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3,59

sur 366 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime bien découvrir de nouvelles plumes et je trouve que les premiers romans sont souvent remplis d'émotion. Leurs auteurs mettent toutes leurs tripes dans la rédaction de ces ouvrages, ils les ont porté en eux pendant longtemps et ils se donnent à fond pour les rendre intéressants pour les futurs lecteurs.

« le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j'ai fait la gueule. Mais j'ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l'odeur de sa première clope. J'ai dit “ouais”, j'ai dit “super”, la mort dans l'âme, même si j'avais compris que la GTS pour la GTX, c'était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. » Par petites touches qui sont autant d'instantanés de vie, Kolia convoque les figures, les mots, les paysages qui ont compté : la route des vacances, les filles, Totor le paysan aux cèpes et la maison de famille, des livres, quelques sauterelles, Raspoutine le berger allemand… Des petits riens qui seront tout. Un premier roman remarquable, plein d'émotion, d'humour, de poésie, de profondeur, où la petite musique singulière de l'enfance ouvre sur une partition universelle.

Dans son premier roman qui sort aujourd'hui aux Editions Préludes, Nicolas Delesalle nous propose un voyage dans les souvenirs d'enfance de Kolia. Celui-ci a grandi dans une famille plutôt unie avec ses deux soeurs, un chien et une Renault 25 dont le modèle ne lui plait pas. J'ai trouvé que cette lecture était pleine de fraicheur, on se plonge dans la vie de Kolia avec bonheur.


L'auteur étant plus ou moins de mon âge, j'ai pu recouper certains passages avec ma propre enfance et ça, j'ai adoré. Ca donne un côté authentique au récit, c'est vraiment plaisant. le roman est très vivant, il n'y pas de temps mort. Je ne me suis pas ennuyée une seule fois pendant cette lecture, Kolia m'a fait passer du rire aux larmes. On se prend les émotions en pleine tête, on ne s'attend pas forcément à être confronté à certaines situations. C'est réellement les quarante premières années d'une vie qui nous sont décrites ici.


C'est une très belle découverte que j'ai pu faire avec ce "Parfum d'herbe coupée", je remercie donc grandement les Editions Préludes et Babelio pour la confiance qu'ils ont placé en moi.
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La « Librairie générale française » (Connues pour la collection « le livre de poche ») nous propose une collection nouvelle intitulée « Préludes », de belle facture et apparemment prometteuse.

C'est grâce à une collaboration avec Babelio à travers une opération « masse critique » que j'ai pu découvrir cette collection et surtout cet ouvrage.
L'idée de départ est intéressante :l'auteur s'adresse à une petite fille imaginaire, Anna, en lui rédigeant une lettre ; en réalité une suite d'histoires, de réminiscences autobiographiques, de souvenirs vécus à des âges différents, sans chronologie.

A l'occasion de l'enterrement de son grand-père, le narrateur âgé de quarante ans, journaliste, s'interroge sur les rapports qu'il a eu avec sa famille, en particulier ses grand-parents.
Il s'invente une descendance et décide de lui transmettre à travers une lettre ce qu'il a vécu et qui l'a conduit à être ce qu'il est.
C'est l'occasion d'évoquer des événements comme un enterrement, sa première communion, mais aussi les livres, l'école et bien d'autres souvenirs.

C'est un livre plein de tendresse et de poésie. Peut-être ce style manque-t-il parfois d'un peu de truculence (sauf éventuellement le chapitre sur le rugby).
Au fur et à mesure des chapitres on perd un peu l'idée de la lettre à Anna et on ne sait plus trop à qui l'on s'adresse.
D'ailleurs chaque chapitre pourrait être considéré comme une nouvelle autonome. ‘Rappelons que Nicolas Delesalle s'est essayé d'abord aux nouvelles qui lui ont valu le prix des lecteurs du ivre numérique 2013.

C'est un roman très moderne, bourré d'idées liées à de nombreux événements actuels. On y trouve de belles réflexions sur la place des enseignants dans le dispositif de formation des générations à venir.
« Ce n'est pas un homme seul mais une équipe de saltimbanques, une vrai troupe de théâtre, à l'affiche pendant plusieurs années qui fabriquent un adolescent et parfois façonnent un homme. »
Suit un inventaire de ses professeurs avec leurs côtés positifs comme négatifs.

Bref, ce livre à un parfum de souvenirs mais aussi d'éclectisme !
C'est une belle découverte, une belle lecture pour finir l'année 2014 (Même si j'ai un peu tardé à rédiger ce commentaire).
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On a droit à une série d'anecdotes marquantes de la vie du héros. On assiste au rembobinage d'une foule de ses souvenirs et de ses sentiments, ce qui nous amène à nous faire rêver sur nos propres souvenirs et sentiments, parce qu'on a tous forcément vécu un aspect ou l'autre du récit. Ca peut concerner les gens qui ont eu un chien, les gens qui partaient en vacances en voiture et en famille (au sens large, c'est-à-dire avec chien, chat, lapin, etc), ceux dont les parents sont séparés, ceux qui ont des origines russes,…

Comme moi, le héros (et auteur ?) a eu une révélation quand il a découvert la lecture. La description de son vertige correspondait à la mienne. Comme moi, il écoute Indochine (en cachette), connait Retour vers le futur par coeur et regarde Game of Thrones. Et les lecteurs pourront tous être touchés par l'humour de toutes ces petites choses anodines (comme son père qui tond la pelouse et dont la manière de faire ressemble à celle de mon propre père).

En gros, j'ai l'impression d'avoir feuilleté un album photos de ma famille. Un petit goût de nostalgie grâce à Masse Critique et Préludes, comme un petit parfum d'herbe coupée.
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Nicolas Delesalle décide de se lancer dans l'écriture de son premier roman et propose alors Un parfum d'herbe coupée. Avec une écriture légère et authentique, il nous délivre des souvenirs de son enfance lointain et pourtant si proche.

A travers de courts paragraphes, l'auteur nous raconte des souvenirs de sa jeunesse où plutôt de Kolia, jeune homme aux multiples racines. Un petit rien évoque un moment comme celui du dernier échange avec son grand-père, le jour de l'enterrement de sa grand-mère. Il n'avait plus déjà toute sa tête, mais dans un sursaut de lucidité ou de folie, il lui dit :"tout passe, tout casse, tout lasse". Une phrase qui a jamais le marquera. Existe t'il alors de belle chose dans la vie? Bien entendu. D'ailleurs, d'autres histoires vont lui revenir en mémoire tels que la construction de fusées avec des sauterelles comme passagères, les descentes secrètes pour regarder le film X de Canal + ou encore la mort de l'animal de famille qui a toujours été là.

Charmant et touchants, les histoires ne peuvent pas laisser totalement indifférents. Des souvenirs plus personnelles nous ramène nous aussi à une époque plus lointaine. La fin du livre avec la mort du chien qui a toujours été dans la maison m'a rappelé la perte de ces animaux qui par leur présence discrète mais véritable ont bercé ma jeunesse. Que de douces réminiscences et un peu de peine d'avoir perdu des choses que l'on aimait et qui nous ont tant apporté. Il est agréable parfois de faire un bon dans le pays de la nostalgie surtout quand la plume est maniée avec talent.

Un livre qui se dévore avec une tendresse enfantine et un petit sourire espiègle. Je ne doute pas que Nicolas Delesalle continue d'écriture et de surprendre les lecteurs pour leur donner un peu d'enchantements et de rêves.
Lien : http://22h05ruedesdames.word..
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Tout commence à un enterrement, à l'enterrement de sa grand-mère, Kolia est seul dans le salon avec son grand-père, grand-père qu'il ne connaît que dans cette fonction, un grand-père qui perd un peu la tête. Un grand-père qui le temps de quelques secondes de lucidité lui lâche une phrase qui le chamboulera.

Puis Kolia pense à ses petits-enfants, à sa future petite fille qui ne le connaîtra que comme son grand-père, qui ne connaîtra que très peu sa vie, ce qu'il a vécu. Les personnes oublient, on ne se souvient que de fragments de scènes, la mémoire est sélective, elle ne retient pas tout et c'est cela qui fait de chaque instant quelque chose de précieux.

Kolia décide alors de retranscrire des bribes de souvenirs, des instants fugaces de sa vie passée afin de les transmettre à cette future petite fille, qu'elle apprenne à connaître son grand-père lorsqu'il était jeune, les instants qui l'on fait grandir, où il était gamin, où il a évolué, fait ses premières expériences.

Ce roman c'est ça. de multiples souvenirs sans ordre chronologique spécifique, ce sont des petites histoires de la vie, des scènes qui marquent. Chacune a son intérêt, comme la future petite-fille de Kolia on le découvre, c'est amusant, triste, tendu, idiot. Cela nous prouve que même si on ne vit pas des aventures extraordinaires, on a vécu des choses, avec plus ou moins d'intérêt, c'est une aventure de tous les jours qu'on nous transcrit ici.

C'est un roman sympathique qu'on a entre les mains car il nous fait réfléchir à nos propres souvenirs, nos aventures, les péripéties de nos propres vies. C'est le genre de livre qui nous rend nostalgique mais qui par les fragments de vie qu'il nous présente, nous rend heureux.
Lien : http://www.onirik.net/Un-par..
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N°842 – Décembre 2014.

Un parfum d'herbe coupéeNicolas DELESALLE – Préludes.

J'ai l'habitude, avant de commencer un roman, d'en lire l'exergue. Ici, j'ai eu plaisir à retrouver une citation de Boris Vian tirée de « l'écume des jours » qui parle de la fiction.
Le livre s'ouvre sur les obsèques d'une grand-mère, celle du narrateur, Kolia, la quarantaine, journaliste, marié, père de famille. Est-ce l'émotion suscité par cet événement ou l'inextinguible envie de se constituer une descendance, l'auteur s'invente une arrière-petite-fille qui n'existe pas encore, Anna, et il se met à lui écrire. Nous sommes bien dans une fiction, n'est-il pas ? Il lui raconte sa propre vie en commençant par son enfance, ses billes, ses héros de bandes dessinées, ses fantasmes. Il redessine pour elle cette période bénie où on s'invente des panoplies de grands, des métiers qu'on n'exercera jamais, des merveilleuses folies qu'on n'aura plus et un compagnonnage avec un chien. Suit l'adolescence, ses questionnements, ses espoirs pour l'avenir, ses moments d'inconscience, d'incompréhension parfois, ses pitreries, ses plaisirs solitaires. Puis, c'est le collège, ses devoirs bâclés, ses incontournables heures de colle pour des potaches boutonneux, cossards et insolents. Il n'oublie pas non plus la longue liste des profs qui ont sévi dans sa scolarité. Ils ne sont souvent plus qu'un nom, parfois une image, souvent un fantôme, certains lui ont donné le goût des disciplines intellectuelles mais d'autres, plus nombreux, l'en ont carrément dégoûté. Il y a quand même la découverte des livres, et de la musique, les vacances sur la plage, les expériences avortées et éphémères, le sport et ses supposées valeurs, les relents de la première cigarette fumée dans les chiottes ; c'est mauvais mais c'est tellement bon de braver l'interdit, surtout devant les copains ! Et puis il y a ses regards appuyés portés sur les filles et souvent sous leurs jupes, pleins de timidité et de gaucherie, la voix qui mue, le corps qui se transforme... Puis c'est la première boom, la première cuite, le premier baiser, le premier chagrin d'amour qui sera suivi de nombreux autres, mais cela ce sera pour plus tard, on a le temps ! Puis viendront les souffrances, les vraies, celles qui ne s'effacent pas, qui creusent l'âme et bouleversent la vie, et avec elles la mort et les deuils surtout quand ils inversent le cours normal des choses. Ils font aussi partie de ce parcours, de cette existence qui n'est pas un long fleuve tranquille. Il aura bien le temps pour la paternité, la famille mais aussi pour les trahisons, la solitude, le mensonge, toutes ces choses qui font si intimement partie de l'espèce humaine qui n'est pas aussi bonne qu'on le dit. Et puis ce sera a vieillesse et l'ombre de la camarde, comme pour nous tous !
Nicolas Delesalle signe ici ce premier roman émouvant, poétique et humoristique dont j'ai apprécié les pages où je me suis parfois retrouvé. J'y ai découvert, malgré la différence de génération, un garçon avec qui j'aurais pu être copain ou peut-être concurrent, la vie est tellement mal faite ! J'ai aimé ce récit proustien fait de petites touches comme un tableau de Seurat qu'on apprécie surtout quand on le regarde avec un certain recul. C'est un lieu commun si souvent usé, nostalgique à souhait mais j'ai retrouvé avec plaisir cette jeunesse qui passe en laissant derrière elle ce « parfum d'herbe coupée » comme un souvenir heureux qu'on gardera longtemps parce qu'il porte en lui notre vie en devenir, l'angoisse d'une page blanche encore non écrite, l'inconnu qu'on voudrait bien anticiper. le temps passe, oui et après, c'est la marque de cette condition humaine qui est notre point commun à tous et il n'y a surtout pas lieu de le déplorer. Nous ne sommes que de passage et pas forcément obligés de marquer notre époque. C'est comme cela et c'est très bien !
©Hervé GAUTIER – Décembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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