Pour les plus pressés qui n'auraient pas le temps de lire un long commentaire sur cet ouvrage, je vais commencer par essayer de le décrire avec des mots clés:
voyage-poésie-récit-journal-tendresse.
On va écouter Françoise raconter ses voyages, on va la regarder s'écrire elle-même au fil des pays qu'elle visite, toujours avec un oeil curieux et poète; toujours avec beaucoup de bienveillance même si à certains moments j'ai comme ressenti de la nostalgie voir peut être de la mélancolie..
Nous voyageons dans des endroits ensoleillés, puis pluvieux, plus ou moins fleuris, mais on ouvre aussi une porte sur la manière dont on perçoit les choses, à la manière d'un carnet de voyage, y sont notés des tout petits détails qui éveillent les sens, tels que des odeurs, des couleurs…
C'est un peu comme ci nous étions plongés dans les notes personnelles de quelqu'un en voyage, à chaud, au moment même où elle couche sur papier ses émotions (pourquoi faut-il que je pleure sur ce passage de la musique..),
ce qu'elle voulait garder en mémoire (une odeur de camomille..), ses petits poèmes glissés au fil des pages, des annotations (citations d'auteurs et poètes connus / questions qu'elle se pose)..
Ce livre est un peu, selon moi, quelque chose qui est à la fois très personnel et impersonnel, dans le sens ou comme mentionné plus haut, on a le sentiment de se retrouver au plus intime possible, mais en même temps, c'est une présentation du monde passé au filtre de ses yeux, c'est un vécu et une oeuvre à la fois, et tout ça sans même encore avoir mentionné les magnifiques dessins de Monsieur Broutin, qui selon les dires de Mme Dax-Boyer, a su retenir les moindres petits détails et les transformer en chef d'oeuvres.
C'est un petit livre, qui se lit rapidement, avec une écriture fluide, on ne s'attarde pas sur chaque destination, ce n'est pas indigeste, c'est sucré et léger, comme une infusion fraîche en plein été; c'est un petit ouvrage rafraîchissant !
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J'aime l'odeur de vase et de mer, l'odeur spécifique de Venise qu'on n'oublie pas, comme on se souvient de l'odeur de la peau d'un être aimé, odeur d'une eau qui distille une vie secrète et amoureuse.
J'aime l'odeur de vase et de mer, l'odeur spécifique de Venise qu'on n'oublie pas, comme on se souvient de l'odeur de la peau d'un être aimé, odeur d'une eau qui distille une vie secrète et amoureuse.
J'aime l'île aux morts, le célèbre cimetière sur l'Île San Michele, où s'invente, sous une végétation de plus en plus folle, un nouveau dialogue des morts. Que peuvent bien se dire Vivaldi et Stravinski, Diaghilev et Ezra Pound ?
Nous faisons silence dans nos silences comme si se taire nous faisait voyager dans nos fantasmes les plus secrets et parvenir à une détente heureuse.
J'ai laissé fuir sur l'eau mes rêves les plus durs, apaisée par tant d'immobilité.