Rien de plus facile que de puiser dans l’oeuvre de ceux dont la plus grande partie de l’existence artistique, ou l’existence tout entière, appartient au dix-neuvième siècle, comme Boilly, Carie Vernet, David, Prud’hon, Ingres, Gros, Géricault, Delacroix... Mais quelle conduite tenir vis-à-vis des Greuze, des Fragonard, des Moreau le jeune... qui n’ont survécu que de quelques années à la grande date révolutionnaire?
Mais voici que cette merveilleuse Exposition centennale de l'art français, dont le succès est si considérable et si justifié, vient les surprendre au milieu de leurs légitimes préoccupations d’historiens consciencieux, encore légèrement troublés par les brutales et somptueuses réalités de Courbet, les limpides et fraîches visions de Manet, les audacieux raccourcis de Degas, les terribles vibrations lumineuses de Claude Monet, les fugitifs et frissonnants reflets de Besnard, la subjective ronde bosse du maître Rodin... et très hésitants à tirer des déductions définitives d’un jugement prématuré.