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2,53

sur 216 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que se passerait-il si, brusquement, tous nos écrans s'éteignaient, et avec eux, les systèmes de pilotage de nos avions, les lumières de nos villes ? Dans son dernier roman, le Silence (Actes Sud, avril 2021), Don Delillo offre en une petite centaine de pages une dystopie glaçante, imaginant les conséquences terrifiantes d'un tel black-out. Quand cinq amis – dont un couple qui arrivera en retard, ayant manqué de peu de périr dans le crash, évité de justesse, de l'avion qui les transportait, puis traversé un New York paralysé par la panique et l'obscurité - se retrouvent dans un appartement éclairé à la bougie, face à l'écran noir du téléviseur grâce auquel ils devaient célébrer ensemble le Super Bowl (la finale du championnat de foot américain), l'extrême solitude dans laquelle chacun se dépatouille avec l'existence se révèle… comme mise en lumière, si l'on peut dire, par ce brusque obscurcissement et la disparition, dans le puits noir des écrans morts, des échos narcissiques de soi. Les rapports sexuels eux-mêmes, comme un bizarre commerce d'automates, n'y apportent plus remède, et quand les relations humaines perdent ainsi leur cohérence artificielle, le langage se dénude de toute syntaxe. Chacun finit par soliloquer, dans un monologue alignant des propositions sans liaison, comme un flux de mots exhibant toutes les paranoïas individuelles… Comme dans chacune de ses fictions, Don Dellillo montre son talent visionnaire, invitant à regarder l'envers du décor de notre empire des lumières et de nos technologies, des atours fragiles, qui, un jour, peuvent se déchirer et nous laisser nus. Dans la concision volontaire de cette histoire, une puissante leçon de lucidité et d'humilité. Et maintenant, silence, lisez !
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C'est un de ces romans qui nous apparaissent accomplis, quelque chose de rond auquel il n'y a rien à ajouter.

Le but n'est pas d'aboutir à l'explication de ce qui s'est passé. Mais c'est arrivé : plus d'électricité nulle part à New York. Les écrans sont noirs. Les ascenseurs ne fonctionnent plus. Pénombre, froid et paralysie. Évidemment, du monde dans les rues.

Dans l'attente du match du Super Bowl, plus d'image : Martin, devant la télé entre Max et Diane, débite des mots qui n'ont pas beaucoup de sens. Comme s'ils avaient pris la place du bruit de fond à quoi ressemble le brouhaha médiatique. Diane, son ancien professeur de physique l'écoute comme magnétisée, binôme maître-élève inversé. Relation troublante, les mots du jeune homme l'inquiètent : "Elle ferma les yeux et le prononça dans sa tête. Ajoutant : Martin Dekker, vas-tu vivre tout seul pour le restant de tes jours ? L'écran noir semblait représenter une réponse possible."

Max, lui, attend le match devant l'écran désespérément muet. Dépassant sa frustration, il débite lui-même le commentaire attendu, incluant même les pubs : "Apaise et hydrate. Deux fois plus pour un prix dérisoire." Soûlerie de mots, Max fait lui-même la soirée foot, ça s'invente tout seul.


Le couple qui doit les rejoindre à Manhattan échappe à un accident d'avion dû aux défaillances électriques. Tessa et Jim s'enferment aux toilettes et font l'amour. On dirait que c'est pour ça qu'ils ont survécu au crash, on dirait le 11 septembre. Ont-ils eu peur ? le titre du chapitre : "La vie devient parfois si intéressante qu'on en oublie d'avoir peur".
[...]
Une panne technologique pour une courte dystopie aux inflexions paranoïaques. L'intranquillité existentielle habite le récit.

Pour aller plus loin avec Don DeLillo, j'ai emprunté trois romans (dont "Libra", le seul best-seller de l'auteur) et un recueil de nouvelles ("L'ange Esmeralda").

Lien : https://christianwery.blogsp..
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..………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Je ne voulais rien écrire puisque ce livre s'intitule le silence j'eus aimé respecter le travail de cet auteur extraordinaire
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Pour son 18e roman, Don de Lillo reste fidèle à son thème de prédilection: l'observation du chaos, déclenché ici par une panne électrique géante plongeant le monde dans la sidération.Alors que hors champ, les gens descendent dans la rue, que la tension monte, quelque part dans un appartement en bordure de Central Park, trois personnes qui s'apprêtaient à assister au Super Bowl, cette acmé médiatique, encaissent ce silence brutal qui met à nu notre hyper dépendance technologique. Max dialogue avec l'écran noir tout en sirotant son whisky tandis que sa femme écoute Martin, son ancien élève, se perdre en conjectures sur les causes de la catastrophe, de l'implication d'une intelligence artificielle à la "prophétie" d'Einstein sur un retour à l'état primitif. im et Tessa, qui ont miraculeusement survécu au crash de leur avion les rejoignent.
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Suite à une panne électrique générale un soir de Super Bowl, cinq individus exposent leurs impressions. Certains perçoivent la susdite panne comme étant le premier signe de l'effondrement du système et d'autres comme le début de la troisième guerre mondiale. dans ce récit bref, l'auteur joue avec nos peurs et nos espoirs et montre les limites de notre confiance dans une société qui se prévalait de tout gérer, d'être inébranlable. Don Lillo une fois de plus ausculte notre moi profond et le fait avec intelligence
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