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3,81

sur 5627 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
- Faites chauffer la Delorean Doc, point d'encrage, les eighties, pour remonter allègrement le cours du temps !
- Nom de Zeus Marty, et moi qui escomptais un été en Despentes douce...

Vernon Subutex. A en croire le blaze, une véritable pub vivante pour labo pharmaceutique.
La cinquantaine blasée, le bonhomme n'en finit pas de dégringoler.
Sans turne ni turbin, le systéme D, y a que ça de vrai. le but du jeu, s'incruster chez une ancienne connaissance en lui balançant un mensonge éhonté puis récidiver chaque fois que nécessaire. Son unique trésor, les bandes testamentaires de son pote et mécène, véritable icône rock du moment, qui aura eu la mauvaise idée de calancher en le laissant dans la mouise. L'éventualité du scoop sanguinaire affole les esprits, les requins sont de sortie...

Alors moi je dis qu'un bouquin qui évoque AC/DC et les Stooges dès les toutes premières pages, ça fleure, mais alors, très, très bon !
Et de fait, ce Vernon est un pur moment de rock'n roll.
Premier opus d'une trilogie que je rêve d'un niveau égal tant cette mise en bouche fut un régal, Vernon Subutex devrait fasciner toute personne ayant baigné dans les années 80, mais pas que, puisqu'également d'une contemporanéité caustique hilarante. Les références de tout bord pullulent, Retour Vers le Futur fonctionne à plein.
Portrait d'une génération dorée rompue à tous les excès, le constat est implacable, rares sont ceux pouvant désormais se vanter d'avoir concrétisé leurs rêves. Les désillusions sont violentes, les chocs frontaux.

Lors d'une interview radio, Virginie Despentes affirmait y avoir balancé pas mal de son passé.
Je connaissais le personnage sulfureux, pas l'auteure. J'ai découvert une écriture sensible, évocatrice, sans compromis ni complaisance d'aucune sorte et totalement jubilatoire.

Vernon Subutex s'affirme de jour en jour comme le très grand bouquin d'une chouette nana.

Merci Cécile, Subutex m'aura explosé le cortex !

4.5/5
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Sacré Subutex !

Ce mec est devenu une icône des temps modernes grâce au livre de Virginie Despentes, c'est fou.

Ancien disquaire, héros déchu d'un Paris trasho-bobo-intelo-dégueu, le voilà à la rue, obligé de tenter de trouver de l'aide auprès de vieux potes à la compote dans une ambiance sexe, drogue et rock'n roll !

L'occasion pour Despentes de nous offrir une galerie de déglingués comme elle les aime. Acide, piquant et dépravé, ce roman est fort, très fort. Terrible.

Vernon se traîne d'un point à un autre de Paname et fait jubiler son lecteur. Quelle profondeur dans les emmerdes, quelle délectation dans le désespoir !Succession de portraits au vitriol d'une génération plus que désenchantée …

Vernon Subutex se dresse en vestige d'une civilisation disparue. Un fossile décadent et dégradé de notre drôle d'époque.

Et moi, j'aime toujours autant Despentes et son écriture. C'est du bonheur en barre cette façon de se permettre tout.

D'être too much. Comme j'aime.

D'être grave. Comme j'aime.

D'être. J'aime.

Merci encore et à la revoyure dans le tome 2 Vernon !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Ah ben quand même !!
Je sais, je suis à la bourre.
Mais maintenant ça y est, Vernon, je connais.

Hélas Vernon est un peu dans la mouise, et on ne peut pas dire que ça s'arrange au fil des pages. Ce mélancolique et désinvolte Candide du XXIème siècle est le prétexte d'une de ces explorations sociales acides et crues dont Despentes a le secret.

Toujours cash, elle tire un portrait pourtant sensible et précis des ceusses qui grenouillent autour de son anti-héros, ancien disquaire de son état. Des enfants du rock vieillissants qui composent avec justesse un patchwork d'humanités plus ou moins à la dérive dans une société en lente décomposition.

C'est un roman anticonformiste comme je les aime, servi par une prose expressive et vigoureuse, et à nouveau chez Despentes cette alliance paradoxale d'analyse sociale pertinente et de juste colère teintée d'humour et d'empathie m'a parfaitement séduite.

Vivement la suite !


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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J'ai rejoint les addictifs de Vernon Subutex. Une rencontre tardive avec Virginie Despentes, mais ma réticence valait bien le coup. Un bouquin époustouflant qui grâce à Vernon nous dresse les portraits d'une dizaine de personnages qui croisent sa route. Despentes brasse sans concession les sentiments humains dans divers univers, c'est cru, dérangeant, drôle. Son regard aiguisé, amusé est sans limite, tout le monde en prend pour son grade, la nature humaine à vif. « Vernon Subutex » un anti-héros formidable, le compte à rebours dans l'attente du tome 2 est activé. Vivement la suite.
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Horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !
Parisiens dans l'âme, Vernon Subutex et toute sa clique m'ont emmenée chez les paumés, les drogués, les malheureux, les fouineurs, les aigris.
Eh ben dis donc, je vous entends d'ici, que diable allait-elle faire dans cette galère.
La galère, ça dépend pour qui. Moi qui ne fais pas partie de cette société, je l'ai analysée en tant qu'observatrice extérieure et donc plan-plan dans mon divan...Enfin, plan-plan, non.
Car j'ai été horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !

Horrifiée par l'accumulation de tous les heurs et malheurs de Vernon et de ses potes, ce disquaire au top dans les années 90 mais qui, pour l'heure, a été chassé de son appartement, faute de paiement, et qui se retrouve à la rue à squatter les logis de ceux qui daignent l'accueillir. Il fait donc la liste de ses anciens amis et les retrouve, quitte à fournir des petits plaisirs aux dames (car c'est encore un beau gosse, à presque 50 ans), ce qui est toujours dangereux...

Scandalisée par l'accumulation de drogue, de sexe, de vocabulaire cru, moi qui aime les phrases enrobées, qui adore savourer les finesses de la langue. Ici, c'est trash. Tout est trash. Et à la longue, je trouve ça lourd. Surtout que le jeunisme est LA valeur suprême, et qu'à presque 50 ans, on est un has-been. Lamentable. Je finirai par croire que dans ma campagne wallonne, avec une famille « normale », je fais figure d'exception par rapport à tous ces Parisiens dépressifs et snobinards que dépeint Virginie Despentes.

Emue par les mères malheureuses à cause de la perte d'un enfant, par la fille déboussolée à cause de la perte de la mère, par les femmes battues, par le sort des SDF, par les chiens morts.

Fascinée par l'énergie folle de l'auteure, et par sa justesse : quand elle n'est pas dans l'hyper jeunisme ou l'hyper déprime, tout est dit, tout est vrai, et ses réflexions sur la société, sur la famille, sur les enfants sont tellement à prendre au comptant !

Secouée, je l'ai été, et je n'oublierai pas de sitôt ce roman écorché vif, même si parfois j'ai eu envie de le jeter violemment par terre, exaspérée par tant de phrases-choc.

Virginie Despentes ? Sûrement pas virginale ! Elle secoue, elle malaxe tous ces gens, et on en retire ce qu'on en veut. Chacun, je pense, prend pour soi ce qui lui convient dans ce grand broyeur de population, qu'on soit « adolescent, pute, clandestin, chômeur, enfant, arbre, nuage noir, ou fontaine... »
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C’est dans le besoin qu’on reconnaît ses amis, Michel Leeb l’a proclamé sur scène et Virginie Despentes en décline ici une autre version, pas plus politiquement correcte, mais très réussie.

Être disquaire fût un chouette métier, du temps où l’on essuyait délicatement les galettes noires pour les découvrir religieusement dans les cabines d’écoute. Et puis des petits malins ont convaincu les mélomanes de remplacer leur collection par une galette un peu plus petite, plus chère, à l’usage plus fragile et condamnée à disparaître sans tambour ni trompette, entrainée dans un tsunami avec les appareils qui allaient avec, et les métiers qui en vivaient, en moins de temps qu’il ne faut au tonnerre pour sonoriser l’éclair.

C’est le parcours de Vernon Subutex, la cinquantaine bien portée, encore très crédible comme amant potentiel, et disposant d’une liste d’amis qu’il peut solliciter lorsque les huissiers sonnent à sa porte. Oui mais voilà, les amis ont vieillis, finies les vies de bohème des musicos, quand on a femme et enfant, et ceux qui vivent en solitaire ne sont pas seuls par hasard, alors le squat n’a qu’un temps, et les opportunités d’hébergement fondent comme neige au soleil…

Quelle énergie! quelle verve! On ressort assez secoué d’un tel discours. Certes ce milieu parisien, branché, très accroc au poudrage de narine est en soi un microcosme et si le roman est un miroir que l’on promène le long du chemin, pour paraphraser Stendhal, le miroir est ici un peu déformant. mais l’on y reconnaît quand même le monde dans lequel nous vivons, avec la disparition des repères, qui donne au spectacle de nos vies une allure de théâtre de l’absurde.

C’est, bien entendu, truffé de références musicales (pas les miennes, mais j’imagine le plaisir des spécialistes à l’évocation de ces groupes sans doute pour la plupart aujourd’hui disparus). Et puis l’humour est à chaque page (Les chuchoteuses anonymes issues du portrait de Johnny Halliday valent leur pesant de cacahuètes!)

Un peu frustrée par la fin, jusqu’à ce que je me souvienne que sur la couverture, il est écrit tome 1!
Merci infiniment à Babelio et aux éditions Grasset pour ce partenariat très apprécié
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Je viens de terminer " Vernon Subutex "tome 1, je ne connaissais Virginie Despentes que de nom et son sulfureux "baise moi " premier roman de cette écrivaine et j'en ai eu pour mon argent.
Nulle doute que "Vernon Subutex " est dérangeant car le roman est à l'image de notre société, une société où précarité, travailleurs pauvres sont mis de côté au profit de ces émissions tape à l'oeil qui font rêver.
Virginie Despentes tire à boulets rouges sur une faune que l'on retrouve dans certains magazines peoples, des endroits magnifiques où le champagne et la coke coulent à flots, où des jeunes filles et garçons en quête de lumière tombent dans la prostitution.
L'histoire de ce premier opus sans entrer dans les détails se déroule de nos jours, Vernon ancien disquaire dans les années 80 a fermé sa boutique, la révolution numérique est passée par là remplaçant les vinyles par les cd puis par le téléchargement. Les majors comme Fnac, Virgin ou Amazon remplaçant les petites boutiques de quartier.
Sans emploi et sans ressources Vernon se retrouve à la rue avec dans son sac des vidéos de la rock star Alex Bleach récemment décédé d'overdose...
Je ne vais pas raconter la suite, je vais vous laisser découvrir ce récit pas drôle, on est loin des Bisounours.
Le style de Virginie est ouvertement cru, il va parfaitement bien avec cet univers glauque.
A bientôt pour le deuxième opus.
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A force de voir passer les billets de mes petits camarades de jeux de Babelio, fallait bien que je m'y mette à la Despentes ...

" QUI EST VERNON SUBUTEX ?" :
UNE LEGENDE URBAINE ?
UN ANGE DECHU ?
Et ben , un peu tout ça ...C 'est un ancien disquaire, qui , de dépôt de bilan en RMI, RSA , va devenir SDF et squattera chez d'anciens potes et "potesses ". C'est une mine de connaissances musicales, un type pour qui , il était plus important" d'être que d'avoir" , [ un truc d'une autre génération quoi , jeune padawan] ...

QUI EST VERNON SUBUTEX ?
LE DETENTEUR D'UN SECRET ?
Il se trouve que fauché comme les blés, Vernon avait un copain célèbre qui lui payait son loyer. Ce type, cette star française de la musique vient de mourir, et Vernon possède des enregistrements dans lesquels le gars raconte des trucs, et ces trucs , ça intéresse pleins de monde. Les voilà tous à chercher Vernon, mais," AH que "c'est pas facile de chercher un SDF !
[ C'est même le seul avantage de la situation, si tu veux mon avis ...]

LE DERNIER TEMOIN D'UN MONDE REVOLU ?
Mais vouis, ma petit'dame, pasque que le métier de disquaire a disparu .
Virginie Despentes nous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ce roman pourrait s'appeler "Les petits enfants du siècle" sauf que le titre est déjà pris . Ce roman est truffé de références culturelles , acteurs, chanteurs, hommes politiques etc..
" C'était l'été de Groove Is in the Heart".
Et tout de suite, on se revoit s'agiter sur ce tube ; et si c'est pas celui-là, la Virginie t'aura en te parlant de Coltrane, Pixies , Marvin Gaye, les Temptations, Depeche Mode, les Kills, Tricky et j'en oublie ...

NOTRE FANTÖME A TOUS ?
Virginie , elle est maligne, elle te parle de toi, ton vécu est le sien , tes souvenirs sont les siens ....
Elle te photographie au scalpel la société .
Elle pourrait être le mec au comptoir du bistrot qui refait le monde , la commerçante énervée qui te tape la discute avant les élections et qui allume tout le monde au chalumeau, ta meilleure amie qui s'épanche, ou toi qui râle.
Avec Virginie , Poutine est so sexy, Depardieu en prend pour son grade et ça continue encore, et encore...
Sauf que Virginie , elle a de "sales fréquentations" : des actrices porno, des mecs gentiment mariés qui tabassent leur femme, des lesbiennes malhonnêtes , des trans , des SDF, des clodos, des nazillons ,des bobo producteurs-metteurs en scène qui picolent pas mal , des snifeurs de neige... etc...etc...
Mais la force de Miss Despentes, c'est qu'elle les traite tous pareils , qu'elle te montre la face A et AUSSI la face B, qu'elle les regarde dans leur normalité, leur ultra moderne solitude, leur humanité .
Oui , c'est parfois cru , trash, mais moi , ça ne me dérange pas (quand tu lis des romans policiers, plus rien ne te choque ) et elle me plait la Virginie, elle est vraie et des gens vrais, il y en a pas des masses ...
Et puis, elle en connait un rayon la meuf sur la musique, même que des fois y' avait des groupes que je ne connaissais pas ...Respect !
Et puis Vernon, c'est un hommage à Vernon Sullivan , le pseudo de Boris Vian, et moi ado , j'adorais Boris ...

Alors , c'est qui Vernon ?
NOTRE FANTOME A TOUS ?
Hier, j'entendais un interview d' Anne Hidalgo à la radio . Il parait qu'il y aurait 3000 SDF à Paris , [ oui, parce que les autres SDF, (ceux de Province) , on s'en bat les couilles à la radio.. ] .
3000 Vernon ?
Moi je dis que c'est 3000 de trop ...

Allez Bye Bye Blondie , jusqu'à ce que je me procure les tomes 2 et 3...
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Virginie Despentes signe un portrait contrasté d'un microcosme parisien où rockers déglingués, stars du porno, traders, producteurs de cinéma, travestis et transexuels jouent la partition de la fin d'une époque. Dans la nouvelle ère qui commence, beaucoup vont sombrer, comme l'ancien disquaire Vernon Subutex, le héros déchu d'un monde qui n'a plus besoin de lui.

Toujours dans une logique féministe, Virginie Despentes violente et véhémente, choque sciemment pour dénoncer les injustices d'une société capitaliste et patriarcale. Si c'est incontestablement fait avec talent j'ai quand même trouvé que par moment elle en faisait un peu trop. Choquer le bourgeois par des propos crus et politiquement incorrects m'a semblé parfois facile. Mais ce qu'elle dit au fond est juste (et justifie la forme) et mérite toute notre attention.
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Je me souviens quand je séchais les cours de judo pour aller écouter pendant des heures les sex pistols, les ramones, joy division ,les plasmatics et tant d'autres! En fait je dois bien avouer que j'étais encore plus attirer par les nibards de la disquaire. Enfin, bref, tout çà, c'est du passé, fini, comme Vernon.

La plupart d'entre nous ont tourné la page, ont essayé de construire autre chose, ont même trouvé d'autres sources de bonheur, mais pas Vernon.
Tu nous dis, Virginie, que certains ont fait des compromis pourris pour s'en sortir

Mais tu nous montres aussi un autre personnage qui passe sa vie à lutter contre lui même:
essayer d'être fidèle mais...
essayer d'être honnète mais....
aider ses potes mais....

Il est là ton grand message, Virginie, essayer de rester fidèle à soi même: si ça marche, tant mieux, si ça foire, comme Vernon, tant pis.
On ne se vend pas à la gloire, au fric, à la corruption, aux conventions. Au pire, on offre sa misère, comme Vernon
C'est vrai que Vernon ne se bat pas, il se laisse baloter, dériver jusqu'aux bancs publics. Mais si l'autre solution est, comme Kiko, de réussir en écrasant les autres, en achetant leur dignité à coups de champagne, de rails de coke puis de les jeter comme un kleenex quand ils ont perdu leur éclat, quel chemin prendre?

Tu n'essayes pas de précher un voie moyenne, tu ne donnes pas de leçon, tu vois tous les vices de notre société et pourtant tu continues à croire en l 'Homme. Bravo, Virginie, tu es vraiment une des meilleures écrivaines françaises contemporaines.

Mais ce n'est que mon humble avis!
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