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sur 5627 notes
Alex Bleach, une star de la musique, vient de mourir. Overdose dans la baignoire. Coup dur pour ses fans et pour Vernon Subutex. Ce n'est pas seulement un ami qu'il vient de perdre mais aussi celui qui paie son loyer depuis plusieurs mois. Dorénavant, le voilà à la rue. Ancien disquaire au "Revolver", il a connu des années fastes, dans l'insouciance et la désinvolture. Mais le magasin n'a pas survécu aux nouveaux supports musicaux. le voilà obligé de le fermer. Les indemnités sucrées et vivant bon an mal an grâce aux ventes de ses stocks sur internet. Et surtout grâce à Alex. Bref, maintenant, Vernon n'a plus rien, pas même un toit. Il appelle à la rescousse les anciens potes, plus ou moins perdus de vue, sans leur avouer qu'il est à la rue. Sans y prêter plus d'attention que ça, il détient des cassettes sur lesquelles Alex Bleach s'est filmé. Cassettes qui deviendront un objet de convoitise...

Virginie Despentes dresse une galerie de personnages hauts en couleur, désespérés parfois, sans attache et souvent seuls mais riches de leur expérience: de l'ex-bassiste rancunière au pseudo scénariste facho et looser, en passant par le transsexuel ex-star du porno, le bourgeois accro à la came, la bourgeoise dépressive ou l'étudiante en droit voilée. Tous ont vieilli et ont abordé ce nouveau siècle plus ou moins la tête haute. Vernon, personnage clé et fil rouge de ce roman, s'en sort comme il peut. Lucide, résigné ou indifférent, il déambule dans Paris, ville grouillante. Virginie Despentes, sur fond de rock'n roll, dépeint avec brio et sans concession une société parfois cruelle, bringuebalante ou précaire. Porté par une écriture rigoureuse, brute et parfaitement maîtrisée, ce roman construit admirablement frappe fort tant il ne laisse aucun répit.

Une figure, ce Vernon Subutex...

Merci Cécile...
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- Faites chauffer la Delorean Doc, point d'encrage, les eighties, pour remonter allègrement le cours du temps !
- Nom de Zeus Marty, et moi qui escomptais un été en Despentes douce...

Vernon Subutex. A en croire le blaze, une véritable pub vivante pour labo pharmaceutique.
La cinquantaine blasée, le bonhomme n'en finit pas de dégringoler.
Sans turne ni turbin, le systéme D, y a que ça de vrai. le but du jeu, s'incruster chez une ancienne connaissance en lui balançant un mensonge éhonté puis récidiver chaque fois que nécessaire. Son unique trésor, les bandes testamentaires de son pote et mécène, véritable icône rock du moment, qui aura eu la mauvaise idée de calancher en le laissant dans la mouise. L'éventualité du scoop sanguinaire affole les esprits, les requins sont de sortie...

Alors moi je dis qu'un bouquin qui évoque AC/DC et les Stooges dès les toutes premières pages, ça fleure, mais alors, très, très bon !
Et de fait, ce Vernon est un pur moment de rock'n roll.
Premier opus d'une trilogie que je rêve d'un niveau égal tant cette mise en bouche fut un régal, Vernon Subutex devrait fasciner toute personne ayant baigné dans les années 80, mais pas que, puisqu'également d'une contemporanéité caustique hilarante. Les références de tout bord pullulent, Retour Vers le Futur fonctionne à plein.
Portrait d'une génération dorée rompue à tous les excès, le constat est implacable, rares sont ceux pouvant désormais se vanter d'avoir concrétisé leurs rêves. Les désillusions sont violentes, les chocs frontaux.

Lors d'une interview radio, Virginie Despentes affirmait y avoir balancé pas mal de son passé.
Je connaissais le personnage sulfureux, pas l'auteure. J'ai découvert une écriture sensible, évocatrice, sans compromis ni complaisance d'aucune sorte et totalement jubilatoire.

Vernon Subutex s'affirme de jour en jour comme le très grand bouquin d'une chouette nana.

Merci Cécile, Subutex m'aura explosé le cortex !

4.5/5
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VERNON SUBUTEX
Despentes is back, pète la forme et crache le feu.
Vernon Subutex est un livre énorme qui ne ressemble qu'à elle, qui décrit à la perfection les relations humaines. La rudesse de la vie, la hargne, l'abandon, la trahison, l'amour, l'amitié, la jalousie. Une palette organique et sensorielle. Pas toujours le meilleur de l'Homme mais depuis quand l'Homme est-il meilleur ?

C'est bien simple, ce livre est une fusillade d'émotions toutes plus riches et plus complexes les unes que les autres.
Des tranches de vie qui s'assemblent, se rassemblent, se séparent et qui ne ressemblent à aucune autre.
Des tranches qui s'empilent, se complètent, se rejettent et se font mal.

Une plume. Un ton. Un point de vue. Une putain de femme qui claque le beignet à plein de putain de mecs.

A la manière des premiers Easton Ellis, le lecteur passe d'un personnage à l'autre, s'immisce dans sa tête. Pas le temps de s'habituer qu'on change de personnage. Un kaléidoscope des émotions humaines. Un canevas de la condition humaine. Un petit bijou. Un livre en perpétuel mouvement.

Le grand talent de Virginie, c'est bien son écriture qui par rafales submerge le lecteur d'un flot de sentiments contradictoires et jubilatoires.
Cette peur du fossé démesurément grand qu'est la vie. Cette trouille de la solitude qui creuse un vide dans ton estomac et bousille les artères. Ah non, ça c'est l'alcool, me souffle-t-on.

Bref, vous l'aurez compris, ce bouquin fleure la perfection.

Pour terminer, un petit message perso que vous n'êtes pas obligés de lire, petits curieux :
Virginie, on se suit depuis "Baise-moi". On s'est très vite kiffé. On ne s'est jamais quitté même si on s'est engueulé (merde les chiennes savantes, c'était clairement pas à niveau !), aimé (ah oui les jolies choses et teen spirit ça te retourne le cerveau !) détesté (non mais c'est quoi cette daube d'Apocalypse Bébé !), reniflé (mitigé par Bye-Bye Blondie), rabiboché (à cause du gorille et de sa King-Kong théorie et à coup de massue dans ma gueule). Les années ont faillit avoir raison de nous mais dans une relation aussi longue, on n'est jamais à l'abri d'un revirement, d'un putain de moment de pureté qui te fait de nouveau vibrer, gorge ton coeur d'un souffle nouveau. Pas non plus à l'abri d'enfoirés de papillons dans ton ventre que tu voudrais brûler au lance-flammes mais qui inondent ton âme de bons sentiments.
Rhooooo in love, quoi !
C'est l'effet "Vernon Subutex" ! Merci Vriginie.
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"Soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien". Cette phrase de "Tostaky" (Noir Désir), en bande-son page 233 définit parfaitement Vernon Subutex, ancien disquaire, quadra à la rue et sans le sou, dont on tombe amoureuse au premier regard, même à travers les pages d'un livre, c'est dire si sa coolitude est sexy !

Toujours aussi sex & drugs & rock & roll, Virginie Despentes évoque l'évolution de notre société sur les vingt-cinq dernières années à travers quelques parcours individuels : celui de Vernon, ceux d'ex stars du porno, d'un scénariste, d'un trader, d'un chanteur à succès au fond du gouffre, de fachos, de jeunes séduits par l'islamisme, d'une rentière d'extrême gauche, de transsexuels, d'une SDF...
Le génie de l'auteur éclate, encore une fois - plus que jamais ? Son ton est vif, son regard est caustique, pertinent et drôle. Despentes peut tout dire, par la voix des personnages qu'elle met en scène ; ils sont tous convaincants, tous touchants à un moment ou un autre, même si on se sent aux antipodes de leur univers. La colère et les affres des colériques chroniques, par exemple, sont formidablement bien décrits, comme dans 'Bye Bye Blondie' (ah, la scène dans le Monoprix !). Ce roman ressemble beaucoup aux précédents, bien sûr, mais je l'ai trouvé moins trash, moins sombre, malgré des passages infiniment tristes, sur la fin.

Rien à jeter dans cet ouvrage - du nectar. Malgré la crainte croissante, à la lecture, de rester en rade à la dernière page et de devoir attendre l'opus suivant pour que l'intrigue soit bouclée. Je vous laisse découvrir si c'est le cas...

Un grand merci à Babelio et aux éditions Grasset pour cette lecture coup de coeur. ♥
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Sacré Subutex !

Ce mec est devenu une icône des temps modernes grâce au livre de Virginie Despentes, c'est fou.

Ancien disquaire, héros déchu d'un Paris trasho-bobo-intelo-dégueu, le voilà à la rue, obligé de tenter de trouver de l'aide auprès de vieux potes à la compote dans une ambiance sexe, drogue et rock'n roll !

L'occasion pour Despentes de nous offrir une galerie de déglingués comme elle les aime. Acide, piquant et dépravé, ce roman est fort, très fort. Terrible.

Vernon se traîne d'un point à un autre de Paname et fait jubiler son lecteur. Quelle profondeur dans les emmerdes, quelle délectation dans le désespoir !Succession de portraits au vitriol d'une génération plus que désenchantée …

Vernon Subutex se dresse en vestige d'une civilisation disparue. Un fossile décadent et dégradé de notre drôle d'époque.

Et moi, j'aime toujours autant Despentes et son écriture. C'est du bonheur en barre cette façon de se permettre tout.

D'être too much. Comme j'aime.

D'être grave. Comme j'aime.

D'être. J'aime.

Merci encore et à la revoyure dans le tome 2 Vernon !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Premier Despentes que je lis et déjà je me prend une grosse claque dans la gueule!

Comment ne pas craquer pour Vernon Subutex! Ancien disquaire qui croule sous les impayés de loyers et voué à devenir SDF, ce quadra sympa au regard magnétique est le seul détenteur des derniers enregistrements d'Alex Bleach, chanteur en vogue décédé d'une overdose. Vernon, loin de l'engouement que suscite la mort du chanteur, a pour seule préoccupation quotidienne de savoir ou il va dormir le soir. Activant ses réseaux à la recherche d'un lit, il est à cent lieues de se douter qu'il va faire l'objet d'une véritable traque, tout le monde voulant mettre la main sur cet ami de l'ombre d'Alex Bleach...

Il y a pas à chier, Vernon Subutex est un roman qui mérite son succès. Chronique acide de notre société et de ce qu'elle devient un peu plus chaque jour. L'auteure en mettant en scène le personnage de Vernon Subutex, brandit l'étendard d'une génération presque éteinte, remplacée peu à peu par un mode de comportement et une façon de penser nouvelle. Les temps, les gens changent mais pas Vernon, archétype même de l'anti-héros qui refuse jamais une petite ligne de poudre ou de tirer un coup tant que la vie peut lui offrir des opportunités de ce genre. En cours de lecture, nous nous immergeons dans à peu près tous les milieux sociaux, rencontrant stars, trans, actrices porno, fachos, sdf en compagnie de Vernon, tel le roseau qui plie et ne se brise pas, égal à lui-même dans ce bordel manifeste qu'est notre monde. J'ai été entraînée par ce roman, malgré quelques petites longueurs et inégalités dans le récit, j'ai fractionné ma lecture pour ne pas le dévorer trop rapidement. Avec son franc-parler et une écriture au top, l'auteure a réussi à me faire rire avec certains passages. Lire Vernon Subutex, c'est comme se retrouver en face de notre reflet dans le miroir pour faire notre examen de conscience tant l'auteur dénonce bien les travers de notre société. C'est cash, agrémenté d'une pointe de nostalgie, saupoudré d'une note sex, drugs and rock'n'roll, bref, tellement jubilatoire qu'on en redemande, à tel point que je serai au rendez-vous quand le tome 2 sera dispo en librairie au mois d'avril.
A lire!
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Ah ben quand même !!
Je sais, je suis à la bourre.
Mais maintenant ça y est, Vernon, je connais.

Hélas Vernon est un peu dans la mouise, et on ne peut pas dire que ça s'arrange au fil des pages. Ce mélancolique et désinvolte Candide du XXIème siècle est le prétexte d'une de ces explorations sociales acides et crues dont Despentes a le secret.

Toujours cash, elle tire un portrait pourtant sensible et précis des ceusses qui grenouillent autour de son anti-héros, ancien disquaire de son état. Des enfants du rock vieillissants qui composent avec justesse un patchwork d'humanités plus ou moins à la dérive dans une société en lente décomposition.

C'est un roman anticonformiste comme je les aime, servi par une prose expressive et vigoureuse, et à nouveau chez Despentes cette alliance paradoxale d'analyse sociale pertinente et de juste colère teintée d'humour et d'empathie m'a parfaitement séduite.

Vivement la suite !


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Virginie Despente a osé ... écrire des portraits de personnages aux histoires et origines diverses, sans nuance, sans enjoliver leur situation : on est facho jusqu'au bout des ongles, on consomme des drogues (dures de préférences), on ne fait pas l'amour mais on baise, on suce, on sodomise, et on cogne, on descend les artistes, on dénigre... et Vernon dans tout ça ? Un fil conducteur reliant ces gens, absent sur de longs passages et pourtant omniprésent… Réussite de l'auteure. C'est sans doute le point positif que j'ai réussi à noter.

Par ailleurs, des portraits, des parcours, des histoires personnelles durant pratiquement l'intégralité de ce premier tome, c'est ce que j'ai malheureusement perçu, ressentant un ennui profond à la lecture de cette histoire. Cette littérature n'est pas pour moi, trop trash, Trop de vécu qui ne me parle pas, trop peu d'attachement de ma part à ces individus censés représenter une France qui dégringole... A lire cet écrit, j'ai eu l'impression que la société tout entière était plongée dans la précarité qui génère ces déviances. Je trouve cela déprimant.
Vernon Subutex, j'ai essayé, j'ai échoué ... Je me félicite malgré tout d'être parvenue jusqu'au bout du premier tome. Je ne poursuivrai pas cette lecture.
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J'ai rejoint les addictifs de Vernon Subutex. Une rencontre tardive avec Virginie Despentes, mais ma réticence valait bien le coup. Un bouquin époustouflant qui grâce à Vernon nous dresse les portraits d'une dizaine de personnages qui croisent sa route. Despentes brasse sans concession les sentiments humains dans divers univers, c'est cru, dérangeant, drôle. Son regard aiguisé, amusé est sans limite, tout le monde en prend pour son grade, la nature humaine à vif. « Vernon Subutex » un anti-héros formidable, le compte à rebours dans l'attente du tome 2 est activé. Vivement la suite.
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Horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !
Parisiens dans l'âme, Vernon Subutex et toute sa clique m'ont emmenée chez les paumés, les drogués, les malheureux, les fouineurs, les aigris.
Eh ben dis donc, je vous entends d'ici, que diable allait-elle faire dans cette galère.
La galère, ça dépend pour qui. Moi qui ne fais pas partie de cette société, je l'ai analysée en tant qu'observatrice extérieure et donc plan-plan dans mon divan...Enfin, plan-plan, non.
Car j'ai été horrifiée, scandalisée, émue, fascinée : oui, tout ça !

Horrifiée par l'accumulation de tous les heurs et malheurs de Vernon et de ses potes, ce disquaire au top dans les années 90 mais qui, pour l'heure, a été chassé de son appartement, faute de paiement, et qui se retrouve à la rue à squatter les logis de ceux qui daignent l'accueillir. Il fait donc la liste de ses anciens amis et les retrouve, quitte à fournir des petits plaisirs aux dames (car c'est encore un beau gosse, à presque 50 ans), ce qui est toujours dangereux...

Scandalisée par l'accumulation de drogue, de sexe, de vocabulaire cru, moi qui aime les phrases enrobées, qui adore savourer les finesses de la langue. Ici, c'est trash. Tout est trash. Et à la longue, je trouve ça lourd. Surtout que le jeunisme est LA valeur suprême, et qu'à presque 50 ans, on est un has-been. Lamentable. Je finirai par croire que dans ma campagne wallonne, avec une famille « normale », je fais figure d'exception par rapport à tous ces Parisiens dépressifs et snobinards que dépeint Virginie Despentes.

Emue par les mères malheureuses à cause de la perte d'un enfant, par la fille déboussolée à cause de la perte de la mère, par les femmes battues, par le sort des SDF, par les chiens morts.

Fascinée par l'énergie folle de l'auteure, et par sa justesse : quand elle n'est pas dans l'hyper jeunisme ou l'hyper déprime, tout est dit, tout est vrai, et ses réflexions sur la société, sur la famille, sur les enfants sont tellement à prendre au comptant !

Secouée, je l'ai été, et je n'oublierai pas de sitôt ce roman écorché vif, même si parfois j'ai eu envie de le jeter violemment par terre, exaspérée par tant de phrases-choc.

Virginie Despentes ? Sûrement pas virginale ! Elle secoue, elle malaxe tous ces gens, et on en retire ce qu'on en veut. Chacun, je pense, prend pour soi ce qui lui convient dans ce grand broyeur de population, qu'on soit « adolescent, pute, clandestin, chômeur, enfant, arbre, nuage noir, ou fontaine... »
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