C'est dans la représentation de la figure féminine que réside principalement, avec son élégance facilité de touche, sa poésie d'expression, ses délicates tendresses de coloris, la grâce exquise des mouvements, l'ampleur parfois un peu flottante du dessin,.. l'individualité de l'art de Gainsborough, plus objectif, peut-être, et moins compliqué que celui de Reynolds, mais à coup sûr plus naturel, plus impulsif.
Cherchant avant tout la beauté dans le caractère et dans la plus juste expression de la vie, le grand artiste se consolait facilement du manque de charme apparent de ses modèles féminins, et aussi de l'aspect disgracieux que leur imposait la mode du temps, avec ses maquillages excessifs, ses échafaudages de plumes, ses corsets rigides, ses paniers démesurés et ses vertugadins envahissants,.... en enveloppant tous ces ridicules du jour, des plus rares colorations, et en les baignant de la plus fraîche et de la plus pure lumière du ciel.
A l'Image de la femme dans la Rome antique nous devions aussi consacrer une part de ce premier chapitre, car à rencontre du sculpteur grec, toujours absorbé par son rêve olympien, le sculpteur romain fut un grand portraitiste, amoureux de vérité, toujours moins soucieux d'idéaliser les visages, même des plus puissants, que de conserver à son modèle sa vivante personnalité.
Radieuses images de femmes qu'on rencontrera, avec beaucoup d'autres, en feuilletant cet ouvrage, et dont la souveraine beauté fut la source inspiratrice de tant de chefs-d'oeuvre.
L'émancipation de l'Image de la femme est désormais complète. La" figure de « l'être impur, instrument de damnation, oeuvre du diable », s'est dégagée de la lourde et dogmatique expression des premiers siècles chrétiens, et sa gracieuse image va rayonner comme une étoile dans le ciel de l'art.