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3,93

sur 688 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre m'a été proposé par mon amie Marilyn de la médiathèque .
Lu d'une traite l'histoire d'un père Edouard qui apprend que son fils Benjamin a été violé par un prêtre.
S'ensuit une confrontation et un huit clos étouffant ....
«  Pourquoi nous n'avons rien vu ? »
Ce livre noir, coup de poing, violent, percutant , met des mots et quels mots ? sur un sujet explosif, tabou et cruel, des actes innommables, intolérables, indignes , destructeurs , une ignominie qui n'a pas de nom...
Une provocation pour le lecteur , cloué par l'émotion—— indigné par ces monstruosités .
La manière de traiter ce sujet, qui mêle la vie d'avant , celle du couple et la scission du récit où l'auteur insère des « paroles bibliques », l'histoire d'Abraham , ( bible, ancien testament ) interpellent.
J'en ai été gênée . La chute de l'ouvrage m'a laissée pour le moins perplexe ....
Un sujet sensible presque insoutenable , révoltant, sur lequel je n'ai pas envie de m'étendre tellement il est douloureux, un ouvrage étouffant difficile à oublier ...qui déstabilise ...
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Édouard vient de saccager entièrement une petite église. Enfant il avait de Dieu une image aimable. Mais l'Église dissimule, elle protège les abjections qu'un homme est capable de commettre sur un enfant. Et cet enfant c'est son fils Benjamin. À onze ans, il a été souillé et Édouard hurle sa vengeance. À quoi sert un père s'il ne peut pas venger son fils et essayer de le ramener à la surface du monde.

« On l' a arraché à l'enfance avec une déchaînement de bête fauve. A bientôt onze ans, à l'âge des premiers vrais copains, de premières grandes rigolades, il n'est de barbarie qu'il ne connaisse déjà. Il a goûté la boue des hommes. Il sera désormais, et à jamais privé de la joie du mystère, du plaisir de l'attente, de la découverte et de la poésie. La pureté d'un ruisseau à ses yeux sera invisible, il baigne dorénavant dans le marigot de l'obscénité du monde. »

Grégoire Delacourt trouve les mots justes pour décrire l'insoutenable, le viol d'un enfant par un prêtre, la difficulté à se reconstruire, la douleur incommensurable et le sentiment de culpabilité d'un père. Cependant, j'ai trouvé que son récit souffre malheureusement de trop d'invraisemblances et dénature son propos sur ce sujet d'actualité brûlante. La douleur d'un père peut-elle vraiment conduire à de telles extrémités et comment imaginer un prêtre qui devant ses fidèles rassemblés le dimanche avoue sa terrible faute. le retournement de dernière minute n'est pas plus crédible. L'auteur a sans aucun doute voulu provoquer le lecteur, mais sa manière de traiter ce crime fait aux enfants ne m'a pas totalement convaincu.

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"Toi, Delaunoy, ogre des aulnes, mon couteau va te pénetrer comme tu as pénétré mon fils, te déchirer le ventre, comme tu as déchiré le sien. le mal que tu lui as fait doit t'être rendu car la justice est l'équilibre. "


On avait arrété un peu de lire les romans de Grégoire Delacourt, La première chose qu'on regarde, un roman qui parlait de cinéma et de Scarlet Johannson, et on avait trouvé que l'écrivain, pourtant tant apprécié des lecteurs ne brillait pas vraiment par la légéreté de sa plume et avait quand même tendance à accumuler les maladresses stylistiques

Heureusement, Mon Père, le huitième roman de l'auteur, qui met en scène l’abus sexuel sur les enfants, et poignante réflexion sur le besoin de se venger ne souffre aucunement de ces scories et fut un des belles surprises littéraires de ces dernières semaines.

Grégoire Delacourt réussit d'un sujet vraiment délicat , un sujet sur le fil du rasoir avec ce cri du coeur d'un père, qui vient saccager l'église d'un prêtre que son fils de dix ans a accusé de violence sexuelle contre lui.

Ce père profondément meurtri et anéanti veut absolument tout connaitre et demande la confession de ce présumé coupable, afin de tenter d'absorber le martyre de son fils en qui il avait une absolue confiance.

Suit un huis clos tendu et éprouvant, qui interroge le fait de savoir si libérer la parole et crever l'abces suffit à rendre un peu d'humanité et de dignité à une enfance bafouée ..Pendant trois jours , va se mettre en place un dialogue pendant lesquels les mensonges, les lâchetés et la grande violence intrinsèque vont ressortir.

Avec ce beau "Mon père", Delacourt interroge l'impuissance d'un homme dans sa capacité à aimer et à protéger son fils, ainsi que celle d'une institution , l'église qui doit aimer et protéger ses enfants, et qui ne le fait pas toujours non plus .

Beaucoup plus que dans ses récits précédents, Grégoire Delacourt ose l'épure, élimine l'emphase et le pathos ( seuls les passages d'Isaac et d'Abraham sont un peu lourds et hors sujets) pour se concentrer sur ce roman toute en colère et en empathie avec ses personnages, aussi faibles et perdus soient ils .

Un sujet brûlant d’actualité, en lien avec le récent film de François Ozon ( lire chronique ici même) et un roman puissant et prenant !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le sujet est malheureusement d'actualité. Non qu'il se produise plus qu'auparavant, mais aujourd'hui il se dénonce. Les cas de pédophilie dans les rangs de la prêtrise ébranlent l'institution religieuse. Et l'Église n'a plus le pouvoir de l'étouffer. C'est cela qui est nouveau et c'est tant mieux.

Ma perception de cet ouvrage a du mal à se déterminer. Certes les pratiques qu'il dénonce, s'agissant d'un crime contre l'innocence, sont impardonnables. Et aujourd'hui tout ce qui peut rompre le silence est à prendre. Car le plus difficile est là.

La question étant de savoir si ce genre d'ouvrage, dans une version minimaliste, tient plus de l'exploitation commerciale qu'il ne sert la cause des victimes. Je vais quand même pencher pour cette dernière. Si cela peut permettre à des parents de ne pas avoir de la merde dans les yeux, comme se le reproche son héros dans la crudité de son langage.

Mais comment rester propre dans son langage en pareille situation ?

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Inattendu et angoissant. A la recherche du prêtre qui a abusé de son fils , mêlé dans un contexte familial développé avec beaucoup de sensibilité, la seconde partie vire un peu dans le gore lorsque Edouard finit par débusquer le véritable coupable.
Je m'attendais à un roman un peu léger et non à un récit d'une telle épaisseur et telle envergure.
Il s'agit d'un roman , bien que l'on soit tenté de se poser la question s'il ne s'agit pas d'un récit de vie tant la rage et la colère sont merveilleusement bien développés.
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Dans ce roman très dur et violent, l'auteur qui nous a habitué à davantage de douceur, de légèreté et de bons sentiments dans ces précédentes oeuvres, dénonce les violences faites aux enfants par des hommes d'église, ici un prêtre respecté, et surtout le silence qui pendant trop d'années les a entourées. Voilà je vous ai tout dit !

L'auteur nous raconte l'histoire d'Edouard, un père qui apprend bien trop tard que son fils, Benjamin, a été violé lors d'un séjour d'été en camp de vacances.
Il retrouve (croit-il...) le prêtre responsable et décide le lui faire payer le mal qu'il a fait à son petit garçon, et surtout de lui faire avouer tous les détails de cette sordide histoire. Il faut qu'il sache coûte que coûte plutôt que d'imaginer...
Là, au coeur de l'église, la violence et le désir de vengeance d'Edouard se déchaînent...et deviennent incontrôlables pendant trois jours, face au silence et à la lâcheté, tandis qu'il s'interroge sur sa propre éducation, son propre père, sa propre responsabilité.

C'est un face à face éprouvant pour le lecteur et très dérangeant même pour moi qui suis profondément athée, mais nécessaire pour le père, fou de chagrin. Certaines scènes sont sordides et d'une rare violence.
Le lecteur s'interroge...
Edouard a-t-il le droit de faire justice lui-même ? Pardonner peut-il aider à réparer les victimes et à leur rendre leur innocence ?

L'auteur a décidé de s'engager pour cette cause qui le révolte. Il ne peut accepter comme nous tous, que les enfants soient victimes de ceux qui étaient chargés de les protéger, tout comme ce père ne peut accepter de n'avoir rien vu des appels au secours de son fils qui ne peut parler.
Briser le silence est nécessaire mais je ne sais pas si ce roman est pour autant nécessaire.
Avec des mots pourtant justes et des passages émouvants, l'auteur décrit toutes les facettes de sentiments et tous les détails, même sordides, de cette histoire. Je n'ai rien appris que je ne sache déjà.

Je n'ai éprouvé aucune compassion pour Edouard, dont le personnage et les actes sonnent faux finalement, car si je comprends la rage qui l'anime, je ne vois pas un père commettre de tels actes peu crédibles. Trop c'est trop dans ce roman que l'auteur a voulu faire coller à l'actualité.
L'auteur agrémente son texte de trop nombreuses citations bibliques qui n'apportent rien au roman. Il compare l'histoire d'Abraham et de son fils, certes, et nous livre des réflexions sur le pardon, mais tout cela mit en parallèle de la violence des propos et des actes, ne m'a pas convaincue.
De plus, la fin est plutôt invraisemblable : je ne vois pas un prêtre avouer son crime devant ses ouailles !
Mais elle nous révèle cependant à quel point le silence de l'Eglise a pu cacher autre chose que nous n'imaginons même pas.

C'est un livre d'à peine 200 pages qui se lit d'une traite car bien entendu le lecteur dérangé (choqué ? provoqué ?) par les premières lignes de l'auteur veut savoir comment tout cela va se terminer.
Mais encore une fois, même si je trouve que c'est une très bonne chose que la parole se libère, je m'interroge sur la nécessité de toute cette violence. Elle n'apporte rien aux victimes, ni aux familles, ni aux bourreaux.
Je vous laisse donc être votre propre juge quant à ce roman, si vous le lisez un jour...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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La famille, le silence ! Enfance volée.
Un sujet d'actualité ! Est-ce que l'église a compris le problème ? Il semblerait qu'elle commence à réagir. Un livre qui pourrait les éclairer et leur faire comprendre le ravage, la détresse des enfants et de leur entourage.
Combien d'enfants ont perdu leur innocence et la confiance en l'autre. le dernier chapitre nous achève. Il y a encore beaucoup à faire.
Livre qui se lit vite, le vocabulaire est recherché, les chapitres sont courts. Un roman fort, plein d'émotion, marquant et dérangeant aussi. On ne peut pas aimer ce livre par le sujet évoqué, on ne peut qu'être dérangé.
J'ai préféré le premier livre que j'ai lu de l'auteur.
Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Après avoir vu en début d'année l'excellent film de François Ozon, Grâce à Dieu, j'étais vraiment curieuse de lire le nouveau roman de Grégoire Delacourt qui aborde la même thématique sous un angle complètement différent.

Dans ce récit, c'est avant tout l'histoire d'un père, Edouard, dont le fils de dix ans a été abusé sexuellement par un prêtre.

Un père qui, en découvrant l'indicible, décide d'aller rencontrer ce prêtre, cet homme qui a brisé la vie de son enfant.

Pendant trois jours, le lecteur assiste à ce face-à-face suffocant, violent entre ce prêtre et ce père. Une confrontation dans laquelle ce dernier va exprimer toute sa colère et sa douleur. Un père rongé par la culpabilité car il n'a rien vu, car il n'a pas su protéger son fils.

C'est un sujet difficile qui est abordé dans ce roman et certaines scènes sont dérangeantes, presque insoutenables. Une lecture qui met en avant le poids du silence et qui amène notamment le lecteur à s'interroger sur la notion de pardon.

Si j'ai apprécié le parallèle que l'auteur effectue avec l'histoire d'Abraham et de son fils au début du livre, j'ai trouvé que les références aux textes religieux qui s'intercalent ensuite tout au long de la narration occupent une place trop importante et viennent alourdir le récit.

Malgré tout, Grégoire Delacourt dépeint avec beaucoup de réalisme les sentiments auxquels est en proie le père de la victime. Cependant, la fin inattendue m'a laissée perplexe, avec un sentiment d'incompréhension quant à la volonté de l'auteur avec cet ultime rebondissement.

Une lecture qui ne m'a pas totalement convaincue mais qui reste incontestablement forte et percutante grâce à ce huis-clos saisissant.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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J'ai du mal à dire si j'ai aimé ou pas ce livre ; le sujet est la pédophilie au sein de l'église, ce sont les références bibliques qui l'ont le plus gênées.
Cela montre ou explique comment cela peut arriver et pourquoi l'entourage ne voit rien .
Je ne dirai pas qu'il faut le lira car il faut que ce soit un public averti .
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Ce livre mériterait sans doute plus si l'on prenait en compte sa puissance. Mais je l'ai trop détesté pour lui mettre une meilleure note. Détesté d'être aussi violent et de nous mettre face à cette réalité sans nous prévenir. Détesté de plonger des gens ordinaires dans le quotidien d'une victime. Détesté de nous faire être victime à notre tour.
Admirable et détestable. (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/04/07/le-pere-et-le-pere-mon-pere-gregoire-delacourt/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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