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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand la bande se transforme en meute.

Ils ont usé les bancs de l'école ensemble et se connaissent tous par coeur. Au sortir de l'enfance, ces ados naviguent à vue entre leurs premiers émois et leurs désirs trop grands. Ils s'appellent Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd et Raphaël. Mais il y a la jolie Iris aussi, et son frère Quentin, le nouveau, l'intrus et bientôt bouc émissaire. Car la tension monte et le drame poind son ombre. L'adolescence est fragile et insouciante, sauf quand elle devient cruelle...

« On avait des boutons et quelques poils au menton » : des inconvénients hormonaux aux injonctions des adultes à devenir responsables, l'adolescent est le terreau de tous les traumatismes et le ciment de sa vie future. Sous cette antienne déjà bien usé, Claudine Desmarteau arrive à en extraire un roman aussi frais qu'inquiétant. Déjà autrice pour la jeunesse, ce premier roman classé au rayon "adulte" est un pari gagné. N'épargnant aucun détails intimes des transformations physiques qui les bouleversent, elle restitue aussi parfaitement les évolutions qui traversent leur morale encore hésitante : « des envies changeantes et informes qu'on n'arrive même pas à identifier. » Comment s'affirmer dans un monde qu'on ne connaît pas, à l'étroit dans son quartier populaire : « on grandissait et le décor rétrécissait », et guidés par des envies indéfinies à part « courir vite et loin, très loin de ce collège pourri qui puait la pisse et la cantine rance. Courir ailleurs, loin de nous. le plus loin possible. » En d'autres termes, « on s'emmerdait terriblement. » L'adolescence est un mystère dont une des clés est sûrement celle-ci : l'ennui. Car il faut bien s'occuper, et comme on ne peut pas partir autant rester entre potes. La bande est un refuge et une menace aussi.

« On se croyait libres et invincibles. » On essaie des jeux affligeants, on publie des vidéos stupides. On s'amuse ou on détruit. En quête du sourire d'Iris qui fait parler ses yeux, Raphaël, le narrateur, n'est pas en reste. Mais les copains ont toujours raison. Alors que faire quand le frère de la belle devient la tête de turc de la bande ?

Par son écriture charnelle et inspirée, Claudine Desmarteau nous place au coeur d'une adolescence « attachante, terrible et dangereuse ». Un roman à découvrir absolument.

« L'avenir on ne voulait pas y penser. Devenir agents d'assurances, vendeurs de bagnoles, DRH, chargés de clientèle, téléconseillers, comme nos pères et nos mères. Dealers comme les grands frères. Ou grossir le rang des chômeurs.
Décrocher un CDI, le nouveau Graal. Et puis le réchauffement climatique... On ne voulait pas penser à toute cette merde. On préférait regarder des vidéos de Norman.
L'avenir, on n'en avait pas envie. »
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Raphaël et sa bande de potes se connaissent depuis le CP. Ils sont sept inséparables, chacun son caractère, ses galères familiales, ses difficultés scolaires... Ils ne se ressemblent pas forcément, mais sont soudés comme les orteils des pieds et font les 400 coups ensemble pendant les années collège. Un jour en 4ème débarque un nouvel élève, Quentin. Il sera rapidement pris comme tête de turc et surnommé "Queue de rat" à cause de sa coiffure. L'année de 4ème marque pour beaucoup d'ados l'apogée de ce qu'on nomme "l'âge bête", avec la floraison d'acné et les montées d'hormones qui sont le lot de la plupart d'entre eux, et les garçons, encore très immatures en général, ne sont pas les derniers à inventer n'importe quelle idiotie pour se faire remarquer (je sais de quoi je parle !). Iris, soeur jumelle de Quentin, va rapidement se dresser contre le harcèlement dont est victime son frère. Et Raphaël, le narrateur, est de plus en plus attiré par cette fille qui n'a pas froid aux yeux et ne semble nullement impressionnée par les petits caïds qu'ils pensent être.
Petit à petit, la situation va évoluer, et à l'entrée en seconde, Quentin est finalement intégré à la bande qui multiplie petits délits et défis stupides inspirés de la série Jackass. Jusqu'à un certain samedi...
Raphaël a 22 ans lorsqu'il relate l'histoire, et il hait les samedis. Et il se hait, lui aussi.
Cette histoire, elle pourrait se dérouler dans n'importe quel collège ou lycée, tous ceux qui comme moi y travaillent ont croisé des élèves qui ressemblaient à Quentin, Kévin, Ryan, Idriss et les autres. C'est justement ce qui en fait la force, cette vraisemblance des personnages et des situations. Rien d'extraordinaire, du quotidien avec tous ses détails triviaux et ses moments où on se défie: "t'es pas cap'", les profs qu'on fait tourner en bourrique, les parents qui ne voient pas ce qui se passe en-dehors de la maison même lorsqu'ils sont aimants et font de leur mieux pour être attentifs.
Les séquences sont brèves, le rythme syncopé avec des phrases courtes, un vocabulaire d'ado. On découvre la chronologie d'un drame annoncé à travers les yeux de Raphaël, ce qui rend le récit très addictif, on a du mal à couper sa lecture. Parfois les mots sont crus, mais ça ne m'a pas choqué, parce qu'ils sonnent vrais dans le contexte. Claudine Desmarteau écrit pour les enfants et les ados en général, mais ce roman est classé en littérature adulte. Ce qui ne m'empêchera pas de le recommander pour des lycéens, l'histoire les interpellera sans aucun doute.
Un roman que j'ai mis longtemps à sortir de ma Pal, et qui s'est avéré une bonne surprise.
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L'adolescence, l'âge de toutes les découvertes (et pas seulement les meilleures), celui de l'ennui sans fin, celui des premiers emballements de coeur et de bien des frustrations aussi, un âge de montagnes russes, un âge, comme disait Truffaut, qui ne laisse un bon souvenir qu'aux adultes ayant mauvaise mémoire. Et ce n'est vraiment pas un bon souvenir que celui que nous raconte Raphaël, plutôt la chronique d'un drame annoncé vécu par lui et sa bande de potes, pas vraiment la crème de la crème, mais bon, les potes, quoi…

Claudine Desmarteau a un vrai talent pour décrire ces affres adolescentes, nous faire éprouver l'ennui d'un cours de collège, restituer ces ambiances d'après-midi oisives et oiseuses, donner vie aux tourments d'un jeune homme plein de gaucherie, éprouvant le malaise de son âge (enfin, tous ne l'éprouvent pas mais moi dont l'adolescence n'a pas été très marrante, ça m'a beaucoup touché). Elle excelle à faire monter une sourde angoisse, conduisant son récit de façon très maîtrisée vers un dénouement finalement pas tout à fait attendu.

Le thème de la culpabilité, évoqué dès le début du récit comme un ressort narratif fort, ne m'a pas complètement convaincu et l'écriture souffre d'être ce qu'un jeune de 16 ans des plus ordinaire est susceptible d'exprimer, mais ce court et percutant roman m'a beaucoup plu : je vous le recommande !
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Il y a six ans, un drame a eu lieu dans la bande. On ne sait pas ce qu'il s'est passé mais Raphaël le narrateur nous prévient dès les premières lignes.
La bande, ce sont des copains qui se connaissent depuis la maternelle et qui, maintenant qu'ils sont adolescents passent leur temps à boire, fumer, regarder les filles et des vidéos débiles sur internet qui leur donnent l'idée de se lancer des défis. La bande c'est Raphael, Kevin le meneur souvent violent et radical, Ryan, Lucas , Idriss le timide, Saïd, Thomas et depuis peu Quentin, bouc émissaire au début qui devient l'un des leurs après beaucoup d'épreuves.
Un roman bien écrit sur l'adolescence et le désoeuvrement qui parfois mène au pire. Je ne sais pas si comme dit le proverbe "L'oisiveté est mère de tous les vices" ou si "elle mène à la philosophie" comme le dit un autre mais en tout cas, elle a donné lieu à un livre qui sonne juste...
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Claudine Desmarteau était jusque-là une auteure de livres pour la jeunesse. Et dans ce premier roman, on constate tout de suite sa propension à comprendre et à exprimer ce que ressentent les enfants. Elle sait parfaitement entrer en empathie avec ses jeunes protagonistes afin de se mettre à leur place.

Alors qu'il entre aujourd'hui dans sa vie d'adulte, le narrateur nous raconte son enfance, celle qui a forgé l'homme qu'il est devenu. Pour ce faire, il revit les moments clés de cette partie de son existence. Très vite, on apprend qu'il va y avoir une tragédie. Alors, il se souvient des petits évènements qui ont conduit à cet incident.

Dans de très courts chapitres (parfois une demi-page), on assiste aux scènes du quotidien, aux jeux futiles, aux guerres d'égos, aux amourettes. le lecteur voit toutes ces histoires avec la sensibilité inhérente à l'âge du garçon. A hauteur d'enfant, les querelles sont violentes, les déceptions sont radicales, les réactions sont intenses… tout est excessif ! L'immersion dans l'esprit de l'enfant est totale, l'illusion parfaite, grâce à une écriture sèche, sans fioriture.

Avec l'annonce précoce d'un malheur à venir, l'auteure maintient une tension constante. Elle insère dans son récit, par petites touches, une appréhension qui grandit au fil des pages. Elle crée une ambiance inquiétante et une sensation de culpabilité, qui agissent comme un ciel nuageux au-dessus des scènes frivoles de l'histoire.

Savant mélange de nostalgie de notre jeunesse et de drame moderne, « Comme des frères » est un bref roman empreint de mélancolie. Son dénouement est un peu décevant mais il se lit rapidement et dégage une humanité enfantine qui saura exhumer en vous des émotions liées à votre propre passé. Claudine Desmarteau prouve, avec cette aventure sur l'innocence et les tourments de l'enfance, qu'elle a aussi un bel avenir dans le genre adulte.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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260 pages, d'une écriture maîtrisée, juste, incisive, crue, empreinte de tristesse. 260 pages qui nous conduisent inexorablement vers le drame. On le sait tout de suite, Raphaël, le narrateur nous prévient, il s'est passé quelque chose de grave. Une tragédie dont il porte encore, 6 ans après, le poids. C'était le samedi 16 février 2013, Raphaël avait seize ans et vingt jours.

Ils sont une bande de 7 copains, comme des frères, qui se connaissent depuis la primaire, adorés ou détestés, mais toujours ensemble. Ils grandissent, et les conneries avec eux, le collège ne les sépare pas, ni le lycée. L'arrivée de Quentin et d'Iris modifie un peu les liens, change l'ambiance du groupe qui se tend, électrique, parfois, souvent, certains regards deviennent hargneux. Les gars piquent de la bière dans la supérette, fument quelques pétards et se lancent des défis idiots, méchants, humiliants, dangereux.

Les mots d'un jeune garçon écrit par une femme, qui sonnent tellement juste, c'en est troublant. Je l'ai lu en 2h, incapable de m'arracher à la tristesse de Raphaël.
Un très bon premier roman adulte de l'auteure qui écrivait jusque là pour la jeunesse ♥


Merci à Babelio et à L'Iconoclaste pour cette belle découverte que je vais partager !
Lien : http://www.levoyagedelola.com
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Dans ce premier roman adulte, Claudine Desmarteau raconte l'adolescence, avec son insouciance et sa violence. « On se sentait libres, vivants, invincibles… »
Raphaël, le narrateur, se souvient du jour où son adolescence à basculé…
Six ans auparavant, il faisait partie d'une bande avec Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd. Ils se connaissaient tous depuis la maternelle et ensemble dans cette petite ville, ils passaient le temps en zonant, le cabanon d'un jardin ouvrier était leur QG et ils se vannaient, se testaient, se lançaient des défis… le dernier arrivé dans la bande était Quentin, il a d'abord été le bouc émissaire de la bande, victime de quolibets, de bizutage… jusqu'à ce faire accepter. Quentin a une soeur jumelle, Iris qui a du caractère et qui ne laisse pas insensible Raphaël…
Dès les premières pages de ce roman le lecteur comprend qu'il va y avoir un drame… mais celui-ci ne va être révélé que dans les toutes dernières pages et tout est possible.
L'auteure a su parfaitement décrire ce qu'est l'adolescence, une période de la vie intense et contrastée, une période de grand bouleversements physique, émotionnel, c'est le moment où les jeunes expérimentent, c'est la fin de l'enfance et pas encore le début de l'âge adulte, une période qui peut être merveilleuse mais aussi douloureuse…
Merci Babelio pour cette découverte et cette belle rencontre !
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Raphaël se souvient de ses 16 ans :l'insouciance, la bande de copains, le bouc émissaire, les premiers amours, les jeux, les premières cigarettes, la réputation, la recherche de l'exploit et puis le drame.
Raphaël nous raconte son histoire, ses remords, la perte de la liberté et de l'insouciance. Un drame qui peut arriver facilement.
L'écriture est franche, parfois crue, incisive.
C'est écrit à la premiere personne ce qui donne une proximité.
Un bon roman sur la jeunesse à la recherche de l'exploit, de la vengeance....
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Raphaël 22 ans raconte son enfance puis son adolescence couleur grise/pluie/tristesse.
Tout commence au collège, quand avec sa bande de copains ils se moquent de Quentin/« Queue de rat » à cause de sa coiffure, une petite mèche de cheveux à la base arrière du crâne qui ressemble à une queue de rat.
Les moqueries et le harcèlement s'amplifient. Heureusement Iris, sa soeur jumelle, le défend.
La bande de Raphaël, c'est Kevin (dur, violent, « brute de service », meneur), Ryan (Raphaël se méfie de lui depuis qu'il lui a piqué ses baskets), Idriss (le plus discret), Thomas, Lucas (mou et feignant), Saïd (maigre et vif, drôle). Ils sont comme des frères. Quentin va progressivement intégrer la bande sous le regard haineux de Ryan et devenir ami avec Raphaël.
Dès le début on sait que quelque chose va mal tourner. Il nous parle d'une journée maudite quand il avait 16 ans. On avance dans le récit de Raphaël, avec ses remords, sa culpabilité, ses doutes, ses angoisses, ses hormones. le tout dans un langage jeune, avec des mots crus, violents, des gros mots. La tension tient jusqu'au bout du roman.
Le roman aborde aussi le thème des réseaux sociaux. Ils se lancent des défis, zonent, s'ennuient, traînent, n'ont pas d'endroit où squatter.
Quant à la mère de Raphaël, elle n'aime pas ses copains. Elle a perdu un bébé à 4-5 mois de grossesse. Cet événement a marqué toute la famille par le deuil et la tristesse. Raphaël aurait bien aimé avoir un frère ou une soeur. Il n'arrive pas à parler avec son père.
Raphaël a des difficultés scolaires. Ses relations avec ses professeurs sont tendues. Il ne fait aucun effort. Comme tous les jeunes, il veut impressionner les autres, quitte à mentir.
Les vacances en Bretagne chez grands-parents seront une vraie parenthèse dans la vie tourmentée de cet adolescent, avant de retrouver sa bande de copains et ses plans foireux.
En parallèle, il suit des cours de guitare depuis ses 11 ans avec Eric. Un jeune professeur qui va l'influencer positivement.
Claudine Desmarteau écrit habituellement pour la jeunesse, c'est son premier roman pour adultes. Un roman très intéressant, dont j'ai beaucoup aimé l'écriture directe.
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Bonjour et bon dimanche à tous.

J'ai eu la chance il y a quelques temps d'assister à une rencontre à Librairie de Paris avec Claudine Desmarteau, l'auteur de "Comme des frères" que je viens de finir. Nous sommes dans la difficile période de l'adolescence où l'amitié, l'amour, le groupe sont très importants. Nous suivons les pensées et souvenirs de Raphaël. C'est un livre sur l'influence de certaines émissions, sur les défis à relever, sur la culpabilité et la violence. Des chapitres courts, une écriture toute en pudeur. J'ai beaucoup aimé.

quatrième de couv.Ça s'est passé un samedi, il y a six ans. Comment Raphaël pourrait-il l'oublier ? Ils étaient comme des frères : Kevin, Ryan, Idriss, Thomas, Lucas, Saïd et lui. Et Quentin, dit « Queue de rat », le dernier arrivé dans la bande. Quentin, le frère jumeau d'Iris…

Les journées étaient longues, dans cette petite ville.

Fallait bien tuer le temps. Zoner, toujours dans le même décor, regarder des vidéos sur YouTube, fumer des joints et boire des bières dans le cabanon d'un jardin ouvrier. Ils se lançaient des défis, testaient leurs limites… jusqu'à ce jour maudit.

Dans une langue à la fois crue et tendre, Claudine Desmarteau livre un roman au scénario implacable sur la violence de l'adolescence. Une grande histoire de culpabilité et de résilience.
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