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EAN : 9782234069459
192 pages
Stock (12/01/2011)
2.93/5   30 notes
Résumé :

C’est une belle demeure de campagne, au milieu d’un parc arboré, pleine d’escaliers, d’enfilades de pièces et de mobilier élégant. C’est une maison peuplée de souvenirs, de fantômes et de rêveries où vivent deux femmes. L’une est veuve depuis quelques mois. Elle s’installe souvent dans le salon d’hiver, pour lire, silencieuse et pensive. L’autre, cȁ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Une jolie plume, doucereuse, lente et poétique, à l'image de cette étrange narratrice sans nom qui confie l'histoire de sa folie à la femme de ménage.

Le dedans et le dehors communiquent sans cesse, tel le passé et le présent, l'intérieur et l'extérieur, à l'instar de ce corps sans limite, celui de la narratrice, fondu dans la masse de cette maison, fantomatique, flegmatique, envoûté, emprisonné par les murs lourds de l'histoire familiale.

Le peps et la fraîcheur de Marie-Jeanne vont tout déranger, véritable bulldozer qui va faire remonter à la surface l'enfoui, le non-dit, l'oublié. En redonnant vie à cette bâtisse, Marie-Jeanne s'expose, expose son corps, son âme, qu'elle offre allègrement dans son infinie soif d'amour maternel et matriciel.

Et l'identité véritable de notre narratrice, hystérique contenue, frigide passionnée, peut enfin venir à la vie.

Une prose poétique envahit tout le livre, empli de descriptions romantiques qui s'enchevêtrent toutes les unes dans les autres, baroques, colorées ou ternies par le temps, bref, une lecture excellente pour l'imaginaire .
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Le mot « singulier » a été utilisé plus d'une fois tant par les critiques que par les éditions Stock pour désigner le premier roman d'Émilie Desvaux intitulé À l'attention de la femme de ménage. Je pourrais bien évidemment en chercher un autre, utiliser « inclassable » à la place de « singulier » pour rester dans le flou, mais ça ne serait pas rendre justice à ce roman qui, tout en étant imparfait, n'est pas sans intérêt.

Le roman, constitué d'une longue lettre adressée à celle qui vient depuis des années tous les jeudis ranger la maison de la narratrice, faire les carreaux, repasser son linge, celle qu'elle ne connaît pas, parce qu'elles ne sont jamais liées et qu'elles ont conservé cette distance d'une autre époque qu'avaient entre eux le maître et l'employé de maison, relate ce qui ne se dit pas. Ce que l'une a peut-être deviné. Ou pas. À propos de ce qui unit sa patronne et Marie-Jeanne, la jeune cousine de son mari qu'ils ont recueillie peu de temps avant qu'André ne périsse dans un accident de voiture. Ou qu'elle ait réussi à percer un lourd secret de famille concernant ce qui s'est passé entre un père et sa fille il y a plus de vingt ans.

Qu'elle sache ou pas avant qu'elle ne commence à lire cette lettre, elle sera au courant de ce qu'a vécu celle qui l'emploie quand elle aura fini de lire la lettre. À la manière d'une lettre d'adieu ou d'un testament, ce roman épistolaire fait le portrait d'une vie, sans fausse pudeur et sans maquillage, avec tout ce qu'il peut avoir de dérangeant par les liens qu'entretiennent entre eux ceux et celles (essentiellement trois personnages) qui habitent les pages de ce roman de moeurs.

L'écriture est fluide. le rythme a la lenteur et la langueur des jours qui coulent sur cette demeure élégante, isolée de tout, alors que les saisons laissent si peu de traces sur les vies de celles qui y vivent, inconscientes du danger qui plane sur elles, comme une épée de Démoclès.

Ça ne pouvait se terminer que dans un drame. Et c'est là que nous emmène Émilie Desvaux qui n'a pas ménagé les détails pour nous montrer l'ambiance étouffante qui a toujours été celui de la narratrice. Un premier roman bien écrit, sans plus. Les personnages ne sont pas assez attachants pour qu'il en soit autrement.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Mon avis sur ce livre est assez mitigé. L'écriture est très bonne et nous entraînes avec elle, on imagine très bien la maison, les personnages, et j'avoue que c'est très beau la manière dont c'est décrit, j'aimais beaucoup la poésie qui se dégageait de ce livre. Seulement je ne savais pas où on allait, je n'ai pas réussi à m'attacher à la veuve et encore moins à Marie-Jeanne (peut-être parce que la femme qui écrit ne l'aime pas non plus). Plus d'amour entre ces deux femmes, la veuve ne veut plus de Marie-Jeanne mais Marie-Jeanne reste tout de même, envers et contre tout. Leur relation m'a paru tellement froide que je ne l'ai pas aimé non plus (même pas quand la veuve parle des débuts). Bizarrement je me suis attachée à André (le mari de la veuve) et c'est bien le seul. Je n'ai pas non plus aimé les parents de la veuve (elle raconte leur histoire), le père me faisait froid dans le dos (et vu ce qu'on apprends j'avais plutôt raison) et la mère était également très froide. le détour sur les sirènes est plutôt sympa, mais j'avoue que je n'ai pas tout compris. La veuve m'intriguait mais je n'ai pas réussi à me mettre à sa place, je n'ai pas compris ses sentiments, ni pourquoi finalement elle en arrive là. La fin est sympa mais je la voyais venir et moi qui attendait un retournement de situation, cela m'a un peu déçu. J'ai aussi regretté que finalement la femme de ménage soit tellement absente de cette histoire, même si c'est à elle qu'est adressé cette géante lettre (cela donne l'impression que la veuve s'adresse à nous d'ailleurs, puisque c'est écris à la deuxième personne "vous"). Je ne sais guère que dire de plus sur ce livre, très beau dans sa prose mais dont l'histoire et les personnages m'ont paru froids, vides et je n'ai pas tellement accrochée au final. J'aimerais réessayer un livre de cette auteur, au moins pour son écriture (et voir si cette fois-ci son histoire me branche un peu plus).
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Une femme laisse une lettre à l'attention de la femme de ménage, dans laquelle elle raconte sa vie. Fille unique d'un professeur et d'une mère sans autre emploi que le nettoyage des bronzes à la maison. Son père qui lui raconte des histoires de sirènes. Sa rencontre avec André son répétiteur qui deviendra son mari. Puis la mort d'André et sa relation avec Marie-Jeanne, la nièce de celui-ci. Jusqu'à sa métamorphose finale après laquelle elle abandonne la maison. Un roman sur la métamorphose, une écriture sensible. Une bonne lecture.
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Une confession très intime d'une grande sensibilité, une souffrance à fleur de peau qui nous émeut et nous interroge page après page.
Une maison peuplée de fantômes décrite avec tendresse et regrets semble emprisonner et retenir la seule survivante d'un naufrage annoncé.
Le lecteur partage l'angoisse, le mal être et la solitude salvatrice de l'auteure. Au travers des sentiments décrits avec force et lucidité, nous pressentons une issue fatale et libératrice.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il fait sombre et nous allumons les lampes, évoluant dans les lueurs sous-marines des ampoules rondes, cernées de toutes parts de silence lisse et des craquements légers du bois qui gonfle. Je tricote, concentrant ma tension sur les aiguilles, souvent aussi je me retire au salon – jardin d’hiver -, je rêvasse sous les vitraux ruisselants qui font pleurer leurs couleurs.

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[...] Je la trouvais partout, Marie-Jeanne, la cousine de mon mari, ma nouvelle colocataire. Elle était ma première vision, ma paralysie pour un minuscule instant, une seconde sans fin ni frémissement - elle était dans le salon, dans la cuisine, dans la véranda inachevée, sur la terrasse. Elle était vautrée sur le canapé ou à même la moquette, un genou replié, occupée à se vernir avec application les ongles de pieds.
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[...] J'ai eu des grands-parents, je crois, lorsque j'étais bébé, ils sont morts très vite. Tout le monde est mort si vite. Ce serait une maison idéale pour les fantômes mais en fait de fantôme, il n'y a que moi.
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Video de Emilie Desvaux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emilie Desvaux
Emilie Desvaux par Franz-Olivier Giesbert, dans Semaine Critique sur France 2, le 7 janvier 2011, pour la sortie de son roman "A l'attention de la femme ménage"
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