en faire un pédé d'ce drôle ! »
Le petit, l'index posé sur la bouche du poupon, avait chuchoté :
« C'est déjà fait… »"

A la fin du livre, le narrateur fait son « coming out » et il découvre que son père "grande gueule" acceptera d'emblée la révélation, tandis que sa mère restera fermée, et lorsqu'il la quittera à la gare:

"Sur le quai, elle regarde venir le train, incapable d'exprimer quoi que ce soit, l'air égaré.
Lorsqu'il pose le pied sur la marche du wagon, elle lui attrape les épaules et marmonne: « J'espère que tu vas guérir... Je t'aime... »"

C'est un récit éminemment poétique où il faut se laisser aller à une respiration... paisible... jusqu'à l'aboutissement:

"A l'aube, en son âme assoupie ses rêves avaient enfin investi la lune."

Lien : http://becdanlo.blogspot.com/
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Dans son lit, le soir il parle à son poupon. Son grand frère avait râlé et retenu un soupir quand leur grand-mère, complice et bienveillante, l'avait envoyé au grenier dénicher la nourrisson de plastique beige sur le tas poussiéreux de vieux cahiers d'école et de jouets d'antan. Le petit se doutait bien, lui aussi, de la catastrophe familiale que ne manquerait pas de produire son retour à la maison avec ce jouet serré contre lui.

Le père était resté droit, planté dans l’allée. Le regard rivé sur le lointain il avait envoyé voltiger son mégot d’un coup de pouce. Mais le soir, tandis qu’au lit il faisait un câlin à son poupon, dans l’embrasure de la porte l’homme lui avait jeté un sale coup d’œil puis avait gueulé vers la cuisine : « On va en faire un pédé d’ce drôle ! »

Le petit, l’index posé sur la bouche du poupon, avait chuchoté :
« C’est déjà fait… »
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Ce qui se joue dans l'oubli d'une lecture, c'est ce sentiment de n'être pas le même après... Partir à le découverte de ce qui est ancré en soi. Être ici et ailleurs. Un départ imaginaire, mais sans pour autant perdre pied avec le réel.
L'évasion comme une impertinente absence qui oblige à pénétrer ses zones d'ombre.

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