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sur 692 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand je te dis que je sors de mon périmètre de sécurité, tu rigoles… Ben arrête de rigoler !
Grégoire Delacourt, il est à plusieurs encablures du dernier roman de Fauquemberg…
Mais bon, faut pas que je meure idiot. Ce mec, c'est celui qu'a écrit « La liste ». Pas de Schindler, celle de ses envies. Autant dire que quand je l'ai choppé au détour d'un rayon, Gérard m'a demandé ce que j'avais fumé.
Je fume pas.
Alors bien sûr qu'après lecture et grand énervement parce que s'il y a un truc qui m'énerve, genre qui me donne envie de distribuer des coups de fourchettes, c'est les porcs en levrette sur des mômes, et donc bien sûr qu'après ça, je me suis demandé qui avait écrit sur ces ignominies.
Alors tu repenses à Justine Niogret et à son varan. Un des romans les plus vivants sur le sujet qu'il m'ait été donné de lire depuis de longs jours.
Alors bien sûr que tu repenses à Gabriel Tallent, et à « My absolute darling ».
Bien sûr.
Et puis tu penses à ce film, « Spotlight », celui qui m'a mis en colère et qui a engendré un de mes trucs à moi, qui s'appelle « T'auras pas mal ».
Et puis tu te dis, après avoir écumé chacune des pages de ce texte, que certaines de ses phrases sont juste belles. Belles à crever le ventre de ces bêtes qui sous couvert de Bondieuseries s'imaginent à l'abri de la justice des hommes.
C'est sans doute ça.
Alors un cri.
Le cri du père face au Bon Dieu, ou à un des ses agents commerciaux, qui lui dit de croire encore au pardon et à la rédemption.
Sans déconner.
Alors une histoire de vengeance.
Parce que face au vide monstrueux laissé par ces mecs qui imaginent que l'enfant est juste un morceau de viande, sans âme et sans douleur, et que même les petites filles sont faites pour le plaisir des hommes qui ont trente ou quarante ans de plus qu'elles, face à ce vide au milieu de leur crâne, je reste sans voix.
Alors je crie pas.
Parce que quand tu cries, t'as tendance à dire les trucs qui te sortent du ventre, pas de la tête. Ça veut dire que t'as tendance à dire n'importe quoi, et c'est pas la solution.
Alors je peux imaginer le père que je suis face à ce vide-là. Je peux imaginer le père que tu es peut-être face à ce vide-là. Mais je ne fais qu'imaginer.
Je peux imaginer la rage du père face à ce vide-là.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/m..
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Ce livre m'a été prêté par une amie au sein de notre petit cercle de lecteurs et le moins qu'on puisse dire c'est que cela détonne d'une certaine manière avec les précédents ouvrages du même auteur.
Etonnement, déroute puis choc, gêne et douleur à la lecture de ce récit qui étouffe de vérité, qui la laisse éclater avec véhémence. La polysémie du titre permet de croiser les différentes figures paternelles, intergénérationnelles du père au Père, du géniteur à la figure du passeur, celui qui guide et celui qui égare et abuse. le sujet-tabou de la pédophilie permet de dresser le portrait noir et sombre d'un prédateur sexuel (mais lequel ?) qui prive de son corps, de sa dignité, enfin de sa parole un enfant le ramenant à son mutisme originel, étymologique. du courroux à la rédemption, du sacrilège au sacrifice, du silence aux mots qui permettent de se reconstruire pour (se) dire et (se) réapprendre, c'est à ce douloureux périple que le lecteur est conduit et qu'il devra effectuer d'une traite même si personnellement je n'y suis pas tout à fait parvenue.
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Cette fois G. Delacourt nous entraîne dans une histoire ou la fiction colle de très (trop) prêt à la réalité. On pourrait parler l'autopsie d'un crime, car il s'agit bien de cela, de la pédophilie et de l'enfance qu'on assassine. → C'est l'histoire de Benjamin qui souffre dans son corps et dans sa tête, une visite aux urgences dévoile l'indicible et fait voler en éclats les certitudes d'une famille, déjà meurtrie. ← Édouard, le père veut comprendre, il veut s'emparer de la douleur de son fils et va chercher les réponses auprès du prêtre abuseur. ↓ C'est une lecture sordide et insoutenable, c'est une lecture difficile mais nécessaire au vue de l'actualité. Une lecture en apnée pour ma part…. ↑ Je ne peux pas ne pas citer le film de François Ozon "grâce à Dieu" sorti dans la même foulée. Il illustre le combat des victimes contre les prêtres pédophiles, contre l'inertie de l'Église et de ses représentants.
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J'avais fait le choix de ne présenter sur mon blog que des livres coups de coeur (ou très appréciés), je ne peux m'empêcher de donner tout de même mon avis sur ce livre tant mon sentiment est inversement proportionnel à un coup de coeur. Vous l'aurez donc compris : je n'ai pas vraiment aimé ce livre.

Tout d'abord, je précise que le sujet traité, le viol d'un enfant par un prêtre, est évidemment abominable, comme tout viol, que celui-ci ait été perpétré par un prêtre ou non. Ce sujet, par ailleurs, fait partie des choses douloureuses qui se doivent d'être mises sur la place publique, pour que de véritables actions puissent être mises en place.

Je ne remets donc pas en question le fond de ce livre. Je remets en question la forme.

Heureusement, il se lit rapidement, en quelques heures, je refermais le livre. Si cela avait été un pavé de 400 pages, je pense que j'aurais fini par le lire en diagonale, voire à le refermer avant la fin.

J'ai ressenti tout au long de ma lecture un malaise grandissant, dans la façon dont l'auteur a amené cette histoire. Je pense être quelqu'un de très empathique et je pense aussi comprendre ce qu'un père (ou une mère) doit traverser lorsqu'il découvre que son enfant a été la victime d'un viol. Or, à aucun moment, ce père ne m'a vraiment émue. Je dois d'ailleurs préciser qu'aucun personnage de ce livre ne m'a véritablement émue.

Déjà, l'aspect biblique. le fait de mêler à cette histoire celle d'Abraham et d'Isaac à tout propos m'a agacée. D'accord, l'histoire se passe dans le milieu de l'église et d'accord l'auteur a visiblement été interpellé dans sa vie par cette notion de Dieu inculqué dans les leçons de catéchisme.

J'ai trouvé aussi que le passage de « l'aveu » public du prêtre manquait de crédibilité. Là encore, j'y ai vu un effet de sensationnalisme qui ne m'a pas convaincue.

Mais ce qui m'a au fond le plus gênée, c'est la construction de l'histoire tel un thriller. Ce huit clos dans lequel se retrouvent un père et le prêtre ayant violé son fils, mené tambour battant avec rebondissement final. Je trouve que le sujet est trop délicat pour se permettre d'en faire un roman à suspens. Je n'ai donc pas adhéré à ce « corps à corps » bestial, censé nous mener crescendo vers une fin qui m'a franchement laissée perplexe. J'ai eu le sentiment qu'elle voulait apporter au lecteur le « détail qui tue », le renversement de situation auquel on ne s'attend pas et qui donne au livre son apothéose. Quoi qu'il en soit, dans ce type d'histoire, j'ai trouvé cela un peu « spécial »

Ensuite, la violence. Certes, le sujet est violent en lui-même, je ne m'attendais donc pas à y trouver une histoire « bisounours » mais enfin, si moi-même j'apprends que mon enfant a été violé, je ne pense pas avoir envie de savoir ce que le violeur lui a précisément fait. J'ai trouvé ces détails sordides et inutiles, on peut raconter, témoigner, se libérer, vivre la douleur de ses émotions sans avoir besoin de décrire avec cette précision chirurgicale. Limite, j'ai eu l'impression que l'auteur souhaitait apporter un climat encore plus glauque qu'il ne l'était déjà, comme dans ces films d'horreur dont on vous montre bien tout en gros pour que vous n'en perdiez pas une miette. J'ai trouvé ça malsain.

Il y a des mots pour poser la douleur. Il y a une façon de raconter l'insoutenable, celui qui non seulement détruit ce qui vous est le plus cher mais qui détruit aussi tous ceux qui essaient, tant bien que mal, de survivre à cette tragédie.

Je n'ai donc pas aimé la façon dont l'auteur a posé ses mots mais je suis peut-être passée à côté du livre, c'est possible. Il a par ailleurs de très bonnes critiques et a le mérite de soulever ce sujet délicat de la sexualité dans le milieu de l'église. Et c'est pour cette raison que je lui mets tout de même trois étoiles.

Lien : https://unefeuilleetdesmots...
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sur conseil de lecteur,j ai emprunte ce livre sans regarder le resume.je l'ai decouvert au fil des pages.c'est un livre assez dur au final car on sait que la fiction est souvent issu de verite qui derange tant.on peut comprendre la rage d'un pere.on se perd parfois dans ce roman..la fin par contre me laisse un gout bizarre en bouche ..une lecture a partager quand meme pour briser les silences
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J'ai été emballée par le résumé mais un peu moins par la façon de raconter l'histoire. C'est tout de même un sujet d'actualité et j'ai eu envie de savoir comment ça allait finir.
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