Une femme attend.
Ce qui est clair immédiatement c'est le décor : l'ogre (Eiger, en allemand). Ce qui est souvent sombre ce sont les sentiments de cette femme qu'on découvrira peu à peu.
C'est bien construit, donc je n'en dis pas plus sur les événements décrits. L'écriture est agréable, je ne lui ai pas trouvé d'éclat particulier, le ton est calme et constant, les dialogues me semblent bien réussis.
Une lecture rapide, plaisante, et un point de vue nouveau sur le monde de la montagne.
Note inhabituelle : cette réédition n'a pas été relue, semble t'il, les tirets au milieu des mots sont énervants.
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Dans les immeubles modestes, les stores étaient le plus souvent de nylon blanc ou genre « bonne femme », imprimés de fleurettes aux couleurs trop vives. Dans les quartiers privilégiés, résidentiels, les vitres étaient habillées de doubles rideaux aux tissus lourds, doublés et passementés, savamment drapés, derrière lesquels elle se plaisait à inventer un décor semblable à ceux de son enfance.
Page 56
Mon Dieu ! Un admirateur ? Autrefois elle lisait sa beauté dans le regard des hommes et s'en moquait un peu. Aujourd'hui, elle est sensible comme une lycéenne au regard admiratif de cet homme d'une cinquantaine d'années, svelte, élégant.
Page 60
Il était revenu fatigué, meurtri par le froid, la tempête, mais vainqueur. Plus humain et plus grand. Elle savait maintenant que, dans cet engagement, elle aurait à ses côtés une vie difficile, certes, mais privilégiée, exaltante, exceptionnelle. Auprès de lui elle ne connaîtrait jamais la monotonie. Puisque, un jour, il pouvait ne pas revenir, il fallait vivre intensément, liés l'un à l'autre, profiter pleinement de chaque seconde, de chaque minute, de chaque heure, jusqu'au prochain départ.
Merde ! Je n'ai aucune envie de vivre comme ma mère. D'être culpabilisée pour la moindre chose, de jouer les confidentes, les infirmières, et surtout de croire que sans homme dans sa vie on n'existe pas. Toujours tout comprendre, tout admettre, tout pardonner, c'est fou, non !. Et nous dans tout ça qu'est-ce qu'on devient?