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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cinquante ans plus tard, au terme d'un effort de mémoire et assisté de quelques photographies l'auteur se souvient de cette maison où il a fumé ses premières clopes avec son frère, rit avec sa soeur du temps où il était son prince. Dans cette maison il a eu peur, il a eu froid, il a été abîmé dans cette maison. On ne peut se cacher de soi-même, jusqu'alors il a survécu dans l'ignorance de l'origine de son mal, l'obligation de ce livre est née là, nommer le mal, prononcer les mots : abus, attouchements, violences sexuelles. L'écriture est un chemin de croix qui va le mener à l'enfant qu'il a été.

Dans ce roman émouvant Grégoire Delacourt revient sur son enfance, sa famille, ses amours, tous ces moments bons ou douloureux qui vont être la genèse de ses romans. Un récit écrit avec beaucoup de pudeur pour décrire sa blessure, le déni de sa mère, une façon pour elle de survivre. le psy, les médicaments, son incapacité d'aimer léguer par ce père abusif, Grégoire Delacourt nous révèle tout ce que son corps de marmot a enseveli, mais aussi toutes ses douleurs d'adulte un homme de travers, tordu, vrillé ; un corps de Giacometti, une souffrance qui marche. Il n'aura de cesse de retrouver cet enfant mort pour le réparer. Un roman très bien écrit qui nous raconte avec délicatesse cette blessure profonde d'un enfant qui n'arrive pas à cicatriser.

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Superbe lecture. Comment parler mal d'un livre si bien écrit. Pratiquement toutes les phrases mériteraient qu'on s'y arrête. Si les mots peuvent ne pas suffire pour guérir ou pardonner, en revanche, elles peuvent accuser et lâcher à la vindicte populaire. L'auteur n'a pas besoin de cette publicité car ce n'est pas son but que de pleurnicher sur l'inceste. Comme il le dit, c'est la fin d'un parcours littéraire biographique (10 ans, 10 livres pour faire simple), d'une psychanalyse aussi, et c'est surtout un cri d'amour (à sa mère notamment). le plus difficile sera pour lui, sans doute, d'écrire sur d'autres sujets.
La lecture du livre par son auteur sur la version Audiolib est une excellente idée... à chaque fois, et là particulièrement.
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Grégoire Delacourt livre avec une certaine pudeur son traumatisme obsédant, celui qui l'a empêché de vivre avec insouciance,  avec légèreté.  Dans ce récit autobiographique, il y a des phrases chocs, des phrases et des mots bouleversants.
J'ai lu auparavant "Mon père" et, apprendre qui est ce "Mon père" m'a bien sûr saisie, mais peut-être que le style, la façon "décousue" de faire part de ces révélations m'a empêchée d'être touchée comme j'aurais sans doute dû l'être .
Son amnésie traumatique est tout à fait singulière "mes livres me racontaient, mais je les lisais pas" .  C'est un peu comme s'il avait été pendant une très grande partie de sa vie, dépossédé de son moi qui pourtant s'egrénnait dans ses différents romans.
La rencontre de cet enfant qui n'est autre que lui et pouvoir enfin se sentir "légitimement " victime va lui rendre enfin le droit de vivre.






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J'ai lu quelques romans de Grégoire Delacourt , certains m'ont beaucoup plu, d'autres nettement moins. Je lui reconnais en tout cas un don pour l'écriture, les formules qui frappent, n'oublions pas qu'il a été un publiciste reconnu. Je m'intéresse à lui aussi pour une autre raison: il est né la même année que moi, dans la même ville: Valenciennes., qu'il évoque souvent dans ses livres. Et j'ai bien connu, petite fille déambulant dans les rayons, le magasin de tissus, " Chez Mascaux", dont son père était le directeur. Maman me disait toujours qu'elle n'aimait pas cet homme, froid et hautain, qui surveillait les clients.

Son père. Après " Mon père" , roman de transfert où le pédophile est un prêtre, roman que je n'ai pas lu car le sujet me rebutait, l'auteur écrit cette autobiographie qui fait enfin éclater tous les silences, les dénis. Je ne sais pas pourquoi je l'ai empruntée à la médiathèque, le titre qui m'attirait sans doute et le pressentiment qu'une révélation importante de l'être allait avoir lieu.

" L'amnésie traumatique craque. Les mots me tailladent." Il aura fallu attendre la soixantaine , une psychanalyse et de longues années d'errance amoureuse et de mal-être pour que se révèle l'évidence, même s'il ne s'en souvient pas :" Mon père m'a fait du mal. (...) Je n'ai pas honte, vous savez, je suis triste."

Courageux parcours, où l'écriture sera le déclencheur des émotions, du malaise lancinant, où la parole, enfin, pourra libérer, du moins un peu, car je ne suis pas sûre qu'on puisse réparer l'inommable. Comme j'ai été choquée de lire que son père était entré en soins palliatifs et est mort dans la même clinique que maman... Un livre nécessaire, pudique et bouleversant. Qui aura en tout cas fait comprendre à l'auteur que sa mère l'aimait, et le protégeait, à sa façon.

Je ne passerai plus avenue de Verdun sans penser au petit garcon triste, qui aurait voulu s'écraser sur le sol, depuis sa chambre...
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« Est-ce qu'on guérit un jour, 

d'avoir manqué d'amour? » disait la chanson. 

Récit autobiographique de la survie d'un enfant abusé.

Le livre raconte l'histoire d'un enfant qui a le goût de se jeter par la fenêtre, un gosse gavé d'antidépresseurs, qu'on envoie en pension et qu'on tient éloigné de la maison. Un jeune homme qui a du talent pour jouer avec les mots et trouve du boulot dans la publicité. Un amoureux qui se marie et a des enfants, mais qui a toujours du mal avec l'amour. Devenu écrivain à l'aube de la cinquantaine, l'écriture est un moyen de « réparer l'enfant » en lui.

L'auteur ne raconte pas l'abus, mais plutôt ses conséquences. Il lui a fallu des années, des tas de rencontres avec le psy, pour comprendre qu'il avait été victime, que l'enfant qu'il avait décrit dans son roman « Mon père », c'était lui.

Un texte parfois touchant, parfois banal, mais qui montre surtout que derrière la façade de prospérité peuvent se cacher de grandes souffrances.
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L'écriture pour essayer de réparer , pour créer un pont entre l'enfant aux blessures invisibles et l'adulte qu'il est devenu .
Ce qu'essaye de faire l'auteur Grégoire Delacourt tout au long de son oeuvre , en se dévoilant de plus en plus avec chaque roman , comme si c'était moins douloureux d'agir ainsi , petit à petit , couche par couche .
C'est le retour vers l'enfance pour voir sous un nouveau jour les interactions familiales , comme le rôle de la mère .
Une écriture sobre pour un sujet si difficile , celui de l'enfance brisée , volée , qui ne peut laisser indifférent .
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Méfiez vous des impressions premières. Après avoir lu quelques pages de L'enfant réparé, le mot nombrilisme me vient à l'esprit. Quelques dizaines de pages plus loin, l'auteur parle enfin d'un autre personnage, son frère, deux trois mots sur lui pour rapidement ramener le sujet à sa personne, ce qu'il m'a dit, ce qu'il m'a fait, sans aucune explication bien sûr sur le pourquoi de ce qu'il m' a dit et fait. Enfin pour parachever le tout, je note une phrase, l'auteur venant de rencontrer une femme : j'avais aimé son désir de moi.

Un livre étant un tout, l'avancée en lecture, me fait comprendre et donc voir les choses autrement. Il s'agit de l'histoire d'un homme à l'enfance meurtrie. Dixit Grégoire Delacourt, écrire fut salutaire et oeuvre de soin.
Parenthèse, écrire pour se soigner est ce une bonne chose, pour l'auteur, pour ses lecteurs ? Réponse ambiguë, l'auteur écrit ce qu'il veut et le lecteur apprécie à sa convenance.

L'enfant réparé est donc un récit autobiographique. Celle d'un enfant abusé ce qu'il ignorait. L'auteur présente également son oeuvre comme une trajectoire l'ayant mené à ce dernier livre salvateur, livre vérité, livre réparateur d'où le titre d'enfant réparé.
Les précédents livres que cite abondamment Grégoire Delacourt étaient tels les cailloux semés afin de retrouver un chemin menant à l'enfant réparé. Et de fait, un éclairage nouveau permettra de comprendre autrement et plus justement les écrits antérieurs. Ainsi et par exemple le livre intitulé le père, dialogue entre un père et un prêtre, le prêtre ayant abusé de l'enfant du père. le père semble faire preuve d'une indulgence incompréhensible envers le prêtre. On comprend mieux lorsque le propre père de l'auteur se dévoile derrière le prêtre, en habit noir comme ceux du dit père juriste.

L'écriture est professionnelle, les chapitres sont courts, inutiles de se perdre en tergiversations, la clarté n'est pas toujours là, reflet du déni de l'oubli et du vouloir taire dans lesquels, un temps s'est réfugié Grégoire Delacourt.

Sur le même sujet, parallèle avec Christine Angot et son le voyage dans l'est, où les agressions sexuelles paternelles étaient clairement énoncées ainsi que ses conséquences en parties décrites, ou encore Héritage et milieu de Vigdis Hjorth qui s'attachait aux réactions familiales allant jusqu'au procès, ici, les difficultés à franchir les portes de l'oubli s'expriment.

Conséquences du non dit, une mère qui protège son fils en l'éloignant ce que celui ci interprète comme un abandon et un manque d'amour, un père qui s'exclut de lui même afin de ne pas céder à la récidive, comment l'enfant l'a t il compris ?

Dire les choses, c'est à dire poser les problèmes, est ce suffisant ?
Non. C'est un premier temps nécessaire comme préalable à trouver des solutions.
Réfléchir, aller chercher plus en amont encore des éléments de compréhension, afin de voir et pouvoir être autrement.

Beau livre à mi chemin d'un parcours réparateur.
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La plume de Delacourt qui raconte, confie son histoire.
Le cheminement de dizaines d années nécessaire pour faire sortir ce traumatisme d enfant.

L'auteur reprend son histoire d'enfant et d'adulte, confie comment il a traversé ces années alors qu il était abîmé. Comment dans son parcours d écrivain, ses romans ont été des cailloux semés pour avancer, se comprendre et enfin, se réparer.

Un roman touchant, bouleversant, intime. Un peu ds la vague des romans confidences très personnels, réparateurs. L'effet cathartique de l'écriture.
Belle plume, toujours.
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Il y a beaucoup de pudeur dans ce récit autobiographique. Comment dire l'indicible ?L'auteur évoque d'abord à demi-mots une blessure profonde de l'enfance. Puis dès sa jeunesse son amour des mots et son rêve de vivre de sa plume. On apprend alors qu'avant d'être romancier, Grégoire Delacourt a écrit des slogans publicitaires pour le lait Gloria ou les bonbons Lutti, s'est essayé sans succès à l'écriture d'une pièce de théâtre. Puis, par circonvolutions, il nous dit la personnalité de sa mère, celle de son père, la naissance de son frère, de sa soeur... 
L'écriture est parfois une thérapie.
J'ai trouvé ce roman délicat, d'une tristesse terrible. Grégoire Delacourt poursuit son chemin de résilience. Il apporte un nouvel éclairage sur toute son oeuvre, et en particulier Mon Père, fiction bouleversante que j'avais lue en m'interrogeant sur l'identité véritable du personnage central. 
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Livre de tous ses livres, clé de compréhension, « celui qui les réunira tous » ?

Après l'écriture de Mon père, Grégoire Delacourt se lance dans l'écriture de celui-ci et creuse au plus profond de ses propres blessures. Pas de roman ni d'artifices.

Et, chose curieuse, alors que j'avais toujours vu en lui une sorte de peintre des émotions, il nous décrit son vide intérieur.

Un livre dur et beau. Une réconciliation, une (re)naissance
Lien : https://www.noid.ch/lenfant-..
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