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3,81

sur 127 notes
Par une journée ordinaire, alors que, plongée dans un nuage de colle et d'odeur de papier chiffon, Mathilde Berger s'affaire méthodiquement à restaurer de vieux ouvrages maltraités par le temps et leurs lecteurs, les portes de son atelier s'ouvrent avec fracas, poussées par on ne sait quel vent mauvais sur une étrangère semblant débarquée tout droit d'une autre sphère. Une rencontre, une minute suspendue dans la vie paisible et confortable de cette jeune diplomate passionnée, reconvertie en relieuse pour marcher dans les pas de son aïeul, qui marquera, bien malgré elle, un tournant décisif.

Dans ce second volet que l'auteure aurait tout aussi bien intitulé son roman « Ou comment le Diable s'invite à votre table », nous embarquons pied au plancher en direct Montlaudun, petite commune de Dordogne, à la manière du premier, sur une note intrigante, une commande inédite qui poussera notre héroïne dans ses retranchements. Anne Delaflotte nous plonge dans un duel sensuel et pathétique entre Mathilde et Astride Malinger, sorte de marâtre à la prestance folle que la réputation précède dans le milieu et aux humeurs instables, cristallisé autour d'un projet exaltant, la restauration d'un exemplaire du Premier folio des oeuvres de Shakespeare. Une collaboration qui se nouera dans la convoitise, l'admiration déplacée, la soumission et la trahison pour nous livrer une autre découverte tout aussi grandiose, un étrange portefeuille rouge au contenu bouleversant. L'intrigue progresse dans une perpétuelle ambivalence à l'image de la commanditaire qui s'impose en vrai chef d'orchestre en distillant sa violence avec raffinement et qui finira par avoir raison de la conscience de notre oie blanche.

Un travail d'écriture très abouti, un décor somptueux et captivant à l'égard desquels on peut toutefois regretter quelques longueurs en fin de parcours, l'auteure étirant le suspense jusqu'à risquer d'en rompre le fil fragile. Un roman très humain, une fois de plus et qui changera, à coup sûr, votre regard sur votre prochaine virée dominicale dans les allées étroites des vide-greniers.
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Mathilde Berger, la petite trentaine, est relieuse dans un petit village du Sud-Ouest. Un jour elle reçoit la visite d'Astride Malinger, relieur-doreur à Royssac. Celle-ci lui propose un travail de restauration bien rémunéré sur lequel elle devra observer le secret le plus absolu.

Mathilde accepte. le travail en question concerne un exemplaire du Premier Folio de Shakespeare, qu'Astride Malinger a obtenu pour rien dans une braderie en même temps que le portefeuille rouge qui donne son titre au livre et dont elle a négligé le contenu. Bien sûr, ce portefeuille rouge est le véritable trésor de l'histoire.

J'ai eu un peu de peine au début : cette jeune relieuse fascinée par une relieur-doreur plus âgée dont on devine tout de suite que c'est la méchante de l'histoire, l'environnement style « tout le monde s'aime et s'entraide dans notre petit village », la jeune héroïne très lisse, j'ai eu l'impression de me retrouver dans la Bibliothèque Verte de mon enfance et le Club des Cinq. Pourtant, passé les trente premières pages, je n'ai plus pu lâcher cette histoire : tout s'entrelace si habilement ! le duel entre la petite relieuse et la personne reconnue, le texte de Shakespeare et celui de John, l'auteur du portefeuille rouge, la biographie de Shakespeare et le travail de restauration minutieusement décrit. Une tension s'instaure : Mathilde va-t-elle pouvoir garder le manuscrit ou pas ? Que va faire Astride ?

C'est un livre cousu main, de la belle ouvrage, cela ressemble au métier de l'auteur qui, après des études de droit international, a bifurqué vers le métier de relieur qu'elle exerce toujours parallèlement à l'écriture. Ce roman recèle un mélange de fraîcheur maladroite, de suspense diabolique, de culture et d'esprit midinette.

Le portefeuille rouge est le quatrième roman d'Anne Delaflotte Medehvi , il est publié aux éditions Gaïa.


Lien : http://nicole-giroud.fr
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Quelle déception!
Malgré des points négatifs, j'avais beaucoup aimé la délicatesse de "Le Relieuse du Gué": son ambiance surtout, la délicatesse de l'écriture...
Ainsi quand j'ai su que l'auteur en avait écrit la suite, j'ai fait taire la petite voix qui me disait:
"Mauvaise idée. Ce qui faisait la magie de "La Relieuse du Gué" ne fonctionnera pas deux fois, surtout si l'intrigue est aussi évaporée..."
Puisque j'ai fait taire celle-ci, je me suis lancée dans la lecture de ce fameux portefeuille... L'idée était belle, l'écriture l'est toujours... mais ça ne passe pas.
Il y a des recettes qui se révèlent succulentes la première fois et qui se dévoilent sirupeuses, "cucul la praline" la seconde.
Dommage.
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Quel bonheur de retrouver Mathilde, la relieuse du gué découverte en 2010.

Ce livre peut tout à fait être lu sans avoir lu le premier, ce n'est pas vraiment une suite mais on y retrouve les mêmes personnages.

J'ai été embarquée à la suite de Mathilde sur les origines de ce fameux portefeuille rouge, c'est vraiment très réaliste. Elle a toujours cet amour des livres, de la reliure, de la restauration.

Un peu de mystère, un peu de suspense, un femme mystérieuse et l'amour des livres. Un cocktail très réussi !

 De cet auteur j'avais aussi beaucoup aimé La fugue


Lien : https://pagesdelecturedesand..
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Quelle bonne surprise de pouvoir à nouveau pousser la porte de l'atelier de reliure de Mathilde Berger ! Je ne savais pas qu'il y avait une suite à La relieuse du gué et j'ai replongé avec plaisir dans cette nouvelle aventure. Nous retrouvons Mathilde, toujours à Montlaudun, en Dordogne, entourée de ses sympathiques amis commerçants. Un jour, une femme étrange et hautaine, elle-même relieuse, la sollicite pour une collaboration. Astride Malinger est entrée en possession d'une pépite littéraire dénichée dans une brocante pour une bouchée de pain; elle propose à Mathilde de nettoyer le papier, tandis qu'elle-même se chargera de la reliure. le personnage étant peu sympathique, Mathilde hésite.

Mais les réticences de la relieuse cèdent lorsqu'elle se retrouve face à un Premier Folio de Shakespeare. Elle s'installe pour une semaine chez Astride afin d'effectuer son travail. Commence alors une curieuse cohabitation, mêlée d'attirance et de répulsion pour cette belle femme au comportement lunatique voire paranoïaque, vivant seule avec ses chiens à l'écart des autres, entièrement centrée sur son métier, obnubilée par sa dernière acquisition et la valeur qu'elle représente.

Un désaccord éclate entre les deux femmes alors qu'Astride doit rémunérer Mathilde pour le travail accompli. Mathilde repart sans un sou mais avec, en compensation, un portefeuille rouge acquis en même temps que les écrits de Shakespeare et dont se désintéresse complètement Astride. le portefeuille n'est pas vide et va entraîner la relieuse dans une merveilleuse aventure. Qui a écrit les feuillets contenus à l'intérieur? Quels liens ont-ils avec le Premier Folio ? Aidée de personnages secondaires bienveillants, Mathilde se lance dans cette quête avec naïveté et détermination, loin de se douter où la mènera sa découverte, ni qu'Astride Malinger n'est pas prête à sortir de sa vie.
J'ai tourné, moi aussi, les pages de ce roman, avec tant l'avidité qu'en deux soirs l'affaire était pliée ! Ce fut une lecture douillette et distrayante, et ça m'a fait un bien fou de me laisser emporter par la plume romanesque de l'auteure. J'adore ces histoires de vieux papiers. En dehors de toute valeur marchande, et quelque soit le propos, je suis toujours émue de découvrir d'anciens écrits. Cela vous est-il déjà arrivé ?
Lien : http://moustafette.canalblog..
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Encore un livre que j'ai dévoré; très heureuse de retrouver Mathilde, La Relieuse du Gué. Une belle écriture, un intrigue qui nous tient en haleine, bref : tous les ingrédients qui font les livres tels que j'apprécie .
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« LE PORTEFEUILLE ROUGE » fait le récit de l'aventure d'une jeune relieuse que le hasard plonge dans le monde de Shakespeare et de la restauration des manuscrits anciens. Ce monde très particulier fait de ce livre un récit envoûtant : je l'ai lu d'un trait, irrésistiblement tirée vers la suite, vers le dénouement, que l'on pressent tragique dès le premier regard entre ces deux femmes qui n'ont rien pour que la vie les rapproche, sauf le fameux portefeuille rouge. J'ai suivi Mathilde Berger dans la mutation spectaculaire de cette jeune relieuse tranquillement installée dans un petit village du fond de l'Aquitaine qui n'hésite pas une seule seconde à accepter la proposition de la « relieur-doreur » auprès de laquelle elle s'imposera jusqu'à lui tenir tête et engager l'Aventure du Portefeuille Rouge. Et lorsque Mathilde part en Angleterre, au volant de sa voiture bleue, avec pour bagage le trésor sur lequel elle a mis la main, j'ai fait sans sourciller le voyage avec elle. Mathilde est à l'aise sur les traces de Shakespeare et avec les marchands d'art tout comme avec son voisin le boulanger, impressionnante de maîtrise des choses en même temps que si touchante par le seul fait que tout cela garde le pouvoir de l'émouvoir et de l'impressionner. Et c'est peut-être la qualité humaine des personnes mises en jeu qui habite le lecteur tout autant que qualité du suspense si bien tenu. « LE PORTEFEUILLE ROUGE » est un livre en demi-teinte. le filigrane en dit autant que le récit : les voisins de Mathilde, ce monsieur qui fabrique des rideaux rouges pour des théâtres, ce boulanger dont les chouquettes sont de véritables bijoux, Sir Lucy dans son château de Charlecotte. Les rapports sont justes, vrais, simples, profonds. La relation de Mathilde avec le précieux portefeuille et John, le compagnon de Shakespeare qui lui est lié, est presque charnelle. Sans dire que sous le développement de l'Aventure, on assiste simplement à la naissance d'une si jolie histoire d'amour. « LE PORTEFEUILLE ROUGE » me reste un livre curieux, tout autant qu'un très joli livre.

LE PORTEFEUILLE ROUGE a été retenu par les Comités de Lecture du réseau de l'agglomération de Manosque pour la sélection finale des 4 titres proposés aux lecteurs pour le PRIX LITTERAIRE 2017 DES MEDIATHEQUES DE L'AGGLOMERATION DE MANOSQUE "UNE TERRE, UN AILLEURS". Vote final et remise du prix à l'automne 2017.
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Quand je lis les critiques qui précèdent, je me dis que j'ai peut être trop aimé "La Relieuse du Gué" et que c'est pour cela que "Le Portefeuille rouge" me laisse un tel gout d'inachevé... J'étais heureuse de retrouver Mathilde et son atelier bien qu'un peu déroutée et méfiante à l'idée de lire une suite...
La forme est toujours là, la langue est toujours d'une grande finesse et d'une grande beauté... Mais, le fond... Non, non! Trop rocambolesque peut être...
La même recette... mais plus le même enchantement. Dommage...
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Mathilde est relieuse.
Un métier précis, ancien, solitaire.
Sollicitée par une sommité du milieu, elle participe à la restauration du 234ème 1er folio de Shakespeare, une rareté chinée sur une brocante.
Sa consoeur, certes très douée dans son art, est méchamment arrogante, complètement barrée mais surtout, très mal dans sa peau.

Le récit est presque mené comme une intrigue à suspense.
J'ai beaucoup aimé la plongée dans cet univers artisanal tout en textures, couleurs, peaux, papiers, minutie et créativité.
Tout comme j'ai apprécié ce petit village de France aux commerçants, voisins, amis solidaires.

Un peu moins le final façon thriller, même si le dénouement est plutôt logique.
Très agréable à lire.
Une jolie découverte.
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Thriller chez les relieurs ! Relieuses plutôt car les 2 héroïnes Astrid et Mathilde exercent ce métier avec talent dans de petites villes du sud-ouest. La 1ère, mystérieuse, tourmentée, méchante (?) et solitaire, vient engager la seconde, gentille, confiante et entourée d'amis, pour l'aider à restaurer et relier un mystérieux « Folio », vieux livre sans couverture qui semble être de très grande valeur car attribuable à Shakespeare, qu'elle a acheté dans un vide grenier en compagnie d'un autre ensemble de textes manuscrits rassemblés dans un Portefeuille Rouge, sans intérêt à ses yeux mais acquis quand même pour faire diversion auprès de vendeurs naïfs.
La cohabitation de travail se passe tout de suite mal à cause des sautes d'humeur d'Astrid, jalouse de tout et inquiétante dans ses réactions et se termine par un conflit mesquin au moment du paiement du salaire prévu. Mathilde s'en va, soulagée de cette séparation, payée finalement non pas en argent mais en nature avec ce mystérieux Portefeuille Rouge qu'elle a parcouru et qui lui semble plus digne d'intérêt que ne le pensait Astrid.
Les faits lui donneront raison, puisqu'un minutieux travail de recherches et d'enquête la conduira jusqu'en Angleterre pour découvrir, à sa grande surprise, que ces documents ont une valeur bien supérieure au folio de Shakespeare ! Cette quête lui permettra de retrouver l'amour avec l'expert en documents anciens Axel, mais provoquera surtout la haine d'Astrid qui, pensant s'être fait berner par la naïve Mathilde qu'elle croyait dominer, la harcèlera et la menacera de sa vengeance. Y arrivera-t-elle ? Vous le saurez en lisant ce roman original, qui nous en apprends beaucoup sur le monde des relieurs, sur la vie des petites villes de province et... sur celle de Shakespeare, vraie ou imaginée. L'auteur a peut-être un peu tendance à forcer le sentiment d'angoisse de Mathilde face à Astrid pour créer le suspens, mais l'ensemble se lit néanmoins avec grand plaisir jusqu'au bout !
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