J'ai continué mes relectures de l'été avec un autre roman de
Sarah Dessen après
Cette chanson-là. Je me suis donc plongée avec joie dans
Ecoute-la, qui m'avait marquée, notamment par l'évocation de sujets très forts.
Annabelle commence l'année scolaire seule, enfermée dans un secret qui l'étouffe. Un secret qui lui a fait perdre l'amitié de Sophie, sa meilleure amie depuis toujours ou presque, et la force à s'installer à l'écart des autres élèves du lycée et de leurs ragots. C'est dans ces conditions qu'elle se lie d'amitié avec Phil, un jeune homme à la réputation peu glorieuse, passionné de musique, qui semble voir au-delà des apparences.
Ce roman de
Sarah Dessen, bien qu'il s'agisse aussi d'une histoire d'amour, est bien moins léger que
Cette chanson-là. En effet, l'auteur y aborde plusieurs sujets douloureux, comme l'anorexie, la gestion de la violence, le viol, la dépression, les amitiés toxiques, et tout cela avec beaucoup de délicatesse, sans faux-semblants, et sans tomber dans les clichés.
A travers l'histoire d'Annabelle, mais également de celle de Phil,
Sarah Dessen fait passer un message : la musique est un langage universel, elle peut guérir de tous les maux, lier des individus très différents, et faire passer les messages les plus compliqués.
J'ai particulièrement aimé les relations fraternelles qui sont décrites dans cette histoire : Phil et sa soeur, Annabelle et les siennes ; elles nous rappellent que, même si on les trouve insupportables, les frères et soeurs peuvent apporter le soutien le plus indéfectible qui soit, dans toutes les situations même les pires.
Enveloppé dans une histoire d'amour simple et qui s'impose comme une évidence, malgré quelques erreurs dirigées par la peur,
Sarah Dessen évoque donc des sujets bien trop souvent tabous. L'anorexie qui peut tuer, la culpabilité des victimes de viols, qui donne toute les occasions de recommencer à leur bourreau, les amis qui n'en sont pas vraiment, et tant d'autres maux, physiques ou non, qui, s'ils ne tuent pas, rongent et empoissonnent à petit feu.
J'ai été ravie et émue de relire ce roman, avec un peu plus de recul peut-être que la première fois ; j'ai aimé me remémorer et redécouvrir à quel point
Sarah Dessen est douée pour parler de ce qui fait mal, mais aussi de ce qui réchauffe le coeur avec une telle douceur, une telle délicatesse et beaucoup de bienveillance.
Ecoute-la fait partie, pour moi, de ces romans qui soignent les chagrins et donnent le courage d'affronter les situations difficiles de la vie, et qui nous rappellent que, quoi qu'il arrive, nous sommes uniques, et donc incroyables chacun à notre façon, et que pour ça, nous méritons d'être aimés. Une bouffée d'air frais et de positivisme dont il serait dommage de se priver.
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