Habituellement j'aime bien Evelyne Brissou-Pellen.
Je trouve qu'elle a les mots justes et suffisamment doux à la fois pour faire rêver sans cacher les horreurs de la vie, et sa rigueur sur la documentation historique ne la rend que plus crédible.
Certes, c'est toujours le cas dans ce livre.
La plume est belle, mais n'a pas su me toucher. Peut-être parce qu'elle raconte l'histoire de son père, telle qu'elle l'a entendue des milliers de fois lors de repas de famille, développée jusqu'à l'extrême par les souvenirs d'enfance mêlés.
Peut-être tout simplement parce que son personnage, à la lumière des évènements qu'il traverse, regarde un peu trop le bout de son nez.
Désolée, mais les camps de STO ne semblaient pas si terribles que ça par rapport à d'autres camps. Alors les plaintes du style "j'ai faim, j'ai froid, on travaille trop, je veux rentrer chez moi, je veux ma maman" n'ont fait que m'agacer. Chaque plainte était révélatrice d'un niveau de luxe indécent en regard de ce qu'ont vécu d'autres personnes. Alors oui à vivre c'est dur, mais ayant une vue d'ensemble sur la seconde guerre mondiale j'ai doucement rigolé.
En plus je suis déçue parce que je pensais réellement apprendre des choses sur le STO, et surtout sur le retour à la vie, à peine effleuré ici : je savais que les STO sur le retour se sont retrouvés rejetés par la société car à la fois collaborateurs et à la fois victimes, et j'aurais aimé en savoir plus.
J'aurais aimé des notes en bas de page, des références, des explications comme dans ses autres livres, rituel auquel je m'étais habituée.
Toutes ces déceptions font que je n'ai pas apprécié la lecture de ce livre.
De jeunes enfants peuvent être ciblés par ce récit, avant de leur faire découvrir toute l'horreur de la seconde guerre mondiale, pour leur faire découvrir l'histoire en douceur.
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Voilà un roman sur un thème peu abordé dans les romans jeunesses que j'ai pris plaisir à relire.
Ce roman c'est l'histoire des premiers hommes qui ont subis le STO, surpris par cette nouvelle obligation, ils n'ont pas eu le temps de trouver refuge dans les maquis.
Ce court roman m'a permis de redécouvrir les conditions de vie et de travail de ces hommes. A peine mieux que les prisonniers des camps de concentration.
J'ai été touchée par le quotidien de ces hommes et j'ai découvert une partie peu connue de l'histoire. Une part sombre que la France veut sans doute oublier.
Le jeune héros, Albin, arraché à sa famille ainsi que ces compagnons, m'ont touché, j'ai pu ressentir ce qu'ils ont vécus pendant deux ans. J'ai pu voir l'espoir qu'Albin avait pour rentrer en France pour le mariage de sa soeur ainsi qu'il lui était promis. Mais aussi les désenchantements face aux promesses non tenues et le sentiment d'abandon de la part du gouvernement de Vichy.
Cependant, il est dommage qu'après leur retour dans les familles, l'auteur ne nous parle pas du fait que ces esclaves ont été considérés comme des collaborateurs des allemands car ils ont touché un maigre salaire pour leur travail.
En bref, c'est un roman intéressant et touchant sur une partie assez méconnue de la Seconde Guerre mondiale.
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- Groupez-vous sous les pancartes correspondant à votre profession!
Je lève la tête et je lis: "électriciens", "maçons", "menuisiers", "mécaniciens", "tourneurs"...
- Et ceux qui ne savent rien faire, ils se mettent où? ironise Michel.
- Ils rentrent chez eux! j'ajoute en esquissant un demi-tour, ma valise à la main.
- Tiens, en v'là une idée! On va dire qu'on sait rien faire. Ils seront bien embêtés d'avoir recruté des incapables.
Ah, on peut dire que la préfecture de l'Ardèche a été rapide! La loi pour le Service du Travail Obligatoire est parue le 13 février 1943. Le 26 février, les jeunes de 21 à 23 ans sont convoqués pour la visite médicale et le 16 mars, c'est le départ! Si c'est pas du zèle, ça!
Je dors jusqu'à midi, puis je mange quelques provisions de mon dernier colis. Je savoure le plaisir d'être seul. Depuis presque un an, pas une minute de solitude, pas une minute de vrai silence, pas une minute pour se retrouver... Je vis cette après-midi-là comme des vacances. Je m'applique à écouter le vent dehors, à ne rien faire, à rêvasser.
Non, mais vous avez vu! s'est insurgé Rémi la première fois, on paye des impôts au Reich pour que le ministère de la Guerre achète des bombes qu'ils nous lâcheront sur la tronche!
Selon le règlement, nous sommes des travailleurs libres et pouvons aller et venir à notre guise. Pour aller, il n'y a pas eu de problèmes. Pour revenir, ça ne semble pas aussi simple.
Les gamines de Paris - Amélie 👒 d’Anne-Marie Desplat-Duc et Sophie Noël