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sur 216 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Le silence. Celui qui effraye certains dès qu'il menace une conversation, obligeant à dire n'importe quoi pour le combler - comme ce mari qui, alors que sa femme écrit dans l'avion à côté de lui, répète à voix haute les indications lumineuses relatives au vol, inutilement, pour briser son ennui et le silence qui s'installe entre eux. le silence, qui en pousse d'autres à laisser la télé en bruit de fond pendant le repas ou entre amis, quitte à parler par-dessus si nécessaire, pour pallier son éventualité. Ce silence angoissant qui suit les catastrophes ; le silence radio, comme celui provoqué par la panne (locale, générale ?) : celui de l'incertitude, qui pousse tout le monde à le combler à sa façon. Car le silence est perçu comme un vide, et la nature a horreur du vide.


Alors on se rapproche des voisins, des amis, on a besoin de l'autre. Chacun parle mais nul n'écoute, comme si on n'avait rien d'intéressant à se dire ou qu'on ne savait plus s'écouter sans bruit autour. « Tout sauf le silence ! », semblent crier les personnages de ce petit livre de 100 pages. Lire ces dialogues étranges, dont le seul but semble être d'entendre du bruit, convoque rapidement le proverbe : « Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors… TAIS-TOI ». le silence est-il à ce point insupportable ? Ou rend-il parano ? Quand le brouhaha du monde que nous mettons en permanence en fond sonore (télé, téléphone, musique, etc…) a cessé, entendons-nous enfin nos propres pensées…?


Le silence inhabituel plonge les personnages dans une sorte de vide qui fait peur, comme une petite mort. Chacun ressent le besoin de le meubler : « Toucher, étreindre, parler sans s'arrêter » pour ne pas être engloutis par ce néant assourdissant. « En guise de protection contre le silence planétaire qui appose son sceau sur nos heures, nos minutes, nos secondes. »


« Est-ce qu'on est dans une situation où on doit réfléchir à ce qu'on va dire avant de parler ? » Parler c'est agir, ne plus subir, reprendre le contrôle. Prouver qu'on existe encore. Alors les mots se bousculent, sortent, précipités, effrayés, poussez pas tout le monde sortira, dans le désordre, d'une voix calme, ou hystérique, tout est dit, mais rien n'est dit, pas l'essentiel, que de l'inutile, de l'insensé, le vomi de la pensée, non, ce n'est pas de la pensée, ça relève plus de l'automatisme. « La situation actuelle nous apprend qu'il n'y a rien d'autre à dire à part ce qui nous traverse l'esprit » : Comme on comble un vide affectif accumulant des objets, on emplit le silence de mots.


Quand la technologie garde le silence, nos paroles veulent réinvestir l'espace. Et plus le silence est pesant, plus les mots sont immenses : cyberattaque, intrusion numérique, explosion d'une centrale nucléaire. Parce que le silence, c'est aussi celui qui est gardé sur ce qui est en train de se produire. Ce silence, c'est le doute qui plane, s'insinue. Alors, l'imagination a toute la place… Finalement, ce sera peut-être elle, la troisième guerre mondiale : Celle du silence. Après nous avoir habitués à un flot d'informations en continu, du bruit télévisuel en permanence, la meilleure attaque c'est le silence. le silence comme incertitude, qui nous fait imaginer le pire… qui rend fou. On sait ce qu'il est de nous mais plus du monde. Or aujourd'hui plus que jamais, « le monde est tout, l'individu n'est rien ».


« Apparemment tous les écrans sont devenus noirs, partout. Que nous reste-t-il à voir, à entendre, à ressentir ? » L'angoisse de l'écran noir comme celui de la page blanche. Est-ce qu'en cas de page blanche, on se sent obligé d'écrire n'importe quoi aussi ? de laisser sortir des idées et des mots comme ils viennent ? Tiens, pourrait-on en faire un livre…? Très étrange cacophonie que celui-ci, drôle de texte dont ont jailli mes réflexions balbutiantes mais très peu de plaisir de lecture et tout aussi peu d'intérêt pour les dialogues, tant l'auteur nous laisse face à eux, nous débrouiller avec notre interprétation.


Au départ j'ai aimé que le sens non-évident fasse réfléchir, mais à la fin j'aurais aimé que tout s'éclaire. Or j'ai eu l'impression que les situations esquissées étaient laissées en suspension au-dessus du vide ; que l'auteur gardait le silence sur la signification profonde qu'il avait voulu donner à tout ce bruit autour du silence. Suis-je passée à côté de l'intérêt, n'ai-je pas compris les mots, leur sens ? Peut-être un livre à relire et à méditer… Une façon de nous inciter à nous déconnecter un peu du monde, à revenir à soi, à écouter les autres et réapprendre la valeur du silence. Faire taire les écrans pour revenir à l'humain. L'intérêt de ce genre de livre ouvert, c'est que chaque lecteur en tirera sa propre interprétation, sa propre morale de l'histoire. Je ne sais pas si c'était le but, mais avoir lu ces bavardages me confirme que, parfois, rien n'est plus beau que le silence. Etrangement, j'espère préférer Bruit de fond, déjà dans ma PAL ! A présent « Excusez-moi, je vais essayer de me taire ».

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Je termine mon parcours dans le silence avec ce petit roman de Don Delillo, que je ne connaissais pas.
Trois personnages regardent le super bowl lorsque soudain, l'écran de télévision s'éteint. Plus de téléphone, ni d'internet, électricité coupée. Les protagonistes allument bientôt les bougies et enfilent leur manteau. Il fait froid en ce mois de février. Un couple d'amis arrivent avec retard, ayant été victimes d'un crash aérien. L'homme blessé, ils passeront d'abord par l'hôpital.

Le sujet intéressant n'a malheureusement pas été exploité à son avantage. En fait, pour moi, il n'a pas été exploité du tout. Aucune description de l'extérieur, nous sommes dans un huit-clos, aucune psychologie pour les personnages ni pour la situation dans laquelle ils se trouvent plongés. le livre n'est que parsemé de dialogues entre les personnes, dialogues sans queue ni tête, ou de monologues tout aussi inconstants.
Et la fin : rien.
Grosse déception.

Suit une nouvelle de cinq pages "Homme à sa fenêtre", relative au confinement. Je l'ai bien aimée d'où ma 2ème étoile.
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Heureusement que je n'ai pas que des bouquins comme ça à chroniquer parce qu'autrement je changerais de métier… La première lecture m'a laissée plutôt perplexe… La seconde achevée, je suis toujours aussi dubitative… On peut tout de suite tenter de régler un premier point : est-ce agréable à lire (soyons fous) ? Est-ce que ce texte m'a intéressée (propos, dispositif narratif, écriture -oui, pardon, je suis un peu vieille et le style compte encore un peu pour moi) ?
Clairement: non, ce texte n'est pas agréable à lire et il ne m'a pas du tout intéressée. On s'ennuie d'un bout à l'autre du roman, on ne comprend pas grand-chose et on n'a qu'une hâte : en finir (et pourtant le roman ne fait que 108 pages!) Voilà, j'ai dit l'essentiel. Si la suite vous intéresse, alors allons-y.
Le sujet d'abord : tandis que des amis ont prévu de se réunir pour regarder à la télévision le Super Bowl (finale de foot dont les Américains sont friands), l'écran devient noir… On ne sait pas vraiment ce qui s'est passé mais toutes les connexions numériques sont coupées. Donc plus de téléphone portable non plus...
Bon pas franchement nouveau comme sujet. On nous l'a déjà servi plusieurs fois et à mon avis, on va en bouffer encore du bien réchauffé à la prochaine rentrée littéraire (la rentrée des écrits-confinés-fin-du-monde-on-va-tous-mourir.) Croyez-moi, le gavage nous guette ! Bref, rien de nouveau sous le soleil.
Et que je vous déballe les thèmes qui vont avec (tout aussi attendus que le reste) : on est des robots décervelés, programmés, paramétrés, configurés, encodés, cryptés, remastérisés et tutti quanti, les portables, c'est la mort, on ne communique plus, on ne voit plus les autres, on est enfermé dans notre horrible solitude, bref, la fin de notre civilisation est dorénavant imminente. Rideau.
Ok, tout ça, on le sait… Mais encore ?
Concrètement, (parce qu'il faut que tout cela se voie, soit tangible, hein, parce qu'il faut que vous compreniez bien de quoi on cause, vous les cerveaux embrumés, saturés, décérébrés et puis, il faut tenter un brin d'originalité ) : le langage est désarticulé, incohérent, sans logique, les monologues nombreux… Rappelez-vous Ionesco « La Cantatrice », Beckett etc. Il y a soixante-dix ans, c'était nouveau, ça fichait un peu la trouille quand même ou bien, pour les plus détendus, ça faisait rire. Mais maintenant, franchement, tous ces procédés sentent l'archi-réchauffé. Ce roman serait sorti en 1940, il aurait fait un vrai carton (je parle de l'écriture, de la forme évidemment), mais aujourd'hui...
Bref, vous pouvez passer votre chemin et aller voir ailleurs …
Tiens, avez-vous lu « La Demoiselle à coeur ouvert » de Lise Charles chez P.O.L ? Allez-y de ma part… Un peu de fraîcheur et d'originalité, par les temps qui courent...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Don DeLillo est un grand écrivain américain dont les romans sont considérés comme visionnaires. Il s'intéresse aux sujets de société et les aborde avec une grande originalité. La lecture de mon premier livre de cet auteur « Zero K » avait été une expérience hallucinante qui m'avait habité durant plusieurs jours après sa fermeture. Je me faisais une joie de replonger dans son univers.

A travers le portrait de cinq personnages, l'auteur veut montrer l'importance du numérique sur nos vies. Il imagine une coupure totale de tous les réseaux et observe la réaction de ses protagonistes. Alors que le précédent roman avait une musique exigeante et poétique qui raisonnait chez le lecteur, je peux dire que celui-ci est plus proche du silence complet (il porte d'ailleurs bien son titre).

Le récit est très court (100 pages) et se lit en une heure. Il n'a pas le temps pour développer le thème, d'autant plus que la moitié de la place est occupée par des dialogues. Ces échanges sont d'une banalité affligeante et comme l'ensemble du texte, n'ont souvent ni queue ni tête. Je tournais les pages sans comprendre où me menait ce brouillon général.

En voulant définir le vide créé par l'arrêt des connexions, Don Delillo s'est pris dans son propre piège. Son histoire est aussi creuse que l'effet qu'il voulait produire. Contrairement à son livre précédent, je n'ai pas été embarqué par l'ambiance, bien au contraire. Je n'ai pas non plus retrouvé sa plume si puissante qui m'avait bluffé. J'ai navigué entre incompréhension et ennui. Une fois terminé, déjà oublié et sans regret !

Ce n'est bien sûr que mon humble avis de lecteur lambda et je vous laisse vous faire votre opinion. Vous y trouverez peut-être ce que j'ai loupé. Pour ma part, je n'en tiendrai pas rigueur à Don DeLillo qui, je sais, est capable de m'enchanter encore.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Un blackout qui impacte un vol aérien, une panne généralisée des communications qui stoppe la retransmission du Super Bowl, cinq amis devant l'écran noir de la télévision qui voient peu à peu le silence s'installer.

Le contexte se dessine à travers des conversations de protagonistes qui paraissent décalées, presque irréelles.
C'est le grain de sable qui grille le plaisir, s'il en est, de cette dystopie.
On cherche en vain à trouver des réactions dites normales à une situation de crise. On se noie dans des digressions incongrues où certains théorisent sur la physique quand d'autres rongent leur frein verre en main.

Pas de plaisir de lecture et peu de talent de plume.
Incompréhension et ennui ne font pas bon ménage en littérature. Un livre vite refermé et déjà oublié.
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Je n'ai pas aimé ce livre.
Ni le style (décousu), ni l'ambiance (glauque), ni l'histoire (quelle intrigue ? quel suspens ?).

Dans un appartement de Manhattan, alors que toutes les connexions numériques viennent d'être coupées, nous assistons aux échanges entre des personnes comme dans un huis clos.

Plutôt déçue, car c'est la première fois que je lis un livre de Don de Lillo...
Cà n'était peut être pas le bon moment 🙃
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Je crois ne pas avoir choisi le bon roman pour découvrir cet auteur dont j'avais entendu tant de bien !
Roman court sur une coupure inexpliquée des réseaux et de l'électricité ... la vie s'arrête pour les personnages et on partage avec eux leur détresse ... mais je n'ai pas accroché et n'ai pas partagé leurs sentiments.
J'oublie cette non-rencontre et je vais me diriger vers un autre roman pour vraiment découvrir Don DeLillo!
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Petite chose sans grand intérêt
Ou comment un éditeur fait de l'argent (11.5€ pour 100 pages petit format...) avec le nom d'un auteur
Pas vraiment d'histoire, ni même de réflexion
Pourtant, il y avait matière
Au final, personne n'en sort grandi
Ni l'auteur ni l'éditeur
Et bien sûr pas le lecteur
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Don DeLillo (Donald Richard DeLillo), né en 1936 dans le quartier du Bronx à New York, est un écrivain américain. Auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios, et d'articles, il est surtout célèbre pour ses romans. le Silence, son nouveau roman ou novella, vient de paraître.
Cinq amis doivent se retrouver à New York chez Max Stenner et sa femme Diane Lucas pour regarder le Super Bowl, finale du championnat de football américain, l'événement sportif le plus regardé à la télévision aux Etats-Unis, et l'un des événements sportifs les plus suivis au monde. Martin Dekker, enseignant en physique est déjà arrivé, ne manquent que Jim Kripps et son épouse Tessa Berens poétesse, retardés par un atterrissage en catastrophe de leur avion revenant d'Europe. La soirée évènementielle va prendre une tournure inattendue quand l'électricité va plonger New York dans le chaos…
Une télé qui tombe en panne pour vous gâcher la soirée, puis l'électricité vous lâche et le mini-drame personnel devient catastrophe de grande ampleur. Inspiré (?) de la dernière grande panne électrique qui frappa New York en août 2003 (après celle de 1965), ce court roman est une métaphore sur la fragilité de nos sociétés, toujours plus modernes, plus technologiques, mais aussi beaucoup plus vulnérables : un simple OFF sur le bouton et tout s'écroule.
La séquence d'ouverture du livre nous montre Jim et Tessa dans leur avion, Jim débitant comme une litanie les informations affichées sur l'écran devant ses yeux, température extérieure, vitesse de l'avion etc. tel un intoxiqué des informations comme celles qui défilent sur le bandeau en bas d'écran des chaines de télévision d'infos en continu. le décor est planté et nous est familier, le lecteur rit jaune.
Le huis-clos qui suivra pourrait être drôle s'il n'était inquiétant. L'écran noir de la télé – la sacro-sainte télé – rend dingue Max et pour échapper à son angoisse, il s'imagine speaker et invente à haute voix des commentaires sur le match qu'il ne peut pas voir. Quand l'ampleur du désastre va prendre jour, les uns et les autres vont se livrer à des réflexions plus ou moins compréhensibles, comme un long délire sur le délitement du monde, ce monde affaibli par ce qu'il pensait être ses points forts, la haute technologie, l'informatique et internet etc. Sans télé, sans ordinateur, sans téléphone portable, que reste-t-il ? Que devenons-nous ? Ajoutons-y les catastrophes écologiques et les épidémies, la messe est dite et le silence se fait.
Comme souvent dans ses romans, Don DeLillo exprime sa fascination pour le langage et les mots, pour l'image, et plus largement pour une angoisse latente liée à la fin de tout et donc à la mort.
Un bouquin intéressant sur le fond, certes, mais pas renversant à lire.
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Ce petit roman est rapide à lire, mais je l'ai lu dans la souffrance.
Il ne m'a absolument pas intéressé, et pourtant le résumé m'avait donné très envie ! Néanmoins le traitement du sujet est fait d'une façon inattendue. Alors que l'on peut s'attendre à du suspense, de la peur, voire même de l'action, le titre du livre se retrouve tout au long de lui : c'est le silence.
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