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3,59

sur 170 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Dans les polars, il est comme de bien entendu question de mystère qu'une ou plusieurs personnes auront à coeur de résoudre. Il peut en aller de leur survie, aussi font-elles en sorte, ces personnes, de tout mettre en oeuvre pour venir à bout dudit mystère en évitant les écueils qui ne manqueront pas de se dresser sur leur route. Charge au lecteur de les accompagner dans leur périple, leur quête, leurs déboires, d'émettre les hypothèses les plus folles, de s'émouvoir, de frissonner avec eux, de se réjouir des étapes successives qui viendront inéluctablement lever le voile de l'incompréhension. Tout ceci est vrai tant que le livre lui-même ne devient pas à son tour l'objet d'un mystère, tant que les émotions et les ambiances qu'il n'a pas manqué de générer perdent de leur superbe pour... pour quoi, au juste ?... pour s'évaporer purement et simplement, d'un simple revers de page.

Que s'est-il donc passé de la p.300 à la p.303 dans le Hameau des Purs ? Comment a-t-on pu basculer ainsi d'un récit bien mené, qui avait jusque là su se jouer des lieux communs et autres clichés inhérents aux histoires de tueur en série, à un nanar de la dernière heure, grand-guignolesque à souhait, pétri d'invraisemblances et d'heureuses mais fâcheuses coïncidences pour la tenue du roman ? de mémoire, je n'ai jamais lu un livre qui fasse montre d'une telle dichotomie, d'un tel sabordage dans son traitement. Alors je ne sais pas, c'est peut-être moi*. Mais bon, ce serait étrange tout de même car j'ai lu le Hameau des purs sans marquer de réelle coupure, je suis passé de l'enthousiasme des deux premières parties du récit à cette dernière où tout a participé au délitement de l'ensemble, en quelques minutes à peine. le temps de comprendre ce qui se passait. de réaliser que l'histoire s'échouait irrémédiablement en eaux profondes.

Petit retour en arrière. le Hameau des Purs est l'objet d'un incendie dans lequel sept victimes ont péri. Audrey Grimaud, journaliste, est dépêchée sur les lieux, au coeur de cette nature sauvage et hostile qu'elle a d'ailleurs bien connu pour y avoir séjourné chez ses grands-parents, à l'occasion des vacances scolaires lorsqu'elle était enfant, puis adolescente. Son père était lui-même un Pur. Il avait été contraint de quitter la communauté en raison de son amour pour une personne n'y appartenant pas. Car les règles des Purs sont strictes, rigides. A moins d'adhérer purement et simplement à leurs préceptes, ils refusent que l'on s'immisce dans leurs affaires. Ils vivent en complète autarcie. Refusent d'avoir recours aux technologies modernes.

En plus de l'incendie et du mystère qui l'entoure, un tueur en série sévit sur la contrée depuis plusieurs années, à date fixe : l'Empailleur. A mesure qu'elle progresse dans ses investigations, Audrey semble persuadée d'être au centre de ces affaires étroitement liées.

L'Empailleur. Avec un nom pareil on se dit qu'on aura beau tremper ne serait-ce que le doigt de pied dans cette histoire, il en ressortira rouge de sang. Force est de reconnaître que ce n'est pas le cas. Car plutôt que de nous emmener directement sur les traces de l'Empailleur, Sonia Delzongle campe son personnage principal, nous le livre à la première personne, nous permettant ainsi de voir d'une manière tout à fait singulière le monde rural dans lequel elle a évolué petite, les silences et les non-dits perçus par les yeux d'une enfant. Avant l'éveil au monde des adultes où le rideau se lève sur une autre réalité, dure, âpre. Les pages défilent, le lecteur se fond dans un décor où la tension et l'angoisse deviennent palpables. Quelque part, ça m'a rappelé le film Calvaire où j'avais sans cesse oscillé entre la fascination et la répulsion. Fascination esthétique, répulsion instinctive.

Puis survient ce que l'on n'a pas vu venir. Normalement cela devrait combler le lecteur. Pour ma part j'ai été déçu, aussi déçu que lorsqu'on gravit une montagne en sachant qu'une fois en haut le spectacle vous laissera sans voix, alors qu'on se retrouve finalement face à un nuage dépressif s'étendant à perte d'horizon. D'une part, il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec une certaine oeuvre de Dennis Lehane avec laquelle le Hameau des Purs souffre de la comparaison, mais en plus, on est en plein dans la surenchère de rebondissements et autres révélations qui n'ont pas été sans me rappeler mes jeux d'enfants. Vous savez, ceux là même où on s'imagine être un héros, on meurt criblé balles et on finit tout de même par se relever en disant : « Hé non je ne suis pas mort, qu'est-ce que tu croyais ? Que je ne savais pas ce que tu mijotais ?... Tu pensais m'avoir, hein ? Mais je ne suis pas celui que tu imagines ».... Paroles suivies d'un geste théâtral où on enlève le masque qu'on a sur le visage, lequel en cache un autre... et peut-être même encore un autre... jusqu'à ce qu'on se lasse de se trouver de nouvelles identités parce que celui qui joue avec vous trouve toujours des réparties pour vous pousser dans vos retranchements... un peu comme dans le conte du Fils du tailleur de pierre. du grand n'importe quoi qui n'amuse que nous-même. Ou qui ne nous amuse qu'un temps, malheureusement trop long dans le Hameau des Purs même si cela ne concerne que les soixante-dix dernières pages.

Au final, le mystère est gâché.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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Sept personnes sont mortes dans un incendie et un tueur en série surnommé "l'Empailleur" sévit dans un petit hameau tranquille depuis douze ans.

Il n'en faut pas plus pour que le rédacteur en chef dépêche Audrey Grimaud, journaliste, sur les lieux de son enfance.

" La jeune journaliste sombra sur ses notes, enveloppée par la brume des souvenirs qui l'entraînait doucement vers ce petit hameau de son enfance, « tranquille et sans histoire ». le hameau des Purs. " ( citation du livre )

Audrey se replonge donc dans ses souvenirs. Au temps où ses parents la déposaient pour les vacances au hameau chez ses grands-parents.
Le hameau des purs, une secte... ou Audrey n'est acceptée que si elle suit les règles de la communauté qui vit à l'ancienne.
Pas de tourne-disque, de radio, de télévision. Pas d'électricité. On s'éclaire ici avec des bougies et des lampes à pétrole.
La petite est obligée de s'habiller d'une robe longue en gros tissu d'un autre temps.

Alors pour se divertir elle suit les pas du Gars, comme l'appellent les gens du village. Léman a six ans de plus qu'elle, il chasse, pêche, braconne et lui apprend tout sur la nature environnante.

Des personnages atypiques auxquels on s'attache. Audrey, même Léman le marginal et son corbeau apprivoisé, Abel, le Papé qui fabrique des pipes en écume de mer dans son atelier et Isobel la jeune fille sourde et muette.

L'enquête policière commence avec Audrey qui collabore et échange ses informations avec Frank Tiberge, officier de police.
Qui a pu provoquer l'incendie ? Des gens en dehors de la communauté sectaire ou des Purs ? Et qui peut commettre des crimes aussi abominables en éventrant ses victimes ? Est-ce un des Purs ou quelqu'un d'extérieur à la secte ?

J'ai dévoré presque tout le roman, avide de connaître la suite. J'ai adoré le début de l'histoire avec l'enfance d'Audrey au sein de la communauté, ses jeux avec Léman au coeur de la nature, les secrets des habitants, les “visions” de la petite, le mystère entourant les accidents de voiture dans le virage de la Femme Morte.

Une belle écriture de l'auteure au niveau des descriptions, des paysages hivernaux ; de la burle, un vent du Nord glacial des plateaux du Velay ou d'Ardèche. Et Audrey bien au chaud dans la maison calfeutrée de ses grands-parents, enfouie sous la couette en compagnie de Dickens, le chat.

Voilà, une intrigue captivante pendant presque tout le livre. Je me suis même dit, c'est un des meilleurs que j'ai pu lire depuis très longtemps... jusqu'à ce qu'il ne me reste qu'environ 70 pages à lire.
Ces 70 dernières maudites pages que j'ai eu envie d'arracher, qui ont tout cassé, tout fichu en l'air et anéanti mon plaisir.
J'en aurais presque pleuré de déception et de rage de voir l'auteure saccager ainsi un ouvrage qui aurait été quasiment parfait sans un final de ce genre, plus du tout en adéquation avec le reste.

De but en blanc, on se retrouve transbahutés dans un autre lieu, avec une ambiance à la
" Shutter Island " où toutes nos certitudes sont bousculées. Un monde de folie où on ne sait plus quoi croire, qui croire. Et l'auteure en profite pour rajouter des scènes inutilement cruelles.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Là, en voulant corser son intrigue elle est complètement passée à côté et n'a réussi qu'une chose : tout bâcler.

Sonja Delzongle mériterait juste le sort réservé à Paul Sheldon dans " Misery ", qu'on la séquestre pour qu'elle réécrive la fin. Oui, je sais, je suis dure voire sadique. Surtout très en colère et dégoûtée. Quel gâchis !











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Premier livre de cette auteure... psa vraiment emballée... J'ai même lâché après 130 pages. Ennuyeux pour un "thriller" pas suffisamment de punch... Je tenterai peut-être un autre... ou pas
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