« Il n'y a que les dormeurs pour être tenus en éveil par ce qui s'est passé hier ou se passera demain. » Cette phrase extraite de l'essai résume à elle seule le monde qui me sépare de
Marie Darrieussecq. le monde du sommeil, du repos, du dodo.
J'ai la chance de m'endormir à peine la tête posée sur mon oreiller ou, à de rares occasions, à savoir pertinemment identifier la cause de mon insomnie. Il parait donc que ça n'en est pas une ! Et ça je l'ai appris à lire ce texte. Parce que l'insomnie, la vraie donc, ne s'explique pas, ne se contextualise pas et surtout, ne se résout pas.
Marie Darrieussecq insomniaque chronique depuis des années nous raconte son calvaire, évoque tous les auteurs et génies qui en ont également souffert et nous confie tout ce qu'elle a essayé pour s'en sortir. Dit comme cela, on pourrait croire que j'évoque la dépendance à une drogue dévastatrice mais c'est exactement l'effet que m'a fait cette lecture : si fumer tue, ne
pas dormir aussi. A petits feux.
Sans avoir été transcendée par l'expérience personnelle de l'auteure, j'étais curieuse de voir comment cela pouvait être géré. Et force est de constater que cela ne l'est pas vraiment… ou bien sous une forme de survie, de « surnuit ».
Je l'ai donc lu intéressée mais piquant parfois du nez (un comble !) sur certaines longueurs et litanies de personnalités concernées, d'oeuvres évoquant le sommeil et techniques d'endormissement.