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sur 215 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le coup de la panne !
Je ne parle pas ici de la technique éculée de séduction, nostalgie des déserts numériques, ni d'un coup de fatigue impromptu quand la piteuse méthode de drague avait malgré tout atteint son but, mais d'un black-out général. Plus de réseau, plus de télé, plus d'électricité… Plus de Babelio, Ah, non, tout mais pas ça !
Et il faut que cela tombe à quelques heures du Super Bowl, évènement composé d'une heure de sport et de quatres heures de pubs, aussi suivi aux States que "Plus Belle la Vie" dans une maison de retraite.
Un couple se trouve dans un avion au moment de l'anomalie… J'ai déjà lu cette histoire quelque part ou peut-être que je l'ai vu à la Tellier !
Après un atterrissage au doigt mouillé, le couple rejoint 3 amis pour passer la soirée… à la bougie. Sans match, la bière et les chips n'ont plus le même goût.
C'est l'occasion pour l'auteur prophétique Don DeLillo, en moins de 100 pages et une heure de lecture, douche comprise, de nous confronter à notre pauvre condition de femmes et d'hommes hyper-connectés au monde et déconnectés entre eux, aux émotions devenues aussi artificielles que les intelligences.
Ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de ce court récit, c'est son approche intimiste en huis clos. le propos de l'auteur n'est pas de décrire l'impact de la panne sur le fonctionnement de la société et son potentiel effondrement. Pas de scènes de paniques collectives, d'émeutes ou de pillages, pas d'orgies avant l'apocalypse, pas de concerts de casseroles sur les balcons ou d'explications sur l'origine de la coupure géante.
Don DeLillo décrit plutôt l'hébétude qui gagne au fil des heures les personnages qui se retrouvent face à eux-mêmes et à leurs proches. Ecrit en 2019, l'auteur prophétise donc déjà les effets d'un confinement. Nostradamus aux idées noires. Cette situation aboutit à des dialogues décalés qui semblent s'égarer dans le vide car ces cinq protagonistes amorphes ont pris l'habitude de ne plus écouter les autres. le comportement de l'un des personnages qui reste prostré devant sa télé en panne et qui commente un match imaginaire est d'une incroyable éloquence. Au fil des pages, les conversations ne sont que des monologues qui n'attendent aucune réponse. Cette approche originale pousse le lecteur à la réflexion et à phosphorer… dans le noir.
Néanmoins, ce minimalisme m'a laissé sur ma faim. Les questions existentielles occupent suffisamment mes insomnies pour ne pas les laisser prendre en otage mes lectures. Sans demander le récit d'une invasion extra-terrestre, des révélations sur les dessous cachés d'une attaque informatique fomentée par un complot sino-russe ou le dérèglement oulipien de l'espace-temps, j'aurai aimé qu'un auteur aussi brillant sorte de cet appartement et se confronte au monde. Désolé, mais quand je lis un roman d'anticipation, j'ai besoin de grand air, même s'il est pollué ou radioactif, ce qui est le cas de 90 % des romans du genre, et de me confronter à la folie humaine ou à celle des éléments.
Dom Delillo reste un auteur majeur qui apporte une vraie réflexion sur le monde d'aujourd'hui en inventant demain et il réussit en peu de pages à décrire une peur universelle mais son austérité de moyens ne convient pas à mon régime littéraire acidulé.
Une coupure d'électricité qui ne m'a pas fait disjoncter.
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D'or ou d'argent ?
Qu'importe !
Parlons-en.
...
Contexte personnel : DeLillo est mon écrivain favori. Je ne pourrais, dans d'autres domaines, isoler un individu des autres aussi nettement. Pas de musicien préféré, de peintre adoré, de chef attitré. Un genre, un style, une école, selon moi au dessus des autres ? En cherchant bien, peut-être ?
Mais en littérature, il y a Lui, et puis tous les autres.
Adoubé par ses pairs, il est depuis longtemps dans la short-list du prix de la Dynamite Suédoise.
...
J'espère un jour en trouver un autre, car, avec ce livre, il est sur le point de disparaitre.
Disparaitre ? Non pas mourrir… non !
( Que l'Ordinateur Central lui prête encore de nombreuses années ! )
Disparaitre, car il est en voie d'atteindre le Point Omega.
...
A force d'épurer, il laisse derrière lui la majorité de ses lecteurs désorientés. Il n'a pas changé, mais il a forcé le trait.
Ce trait… celui dont Picasso se passe jusqu'aux limites de l'identification; représentant un taureau avec le plus d'économie, de gestes, et de peu de…traits.
Cette fois-ci, DeLillo a probablement retiré un trait de trop… malgré la puissance de sa prescience.
Les interactions humaines, leurs dialogues, sont toujours aussi « trans-réels », dans le sens qu'ils ne peuvent exister ainsi dans notre réalité, tout en cherchant une forme d'idéal universel, transhumain, libérés de ses émotions…
Mais on en sort forcément frustré, voyant ce livre comme l'esquisse d'un grand roman terriblement actuel.
...
Au passage, un petit clin d'oeil au regretté David Foster Wallace et à son chef-d'oeuvre « L'infinie Comédie », avec le nom du stade : « Le Colisée Commémoratif du Décongestionnant Nasal Benzedrex ». La boucle est bouclée…
...
Je conseille de mon côté de n'entrer dans ce « Silence » qu'une fois l'oeuvre quasi-complète digérée ( je mets de côté ses oeuvres théâtrales, ainsi que « Body Art », le reste m'étant indispensable ). Bret Easton Ellis laisse entendre justement, au milieu d'une intervention radiophonique forcément élogieuse, que ce livre est destiné avant tout aux fans qui collectionnent son oeuvre complète… 
...
De grands moments vous attendent avec « Bruit de Fond », « Les Noms », « Americana », « Underworld », « Libra », etc., pour ne citer que les livres les plus évidents…
...
En passant, très bel objet, reproduction fidèle de l'édition américaine originale, représentant ce machin bizarre, très souvent aperçu dans les mains des gens, là où un livre devrait normalement se trouver…
...
...
P.S: Je suis venu sur Babelio pour m'aider à trouver d'autres auteurs à adorer — mission accomplie avec une bibliothèque qui a explosé — utilisant le grand Don comme clef de recherche. Je remercie tout le monde pour les prescriptions passées et futures, les échanges, l'amitié…
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"Le monde est tout, l'individu rien. Est-ce que nous comprenons bien ça, tous ? (p107)"

2022 - Un couple dans un avion, Jim et Tessa reviennent de voyage et s'apprêtent à rejoindre un autre couple Max et Diane à Manhattan pour assister à la retransmission du Super Bowl à la télévision, événement médiatique et national s'il en faut. Mais alors que l'un consulte les écrans afin de surveiller la progression du vol et que l'autre prend des notes dans son carnet sur ses souvenirs, l'avion doit se poser en catastrophe. Plus de connexion, plus d'électronique, plus d'informations,  tous les écrans s'éteignent et le monde est plongé dans un silence numérique et informatique. Même chez leurs amis auquel s'est joint Martin Dekker, ancien élève de Diane, plus rien ne fonctionne, le monde retourne au silence et chacun va se trouver confronter à soi-même puisque le monde tel qu'il était n'est plus.

Je voulais lire Don DeLillo depuis longtemps car il revenait souvent comme une des références de la littérature américaine et j'ai choisi son dernier opus, très court, pour me frotter à son écriture. A travers un des événements les plus médiatiques américains, la finale du football américain baignée, inondée de publicités, l'auteur imagine, sans en donner les causes, l'arrêt de tout ce qui fait désormais partie de notre monde moderne, de notre quotidien et nous plonge dans un monde où désormais les écrans noirs et le silence prédominent, confrontant deux couples et un invité à leurs solitudes, préoccupations, craintes mais également certains avantages ou gestes oubliés.

Petit roman dystopique que j'ai lu d'une traite. Certes l'écriture est minimaliste mais efficace, réduite à sa plus simple expression mais qui pour moi correspond bien à l'ambiance. On ne sait rien, comme les personnages du récit mais ce n'est finalement pas important de savoir pourquoi, comment et jusqu'à quand la situation perdurera mais plutôt comment réagissent, dans un état d'hébétude et de stupeur les protagonistes, où le silence doit être comblé par des mots, presque inutiles auparavant, où chacun imagine ce que sera le monde du silence mais également comment le combler.  

Qu'en penser ? Je dirai que j'ai aimé ce court roman aux allures de réflexion sur notre monde, sur notre environnement hyper connecté et dépendant, sur la superficialité qui s'installe dans nos relations où les écrans filtrent nos pensées, nos langages. Les nombreuses références à Einstein à travers la voix de Martin et les prémonitions de l'illustre scientifique, sont glaçantes et viennent à point nommer pour appuyer les pensées de l'auteur sur notre monde actuel et son avenir qui pourrait finalement plus régresser que progresser.

J'ignore de quelles armes usera la troisième guerre mondiale mais la quatrième se fera à coups de bâtons et de pierres. Albert Einstein.

Je vais poursuivre ma découverte de cet auteur car j'ai aimé qu'il exprime de façon concise une vision certes peu optimiste d'un monde dans lequel nous vivons et dont nous avons récemment compris qu'il pouvait un jour avoir un autre visage.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Ce petit roman d'anticipation imagine en un peu plus de 100 pages une situation catastrophe qui a lieu en l'an 2022 : une coupure d'électricité. Tout s'éteint brusquement sur une zone indéfinie, pour des raisons ignorées.

S'il y a une chose de sûre, c'est que tout est très incertain aux yeux des personnages, et que le lecteur est aussi désemparé qu'eux, ou presque.

Ce soir c'était le Superbowl à Newark, et deux couples avaient prévu de se rencontrer afin de visionner le match ensemble. L'un des deux duos était dans l'avion au moment de la coupure et ils ont eu un atterrissage forcé.

Tous sont désemparés, choqués, et même presque déshumanisés. Sans écrans pour les soutenir et les informer, sans repères d'aucune sorte, la question du sens devient tout à coup très importante pour eux. Ils l'évoquent sans cesse, ce sens, et finissent par se replier sur eux-mêmes, ou perdre contenance. Certains de leurs comportements m'ont rendue perplexe. Je me suis même demandée si l'un d'eux n'était pas mi-homme, mi-robot.

Ce roman en partie philosophique va fouiller la pensée de ses personnages avec quelques monologues. Il est brillant quant à son sujet, et ses thèmes sont cruciaux dans la société moderne, comme celui de la dépendance aux écrans, ou de l'importance des données informatiques. Lorsque la machine s'éteint, c'est un peu comme si nous nous éteignions nous aussi. Durant ma lecture, j'ai aussi pensé à notre réaction au moment de la pandémie et j'y ai vu quelques similitudes.

Un livre intéressant.
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🤫 « Je regarde dans le miroir, et je ne sais pas qui je regarde, disait-il. On dirait que le visage qui me regarde n'est pas le mien. Et pourquoi devrait-il l'être d'ailleurs ? Est-ce que le miroir est une surface réfléchissante sincère ? Et est-ce que c'est le visage que les autres voient ? Ou s'agit-il de quelque chose ou quelqu'un que j'invente ? Est-ce que c'est le médicament que je prends qui libère ce second moi ? Je regarde ce visage avec interêt. Avec intérêt et un certain désarroi. Est-ce qu'il arrive à d'autres gens de faire ce genre d'expérience ? Nos visages. Et que voient les gens qui marchent dans les rues quand ils se regardent ? (...) Toutes nos existences, tous ces regards. Ces gens qui regardent. Mais qui voient quoi? » (p.50)

🤫 Un soir de février 2022, alors que le Super Bowl est sur le point de commencer et un groupe d'amis de se retrouver, l'écran de télévision devient soudainement noir. Deux des amis qui devaient se joindre dans l'appartement sont en retard, suite au mauvais atterrissage de leur avion, et leur passage à l'hôpital pour soigner leurs blessures suite au choc. le trio initial est formé d'un couple, une ancienne enseignante, un de ses anciens élèves lui même devenu professeur, et son mari. Alors que l'écran est d'une noirceur abyssale, le mari ne change pourtant à ses habitudes : il boit son whisky, tout en fixant l'écran, imaginant les dialogues entre journalistes et entraîneurs. Pendant ce temps là, la femme et son ancien élève théorisent sur Einstein, la physique, l'abstrait. Quand arrive enfin le couple, il s'isolera dans la chambre. À quelle fin, on se le demande. le huis clos commence alors, pendant que dehors le monde continue de tourner, chacun tentant de se rassurer sur le chaos ambiant en courant derrière la banalité et les habitudes les plus totales.

🤫 Que se passe-t-il lorsque l'écran devient noir, lorsque l'événement le plus important et attendu, n'a finalement pas lieu ? On parle d'un match de football américain, mais qu'en est-il de ces petits projets, ces attentes, auxquels on s'est préparés et qui, finalement, subitement, n'ont pas lieu ? Si l'idée de cette courte dystopie m'a fortement emballée, la manière dont elle est traitée ici ne m'a pas convaincue. Je m'attendais à retrouver un récit du genre de Peter Handke, où la philosophie et l'absurde servent à disséquer une société en perdition, dont les comportements sont en total naufrage ; je n'ai pas retrouvé cet aspect que j'attendais, et je n'ai pas compris le pêle-mêle livré dans la seconde partie du récit - à moins que ce ne soit le moyen pour l'auteur de pointer la vacuité de l'individu dans un tout qui l'englobe et l'engloutit.

🤫Une oeuvre particulière en ce qui me concerne, vous l'aurez compris.
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Que dire de ce livre ? C'est le silence total qui me vient. Ai je aimé ou pas ? Difficile à dire, on est pris dans le déroulement, il va se passer quelque chose, mais non, rien, alors suis-je bête, je n'ai rien compris , mais y a t'il quelque chose à comprendre.
En résumé, quatre personnages se retrouvent dans un appartement pour regarder le Super Bowl, mais au moment de mise en jeu, le noir total survient. Que s'est il passé, chacun y va de ses réflexions personnelles sur sa vie. Je reste dubitative.
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Black-out

Soirée du Super Bowl 2022, cinq amis ont prévu de se retrouver dans un appartement new-yorkais pour diner et regarder l'évènement sportif à la télé. Ils vont être soudainement confrontés à un crash numérique inexpliqué. Les écrans deviennent noirs, toute les technologies deviennent inutilisables, les connexions numériques qui dirigent nos vies sont rompues.

Cette mystérieuse perturbation de la vie normale laisse les rues de la ville vides et silencieuses tandis que tout le monde se blottit dans sa maison. Un calme intime teinté d'hystérie donne un ton anxieux à cette histoire qui devient pour l'auteur un terrain de jeu afin d'examiner le langage. D'une techno-apocalypse effrayante, DeLillo tire une nouvelle qui examine la manière dont nous nous relions au monde et les uns aux autres à travers le langage. Il met en lumière l'extrême solitude de nos vies et nous demande ce qui se passerait si nos sociétés étaient plongées dans le silence numérique.

Ce n'est peut-être pas l'intrigue de dystopie la plus originale qui soit mais au vu de notre dépendance au virtuel et à l'électronique elle est bien d'actualité, et Don DeLillo parvient à prendre le pouls de nos inquiétudes modernes. Il encapsule nos angoisses existentielles et notre narcissisme dans une société axée sur les données et le fictif.

112 pages. Un livre court mais dense et curieux, qui peut tout aussi bien fasciner que perdre le lecteur.
Si j'ai apprécié le ton, l'atmosphère et les questions qui se posent, j'ai tout de même un doute… Ais-je bien tout compris ?

Traduit par Sabrina Duncan
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Mon compte rendu de lecture le plus opportun au nouveau roman de Don DeLillo "Le silence" pourrait être suggérée par son titre. Mais ce ne serait pas faire honneur à ce grand auteur qui nous propose ici un roman très court, curieux et pour tout dire plutôt sinistre. Même la couverture du livre avec son téléphone portable élancé et lumineux sur fond noir a quelque chose de menaçant. Récit de proche anticipation ce qui est assez dérangeant puisqu'il s'agit d'un futur imminent, l'histoire se passe en 2022 un jour de Super Bowl, finale de football américain et summum du divertissement. Soudain, l'impensable s'invite dans la banalité des vies ordinaires, le réseau électrique tombe en panne, les écrans se taisent, l'internet est muet, les avions atterrissent en catastrophe, il se passe quelque chose de grave.
Le sujet ne semble guère original pour un roman d'anticipation avec des idées plutôt rebattues : ambiance de fin de monde, angoisse, dépendance à la technologie, omniprésence des images et du spectacle, société numérique, solitude, perte de sens dans les relations… Les thèmes sont certes éculés, mais le récit m'a fait néanmoins réfléchir. Une panne d'électricité générale se produit par exemple alors que je lis un livre en format numérique sur ma tablette, que je reçois sur mon téléphone des notifications d'un réseau social littéraire, que j'écris cette fiche de lecture sur mon ordinateur tout en envoyant des citations par mail ou SMS. Les questions sont évidentes. Don DeLillo nous donne à penser sur qui nous sommes, comment nous vivons, ce que nous désirons. Finalement, l'écran noir, n'est-ce pas ce que nous souhaitons ? Je ne peux pas dire que je me sois senti émotionnellement transporté par les personnages, mais cette histoire m'a interpellé et le coup de la panne a fonctionné.
Un autre aspect du roman qui m'a plu tient dans la façon qu'a l'auteur de décrire la catastrophe. Ici rien de spectaculaire ou de sensationnel. le chaos survient de façon surprenante certes, mais ne semble pas avoir un impact incroyable. Les gens agissent comme si de rien n'était, la catastrophe s'est fondue dans leur vie quotidienne. Personne n'a l'air de s'en soucier, on ne se pose pas la question du pourquoi. C'est comme ça, l'électricité est coupée, un moment d'angoisse que nous avons tous vécu sous une forme ou une autre et qui généralement s'apaise lorsque nous sommes en mesure de trouver une explication. Mais ici, aucun éclaircissement n'est donné. On se retrouve devant des écrans noirs sans raison, ce qui permet de focaliser le récit sur la place du langage et j'ai trouvé que "Le silence" était un titre particulièrement bien choisi.
Tout se détraque, mais le « calme naturel teinté d'hystérie » qui donne un ton inquiétant au livre devient un terrain d'examen du langage, la façon dont nous percevons à travers lui les autres et la réalité qui nous entoure. Face à la catastrophe et à l'incompréhensible, le langage pourrait être salutaire, mais dans ce roman au contraire il devient défectueux et vide, on assiste à la défaite de la parole, les phrases tournent en rond. On se croirait dans une pièce de Beckett. le langage est faillible et comme le dit Ludwig Wittgenstein, « ce dont on ne peut parler, il faut le taire. » Il est donc logique que, lorsque toutes les théories sont épuisées, les personnages acceptent finalement leurs nouvelles conditions et tout retombe dans le silence.
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Don DeLillo imagine il y a plusieurs années, ce qui se passerait si l'humanité était sujette à une coupure de courant générale, bien avant que la technologie soit aussi présente dans nos vie qu'aujourd'hui. J'ai beaucoup aimé le début, l'écriture est belle et les dialogues ont un certain style qui m'as beaucoup plu. Je regrette tout de même que le scénario ne soit pas allé plus loin. D'autant plus qu'à partit du milieu du livre, l'histoire s'essouffle rapidement, dommage pour un livre aussi court.
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Bon bon bon…mon premier titre de l'auteur. Je n'aurais sans doute pas dû choisir celui-ci.

Si la quatrième de couverture m'a paru fort attrayante – le thème était très séduisant – ce court texte me plonge dans une réflexion abyssale ! D'emblée, je serais tentée de dire qu'il n'a ni queue ni tête. Puis, je continue de réfléchir intensément sur le sujet et…je me dis toujours la même chose ! Alors certes, on perçoit une critique de l'auteur sur notre monde, le peu d'enthousiasme qu'il place dans le futur est manifeste, notamment sur les dernières pages. Mais avant cela, le tout forme une énigme que je n'ai indéniablement pas réussir à résoudre. Les dialogues sont plutôt fantaisistes, les personnages sont creux… c'est très…confus !

Et la multitude de réflexions sur Einstein et ses théories ne rendent en rien le texte plus intelligible. D'ailleurs, qu'est ce qui justifie leur présence ?

Un des plus grands écrivains américains donc. Il va falloir que je lise une autre de ses oeuvres. Absolument.
Lien : https://labibliothequedeceli..
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