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Citations sur Bruit de fond (77)

Babette parle aux chiens et aux chats. Je vois des petites taches colorées dans le coin de mon œil droit. Babette, le visage rouge d’excitation, projette, toujours sans résultat, d’aller faire du ski. En montant la colline pour me rendre à l’université, je remarque la peinture blanche des grosses pierres qui bordent les sentiers des nouvelles demeures.
Qui mourra le premier ?
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Je tiens à être débarrassé des grandes villes et de leurs complications sexuelles. De toutes les chaleurs. Car pour moi, c’est cela que signifient les grandes villes. En descendant du train, en sortant de la gare, vous recevez en pleine figure ces bouffées chaudes. La chaleur qui émane de l’air, de la circulation, des gens. La chaleur des aliments et des sexes. La chaleur des grandes tours. La chaleur qui s’échappe du métro et des tunnels. Il fait toujours dix degrés de trop dans les villes. La chaleur monte du trottoir et tombe du ciel pollué. Les automobiles dégagent de la chaleur. Elle s’écoule des gens qui font leurs courses, des employés de bureau. Toute l’infrastructure s’appuie sur la chaleur. 
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Durant le dîner, Denise n'arrête pas de se lever et de se diriger avec raideur et rapidité vers les toilettes du couloir, une main plaquée sur la bouche. Nous nous arrêtons de mâcher ou de verser du sel, à de bizarres moments, pour entendre ses hoquets inachevés. Heinrich lui dit que ses symptômes sont déjà dépassés. Elle le regarde en plissant des yeux. C'est un instant intense, regards et expressions, interactions fourmillantes, tout un arsenal émotionnel qu'habituellement je chéris. Chaleur, bruit, lumières, regards, mots, gestes, signes, objets. Une densité qui fait de la vie de famille un moyen de connaissance sensible qui englobe les étonnements du coeur.
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Si l'on oublie les incidents mécaniques, les conditions atmosphériques, les attentats terroristes, dit Tweedy, un avion volant à la vitesse du son, est peut-être le dernier refuge d'une certaine manière de vivre, agréable et civilisée.
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Ne pas savoir est une arme de survie. Magie et superstition deviennent la puissante orthodoxie du clan. La famille est la plus forte là où la réalité objective a le plus de risques d'être méconnue.
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L’apitoiement sur soi-même est quelque chose que les enfants adorent, ce qui doit vouloir dire que c’est important et normal. S’imaginer mort est la forme la moins coûteuse, la plus sordide et la plus satisfaisante de l’apitoiement sur soi-même.
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J’achète avec insouciance et témérité. J’achète pour mes besoins immédiats et pour un avenir lointain. J’achète pour le plaisir d’acheter. Je regarde, je touche, j’inspecte des marchandises que je n’ai nullement l’intention d’acheter, mais que j’achète en fin de compte. Je demande aux vendeurs de consulter leurs catalogues, leurs livres de références, pour trouver des modèles qui me fuient. Je commence à prendre du poids, de l’ampleur, je me gonfle, je trouve de nouvelles facettes à ma personne ; il y a en moi quelqu’un dont j’avais oublié l’existence.
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Qui sait ce que je veux faire ? Qui peut savoir ce que les gens ont envie de faire ? Comment peut-on être sûr à propos de choses telles que celles-là ? N’est-ce pas avant tout une question d’échanges chimiques au niveau du cerveau, des signaux qui passent ou ne passent pas, une énergie électrique dans le cortex ? Comment sait-on si quelque chose est réellement ce qu’on veut faire ou juste une pulsion nerveuse à l’intérieur du cerveau ? De minuscules échanges s’effectuent dans un endroit sans intérêt de l’un de mes hémisphères et, brusquement, je veux aller au Montana ou, au contraire, je ne veux pas y aller. Comment puis-je savoir vraiment si je veux y aller ou non et si ce n’est pas simplement quelques neurones, ou quoi que ce soit d’autre, qui commencent à s’agiter ?
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- Notre simulation est une vocation. Quelqu'un doit faire semblant de croire. Nos vies sont aussi chargées de sérieux que si nous professions une véritable foi, de solides croyances. Comme la foi diminue de par le monde, les gens trouvent de plus en plus nécessaire que quelqu'un croie. Des ermites aux yeux fous dans des grottes. Des religieuses habillées de noir. Des moines obéissant à la règle du silence. Tous ceux-là sont là pour croire. Les fous, les enfants. Ceux qui ont abandonné toute croyance continuent de croire en nous. Ils sont sûrs d'avoir raison de ne pas croire, mais ils savent aussi que les vielles croyances ne doivent pas disparaître complètement. L'enfer est là où personne de croit. Les fous, les demeurés, ceux qui entendent des voix, qui parlent des langues qu'ils ne connaissent pas. Nous sommes vos fous. Nous offrons nos vies pour que votre incroyance soit plausible. Vous êtes sûrs d'avoir raison, mais vous ne voulez pas que quelqu'un d'autre pense de la même manière que vous. Sans les fous, la vérité disparaît. Nous sommes vos fous, vos déments. Nous nous levons à l'aube pour prier, allumons des cierges, demandons à des statues de nous donner la santé et une longue vie.
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Les chefs de département portent des robes au College on the Hills. […] J’aime dégager mes bras de tous ces plus, avant de pouvoir jeter un coup d’œil à ma montre. Le simple fait de regarder l’heure est magnifié grâce à cet accoutrement. Les gestes théâtraux mettent un peu de romanesque dans la vie. Sur le campus, les étudiants oisifs peuvent alors découvrir, en observant leur professeur dégager les bras croisés de sa tunique médiévale pour lire l’heure dans le crépuscule de la fin de l’été, que le temps lui-même n’est qu’un embellissement complexe, qu’une intrigue romanesque de la conscience humaine.
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