Je lis les livres de la bibliothèque. Je me souviens en particulier de " Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", d'une écrivaine américaine. J'ai copié la phrase qui fait dire à son protagoniste :
"Avant de vivre en paix avec les autres, je dois vivre en paix avec moi-même. La seule chose qui ne doive pas céder à la loi de la majorité est la conscience de l'individu".
C'est comme ça pour moi aussi.La conscience est indépendante des majorités. Elle doit forcément être une minorité.
( p.135)
Quelle genre de personne devient celui qui a tué des gens sans défense et qui doit ensuite feindre une existence normale ? Porter le masque de l'inoffensif : est-il si facile de se mêler de nouveau aux autres ? Ne se trahit-on pas, n'a-t-on pas la tentation d'agir normalement ?
( p.81)
Un écrivain est aussi un accusé devant le lecteur. L'infraction commise est le gaspillage de son temps.
Il demande au Très-Haut : " Elle ne re fait pas rire? ( une histoire yiddish) Je comprends, elle est bonne pour nous qui étions là-bas, toi tu n'y étais pas. (Dans le ghetto de Lodz)
Un jour, je sortirai d'ici, je marcherai de nouveau en ligne droite, j'userai la semelle de mes chaussures. Je porte les mêmes depuis dix ans et elles sont encore neuves.
Entre nous, rien ne se referme, rien ne se conclut. Nous deux, nous continuons dans la distance qui a été une condamnation et qui est une alliance maintenant. Formant une paire comme les jambes, l'une avance d'abord, puis c'est au tour de l'autre. Nous ne nous croisons pas, nous avançons. Nous sommes les générations, nul ne peut nous arrêter.
(*A propos de Chagall)
Il peint des images : la divinité de son père les a interdites, par opposition aux idolâtres qui s'en servent pour se représenter. Pour Marek, la peinture est la foi vers laquelle se tourner. L'artiste transfigure et recrée ainsi le monde., comme un deuxième auteur, avec permission de mise à jour.
L'artiste transfigure et recréer ainsi le monde, comme un deuxième auteur, avec permission de mise à jour.
Voici ton fils, jeune artiste déjà reconnu qui vit dans le Paris légendaire des peintres. Tu as fait du bon travail, marchand de harengs de Vitebsk, tu as fait du bon travail en élevant un garçon qui se fera connaître dans le monde. Ton fils te remercie avec ton portrait composé à la manière du nouveau XXe siècle, siècle extrêmement original.
Il lui disait : "Vélasquez, ton préféré, était un courtisan à la solde de la maison royale d'Espagne."
Elle répliquait : "Non, il a peint pour lui, pour dépasser ses limites et lui-même. Il a peint pour la perfection. Ce n'est qu'après la dernière touche de pinceau et quand elle est sèche que l'oeuvre devient une marchandise. Pendant qu'il l'exécute, elle est libre.
(...) n'étant pas père, je suis resté nécessairement fils.