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EAN : 9780543869203
524 pages
Adamant Media Corporation (12/04/2001)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Eugène Delacroix, grand génie de la peinture française et universelle, révèle ses talents extraordinaires d'écrivain à travers ce Journal, ces nombreuses notes et correspondances, réédités aujourd'hui avec une fidélité absolue aux textes originels. Quelque temps après la mort de Delacroix, sa domestique Julie apportait chez le peintre Constant Dutilleux, rue de Rennes, un paquet volumineux expédié par la gouvernante du maître, Jenny Le Guillou. "Quelle surprise de d... >Voir plus
Que lire après Journal, tome 1 : 1823-1850Voir plus
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Si nous nous posons sur Delacroix la question que Sainte-Beuve considérait comme indispensable de résoudre dans l'étude biographique et critique d'un homme éminent : « Comment se comportait-il en matière d'amour? Comment en matière d'amitié? » le Journal du maître nous éclairera complètement. Les préoccupations amoureuses existent au début de sa carrière. Faut-il ajouter qu'elles sont sans conséquence? Il n'est jamais indifférent de savoir si un homme, surtout un artiste, a connu le souci d'aimer; mais ce qui est capital, c'est d'être fixé sur ce point : quelle partie de son être a été atteinte? La tête, le cœur ou les sens? Suivant que l'amour de tête, l'amoursentiment ou l'amour sensuel prédominera, l'être intellectuel se trouvera modelé différemment et la réaction amoureuse influera diversement sur les productions de son esprit. De cette vérité psychologique, Stendhal, pour ne citer qu'un nom, a fourni la plus saisissante démonstration, car il est bien certain que, si l'amour de tête et l'amour-sentiment n'avaient pas tenu dans sa vie la place que nous savons, nous n'aurions ni Julien Sorel, ni Mme de Rénal, ni Mathilde de la Môle, ni Clélia Conti. Or, pour en revenir à Delacroix, il ne paraît pas que l'amour ait jamais gravement atteint la tête ou le cœur : il semble s'être limité exclusivement aux sens et s'être manifesté chez lui de telle manière qu'il ne pouvait ni influer sur son travail, ni contribuer à l'en détourner.
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Mardi 9 octobre.



   Nous sommes descendus à la mer par un chemin à droite, que je
ne connaissais pas ; c’est la plus belle pelouse en pente douce que
l’on puisse imaginer. L’étendue de mer que l’œil embrasse de la
hauteur est des plus considérables. Cette grande ligne bleue, verte,
rose, de cette couleur indéfinissable qui est celle de la vaste mer, me
transporte toujours. Le bruit intermittent qui arrive déjà de loin et
l’odeur saline enivrent véritablement.
   — Je m’aperçois que mes belles réflexions des pages précédentes
m’ont empêché de noter, je ne sais plus quel jour, notre première
course à Fécamp, par un temps tout différent… La mer était forte et
se brisait admirablement contre la jetée…. Nous avons vu sortir deux
petits bâtiments.
   Aujourd’hui elle est, au contraire, très calme, et je l’adore ainsi,
avec le soleil, qui semait d’étincelles et de diamants le côté d’où il
venait, et donnait de la gaieté à cette nappe majestueuse.

p.392-393
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Il est en train de peindre les scènes du massacre de Scïo, il a esquissé la femme traînée par le cheval qui occupe le centre de cette admirable composition. Il montre son travail à quelques amis, à quelques parents : vous vous figurez comme on le juge ; mais après leur départ, il se soulage et note sur son Journal cette exclamation indignée : « Comment ! il faut que je lutte avec la fortune et la paresse qui m'est naturelle ! il faut qu'avec de l'enthousiasme, je gagne du pain, et des bougres comme ceux-là viendront jusque dans ma tanière, glacer mes inspirations dans leur germe, et me mesurer avec leurs lunettes! »
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— Quelle sera ma destinée ?… Sans fortune et sans dispositions propres à rien acquérir : beaucoup trop indolent, quand il s’agit de se remuer à cet effet, quoique inquiet, par intervalles, sur la fin de tout cela. Quand on a du bien, on ne sent pas le plaisir d’en avoir ; quand on n’en a pas, on manque des jouissances que le bien procure. Mais tant que mon imagination sera mon tourment et mon plaisir à la fois, qu’importe le bien ou non ? C’est une inquiétude, mais ce n’est pas la plus forte.
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J'ai deux, trois, quatre amis; eh bien, je suis contraint d'être un homme différent avec chacun d'eux, ou plutôt de montrer à chacun la face qu'il comprend. C'est une des plus grandes misères que de ne pouvoir jamais être connu et senti tout entier par un même homme, et quand j'y pense, je crois que c'est la souveraine plaie de la vie.
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Videos de Eugène Delacroix (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugène Delacroix
"Le peintre et le poète : Delacroix et Baudelaire", documentaire réalisé, en 1959, par Georges Régnier, avec les musiques de Chopin et de Listz, et les voix de Michel Bouquet et de Pierre Marteville. Film rare, appuyé sur les écrits de Baudelaire, étudiant le regard du poète sur l'œuvre du peintre à partir des tableaux suivants : "Virgile aux enfers", "Autoportrait", "Mort de Sardanapale", "Massacre de Chio", "Entrée des Croisés à Constantinople", "Femmes d'Alger", "Le Doge de Venise", "La Barricade", "Le Turc", "Lutte de Jacob avec l'ange".
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